Voile de lareine des Belges Marie-Henriette, vers 1878. Collection royaleBloemenwerkDentelle aux fuseaux (Vosges)Isabelle-Claire-Eugénie d'Autriche avec dentelles flamandesDentelle d'Aiguilles dans les coiffesChemisier en dentelles de Bruxelles (portrait photographique de Dorothy Riso Hove vers 1895.)Encyclopedia Universalis Mundaneum. Dessins des tenues vestimentaires à différentes époques: période bourguignonne,XVIe,XVIIe,XVIIIe et la Révolution.
Unedentelle est untissu sanstrame nichaîne, généralement en fil desoie,lin,nylon ou fibres plus riches selon les cas, exécuté par lesdentelliers à la main ou à la machine, à l'aide de points semblables ou non formant un dessin, à bords dentelés ou non.
Il n'existe aucune information précise des dates et lieux originels de la dentelle. Il est toutefois admis qu'elle aurait vu le jour auXVIe siècle, dans la région deVenise, notamment àBurano. D'abord nomméepassementerie (1539). Apparaît pour la première fois sous le mot « dentelle » (c'est-à-dire « petites dents ») en 1545, dans l'inventaire de la dot deMarguerite de Navarre, sœur deFrançois Ier.
En France, les premières manufactures datent duXVIIe siècle à l'initiative deColbert. Les métiers mécaniques sont apparus vers 1820. La ville de Calais a connu un réel essor avec ces métiers.
La guipure est une dentelle dont le fond est fait avec des barrettes ou fils jets et non avec des mailles. La guipure d'Irlande au crochet s'est développée initialement dans la région duPays Bigouden lors de la grande famine liée à la maladie de lapomme de terre qui débute en 1845 ; sa fabrication s'est développée dans les ports de pêche lors de lacrise sardinière de 1903[2].
Fabrication de dentelle àMalte. Le métier de la dentelle est devenu fréquent àGozo, la deuxième ile de Malte, dans les années 1840. C'est une dentelle aux fuseaux qui utilise du fil de soie ou de lin travaillé en continu sur un coussin haut, fin et droit, appelé "trajbu", fabriqué à partir de paille et de papier. Mai 2012.
Le chantilly, dentelle noire ou blanche faite au fuseau à fils continus avec un fil de soie dont les motifs représentent des corbeilles, des vases ou des fleurs ;
Le cluny, composée de fils continus aux dessins géométriques, est la dentelle la plus connue ;
La guipure, littéralement « brin de soie passé autour d'un gros fil tors » mais classiquement en coton, qu'elle soit d’Irlande, deFlandre, ou duPuy, est une broderiesans fond (les motifs recouvrent tout et se tiennent les uns aux autres à l'aide d'un fil de broderie), à ne pas confondre avec de la dentelle moins lourde. Le terme sert aussi par extension de langage à désigner les dentelles antérieures auXVIIIe siècle qui étaient utilisées pour desrobes de mariées.
La guipure est une dentelle dont le fond est fait avec des barrettes ou fils jetés et non avec des mailles ou réseaux. La fabrication de guipure d'Irlande au crochet s'est développée dans ce pays, comme revenu complémentaire afin de survivre, lors de la grande famine liée à la maladie de la pomme de terre qui débute en 1845. Cette technique s'est développée enBretagne et particulièrement dans les ports de pêche du sud duFinistère (pays bigouden) lors de la crise de la sardine dans les premières années duXXe siècle[4]. Elle y est connue sous le nom de "picot bigouden" car le picot est très utilisé pour les fonds.
Cette section adopte un point de vue régional ou culturel particulier et doit êtreinternationalisée (octobre 2024).
Au cours des siècles passés, les deux régions prédominantes de la production de dentelles, tant pour la renommée que la production, furent laHaute-Loire et leNord-Pas-de-Calais. À l'orée de larévolution industrielle, ces deux régions, dont le savoir-faire était le fruit d'une tradition manuelle séculaire, ne furent pourtant pas dépassées et surent s'adapter à l'évolution mécanique.
Métier de dentelle de 1920.
C'est en 1809, dans les environs deNottingham, queJohn Heathcoat, un tout jeune mécanicien, inventa le premiermétier à tulle composé d'un système à bobines et charriot. Lebrevet fut rapidement déposé. Les douanes françaises de l'époque ne permettaient pas le commerce avec l'Angleterre : cela n'empêcha pour autant pas l'exportation des métiers, qui arrivèrent sur le sol français en pièces détachées et en toute illégalité, ce qui explique leur concentration dans leNord-Pas-de-Calais.Saint-Pierre-lès-Calais fut la première ville (1809) à posséder un métier mécanique, suivie parCaudry en 1820.
En 1813, un certain Leavers eut l'idée d'allier la techniqueJacquard au procédé mécanique deJohn Heathcoat, et c'est ainsi que d'un métier à tulle on a pu évoluer vers un véritable métier à dentelle, permettant de réaliser avec une liberté totale tous les motifs imaginables. Ce sont d'énormes machines pesant plusieurs tonnes, au vacarme assourdissant contraignant les ouvriers à porter des protections auditives. Il est également manifeste que ce changement marque aussi le passage de la dentellière aux mains agiles à l'ouvrier aux épaules robustes, car pour faire fonctionner de tels monstres une grande force physique est nécessaire. Dix-sept étapes faisant appel à dix-sept savoir-faire différents sont nécessaires pour passer de l'idée au produit fini.
Si les deux types de métiers fonctionnent sur des principes différents, ils permettent tous deux d'avoir une qualité de dentelle extrêmement fidèle aux modèles manuels et une finesse inégalée. Ces métiers sont aujourd'hui classés patrimoine national.
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Les dentelles anciennes sont encore utilisées dans l'Église catholique
De nos jours, laHaute-Loire et leNord-Pas-de-Calais sont toujours les deux grandes régions de la dentelle en France. La Haute-Loire compte une dizaine d'entreprises d'une centaine de salariés, possédant cent à cent-cinquante métiers. Ils datent en majorité des années 1920 et 1930 et peuvent être composés de 32 à 96 fuseaux. Les usines fonctionnent à plein régime jour et nuit.
Le marché de la dentelle n'est que très faiblement lié à l'acheteur particulier : elle est essentiellement considérée comme une matière première, qui est achetée pour entrer dans la composition d'un produit fini. C'est donc en premier lieu l'industrie du vêtement qui est le premier acheteur de dentelle, à la tête de laquelle on trouve les maisons dehaute couture. Les deux leaders mondiaux du marché de la dentelle ne doivent leur position qu'à la renommée qu'ils ont su se bâtir dans le milieu de la mode. Il s'agit d'un choix stratégique non négligeable puisqu'il consiste à concentrer ses efforts dans une optique de scrupuleuse qualité, quitte à ne pas afficher des prix bon marché.
L'entreprise Solstiss, basée àCaudry dans le Nord, est née de l'association en 1974 de quatre dentelliers. Héritiers d'un savoir-faire centenaire, ces quatre maisons recoupaient des spécialités différentes ce qui permit une complémentarité :
Ledieu-Beauvilain spécialisé dans la dentelle à douze points ;
Machu réputé pour la grande variété de ses gammes colorées ;
Belot expert de la dentelle de Chantilly ;
Beauvilain connu pour la diversité exceptionnelle de ses motifs.
En 2018, une quinzaine de manufactures dentellières exercent dans les Hauts-de-France. Elles étaient dix fois plus nombreuses dans les années 1950. Le catalogue d'exposition "Haute Dentelle" (Cité internationale de la dentelle et de la mode, 9 juin 2018 - 6 janvier 2019) recense les acteurs de cette industrie d'art[11].
Kraatz, Anne, 'Dentelles', Adam Biro, 1988Kraatz, Anne, 'Dentelles à la Main, Musée de la dentelle et de la Mode, Calais, Réunion des Musées Nationaux, Paris, 1996Kraatz, Anne, 'Les Dentelles, Musée National de la Renaissance, Château d'Ecouen, Réunion des Musées Nationaux, Paris, 1992
Georges Dubouchet,Les Fées aux doigts magiques : Au pays de la « Reine des Montagnes », Saint-Didier-en-Velay, Musée de Saint-Didier en Velay,, 612 p.(ISBN978-2-9537044-0-2)
MAROT Sylvie (dir.),Haute Dentelle, Co-édition Cité de la dentelle et de la mode, Calais - Snoeck, 2018 (9789461614407)
↑Association « Dentelles d'Irlande bretonnes », "De la crise de la sardine à l'âge d'or de la dentelle", éditions Ouest-France, 2003,(ISBN2-7373-3264-8)