Drapeau basque appeléIkurriña (Ratio 14:25) spécifications colorimétriques : Rouge : Pantone 485 C ; Vert : Pantone 347 C[1].
Ledrapeau basque ouikurriña (également orthographiéikurrina) est considéré et utilisé de façon informelle comme symbole national ou culturel par lesBasques et pour les régions duPays basque (Euskal Herria). Il est aujourd'hui le drapeau officiel de lacommunauté autonome du Pays Basque (Euskadi) enEspagne depuis lestatut d'autonomie de 1979. Son utilisation officielle dans lacommunauté de Navarre est sujet à polémiques, puisqu'elle a été interdite par laloi des Symboles de Navarre en 2003. AuPays basque français, même s'il n'a pas de caractère officiel, son utilisation par les institutions est relativement courante.
L’ikurrina fut créé en1894 par les frèresLuis etSabino Arana, ce dernier étant fondateur de Euzko Alderdi Jeltzalea -Parti Nationaliste Basque : EAJ-PNB. Il a tout d'abord été conçu pour représenter la province deBiscaye, puis a été adopté comme drapeau du gouvernement d’Euskadi en1936. L’ikurrina est toujours aujourd'hui le drapeau du Parti nationaliste basque.
Blason de Biscaye, qui a inspiré la symbolique de l'ikurrina.Ikurriña d'après le dessin original des frères Arana.
C'est Sabino Arana qui, le, au 22 de la rue Correo de Bilbao, fonda la société « Euskeldun Batzokija », qui allait donner naissance au Parti nationaliste basque. À la cérémonie d'ouverture fut présenté le premierikurriña, qui avait été dessiné pour l'occasion par Sabino et Luis Arana. Il avait d'ailleurs donné une première description dans son articleLa bandera Fenicia : « Le fond de notre Drapeau est rouge, comme le fond de l'Ecu [de Biscaye],la Croix blanche du Drapeau est la Croix blanche de l'Ecu et leJaun-Goikua [Dieu] de la Devise, la Croix verte de Saint André représente par sa couleur le Chêne de l'Ecu et les lois de la patrie. »
L'ikurrina est expliqué comme suit :
lacroix de saint André verte représente le "Lege zaharra" : "loi coutumière". Pourquoi ? les Biscayens battirent les Castillans lors de la bataille mythique d'Arrigorriaga pour défendre leurs fors, leur autonomie provinciale, un jour de Saint André. Le vert représente la couleur duchêne de Guernica, symbole desfors de Biscaye. Comment fonctionnaient les fors ou fueros provinciaux ? Les représentants des Assemblées locales de Biscaye, (assemblées composées pour schématiser, des maîtres de maison locaux), se réunissaient à Gernika. Ils convenaient ensemble des décisions à prendre concernant les sujets relatifs à la province de Biscaye. Durant des siècles, ce système a été également en vigueur en Gipuzkoa, Araba, Labourd et Soule, les autres territoires historiques du Pays Basque. La Navarre et la Basse-Navarre, organisées en Royaume ont également été influencés par ce système.
la croix blanche représente Dieu, ("Jaungoikoa" en basque), qui figure aussi sur le blason de Biscaye. Il représente lecatholicisme ;
le fond rouge représente les Basques.
L'ordre des couleurs est important : la croix verte montre que les lois antiques, garantes de la liberté des Basques, s'imposent au peuple. Enfin la croix blanche, la foi chrétienne, surmonte l'ensemble. Le drapeau illustre ainsi la devise : JEL« Jaungoikoa eta Lege Zaharra » (« Dieu et l’antique loi » en basque). Une autre devise est : « Les Basques pour Euzkadi, et Euzkadi pour Dieu ». la version basque du Parti Nationaliste Basque, Euzko Alderdi Jeltzalea signifie Parti basque des partisans du JEL. les militants et adhérents d'EAJ-PNB sont dénommés les Jeltzale, (partisans du JEL). En plus de 100 ans, le sens de cette devise a fortement évolué : Dieu étant remplacé par un humanisme, un esprit démocrate non religieux, issu de la tradition catholique.Lege Zaharra est une référence à un esprit basque des lois, adapté au monde actuel.
Les frères Arana avaient dessiné des drapeaux pour chacun des territoires basques, mais c'est celui de la Biscaye qui a été adopté rapidement par tous les Basques, d'où le fait que le chêne de Gernika au départ, symbole des libertés biscayennes devienne le symbole des libertés basques.
On a également mis en avant que le fond rouge et les lignes verticales, horizontales et diagonales montrent une certaine analogie avec le drapeau duroyaume de Navarre.
On peut enfin remarquer également la similitude, due au hasard sans doute, avec le drapeau d'ordonnance du98e régiment d'infanterie (1688-1741).
C'est principalement dans les régions du nord de laNavarre qu'on trouve des mairies qui arborent l’ikurriña à leur fronton. En 2003, leparlement de Navarre a approuvé laloi forale sur les Symboles de Navarre[4] : elle établit que tous les édifices publics doivent présenter ledrapeau de la Navarre et le drapeau de l'Espagne. Il est ajouté que tout drapeau, hors de ceux de la localité, de la Navarre, de l'Espagne et de l'Union Européenne, est interdit - hors occasions dues à une visite étrangère protocolaire. L'usage de l’'ikurriña fut donc formellement prohibé, les municipalités la conservant se voyant menacées de voir leurs subventions coupées et les maires destitués[5].
Cela n'empêche que l’'ikurriña soit utilisé lors des fêtes locales.
L'ikurrina est fréquemment utilisé auPays basque français : il symbolise la région, la langue et la culture qui lui sont propres[6].
Aucune loi ne régit réellement son utilisation. Il est le plus souvent utilisé, à côté des drapeauxtricolore français etde l’Union européenne, par plusieurs mairies ; on le retrouve sur bien d'autres bâtiments, comme le château deMauléon. Il peut être également utilisé lors de fêtes[7], d'activités culturelles ou sportives[8]
L'ikurina figure – à côté des drapeaux deBretagne et deNormandie – sur ledrapeau deSaint-Pierre-et-Miquelon, pour rappeler l'héritage culturel de ces îles marquées par le passage des marins basques. D'après Alfred Znamierowski[9],« le bleu représente l'Océan Atlantique et le bateau rappelle le découvreur françaisJacques Cartier, qui est arrivé en1535. Les emblèmes réunis dans la frange verticale rappellent que les colons arrivèrent du Pays Basque, deBretagne et deNormandie. »
↑D'après la constitution espagnole, « dans les Communautés Autonomes, dont les Statuts reconnaissent un drapeau particulier, il faudra l'utiliser conjointement au drapeau de l'Espagne sur tous les édifices publics de ladite Communauté Autonome, selon les termes de l'article 6 de la présente loi (Loi 39/1981, du 28 octobre »)