Pour les articles homonymes, voirTagle.
Eduardo Frei | ||
![]() Portrait officiel d'Eduardo Frei en 1994. | ||
Fonctions | ||
---|---|---|
Président de la république du Chili | ||
– (6 ans) | ||
Élection | 11 décembre 1993 | |
Prédécesseur | Patricio Aylwin | |
Successeur | Ricardo Lagos | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Eduardo Frei Ruiz-Tagle | |
Date de naissance | (82 ans) | |
Lieu de naissance | Santiago (Chili) | |
Nationalité | chilienne etsuisse | |
Parti politique | Parti démocrate-chrétien | |
Père | Eduardo Frei Montalva | |
Conjoint | Marta Larraechea | |
Diplômé de | Université du Chili | |
Profession | Ingénieur civil | |
Religion | Catholicisme | |
![]() | ||
![]() | ||
Présidents de la république du Chili | ||
modifier ![]() |
Eduardo Frei Ruiz-Tagle, né le àSantiago du Chili, est uningénieur civil et unhomme d'Étatchilien. Il estprésident de la République du au. Il estsénateur duChili du au et du au et occupe le poste de président du Sénat du au. Il est le fils de l'ancien présidentEduardo Frei Montalva ayant gouverné le pays entre1964 et1970.
Sa présidence est caractérisée par une stabilité politique et une conjugaison entre la mise en place de mesures favorisant l'économie et lelibre marché, et lespolitiques sociales. Le modèle du « régionalisme ouvert » est ainsi accru, le Chili adhère auMercosur, renforce ses relations diplomatiques avec plusieurs États et entame des négociations en vue de conclure desaccords de libre-échange avec plusieurs pays et acteurs internationaux, dont laChine, lesÉtats-Unis et l'Union européenne. Unecroissance économique, une amélioration des infrastructures, le développement d'une réforme de l'éducation et la mise en place de lois protégeant lafamille caractérisent également son mandat présidentiel.
Eduardo Frei Ruiz-Tagle se présente également à l'élection présidentielle de 2009-2010, qu'il perd contreSebastián Piñera, mettant ainsi fin à une vingtaine d'années successives de gouvernement decentre gauche au pays.
Né le àSantiago du Chili[1], Eduardo Frei Ruiz-Tagle est le fils aîné de l'ancien présidentchilienEduardo Frei Montalva et de María Ruiz-Tagle. Après avoir réalisé ses études primaires et secondaires dans la capitale chilienne, il est admis à la Faculté des sciences physiques et des mathématiques de l'Université du Chili pour y entreprendre ses études engénie civil. Il s'implique notamment à cette époque dans l'association des étudiants de son université.
En1967, il marieMarta Larraechea, avec qui il a plus tard quatre filles[1].
Pendant environ vingt ans, de1969 à1988, il se consacre à sa carrière d'ingénieur civil et œuvre au sein de l'entreprise chilienneSigdo Koppers[1].
Même s'il est membre duParti démocrate-chrétien depuis1958[1], parti dont son père est l'un des fondateurs, son implication politique directe débute lorsqu'il crée la Fondation Eduardo Frei Montalva, après la mort dans des circonstances nébuleuses de son père en1982. Il milite notamment pour la camp du « Non » lors duréférendum de 1988 visant à ne pas reconduire pour huit années supplémentaires le mandat présidentiel du généralAugusto Pinochet.
Après la victoire du « Non » lors du référendum, Frei Ruiz-Tagle est nommé sénateur le, fonction qu'il occupe jusqu'au. De1991 à1993, il occupe la présidence du Parti démocrate-chrétien[1].
Candidat de laConcertation des partis pour la démocratie à l'élection présidentielle de 1993, il est élu dès le premier tour avec 58 % des voix[2],[3]. Sa présidence est caractérisée par une stabilité politique et sociale ainsi que par une conjugaison entre des mesures stimulant l'économie du pays et favorisant lelibre marché et despolitiques sociales[4].
Son mandat présidentiel est marqué par l'approfondissement du « régionalisme ouvert », avec une plus grande ouverture aux relations internationales dans le domaine économique. Grâce à cette politique, le Chili atteint le statut de membre associé auMarché commun du Sud (Mercosur) et entame des négociations pouvant conduire à la signature de traités delibre-échange avec des pays comme lesÉtats-Unis, leCanada et laChine, et des économies comme l'Union européenne (UE) et l'Association européenne de libre-échange (AELE)[1].
Son gouvernement, le second depuis la fin de ladictature du généralAugusto Pinochet, est marqué par une bonne croissance économique[5] en particulier au cours des quatre premières années de son mandat, par les progrès dans les infrastructures publiques par le biais de partenariats avec lesecteur privé, le développement de la réforme de l'éducation et le début d'une réforme historique du système de procédure pénale[6]. Au cours de son mandat, lepouvoir d'achat du 20 % de la population la plus pauvre augmente par ailleurs de 10 %. La fin de son mandat est cependant marquée par une grave crise financière, résultant entre autres des impacts de laCrise asiatique[1].
Relativement auxinfrastructures, Frei Ruiz-Tagle, assisté deRicardo Lagos, ministre des Travaux publics et futur président de la République, met en place plusieurs projets auxquels le secteur privé participe selon un modèle deconcessions[1]. Les projets se multiplient partout au pays et comptent parmi les plus notoires, la rénovation de l'aéroport international Arturo-Merino-Benítez de Santiago, la construction de laligne 5 dumétro de Santiago, amorcée sous le gouvernement précédent, et la construction d'unbarrage hydroélectrique dans larégion du Biobío. Les principauxports du pays sont en outreprivatisés lors de son mandat présidentiel.
En ce qui a trait à la réforme de l'éducation, celle-ci se traduit notamment par une augmentation de la durée de la journée d'école, des salaires et de la formation desenseignants, une amélioration des infrastructures scolaires, un meilleur accès auxtechnologies de l'information pour les élèves, et ce, dans l'optique d'un meilleuraccès à l'éducation pour tous les enfants[1].
Il promeut également lafamille comme noyau fondamental de la société. Quelques mesures se sont démarquées, notamment la promulgation de lois sur lesviolences intrafamiliales, lafiliation, la protection de la famille et l'adoption. Il lance également un projet de loi visant à mettre en place des tribunaux spécialisés enaffaires familiales[1].
Par rapport à ses prédécesseurs, le Chili, sous Frei Ruiz-Tagle, demeure davantage lié à ses voisins et aux autres pays du monde, notamment par la mise en place et la consolidation d'uneéconomie ouverte respectueuse des capitaux étrangers. Des accords de libre-échange ont été ratifiés et le pays fait son entrée au sein de l'Organisation mondiale du commerce et duForum de coopération économique Asie-Pacifique.
En1995, le gouvernement de Frei Ruiz-Tagle signe avec l'Argentine un protocole gazier afin d'assurer l'approvisionnement engaz naturel du pays en plus de ratifier le les clauses toujours pendantes duTraité de Lima de1929, réglant notamment le droit d'usufruit que détient lePérou sur une zone située dans le port d'Arica[1]. Il règle également desconflits frontaliers avec l'Argentine, notamment celui concernant lelitige du champ de glaces patagoniques sud.
Un dernier événement majeur survient à la fin du mandat du président, soit l'arrestation auRoyaume-Uni du général et ancien présidentAugusto Pinochet, sur ordre d'un jugeespagnol qui avait émis cemandat d'arrestation pour la mort de citoyens espagnols sur le territoire chilien lors de la dictature militaire. Affirmant que cette arrestation constitue une violation de lasouveraineté du Chili, Frei Ruiz-Tagle demande que Pinochet soit libéré et rapatrié au Chili pour y être jugé, position à laquelle quelques membres de laConcertation n'adhèrent pas. Leministre de l'Intérieur du Royaume-Uni,Jack Straw, finit par libérer Pinochet le pour des raisons humanitaires. Dès sa libération, ce dernier quitte aussitôt le pays et arrive au Chili quelques jours avant la fin de mandat de Frei Ruiz-Tagle.
Eduardo Frei Ruiz-Tagle quitte la présidence du pays avec un taux d'approbation de 28 %, le plus bas jamais obtenu pour un président issu de la Concertation[7]. Le,Ricardo Lagos, aussi issu de la Concertation prend les rênes du pays.
Tel que le prévoit laConstitution du pays, Frei Ruiz-Tagle est nommésénateur à vie ce même jour et occupe cette fonction jusqu'à ce qu'une révision constitutionnelle vienne la supprimer[8]. Il se présente alors aux élections et est élusénateurdémocratiquement pour la région de Los Lagos Nord (depuis2007 larégion des Fleuves), fonction qu'il occupe à partir du[1].
Élu sénateur en 2005, il est désigné par ses pairs président du Sénat le et le demeure jusqu'au 12 mars 2008[1].
Le 18 décembre 2008, il obtient la réintégration dans la nationalitésuisse, sur base de sa demande volontaire en raison de ses liens étroits avec la Suisse[8].
Candidat officiel duParti démocrate-chrétien, il est, après le retrait de l'ancien présidentRicardo Lagos et du secrétaire général de l'Organisation des États américainsJosé Miguel Insulza, désigné candidat de laConcertation des partis pour la démocratie (coalition de centre-gauche) lors de la primaire au sein de celle-ci.
Arrivant second au premier tour du, il met en ballotage le candidat de laCoalition pour le changement (droite), l'homme d'affairesSebastián Piñera, défait en2006 parMichelle Bachelet. Frei reçoit au dernier moment l'appui du candidat de gauche indépendantMarco Enríquez-Ominami, qui, avec plus de 20 % des voix au premier tour, pourrait être décisif[9],[10], ainsi que de la célèbre actriceDelfina Guzmán (es), qui ne mâche pas ses mots concernant l'entouragepinochettiste de Piñera[11].
Eduardo Frei Ruiz-Tagle recueille 48,39 % des suffrages au second tour d'une élection qui met ainsi un terme à vingt ans de pouvoir decentre gauche.
Sur les autres projets Wikimedia :