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Donatus Magnus (ouDonat le Grand), né vers 273, et mort vers355, est un évêqueschismatique d'Afrique du Nord, dont les partisans prirent le nom dedonatistes.
Évêque deCasae Nigrae enNumidie[1], il provoqua un schisme vers305 en refusant d'admettre à lacommunion lestraîtres (traditores), ourenégats, c'est-à-dire ceux qui ont livré les vases sacrés et les livres saints auxpaïens pendant lapersécution de Dioclétien, reniant par là, du point de vue de l'Église romaine, le christianisme.
Animateur intransigeant de la contestation contre la nomination de l'évêque deCarthage en307, il est à l'origine du schisme qui porte son nom, ledonatisme, qui divisa les chrétiens africains pendant leIVe siècle. Il fit déposerCaecilianus, évêque deCarthage, qu'il accusait d'indulgence par rapport aux traîtres ; mais il fut lui-même excommunié par le papeMiltiade (313), par leconcile de Rome (313) et auconcile d'Arles (314). Il se révolta, se porta avec ses partisans aux plus grands excès contre les chrétiens non schismatiques et déclencha uneguerre civile qui désola l'Afrique sous les règnes deConstantin Ier et de ses successeurs jusqu'à l'invasion desVandales, qui persécutèrent également donatistes et chrétiens non schismatiques.
Parménien lui succéda.
La signification profonde du schisme est sujette à débat : on peut y voir l'effet d'une lutte ethnique entre la population romanisée et celle numide, ou celui d'une lutte de classes entre colons et indigènes. Plus profondément encore, ces aspects sociaux et politiques s'enracinent dans l'histoire de l'Église africaine, car l'Église donatiste prolonge les traditions locales, centrées en particulier sur le culte des martyrs. L'Église « catholique », c'est en réalité l'Église « ultra-marine » pour les autochtones, laquelle essaie d'imposer des règles universelles contre le particularisme national. Il faudra tout le génie desaint Augustin pour arriver à résorber le schisme.