Parti démocrate pour les droits des États (en)States' Rights Democratic Party (Dixiecrats) | |
Présentation | |
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Chef | Strom Thurmond |
Fondation | 1948 |
Scission de | Parti démocrate |
Disparition | 1948 |
Fusionné dans | Parti démocrate |
Positionnement | Extrême droite |
Idéologie | Paléo-conservatisme Nationalisme blanc Suprémacisme blanc Ségrégation raciale Droits des États |
Le termeDixiecrat désignait autrefois auxÉtats-Unis leStates' Rights Democratic Party (Parti démocrate pour les droits des États) mais continue à être employé pour désigner les élus démocratesconservateurs du sud.
Le terme historique deSouthern Democrat continue également à désigner l'ensemble des élus du Parti démocrate dans les anciens États confédérés.
Aujourd'hui, leStates' Rights Democratic Party a disparu et les élusSouthern Democrats jouent leur survie au niveau de la politique locale des États.
Politiquement, si lesSouthern Democrats sont despopulistes conservateurs, lesDixiecrats (ou Dixiecrates) sont plus à droite encore, voire à l'extrême droite.
Le terme deDixie désigne lesÉtats du Sud qui pratiquaient l'esclavage.
Les élus du Parti démocrate dans cette région se sont fait appelerSouthern Democrats pour manifester leur origine et leur indépendance vis-à-vis du Parti démocrate au niveau national.
Populistes, anciens partisans de l'esclavage, lesSouthern Democrats, appelés aussiDixiecrats, ont ainsi assuré pendant une centaine d'années la domination des démocrates dans les anciensÉtats confédérés d'Amérique. Ils ont constitué une sorte d'État dans l'État au sein du Parti démocrate, et formait leSolid South.
Défenseurs d'une politique ségrégationniste (lois Jim Crow) au travers de l'exception culturelle du Sud, les Dixiecrats sont des ultraconservateurs du point de vue de la morale, sont opposés à l'intégration raciale mais sont également des partisans d'une politique très progressiste en matière de droit du travail, au bénéfice des « pauvres blancs » (poor whites). Leur devise est « Segregation Forever! »
Ils sont aussi les plus contestataires de l'impérialismeyankee assimilé aux gens du Nord. Ils sont très nostalgiques du Sud d'avant laGuerre de Sécession.
Certains Southern Democrats rejettent cependant ce terme de Dixiecrat car leur conservatisme et leur populisme ne va pas jusqu'à défendre inconditionnellement la ségrégation raciale et la nostalgie du vieux Sud.
En1948, trente-cinq délégués démocrates de l'Alabama et duMississippi quittent la convention nationale démocrate ulcérés par la décision du présidentHarry Truman de procéder à l'intégration raciale dans les forces armées et par le discours du sénateurHubert Humphrey duMinnesota appelant le parti à adopter d'urgence un programmeanti-ségrégationniste.
Ces délégués créèrent alors le « parti démocrate pour le droit des États », premier parti officiellement Dixiecrat. À leur convention àBirmingham en Alabama, ils désignèrentStrom Thurmond, gouverneur deCaroline du Sud, comme candidat Dixiecrat à l’élection présidentielle de 1948 pour défendre lesdroits des États contre les empiètements de l'État fédéral. Sa candidature manifestait la crainte des Dixiecrats devant les demandes de déségrégation de plus en plus forte dans le reste du pays.Fielding L. Wright (en),gouverneur du Mississippi, était le candidat à la vice-présidence.
Ils réussirent à se faire déclarer candidats officiels du Parti démocrate dans quatre États, Alabama,Louisiane, Mississippi, etCaroline du Sud alors que dans les autres États, ils concouraient en tant que3e parti.
Le ticket Thurmond-Wright emporta le jour de l'élection les quatre États les plus démocrates du sud qu'étaient le Mississippi (87 %), l'Alabama (80 %), la Louisiane (49 %) et la Caroline du Sud (72 %) représentant 2,41 % des électeurs américains pour 1 169 021 votes et recueillant 39 votes degrands électeurs.
Les années 1950 et 1960 ont constitué un tournant avec la déclaration d'inconstitutionnalité de laségrégation raciale par laCour suprême des États-Unis puis avec la loi sur lesdroits civiques initiée par le président démocrate texanLyndon Johnson.
En1956, enAlabama, le grand électeur démocrateW. F. Turner (en), qui devait voter pour Stevenson et Kefauver, choisit de voter pour le jugeWalter Burgwyn Jones (en) et le sénateurHerman Talmadge, tous deux ségrégationnistes. De manière similaire,Harry F. Byrd, Sr. remporte 15 votes électoraux lors de l’élection de 1960 bien qu'il n’ait jamais été annoncé comme candidat à la présidence.
Les élections présidentielles de1964 et1968 ont été les premiers signes de la désertion du Parti démocrate par les électeurs blancs, ulcérés par la fin de leurs privilèges, accordant pour la première fois leurs suffrages à des républicains conservateurs.
En 1968, c'estGeorge Wallace, gouverneur de l'Alabama qui reprend l'étiquette Dixiecrat pour se présenter à l'élection présidentielle. Candidat duParti Indépendant Américain, opposé aux droits civiques, Wallace arrive en tête devant les candidats républicains et démocrates enArkansas (38 %), Louisiane (48 %), Alabama (65 %), Mississippi (63 %) etGéorgie (43 %), totalisant 13,53 % des suffrages représentant 9 901 118 électeurs et 46 grands électeurs.
Au cours des années 1970, certains élus Dixiecrats, commeStrom Thurmond etAlbert Watson (en), abandonnent le parti démocrate pour le parti républicain et effectuent un revirement politique. Thurmond, durant les années 1970, bien avant de nombreux autres politiciens du Sud, devient partisan de l'intégration des Noirs. Il apporte son soutien à la nomination de juges noirs dans les cours fédérales.
D'autres plus populistes comme Wallace restent membres du parti démocrate mais effectuent leuraggiornamento et deviennent des partisans de l'intégration raciale, prenant souvent acte du fait que les électeurs de leur circonscription électorale étaient majoritairement noirs et ralliés aux démocrates.
LaSouthern Strategy de Nixon dans les1970 vise à gagner des voix dans le Sud en récupérant les modérés et en politisant les chrétiens évangéliques du Sud qui en grande majorité ne votaient pas. Ce discours amène une partie de la population sudiste à voter pour le parti républicain qui se voit doter d'une nouvelle faction correspondant alors aux évangéliques. Entre1970 et2003, tous les États du Sud vont se doter de gouverneurs républicains alors que le terme southern democrat supplante de nouveau celui de Dixiecrat.
Depuis les années 1980, les Southerns Democrats représentent souvent une des composantes de l'aile conservatrice du parti démocrate.
En2000 et2004, pas un seul État du Sud n'a voté pour un candidat démocrate à l'élection présidentielle. Bien au contraire, ils ont tous été le socle de la victoire du candidat républicain conservateurGeorge W. Bush, lequel avait transformé quelques années auparavant l'État duTexas d'une chasse gardée démocrate en bastion républicain imprenable.
En2006, 17 des 20 sénateurs au Congrès représentant les anciens États de la Confédération sont des membres du Parti républicain. Dans les années 1950, ils étaient tous démocrates dont ils constituaient le socle de leur domination au Congrès.