Dinéault est située à quelques kilomètres au nord-ouest deChâteaulin et à l'entrée de lapresqu'île de Crozon.Le bourg de Dinéault, enbretonDineol, se niche sur les hauteurs qui dominent lesméandres de l'Aulne maritime et l'un des sommets de la Bretagne, leMénez Hom (330 m d'altitude) se trouve dans la partie occidentale dufinage communal.
Le bois de Trévoazec et Meilh Dour (en Dinéault) vus du sentier littoral longeant la rive droite de l'Aulne maritime (enSaint-Ségal) en aval de Guily Glaz.
Le finage de Dinéault est très vallonné, les altitudes allant du niveau de la mer au sommet du Ménez Hom situé à 330 mètres d'altitude à l'ouest du territoire communal (malgré la modestie de l'altitude, en raison de la proximité de la mer, cette partie de la commune présente des aspects presque montagnards) ; le Ménez Bras, à l'est de la commune, s'élève à 234 mètres (ce qui a permis l'implantation de 4éoliennes, dont la première installée dans le Finistère en 1999[3]) ; le bourg est vers 105 mètres d'altitude. Les pentes sont souvent fortes, les petits affluents derive gauche de l'Aulne maritime, à pente forte, creusent leur vallée dans le plateau, surtout dans leur partieaval proche de leurconfluence avec lefleuve côtier, notamment de l'est vers l'ouest le ruisseau de Rozarnou, le Roudou Hir et le Garvan et ses affluents (le Garvan sert de limite communale avecTrégarvan dans sa partie aval, y compris au niveau de l'anse du Garvan), mais aussi plusieurs autres d'importance très modeste. Tous ont leur source sur le territoire communal, dont la pente générale est orientée vers le nord en direction de l'Aulne maritime.
L'Aulne maritime, en fait uneria, limite à l'est et surtout au nord la commune. Son tracé dessine peu après son entrée en limite du territoire communal un grand méandre très accentué, le méandre de Rosconnec, dont larive convexe, en pente douce côté ouest (la pente est plus accentuée côté est) se prolonge dans lelit majeur par desmarais maritimes assez étendus ; en continuant vers l'aval, lelobe derive concave du méandre de Rozarnou est par contre peu accentué et, à cet endroit, lelit mineur de l'Aulne longe directement le territoire communal ; en continuant vers l'aval, le cours de l'Aulne maritime devient plus rectiligne, orienté est-ouest, jusqu'à l'anse du Garvan qui marque sa sortie de la commune.
L'Aulne maritime, vue vers l'amont depuis Rozarnou.
Les pentes fortes de rive gauche de l'Aulne maritime sont restées boisées (d'amont en aval, le bois du Chap, le bois de Trévoazec, le bois de Rozarnou sont les principaux d'entre eux), de même qu'une partie des pentes sud et est du Ménez Hom, où lalande occupe aussi des espaces importants.
Un très ancien cours de l'Aulne traverse le territoire communal, rejoignant la vallée de l'Aber[4].
« Des couches d'hématite brune et rouge se montrent au milieu des terrainssilurien et surtoutdévonien, notamment dans les communes de Landévennec, Argol, Trégarvan, Dinéault, Rosnoën ; quelques-unes peuvent être suivies sur plusieurs kilomètres. L'épaisseur, quelquefois très grande, est très variable, comme la qualité du minerai, qui passe graduellement de l'hématite brune fibreuse la plus riche augrès simplement coloré. On trouve les traces d'anciennes exploitations en une foule de points, ainsi que desscories anciennes, mais on n'a pas conservé le souvenir de ces travaux très anciens »[5].
Des affleurements dedolérite sont visibles aussi à Dinéault, matérialisant une vaste cicatrice entre des terrains de l'ordovicien supérieur et dusilurien, courant de Crozon à Dinéault[6]. Desschistes etquartzites dits « de Plougastel » affleurent également, mais les points les plus élevés sont généralement constitués degrès armoricain, une roche très résistante à l'érosion.
Même si la RD 887 (ancienneroute nationale 787), l'un des deux axes routiers principaux permettant d'accéder à la presqu'île de Crozon, traverse la partie sud de la commune, la majeure partie du territoire communal n'est desservi que par des routes secondaires étroites, sinueuses et pentues qui font de Dinéault un territoire enclavé, même si la route départementale 60 dessert le bourg et continue ensuite en direction de Trégarvan.
L'Aulne maritime a constitué un prolongement ducanal de Nantes à Brest, mais seul un port très sommaire, au lieu-dit « Le Passage » (qui, comme son nom l'indique, a longtemps été un lieu de franchissement de l'Aulne en direction deRosnoën grâce à unbac dont les tarifs fixés en 1853 par un décret impérial sont connus[7]) a desservi Dinéault en raison de la topographie des lieux. Le lieu-ditLe Passage entre Rosnoën et Dinéault se nommait en bretonTreiz Guenhel, le nom provenait du bretonTreiz (« passage ») et desaint Guinal, dont la chapelle éponyme se trouvait en haut de la côte menant à Dinéault[8]. Ce fut longtemps un axe de passage important reliantSainte-Marie-du-Ménez-Hom auLéon, emprunté entre autres par les marchands se rendant aux foires. Une cale fut construite en1858 pour faciliter le passage. Ce fut alors un point de départ possible pour les excursions du Ménez Hom[9].
Le quai du port du Passage et l'Aulne maritime vue vers l'amont.
L'Aulne maritime vue vers l'aval au lieu-dit « Le Passage » ; au premier plan à gauche le quai et la cale.
Le paysage agraire traditionnel est celui du bocage avec unhabitat rural dispersé en écarts formés de hameaux et fermes isolées. Le bourg, traditionnellement de faible importance, a grossi ces dernières années en raison de la création de lotissements, notamment la "Cité du Garvan" à l'est du bourg en raison de la proximité de la ville de Châteaulin, située juste à l'est de la commune, et de l'implantation à sa limite sud de l'École de gendarmerie de Châteaulin à Ty Vougeret. Néanmoins la commune a conservé pour l'essentiel son caractère rural traditionnel, échappant à lapériurbanisation et aumitage des campagnes. La rive de l'Aulne est restée inhabitée, en raison des fortes pentes et de l'absence de port ; de même pour les flancs du Ménez Hom en raison de l'altitude.
Dinéault a été classée en 2004 dans un programmeLIFE-Nature "Conservation duPhragmite aquatique en Bretagne", programme renouvelé depuis, notamment pour quatre années en 2017, qui apporte son aide financière pour aider à la protection de labiodiversité[11]. À Dinéault, il s'agit en l'occurrence des 55 hectares du site de Rosconnec[12] et de ses roselières[13], qui forme uneZNIEFF. Désormais les roselières pourront être entretenues, car elles servent d'étape et de cantine sur le chemin migratoire d'une petitefauvette, lephragmite aquatique, qui part des grands marais dePologne et d'Ukraine vers l'Afrique.
En 2010, le climat de la commune est de typeclimat océanique franc, selon une étude duCNRS s'appuyant sur une série de données couvrant lapériode 1971-2000[14]. En 2020,Météo-France publie une typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 °C), fraîches en été et des vents forts[15]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies[16].
Au, Dinéault est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[21].Elle est située hors unité urbaine[22]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pleyben - Châteaulin, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[22]. Cette aire, qui regroupe 18 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[23],[24].
La commune, bordée par lamer d'Iroise, est également une commune littorale au sens de la loi du, diteloi littoral[25]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique dulittoral, tel le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si leplan local d’urbanisme le prévoit[26].
Le nom de la localité est attesté sous les formesDineule auXIe siècle,Dineult en 1400,Dineaull en 1405,Dineul en 1460,Dyneaul en 1516,Dineaul en 1536,Dyneaul en 1574,Dinol en 1579,Dineol en 1636 et enfinDineault en 1779[28].
Selon Benjamin Girard qui écrit en 1889 la commune de Dinéault « conserve encore quelques monuments mégalithiques, notamment plusieursdolmens, et unmenhir conservé dans uneenceinte retranchée, à Kérédan. Près de ce monument on a découvert un souterrain, composé d'une galerie de 8 m de longueur sur 1,5 m de hauteur, et de deux grottes de dimension inégales, placées aux extrémités de cette galerie avec laquelle elles communiquent par d'étroites portes cintrées »[29]. Un autre souterrain existe à Ty-ar-Gall ; il s'agissait probablement de sépultures[30].
Statue de la déesse Brigit [Brigitte], trouvée au pied du Ménez-Hom (art celto-romain,musée de Bretagne, Rennes).Brigitte, déesse celto-romane trouvée sur les flancs du Ménez Hom.
En 1913, une petite tête en bronze d'une déesse casquée celto-romane, fut découverte par un agriculteur, Jean Labat, sur le flanc oriental du Ménez Hom à Kerguilly en Dinéault dans une lande nomméeGorred-ar-C'hoad à 3,2 km du sommet. Vers 1928, le même agriculteur, reprenant ses recherches, trouva dans une cavité le reste du corps, revêtu d'une longue robe à plis, les bras nus avec une sorte de grand collier autour du cou et portant des sandales. Un casque, bien que de type celtique, portait la figuration des trous de visée caractéristiques de modèle grec à la mode dans l'Empire romain jusqu'au milieu duIer siècle, ainsi qu’un très long cimier (brisé) destiné à porter des plumes s'y trouvaient également, la statue mesurant au total 70 centimètres. Sans doute portait-elle une lance[31]. La forme de son visage et l'oie sur le casque montrent des influences celtiques. On l'a comparée àAthéna,Minerve,Sequana et même aux représentations de laVierge. Elle a été acquise en 1972 par lemusée de Bretagne àRennes[32]. On la date probablement de la seconde moitié duIer siècle. Une copie de la statue se trouve dans le hall de la mairie de Dinéault.
Cette statue a été assimilée parRené Sanquer etDonatien Laurent[33] à ladéesse celteBrigitte (ouBrigit, ouBelisama, ouBrigantia, ouBerhet, ouBerc'hed), déesse universelle des Celtes dans les textes irlandais du début duMoyen Âge. Le nom proviendrait de la racine celtiquebrigo- signifiant « force, puissance, vigueur », qui ressemble phonétiquement à une autre racine celtiquebriga « colline, mont », puis « forteresse » qu'on retrouve souvent en toponymie[34].
En 1448, Dinéault comptait huit terres nobles (Kervern, Trefgoazec, Kergoët, Lézaff, Kerdazoët, Kerméno, Tréviec, Kermellec), le double en 1536, avec Kervennic, Penfrat, Kermeur, Kerguern, Kerfregan, le Rest, Kergano, Rozarnou, Kerneurhel en plus. Tous ces manoirs ont disparu de nos jours[37]. La seigneurie de Rosarnou appartenait à la fin duXVe siècle à lamaison de Kersauson[38]. En 1535, Raoul de Kersauson est le donateur du vitrail de la chapelle Saint-Exupère de Dinéault[39].
La famille de Trégoazec, seigneur du dit lieu, était présente auxréformations etmontres de l'évêché de Cornouaille entre 1448 et 1562 ; elle fut reconnue d'ancienne extraction noble depuis au moins 7 générations lors de la réformation de la noblesse de 1670[40]. Lafamille de Penfeunteniou (Cheffontaines) était entre autres seigneur de Rosarnou auXVIIIe siècle[41].
La « maladie de Brest » (letyphus) gagna en février 1758 lapresqu'île de Crozon et dans les premiers jours de mars se répandit dans lasubdélégation duFaou. « Le 19 mars il a déjà envahiPloumodiern,Ploéven,Plounévez-Porzay,Locronan,Saint-Nic, Dinéaud [Dinéault]. Le chirurgien envoyé dans cette région compte déjà 73 morts et 100 malades à Plounévez-Porzay, 117 morts et 127 malades à Ploumodiern, 35 morts à Ploéven »[42].
En1759, une ordonnance deLouis XV ordonne à la paroisse de Dinaul [Dinéault] de fournir 29 hommes et de payer 190livres pour « la dépense annuelle de lagarde-côte de Bretagne »[43].
« Dinault ; à 4lieues et demie au nord-nord-ouest deQuimper, sonévêché ; à 39 lieues deRennes ;à 1 lieue un sixième deChâteaulin, sasubdélégation ; et à une demi-lieue au sud de la rivière d'Aulne. Cetteparoisse, qui relève du Roi,ressortit au siège royal de Châteaulin et compte1 300 communiants[Note 2]. Lacure est présentée par l'abbé de Landévennec. Ce territoire, situé dans les montagnes de Meneham[Ménez Hom ] sur le sommet desquelles on ne voit que des rochers, est très peu cultivé, si ce n'est du côté de la rivière d'Aulne qui l'arrose. Il renferme les forêts de Rolsac et Rosarnou[44]. »
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Dinéault en 1843 :
« Dinéault (sous l'invocation desainte Madeleine): commune formée par l'ancienne paroisse de ce nom, aujourd'huisuccursale. (...) Principaux villages : Duault, Lanbihan, Toulancoat, Kersédan, Rosconnec, Coz-Quinquis, Gouspaing, Keranquerl, Kerguily.Superficie totale :4 715 hectares, dont (...) terres labourables1 015 ha, prés et pâturages 150 ha, bois 307 ha, canaux et étangs 70 ha, landes et incultes2 810 ha, (...). Moulins : 12. Maison remarquable : le manoir de Lézaf. Ogée a écritDinault, et nous écrivons Dinéault, pour nous conformer à l'orthographe admise aujourd'hui. Le motdin, colline, entre évidemment dans la composition de ce nom ; en effet, Dinéault referme à son extrémité ouest la montagne du Ménéham[Ménez Hom], l'un des points les plus élevés de la Bretagne, et dont le sommet est, selon l'ingénieur des mines de Billy, à 330m. 60c. au-dessus du niveau de la mer. Cette montagne, qui est à28 000 mètres deBrest, d'où on l'aperçoit parfaitement, paraît être un point détaché de la chaîne desMontagnes Noires, ainsi que leMénébras, situé à l'est de la commune. Ce qu'Ogée nomme les forêts de Rolsac et de Rosarnou sont destaillis qui n'ont pas entre eux 300 hectares. Il y afoire le 22 février et le lundi de laTrinité. Géologie :grès dans le sud, terraintertiaire moyen dans le nord ; quelques carrières d'ardoises. On parle lebreton[49]. »
Première page des tarifs du bac du Moulin d'Eau en Dinéault permettant le franchissement de l'Aulne maritime (décret impérial du 26 février 1853).Deuxième page des tarifs du bac du Moulin d'Eau en Dinéault permettant le franchissement de l'Aulne maritime (décret impérial du 26 février 1853).
Un ancien passage empierré permettant de traverser l'Aulne maritime au lieu-dit"Meilh dour" ("Moulin à eau"), reliant Dinéault àSaint-Ségal et permettant notamment de se rendre aupardon de Saint-Sébastien (en Saint-Ségal) le 24 juillet, est visible lors des grandes marées basses. Le passage n'était pas sans risques ; un naufrage, provoqué peut-être par unmascaret, coûta la vie à 11 personnes en 1757[50].
En 1852, J.-M.-P.-A. Limon indique que les habitants de Dinéault coupent tous les ans, conformément aux décisions du conseil municipal les « herbes marines » (goémon)[51].
16 moulins sont localisés sur lecadastre de 1848, dont 12 sur le Garvan (Cosquer, Kerveur, Veyer, Lézaff, Treffiec, Ty Voënnec, le Stir, Kernevez, Kergoat, Roscoat, Coz Milin, Rouistin), un sur un affluent du Garvan (moulin de Dourvénez), un sur un affluent de l´Aulne (Roudouhir) et deux sur des affluents de la rivière de l´Aulne (Moulin d´Eau, Rozarnou[52].
Le le journalLa Presse écrit que ladysenterie s'est déclarée, il y a environ quinze jours, dans les communes deQuéménéven,Cast, Dinéault etPloéven. « Il y a eu malheureusement déjà une quarantaine de décès; et soixante-dix ou quatre-vingts personnes sont encore malades »[53].
Le transport maritime de passagers à travers laRade de Brest se développe, car, à la belle saison, il permettait d'éviter de longs déplacements sur des routes souvent de mauvaise qualité. Le la compagnie Bouët inaugure un service régulier de passagers reliantBrest àPort-Launay avec escales àLanvéoc,Landévennec et Dinéault. Pendant leSecond Empire plusieurs compagnies concurrentes desservent depuis Brest les différents ports de la presqu'île de Crozon. En 1894 est fondée la "Société anonyme des Vapeurs Brestois" qui organise des sorties dominicales versLe Fret,Roscanvel,Camaret, , etc.[54].
Lechemin de grande communication n°26 (actuel RD 60) allant de Châteaulin à Crozon via Dinéault et Trégarvan est classé en 1868 ; la construction d'un pont sur le Garvan permet d'éviter la difficulté et le danger même que représentait la traversée de lagrève[55]. L'aménagement du chemin de grande communication n°47 (actuel RD 47) allant du Faou à Douarnenez via un bac entre Rosnoën et Dinéault et traversant les communes de Plomodiern, Ploéven et Plonévez-Porzay commence en 1871. Cet axe au tracé difficile notamment en raison de la montagne du Ménez Hom traverse la commune de Dinéault sur6 844 mètres[56].
L'école publique de filles (actuelle salle polyvalente) est construite en 1873 par l'architecteJules Boyer ; l'école publique des garçons est achevée en 1886 par l'architecteArmand Gassis (actuelle école publique) : l'école privée Sainte-Anne est construite à la fin duXIXe siècle[57].
En 1873 l'établissement d'unoctroi dans la commune de Dinéault est autorisé[58].
En octobre 1873 des loups ont tué cinq moutons aux environs de Châteaulin ; un agriculteur de Dinéault a tué 5 loups en six mois[59]. LeLe Petit Journal écrit : « Un loup enragé vient d'être signalé comme parcourant la campagne (...). Dans une ferme, en face du Ménez-Bras, il a littéralement dévoré la tête d'un enfant, déchiré ensuite un second enfant d'une douzaine d'années, dans une ferme sise un peu plus haut ; quatre personnes ont été horriblement abîmées, entr'autres une jeune fille de 22 ans et un petit garçon qui est mort quelques heures après. Plus de dix personnes auraient été atteintes.Cette horrible bête a fait, en outre, une masse de victimes sur la race animale, aussi la panique était-elle indescriptible à lafoire [de Châteaulin]. Le terrible carnassier a été abattu par un agriculteur de Dinéault, qui l'avait surpris au moment où il était en train d'attaquer le chien, à l'attache dans sa cour »[60].
Une épidémie decholéra fit 6 morts à Dinéault en mars 1886[61].
En octobre 1894 deux douaniers partis en canot du port de Dinéault disparurent en rade de Brest[62].
Le journalLa Croix indique que les catholiques ont remporté les élections municipales de Dinéault en 1897[63].
Protestation de 12 maires de l'arrondissement de Châteaulin (dont le maire de Dinéault) qui déclarent refuser d'indiquer sur les certificats de résidence des curés s'ils utilisent la langue bretonne lors de l'instruction religieuse (catéchisme, sermons).
En réponse à une enquête épiscopale organisée en 1902 parMgr Dubillard,évêque de Quimper et de Léon en raison de la politique alors menée par le gouvernement d'Émile Combes contre l'utilisation dubreton par les membres du clergé, lerecteur de Dinéault, l'abbé Berthou, déclare : « Depuis six ans que je suis recteur de Dinéault, je n'ai rencontré que deux ou trois enfants qui aient appris lecatéchisme français ; le fils de l'instituteur et les deux nièces de l'institutrice »[64]. Il ajoute : « Je ne sais pas si sur une population de2 100 habitants, on rencontrerait 100 personnes capables de comprendre les instructions françaises ».
Le plus de 500 convives assistèrent dans le village de Kervavill en Dinéault au banquet du double mariage de deux sœurs Marie-Anne et Anne-Marie Hélias avec respectivement Yves Le Gall, de Dinéault (mais né àRosnoën) et Yves Hervé Le Quéau, frère du maire deSaint-Coulitz[65].
Le des biens ayant appartenu à lafabrique de Dinéault furent vendus aux enchères publiques à Quimper, ce qui suscita des protestations, notamment deMgr Duparc, menaçant d'excommunication les acheteurs[66].
Guillaume Denniélou[Note 4], matelot chauffeur à bord dupatrouilleur auxiliaireSergent Gouarne, est mort en mer le lors du naufrage de celui-ci, coulé par un sous-marin allemand[70].
L'« Association sportive dineaultaise » (pratique du football, de l'athlétisme et de la natation) est déclarée en sous-préfecture de Châteaulin le ; elle a son siège à l'école libre de garçons[71].
Dinéault : le calvaire de l'enclos paroissial (construit parRoland Doré).
Dinéault : la fontaine de dévotion (datée de 1746) située près de l'église Sainte-Marie-Madeleine.
Dinéault : groupe statuaire de la Déploration (se trouve près de la fontaine de dévotion).
La chapelleSaint-Exupère ou Saint-Exuper (San Dispar ouSan Ispar en breton) au lieu-dit Loguispar, reconstruite en 1892-1893 tout en conservant de la chapelle antérieure le clocher et la façade datant de 1669. Le vitrail "Vierge à l'Enfant entourée desainte Marie-Madeleine, desaint Paterne et du donateurRaoul de Kersauson, seigneur de Coëtloguer et de Rosarnou"[80], datant de1535 et provenant de l'ancienne chapelle Saint-Exupère de Dinéault, fut acquis en 1896 par la "Société Archéologique du Finistère" à qui il fut vendu pour financer la reconstruction de la chapelle[81].
La chapelle Saint-Exupère et son calvaire : vue extérieure d'ensemble.
La chapelle Saint-Exupère, vue extérieure d'ensemble.
La fontaine dans l'enclos de la chapelle Saint-Exupère, laquelle est visible à l'arrière-plan.
Le calvaire dans l'enclos de la chapelle Saint-Exupère.
Statue de saint Exupère (Exupère de Bayeux) dans l'enclos de la chapelle Saint-Exupère.
Vitrail de la "Vierge à l'Enfant entourée desainte Marie-Madeleine, desaint Paterne et du donateur Raoul de Kersauson" qui se trouvait dans la chapelle Saint-Exupère (désormais visible au "Musée départemental breton" deQuimper).
En 1999, Dinéault a accueilli la premièreéolienne installée enFinistère, sur le site de Ménez-Braz. Celle-ci a été partiellement détruite par une tempête le 8 février 2016[82]. Leparc éolien de Dinéault compte actuellement quatre éoliennes.
En 1913, un agriculteur de la commune découvrit la tête d'une statuegallo-romaine en bronze alors qu'il défrichait un champ, à Kerguilly (en Dinéault), au lieu-dit Gorre Arc'hoad. Le casque, de typeceltique, présente des caractéristiques du modèlegrec, et la base ducimier représente un oiseau prenant son vol (peut-être uneoie sauvage)[83]. Après laPremière Guerre mondiale, ce cultivateur entreprit de vérifier si le reste de la statue ne se trouvait pas sur le lieu de sa première découverte. Il trouva alors, dans une cavité creusée dans le sol le corps d'un personnage féminin qui aurait mesuré environ 70 cm, vêtu d'une longue robe à plis sans ceinture, ainsi que deux bras nus encore en place et des pieds chaussés de sandales. Le corps de la statue était malheureusement en mauvais état et se détériora encore davantage pendant laSeconde Guerre mondiale lorsque celle-ci fut enfouie à nouveau pour échapper à la récupération des métaux non ferreux. Le corps ne put finalement être conservé. La statue fut acquise en 1972 par lemusée de Bretagne (àRennes) où elle est toujours exposée. Datée de la seconde moitié duIer siècle, elle fut surnommée la « Brigitte duMénez Hom » ou la « déesse du Ménez-Hom »[84] par les archéologues. Une copie se trouve dans le hall de la mairie.
L'église paroissiale Sainte-Marie-Madeleine.
Le calvaire de l'enclos paroissial, sculpté parRoland Doré.
Le monument aux morts de Dinéault.
La fontaine de dévotion au chevet de l'église.
Déploration sur la mort du Christ près la fontaine de dévotion de l'église.
Un inventaire du patrimoine architectural bâti de Dinéault a été effectué entre 1968 et 1972[85]. La commune se distingue par la qualité de ses paysages dont l´Aulne maritime et surtout leMénez Hom,site classé depuis 2004, « en raison de ses caractères pittoresque et légendaire »[85] et par son patrimoine bâti : en dehors du bourg (exclu de l'enquête) 74 maisons ouécarts ont été répertoriés dont 10 ont fait l'objet d'une présentation détaillée : les anciennes fermes Lézaff, Ty Bianet, Ty Voënnec, Keralliou, Kélécun, Trévoazec et les écarts ou hameaux de Kerbastard, Kerjean, Kermoguen et Rosconnec[86].
Le Passage, site naturel au bord de l'Aulne, accueille le festival de jazzMénez-Hom Jazz et Découvertes le dernier week-end de juin[87] avec l'aide des associations locales et la municipalité.
« La mère qui pleurait trop son fils », un conte recueilli auprès d'un vieux sonneur debiniou en 1887 à Dinéault parAnatole Le Braz se trouve dansLa légende de la mort chez les Bretons armoricains[88].
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)