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Naissance | (67 ans) Relizane (Algérie) |
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Nationalité | Française |
Profession | Réalisatrice,scénariste,actrice |
Films notables | Le Lait de la tendresse humaine Corniche Kennedy |
Dominique Cabrera, née le àRelizane (Algérie), est uneréalisatrice etactricefrançaise. Elle a également enseigné lecinéma àLa Fémis, àHarvard et à l'université Panthéon-Sorbonne.
Son filmL'Autre Côté de la mer a été montré dans la section Cinémas en France auFestival de Cannes ainsi queNadia et les Hippopotames dans la sectionUn certain regard,Demain et encore demain, journal 1995 etGrandir dans la sélection de l'ACID. Ses films ont également été sélectionnés à laBerlinale et auNew Directors New Films[1] auMuseum of Modern Art et dans les festivals internationaux deToronto, Vienne, Locarno,Rotterdam, etNew York entre autres.
Dominique Cabrera naît en Algérie, dans une famillepied-noir rapatriée enFrance en 1962. Après une licence de lettres, elle entre à l'IDHEC en 1978. En 1981, elle réalise son premier court-métrage J'ai droit à la parole (Fédération des PACT-ARIMSOliHA), exemple de démocratie participative avec les locataires d’une cité de transit à Colombes à l’échelle de la construction d’un terrain de jeux pour enfants.
Les documentaires qu'elle réalise ensuite la font connaître pour le regard original qu'elle porte sur la vie sociale en banlieue,Chronique d'une banlieue ordinaire[2] (Iskra,INA,Canal+) etUne poste à La Courneuve (Iskra,Arte).
DansChronique d’une banlieue ordinaire, elle filme le retour d’habitants d’une tour murée duVal Fourré dans leurs appartements. Portée par la caméra de Jacques Pamart, c’est l’occasion d’une évocation de la mémoire ordinaire de la banlieue et d’une analyse de la transformation des quartiers desannées 1960 auxannées 1990.
DansUne poste à la Courneuve, elle montre les rapports entre les salariés et les usagers d’un bureau de poste. À travers le rapport à l’argent, le film montre les solidarités et tensions entre les « exclus » et ceux qui ont un emploi.Le film contient notamment une séquence d’anthologie sur le jour des allocs.[réf. nécessaire]
Dans Rester là-bas (Méli-Mélo, INA, Arte), elle aborde les liens entre la France et l'Algérie, à travers son retour à Alger à la rencontre de ceux qui sont restés « là-bas », en particulierPierre Chaulet, Yves Grangaud,Fanny Colonna (figure centrale du film) et de leurs enfants[3].
Après avoir lu l’un de sesscenari lors d'un concours du meilleur scénario en 1990, le producteurDidier Haudepin reconnaît le talent émergent de Cabrera et six ans plus tard produit son premier long-métrage de fiction,L’autre côté de la mer[4].
Elle est membre ducollectif 50/50 qui a pour but de promouvoir l’égalité des femmes et des hommes et ladiversité dans le cinéma et l’audiovisuel[5],[6].
L'engagement, et en particulier l’engagement politique, traverse la filmographie de Cabrera, qui comprend des documentaires, des fictions et des films essais hybrides[7]. Selon certains critiques, Cabrera évite les jugements moraux ou idéologiques, elle aborde ses films avec lyrisme, amour et émerveillement devant la vie qui va, préférant laisser le jugement aux spectateurs[8]. Ses fictions portent sur le temps qui passe, la politique, l’utopie, la famille, la maternité, l’assimilation culturelle et l’identité. Les origines pied-noir de Cabrera orientent son attention vers l’histoire entrelacée de la France et duMaghreb.
Elle réalise en 1995 son premier long-métrage documentaire, Demain et encore demain, un essai autobiographique, journal intime d'une cinéaste en proie à l'angoisse et au bonheur de vivre[9]. Dans ce film, elle expérimente des formes, cherche son style et trouve sa voix. Chacune de ses identités (femme, mère, fille, sœur, amante) contribue à une définition croissante du rôle de la cinéaste[10].Demain et encore demain est un des premiers journaux intimes tournés en vidéo à être distribué en salles en France par Maurice Tinchant[8]. Il représente un tournant dans la carrière de la cinéaste et entame son passage vers des fictions qu’elle tissera d’inspiration documentaire et peuplera souvent d’interprètesissus du réel[pas clair]. Ses longs-métrages jusqu’en 2013 etGrandir seront des fictions[11].
Son premier long-métrage de fiction,L’Autre Côté de la mer (1996), porte sur le déracinement des pieds-noirs exilés en 1962 et sur les Algériens contraints à l'exil par la montée duFront islamique du salut (FIS) dans les années 1990. Un pied-noiragriculteur qui vit toujours en Algérie (Claude Brasseur) va àParis pour se faire opérer de lacataracte. Son jeune chirurgien (Roschdy Zem) se trouve être un Français d’origine algérienne. Le rapport entre ces deux personnages et leurs familles fait émerger les conséquences dans la vie des gens de laguerre d’indépendance et de la décennie noire de l’Algérie contemporaine. Le film sera présenté à Cannes dans la section Cinémas en France, sélectionné auxCésars et gagnera un prix d’interprétation pour Brasseur àRiga.
Lesgrèves de l'hiver 1995 en France à la SNCF inspirent Nadia et les hippopotames. Présenté au Festival de Cannes dans la section Un certain regard, le film intègre des éléments documentaires dans une trame de fiction : descheminots y jouent aux côtés d’Ariane Ascaride,Marilyne Canto, Thierry Frémont etOlivier Gourmet[12]. Arte a diffusé une version courte du film sous le titreRetiens la nuit.Hélène Louvart, directrice de la photo, a gagné le prix pour l’image au festivalTous écrans de Genève.
Dominique Cabrera tourne en 2001 Le Lait de la tendresse humaine. Portée par Marilyne Canto cette histoire de baby blues reçoit un accueil critique chaleureux, qui souligne son usage de la couleur et la beauté des cadres, l’empathie avec les personnages et le portrait très vrai d’une dépression post-partum[13]. Les acteurs,Patrick Bruel, Maryline Canto,Valeria Bruni-Tedeschi, Olivier Gourmet etYolande Moreau reçoivent un prix d’interprétation collective à Locarno en 2002.
Folle embellie (2004) est un film d’époque qui se passe pendant l’exode de juin 1940[14]. Sur ce fond tragique, Cabrera fait vivre une utopie, celle de la psychiatrie alternative dans ce conte de fées et de monstres. Un bande d’internés devant l’avancée de l’armée allemande et la désertion des responsables, s’échappe d’une asile pour errer dans la nature et trouver qui la mort, qui ?? une vie nouvelle. Dans ce film Cabrera dirigeJean-Pierre Léaud,Miou-Miou, Yolande Moreau, Marilyne Canto et Olivier Gourmet. Elle s’est inspirée d’une histoire vraie qu’elle a recueillie lorsqu’elle travaillait à l’hôpital psychiatrique deFleury-les-aubrais comme fille de salle dans les années soixante-dix.Folle embellie, le cinquième long-métrage de Cabrera, a été présenté à la Berlinale dans la section Forum où il a gagné leprix du jury œcuménique.
En 2009, elle tourne (dans la série de France 2 Suite noire) Quand la ville mord, adaptation du roman éponyme de Marc Villard avec Aïssa Maïga. Ce film est applaudi pour son portrait réaliste d’une jeuneMalienne, passionnée par l’œuvre deBasquiat, asservie par un réseau de prostitution qui se libère de ses proxénètes[15]. Aïssa Maïga obtient le prix d’interprétation au festival Cinema e donne àFlorence.
En 2012, elle réalise une coproduction entre France 2 et la Comédie-Française,Ça ne peut pas continuer comme ça, fiction politique inspirée de la crise de la dette et jouée par les comédiens de la comédie française commeDenis Podalydès,Serge Bagdassarian etSylvia Bergé. Sylvia Bergé reçoit le prix d’interprétation au festival Cinema e donne à Florence.
En 2013Grandir, son deuxième long-métrage autobiographique[16] est sélectionné à Cannes dans la sélection de l’ACID et sort en salles[17]. Le film reçoit le prix Potemkine auCinéma du réel.
En 2015, Cabrera tourne l’adaptation du roman deMaylis de Kerangal Corniche Kennedy (Canal+ Everybody on deck, Jour2fête), présenté en 2016 en ouverture duFIDMarseille et sorti en salles au début 2017. Ce film met en scène la grâce et le risque à travers les tribulations d’une bande de jeunes Marseillais des quartiers populaires que rencontre une jeune fille des beaux quartiers (Lola Créton) et qu’observent des flics de labrigade des stups (Aissa Maïga,Moussa Maaskri, Philippe Géoni). Elle y enrôle des amateurs et écrit les dialogues avec eux. Les jeunes Alain De Maria et Kamel Kadri, entraînés par le plongeur de haut-vol champion du monde Lionel Franc sont la révélation de ce film qui obtient le prix du public au festival Renc'art deMontreuil et le prix Claude Chabrol coup de cœur cinéma au festival duCroisic.
Certains comédiens, telsMarilyne Canto,Yolande Moreau,Olivier Gourmet,Ariane Ascaride etAïssa Maïga apparaissent plusieurs fois dans les films de Cabrera. Elle est fidèle à son équipe, notamment sa chef opératriceHélène Louvart, l’ingénieur du son Xavier Griette, l’assistante Ariel Sctrick et la compositriceBéatrice Thiriet.
La Cinémathèque du documentaire lui consacre une « intégrale documentaire » à laBPI du 5 au 14 mai 2021[18].
Elle a été, de 1977 à 1989, la compagne deJean-Pierre Sicard, avec qui elle a un fils, Victor, né en 1984.
Elle a été la compagne deDidier Motchane (1931-2017)[19], qu'elle a épousé en 2006[20].
Lors de l'élection présidentielle française de 2022, elle signe une tribune en soutien de la candidature deJean-Luc Mélenchon, comme 2000 autres personnalités[21].
En 2008, elle est membre du jury duprix du meilleur premier film de la Berlinale[37] et, en 2014, du jury du 36e Festival international du film du Caire, présidé par l'Égyptienne Youssra.
Réalisatrice |
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