Pour les articles homonymes, voirOlivennes.
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Directeur général(en) Libération | |
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Denis Olivennes, né le dans le16e arrondissement de Paris, est unhaut fonctionnaire,chef d'entreprise etessayistefrançais. Il fut directeur général adjoint chargé des affaires sociales d'Air France, président deNumericable, directeur général deCanal+, président-directeur général de laFnac, duNouvel Observateur puis celui d'Europe 1 et deLagardère Active, président duconseil de surveillance deCMI France. De juin 2020 à 2022, Denis Olivennes est cogérant du quotidien françaisLibération. Le 15 novembre 2023, il devient président d'Editis.
Denis Olivennes, est né le 18 octobre 1960 à Paris. Il est issu d'une famille juive allemande[1]. Son pèreArmand Olivennes« de son vrai nom Olievenstein », est psychiatre et poète[1]. Sa mère Maria est psychanalyste. Denis Olivennes grandit dans une famille« bourgeoise » au sein d'une fratrie de trois garçons[1]. Son plus jeune frère Frédéric dirige un tempsRadio Classique avant de devenir le directeur général du groupeAudiens[1].
Son frère aîné, François Olivennes, estmédecin etprofesseur renommé engynécologie et enobstétrique. Le deuxième frère de son père estClaude Olievenstein[2],psychanalyste etmédecin spécialisé entoxicomanie.
Divorcé d'Angélique Berès, fille dePierre Berès, Denis Olivennes est le compagnon de l'ex-mannequinInès de La Fressange[3]. Il est le père de Benjamin Olivennes, normalien (promotion 2009)[4], de Simon Olivennes[5], également normalien (promotion 2013)[6], président de la section duParti socialiste de l'ENS[7], et de Paul Olivennes, élève de l'ESCP (promotion 2018).
À 15 ans, il est membre d'un groupuscule d'extrême gauche proche de la LCR (Ligue communiste révolutionnaire), dans ce qu'on appelle les comités rouges. Il devient plus tard membre duCERES, classé à l'aile gauche duParti socialiste, puis se rapproche deLaurent Fabius[8],[9],[10].
Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud (1980 L), il estagrégé de lettres modernes[11], diplômé de l'IEP de Paris (1985, section Service Public)[12] et ancien élève de l'ENA (promotion Michel de Montaigne, 1986-1988)[13].
Denis Olivennes commence sa carrière en tant qu'auditeur à laCour des comptes, avant de devenir en1992 le conseiller du ministre de l'économie et des finances, puis duPremier ministrePierre Bérégovoy. En1993, il rejoint le groupeAir France, dont il deviendra secrétaire général. Il intègre la promotion 1996 des « Young Leaders » de laFrench-American Foundation[14]. Il quitte Air France en1997 et devient président-directeur général de CGV[15],[16],[17]. Il collabore dans le même temps à laFondation Saint-Simon, qui réunit alors dirigeants d'entreprises, politiciens et hauts fonctionnaires afin de promouvoir les idéeslibérales[18].
Le ministre de l’Économie et des FinancesLaurent Fabius lui propose en mars 2000 la fonction dedirecteur de cabinet mais il décline l'offre[19].
En, il est nommé président deCanal+ France après en avoir été le directeur général. Puis, percevant une indemnité de départ s'élevant à 3,2 millions d'euros[20], il rejoint le groupePPR (renommé Kering) en tant que directeur général distribution en2002, puis est nommé en 2003 à la tête du groupeFnac en tant que président-directeur général. À la tête de l’entreprise il mène plusieurs chantiers, initiant notamment l’ouverture des magasins Fnac en périphérie des grandes agglomérations et développe le site fnac.com. En 2007, la Fnac réalise un de ses meilleurs exercices financiers depuis 10 ans[21].
Patron de la Fnac, il a organisé en 2007 un stage pour Pierre, le fils aîné de Nicolas Sarkozy, intégré sous une fausse identité[22]. Toujours en2007, Nicolas Sarkozy lui confie une mission qui produit lerapport Olivennes, remis à laministre de la CultureChristine Albanel, sur l'offre culturelle et la lutte contre lepartage illégal sur internet[23],[24],[25]. Le rapport, à l'origine du projet deloi Hadopi[26], a suscité quelques fortes critiques à l'Assemblée nationale le 23 novembre 2007 en particulier de la part deChristian Paul, député PS de la Nièvre. L'association de consommateursUFC-Que Choisir, quant à elle, dénonce « la surenchère répressive »[27].
En, Denis Olivennes quitte la Fnac et le groupe Kering pour rejoindreLe Nouvel Observateur en tant que directeur général délégué et directeur de la publication[28],[29],[30]. Il est alors décrit parLe Monde comme le « fils chéri de la gauche bobo »[31]. « Le journal a enregistré un résultat positif de 100 000 € en 2009 et de 500 000 € en 2010. Les pertes internet ont été réduites de 50 %. En 2011, le groupe y compris internet sera enfin à l'équilibre » explique Denis Olivennes dans une lettre de départ publiée[32].
Fin2010, il quitte le magazine pour succéder àAlexandre Bompard à la tête d'Europe 1[33],[34]. Au sein dugroupe Lagardère, il est président-directeur général d'Europe 1 et responsable du pôle d'information de Lagardère Active[35] (Paris-Match,JDD, Newsweb). Le 7 novembre 2011, il est nommé président deLagardère Active[36],[37]. Les résultats 2015 redressent la rentabilité de Lagardère Active et permettent à Olivennes de continuer la mue du groupe en poursuivant le rapprochement entre leJDD et Europe 1[38],[39].
En mars 2017,Arnaud Lagardère fait part de l'augmentation de la rentabilité de Lagardère Active[40] pour l'exercice 2016. En avril de la même année, il annonce qu'il prend la présidence de la radio pour redresser les audiences[41]. En juillet, le groupe Lagardère annonce l'augmentation de la rentabilité de Lagardère Active au premier semestre 2017[42]. En septembre, Denis Olivennes annonce qu'il ouvre un« nouveau cycle stratégique après un cycle de transformation réussie » qui a vu le résultat opérationnel augmenter de 21 %[43].
À partir de mars 2018, il conduit le processus de cession des activités de presse, de radios internationales, de numérique et de télévision par le Groupe Lagardère, « mené en un semestre et qui devrait rapporter un montant de 400 millions d'euros, conforme à ce que le vendeur espérait »[44].
En mai 2018, devant les parlementaires de la mission d'information sur une nouvelle régulation de la communication à l'ère numérique de l'Assemblée nationale, Denis Olivennes a rappelé qu'en dépit d'une perte de 12 % de son chiffre d'affaires entre 2012 et aujourd'hui, essentiellement dans la presse, Lagardère Active a vu sa rentabilité opérationnelle gagner 40 % et son chiffre d'affaires à l'international grimper à près de 40 %[45].
En juillet 2018, dans un article du Figaro[46], Denis Olivennes révèle son prochain départ de Lagardère Active et dresse le bilan de son action en disant qu'entre 2012 et 2017, hors Europe 1, le résultat opérationnel a augmenté de 40 %.
En janvier 2019, annonce de la nomination de Denis Olivennes à la présidence non-exécutive le groupe CMI France, le regroupement de médias deDaniel Kretinsky qui compte neuf titres (Marianne ainsi que les huit publications rachetées à Lagardère Active[47]). DansChallenges[48], Denis Olivennes se félicite de son bilan chez Lagardère Active : « Entre 2012 et 2018, nous avons amélioré de 33 % les résultats de la branche média alors que le chiffre d'affaires presse a baissé de 30 %. Et pour les magazines, nous avons maintenu la rentabilité opérationnelle à des niveaux de marge parmi les plus élevés de toute la presse française ». Dans la même interview, il vante les mérites de son nouveau patron en expliquant qu'il n'a pas de « conflits d'intérêts » en France puisque ses activités liées à l'énergie sont presque toutes en dehors du pays. Il indique que Daniel Kretinsky ne veut pas « perdre d'argent avec ses médias, mais il n'en attend pas non plus une rentabilité comparable à ses autres activités »[49].
En février 2019, le montant de la vente de Lagardère Active est connu : 1 milliard d'euros[50], « le double de la valorisation estimée par les analystes » rapporteChallenges. Dans une interview accordée àL'Express, Denis Olivennes rappelle : « quand je suis arrivé à Europe 1, elle était la troisième radio généraliste et la quatrième radio nationale, on était à 8,9 points d'audience. Quand j'ai quitté Europe 1, elle était la troisième généraliste et la quatrième nationale, à 8,1 points. Aujourd'hui, elle est à 6,4 points, sixième radio généraliste, huitième ou neuvième radio nationale »[51].
En 2021, avecJean-François Kahn, Denis Olivennes a l'idée de créer, dans CMI France, le magazine Franc-Tireur et d'en confier la direction àCaroline Fourest etRaphaël Enthoven. L'hebdomadaire est salué comme un succès[52] et atteint une diffusion de 60 000 exemplaires.
En avril 2022, il annonce que CMI va vendre le journalMarianne confirmant un « hiatus entre les aspirations de l'actionnaire europhile et la ligne éditoriale souverainiste »[53] Il a précisé que quatre conditions devaient être remplie pour que la cession soit validée : « La ligne éditoriale doit être sanctuarisée, l'indépendance de la rédaction garantie, la direction actuelle maintenue et le nouvel actionnaire capable de soutenir le journal ».
Le 24 juillet 2024, l’Arcom annonce ne pas renouveler les fréquences de C8 et NRJ 12 et retenir le projet de Ouest France d’une part et de CMI (Réels TV) d’autre part. Denis Olivennes avait défendu de projet devant l’Arcom le 16 juillet en compagnie deRaphaël Enthoven,Caroline Cochaux, Ava Djamshidi (directrice du magazine Elle) etGiuseppe de Marino[54]. Dans Stratégies, Denis Olivennes précise : nous allons « faire une télévision en trois D - documentaires, débats, divertissement - « récréativement raisonnable », qui nuise à la bêtise et arme la sagesse sans qu’on s’embête »[55].
Le 11 juin 2020, il est nommé cogérant et directeur général du quotidien françaisLibération[56].« À la suite de l'annonce de la création du FDPI (Fonds de dotation pour une presse indépendante) garantissant la stabilité et l'indépendance actionnariales de Libération, le management du titre est renforcé: Denis Olivennes est nommé DG et co-gérant de Libération. A l'issue de la création du Fonds de dotation, il prendra la présidence de Presse Indépendante SAS, société chargée du management de journal, dont il aura le contrôle opérationnel » précise un courriel envoyé aux salariés dans le journalLe Point[57]. DansLes Echos[58], ses propos devant les salariés réunis en assemblée générale sont repris :« Je remercie Patrick Drahi pour l'honneur qu'il me fait. Avec les équipes de Libération, nous allons travailler ensemble à construire l'avenir du journal, dans la fidélité à son histoire et le respect scrupuleux de ses valeurs de quotidien de gauche. »
Le 16 septembre 2020, par une majorité de 90,8 %, les journalistes deLibération approuvent la proposition de Denis Olivennes de nommer lejournaliste etécrivain franco-israélienDov Alfon directeur de la rédaction à la suite de la vacance laissée parLaurent Joffrin. Dov Alfon devient également directeur de la publication en remplacement de Denis Olivennes et cogérant du journal en compagnie de ce dernier[59],[60].
Le 17 septembre, le journalLe Point publie une interview de Denis Olivennes dans laquelle il présente le projet pourLibération :« faire de Libération un journal d’abonnement numérique en modifiant ses contenus, son organisation et ses outils [...] avec une rédaction « assise » qui va traiter à chaud l'actualité immédiate sur le site web du quotidien, et une rédaction « debout » qui va produire les contenus propres de Libé, c'est-à-dire des sujets que les autres n'ont pas. ». À cet effet, de nouveaux outils technologiques ultraperformants vont être utilisés grâce à l'acquisition du logiciel de publication et de gestion des contenus numériques duWashington Post[60].
En septembre 2020, la SARL Libération passe à SAS Presse indépendante, détenue à 99,99 % par un fonds de dotation indépendant — le Fonds de dotation pour une presse indépendante (FDPI) — , et à 0,01 % par Denis Olivennes Conseil, tandis que Denis Olivennes lui-même — qui détient des actions à droit de vote préférentiel et le contrôle de SAS Presse indépendante, ainsi qu'un droit de préemption des actions du fonds en cas de cession — reste cogérant du quotidien. La question de la soi-disantindépendance du quotidien se pose alors, d'autant plus qu'Altice, la maison-mère de SFR, conserve une forte influence sur le journal. Ses cadres, Denis Olivennes y compris, sont présents à tous les étages du montage juridique qui permet de le contrôler[61].
Le 5 février 2021, dans une interview àMind Média, Denis Olivennes annonce que« Libération affiche la plus forte progression des abonnés en ligne de la presse quotidienne nationale en 2020 – en passant de 20 000 abonnés numériques fin 2019 à 50 000 aujourd'hui – et la plus forte progression de l'audience site et papier des quotidiens nationaux dans la dernière étude de l'ACPM[62] »
Depuis le 1er novembre 2022, Denis Olivennes n'est plus Directeur Général et Co-gérant de Libération, mais Président Presse Indépendante SAS (PIsas)[63] qui est propriétaire de Libération. Daniel Kretinsky est entré dans le Fonds de dotation pour la presse indépendante, propriétaire de Libération via PIsas, et a prêté 14 millions à Libération qui résout le financement de son développement[64]. Il a accru son prêt en 2023[65].
En 2023, Libération a enregistré la plus forte hausse de diffusion de la presse quotidienne nationale[66].
En avril 2024, Libération annonce sur son compte X avoir franchi pour la première fois de son histoire le cap des 100 000 abonnés. En juillet de la même année, alors qu'il s'y était engagé, il signe avec la société des journalistes de Libération un accord qui accroit les droits de gouvernance des journalistes[67].
Le 31 octobre 2023, la Commission Européenne annonce le rachat d'Editis, deuxième groupe français d'Edition par Daniel Kretinsky[68]. Le 15 novembre 2023, parallèlement à ses fonctions à CMI et PIsas, il prend la présidence d'Editis 2ème groupe d’édition français racheté par Daniel Kretinsky. Denis Olivennes : « Pour concurrencerHachette, Editis devra prendre plus de risques »[69],[68]. Il nomme Catherine Lucet[70] comme Directrice Générale et une direction de quatre femmes[71]. Il explique sur France Inter « qu’il va falloir donner à ce groupe la sérénité, le goût de la liberté, de la diversité et du pluralisme qui ont fait sa grandeur[72] » et au Figaro : « la position d’Éditis doit être claire. Bien sûr, un groupe de haute culture plutôt que de prêt-à-penser mais qui aime en même temps la littérature grand public et les best-sellers. Surtout, un groupe où règne la liberté éditoriale et qui cultive la diversité des opinions »[73]
Devant les salariés d’Éditis, il explique en janvier 2024 qu’il va falloir « publier moins pour vendre plus »[74]. En mars 2024, selon le Monde, « Editis réalise un coup d’éclat en recrutant Adrien Bosc. Désormais contrôlé par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, le deuxième groupe d’édition français place M. Bosc à la direction de Julliard et prend le contrôle des Editions du sous-sol (auparavant dans le giron du Seuil), la maison qu’il a fondée »[75]. En août 2024, Editis rachète les éditions Delcourt[76].
Christopher Baldelli, président de la ChaînePublic Sénat annonce en juillet 2022 qu’il « va confier les rênes d’une nouvelle émission littéraire hebdomadaire (…) à Denis Olivennes ». (…) « Il est agrégé, normalien et essayiste, il a dit oui tout de suite »[77]. A la rentrée de septembre 2023, il cesse la présentation « compte tenu des « nouvelles fonctions dans le monde de l’édition »[78] auxquelles Denis Olivennes pourrait être appelé, dans le cadre du rachat d’Editis par Vivendi, expliquait Christopher Baldelli.
Toujours sur Public Sénat, il prend en charge la présentation d’ « Elémentaire, », un nouveau format bimensuel de 30 minutes qui « reviendra sur un fait marquant de l’actualité autour de deux invités, avec une approche non pas polémique mais pédagogique »[79].
Le journalLe Point décrit Denis Olivennes comme « attaché aux valeurs de la gauche [et] à l'économie de marché ». Dans son essai « Un étrange renoncement » (2021), il prend position en faveur de politiques privilégiant la croissance économique et attaque les positions de la militante écologisteGreta Thunberg, estimant que son « monde est un cauchemar »[80].
En mars 2023, il signe avecDaniel Kretinsky une tribune en faveur de la régulation des plateformes numériques pour protéger la démocratie et la liberté[81].
Il est président du comité de soutien de laFédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH)[82].
Denis Olivennes a souvent pris position pour la possibilité de vendre de la musique sansDRM, rejetant la responsabilité de leur mauvaise image et de leur échec commercial sur les maisons de disques. Cependant il s'est toujours opposé au concept delicence globale, un temps mentionnée lors du débat de préparation à la loiDADVSI en France[112].
Lerapport Olivennes, remis à laministre de la CultureChristine Albanel, sur l'offre culturelle et la lutte contre lepartage illégal sur internet, a suscité quelques fortes critiques à l'Assemblée nationale[113], le en particulier de la part deChristian Paul, député PS de la Nièvre.
En 2015, Denis Olivennes et Inès de la Fressange ont été attaqués aux Prud'hommes par leur domestique pour "travail dissimulé et licenciement abusif". Le couple l'avait limogée après son refus de passer au statut d'auto-entrepreneur. Ils ont été condamnés à lui verser 4 500€ d'arriérés de salaire[114].
La femme de 55 ans qui travaillait pour eux comme gouvernante était payée 1560€ brut par mois et payait 350€ de loyer pour habiter, avec son fils, dans un mobile-home attenant à la villa de ses employeurs[115].