Douche aménagée dans une baignoire et équipée d'un pare-douche.
Unedouche est unjet d'eau dirigé sur lecorps, qui est généralement pratiquée pour des raisons de propreté, d'hygiène, de délassement, ou dans unbut thérapeutique[1].
Parmétonymie, une douche désigne l'équipement ou l'endroit aménagé pour se doucher. L'appareil qui permet de prendre des douches se compose généralement d'une pomme de douche fixée au mur ou d'unedouchette mobile (également appelée « pommeau ») reliée à unrobinet ou unmitigeur thermostatique qui contrôle le débit d'eau froide et d'eau chaude. Les douchettes traditionnelles ont undébit moyen compris entre douze et quarante litres par minute[2]. De nouvelles douchettes économiques, fonctionnant pareffet venturi (mélange air/eau)[2], permettent d'obtenir une pression équivalente, mais en n'utilisant que cinq à sept litres d'eau par minute.
Des cabines de douche prêtes à poser sont vendues dans le commerce pour être installées dans une salle de bains, une chambre ou des combles. Certains modèles disposent de fonctions complémentaires (hydromassage, bain de vapeur, etc.).
Des peintures et fresques muraleségyptiennes etgrecques attestent de l'origine antique de la pratique de la douche qui existe probablement depuis que l'homme est capable de stocker et de verser de l'eau. ÀDelphes, auVe siècle av. J.-C., lesgymnastes prenaient des douches d'eau froide versées par des bouches d'animaux sculptés[3].
EnFrance, la pratique de la douche en médecine a été introduite parJean Pidoux, médecin à la Cour du roi sousHenri III[4]. Son ouvrageLa Vertu et Usage des fontaines de Pougues et administration de la douche publié en 1597 fournit les règles qui doivent être observées pour prendre des douches, dont il décrit les différentes formes[5]. Ses recommandations se heurtèrent rapidement à la méfiance du corps médical à l'égard de l'eau, considérée comme facteur de propagation des maladies. Il faudra attendre la fin duXVIIIe siècle et les développements de l'hygiénisme pour que le recours aux bains soit considéré comme une pratique nécessaire.
Le système de François Merry Delabost est alors adapté par d'autres administrations avant de parvenir au grand public sous la forme d'établissements de bains-douches, dont le premier voit le jour àVienne, enAutriche, en 1887. En France, des établissements publics de bains-douches sont créés parCharles Cazalet àBordeaux en 1893 puis àParis en 1899[10]. Un établissement de bains publics est alors en mesure de proposer un éventail élargi d'applications de l'eau chaude ou de l'eau froide sous forme de douches : douche en pluie, simple,douche écossaise, douche alternative, douche en colonne, douche en lames concentriques, douche en nappe, douche en cloche, douche en cercles ou en poussière, douche mobile ainsi que diverses formes de douches locales : douche hépatique, splénique, épigastrique[11], etc.
Nu à la douche, anonyme.Une pomme de douche projetant de l'eau.Douche de plage.Soldats israéliens prenant une douche peu avant laguerre des Six Jours (juin 1967).
Dans le contexte domestique, la douche se prend en général dans une cabine de douche spécialement conçue à cet effet, équipée aussi pour soigner par actionmassante et éventuellementaromathérapique. Il est également possible de se doucher dans unebaignoire ou directement sur le sol, lequel doit être en pente convergente vers unebonde, avec ou sans enfoncement spécialement aménagé (douche à l'italienne)[12]. Une douche peut être occultée par unrideau de douche. Des douches publiques collectives existent également, notamment dans lescampings, lessalles de sport, partout où se pratique labaignade, ainsi que dans lesprisons.
La pratique de la douche a généralement un but hygiénique et s'accompagne alors de l'emploi de produits lavants et de soins tels que leshampooing ou lesavon. Lorsque prise chaude, particulièrement avec une pomme de douche ou douchette avec hydromassage, elle peut servir pour se détendre les muscles pour un moment de relaxation. La douche, à l'eau tiède ou froide, peut également servir à se rafraîchir par forte chaleur ou après un effort physique. La douche froide, désagréable lorsqu'elle est imposée, mais sans danger, a parfois été utilisée comme punition ou comme plaisanterie dans un contexte de camaraderie. En outre, la douche fait partie des soins enpsychiatrie, ainsi qu'enthermalisme. Enfin, cette pratique pourrait libérer la créativité de l'esprit : l'« effet douche » (impact positif d'activités modérément stimulantes, comme la douche ou la marche, sur la créativité) liée à l’errance mentale(en) fait l'objet d'une étude en 2022[13],[14].
Dispositif de douche dans l'espace : l'astronautePete Conrad dansSkylab.
Une douche de cinq minutes prise avec un pommeau classique (de 10 à 12 L/min[15],[16],[17]) consomme donc60 litres d'eau tandis qu'unbain requiert de 100 à150 litres d'eau (à condition toutefois de remplir la baignoire à ras bord)[18]. Pour se laver en économisant l'eau, la douche rapide est donc préférable au bain, à moins que celui-ci ne serve à plusieurs personnes, par exemple pour de jeunes enfants, mais ceci n'est pas hygiénique car il expose l'intégralité de tous les corps à une eau déjà souillée par des zones corporelles qui peuvent ne pas être saines. L'efficacité énergétique d'une douche peut également être accentuée par l'utilisation de pommeaux plus économes (dont le débit peut atteindre 5 l/min). On peut cependant noter qu'au-delà d'une dizaine de minutes, le bain est plus économique que la douche, et que le bain peut être vécu comme un moment de détente, surtout s'il est agrémenté d'accessoires (baignoires à remous, bains moussants).
Dans les années 2010, de nouveaux systèmes plus économiques apparaissent, par exemple un pommeau qui permettrait d'économiser 70 % de l'eau utilisée habituellement[19], ou un système permettant de n'utiliser que 10 litres d'eau en circuit fermé et en temps réel, dans lequel l'eau est filtrée et passe sous unelampe à rayons ultraviolets afin d'éliminer les bactéries[20].
Psychose, d'Alfred Hitchcock, 1960, met en scène une femme poignardée à travers un rideau de douche.Cette scène est l'une des plus connues du cinéma américain.
Carrie au bal du diable, deBrian De Palma, 1976. Alors queCarrie White est la dernière à se doucher au collège après le sport, elle se met àsaigner, sans comprendre qu'elle a sesrègles pour la première fois. Paniquée, elle demande de l'aide à ses camarades, qui à la place de l'aider, se moquent d'elle, faisant basculer ensuite Carrie dans la vengeance avec des pouvoirs paranormaux.
↑HervéDajon, « La douche, une invention d'un médecin des prisons, le docteur Merry Delabost »,Criminocorpus. Revue d'Histoire de la justice, des crimes et des peines,(ISSN2108-6907,DOI10.4000/criminocorpus.2006,lire en ligne, consulté le)
↑François Merry Delabost, « Bains-douches de propreté, leur application dans les prisons cellulaires »,Bulletin de la Société générale des Prisons, 1888, Melun,p. 2-3.
↑« Le Dr Merry Delabost, inventeur de la douche ? – Dr Feltgen(séance du 8 novembre 2000) »,Groupe Histoire des Hôpitaux de Rouen,(lire en ligne)
↑Joseph-Marie-Alfred Beni-Barde,Traité théorique et pratique d'hydrothérapie: comprenant les applications de la méthode hydrothérapique au traitement des maladies nerveuses et des maladies chroniques, G. Masson,(lire en ligne).
↑Thomas Chemel, « Douches à l’italienne : ces logements neufs qui devront permettre leur l’installation dès l’an prochain »,Capital,(lire en ligne, consulté le)
↑Corinne Goëffon, « Prendre des douches plutôt que des bains : quelle économie d'eau à l'année pour une famille ? »,Ouest France,(lire en ligne, consulté le)