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Dénombrement

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Ne pas confondre avec la notion dedénombrement comme recensement de la population en France sous l'Ancien Régime.

Enmathématiques, ledénombrement est la détermination dunombre d'éléments d'unensemble. Il s'obtient en général par un comptage ou par un calcul de soncardinal à l'aide de techniquescombinatoires.

Perception immédiate

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Face à une collection d'au plus quatre objets, l'être humain, avant même l'acquisition du langage, et certains animaux[1] semblent avoir une notion immédiate de la quantité présentée sans énumération. Ce phénomène est appelésubitisation[2].

Il peut être étendu au-delà de quatre dans certaines configurations, comme les points sur les faces d'un[réf. nécessaire]. Lesnombres figurés peuvent être ainsi plus facilement repérables.

Symbolisation par une même quantité

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Les premières évaluations de quantités n'ont pas nécessairement été exprimées à l'aide d'un nombre ou d'une notationchiffrée. Or, de telles évaluations ont pu être utiles pour suivre l'évolution d'untroupeau, d'une production manufacturée, des récoltes ou d'une population humaine, notamment dans les corps d'armée. En l'absence de système de numération, il est possible de représenter chaque élément d'une collection, par exemple, à l'aide d'une encoche sur un morceau de bois ou un os. Un autre exemple est visible dans le filmIvan le Terrible deSergueï Eisenstein, où avant un combat, les soldats jettent chacun à leur tour une pièce dans un sac.

Comptage

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L'évaluation d'une quantité d'objets à l'aide d'un terme particulier nécessite l'établissement d'une liste de termes qui puisse être apprise et transmise. Certains peuplesocéaniens parcourent ainsi une vingtaine de parties du corps selon un ordre fixe (mais dépendant de la localisation du peuple)[3]. Chaque langue a développé un système de désignation des premiers nombres entiers, éventuellement lié à unsystème de numération particulier.

Le dénombrement consiste alors à parcourir simultanément lachaine numérique et la collection d'objets de façon que chaque objet ne soit considéré qu'une seule fois. La compréhension de cette technique de dénombrement est décomposée en cinq principes[4] :

  • principe d'adéquation unique : chaque mot n'est associé qu'à un et un seul élément de la collection ;
  • principe d'ordre stable : les mots-nombres sont toujours récités dans le même ordre ;
  • principe du cardinal : pour désigner la taille d'une collection, il suffit d'énoncer le dernier mot-nombre utilisé ;
  • principe d'abstraction : les objets peuvent être de natures différentes ;
  • principe de non pertinence de l'ordre : les objets peuvent être parcourus dans n'importe quel ordre.

Calcul

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Pour des grandes quantités ou pour des ensembles abstraits et en particulier pour desensembles mathématiques, le dénombrement se fait à l'aide d'opérationsarithmétiques ou de considérationscombinatoires.

Propriétés fondamentales

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Dénombrement dans des ensembles finis

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Théorèmes fondamentaux

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Dans cette section, siA est unensemble fini, on notecard(A){\displaystyle \mathrm {card} (A)} (« cardinal deA ») le nombre de ses éléments. Par exemple,card({e,f,g})=3{\displaystyle \mathrm {card} (\{e,f,g\})=3}.

Théorème 1 — SoitA{\displaystyle A} une partie d'un ensemble finiE{\displaystyle E}.
Alors A est elle-même finie etcard(A){\displaystyle \mathrm {card} (A)}card(E){\displaystyle \mathrm {card} (E)}.
Si en outrecard(A)=card(E){\displaystyle \mathrm {card} (A)=\mathrm {card} (E)}, alorsA=E{\displaystyle A=E}.

Caractérisation des applications injectives — SoitE{\displaystyle E} un ensemble fini,F{\displaystyle F} un ensemble etf{\displaystyle f} une application deE{\displaystyle E} dansF{\displaystyle F}.
On a :

  1. card(f(E)){\displaystyle \mathrm {card} (f(E))}card(E){\displaystyle \mathrm {card} (E)}
  2. f{\displaystyle f} est injective{\displaystyle \Leftrightarrow }card(f(E))=card(E){\displaystyle \mathrm {card} (f(E))=\mathrm {card} (E)}
Démonstration

Pour démontrer le point 1, on peut s'intéresser à l'ensemble des éléments deE{\displaystyle E} qui ont une image parf{\displaystyle f}. Si on le noteA{\displaystyle A}, alors l'application induite parf{\displaystyle f} deA{\displaystyle A} dansf(E){\displaystyle f(E)} est une bijection. CommeA{\displaystyle A} est un sous-ensemble deE{\displaystyle E}, il est fini etcard(f(E))=card(A){\displaystyle \mathrm {card} (f(E))=\mathrm {card} (A)}card(E){\displaystyle \mathrm {card} (E)}.
Le point 2 vient du fait que lorsquef{\displaystyle f} est injective, tous les éléments def(E){\displaystyle f(E)} ont un antécédent unique, donc l'application induite deE{\displaystyle E} dansf(E){\displaystyle f(E)} est une bijection. Donccard(f(E))=card(E){\displaystyle \mathrm {card} (f(E))=\mathrm {card} (E)}. Réciproquement sicard(f(E))=card(E){\displaystyle \mathrm {card} (f(E))=\mathrm {card} (E)}, alorscard(A)=card(E){\displaystyle \mathrm {card} (A)=\mathrm {card} (E)} puis il vient queA=E{\displaystyle A=E}.

Corollaire — Soitf{\displaystyle f} une application injective d'un ensembleE{\displaystyle E} dans un ensembleF{\displaystyle F}.
sif(E){\displaystyle f(E)} est fini, alorsE{\displaystyle E} est fini etcard(E)=card(f(E)){\displaystyle \mathrm {card} (E)=\mathrm {card} (f(E))}.

Ce corollaire n'est en fait que l'application de la caractérisation des applications injectives dans le cas particulier où l'ensemble d'arrivée def{\displaystyle f} estf(E){\displaystyle f(E)}.

Théorème — Soit E et F deux ensembles finis tels quecard(E)=card(F){\displaystyle \mathrm {card} (E)=\mathrm {card} (F)}. Sif{\displaystyle f} est une application deE{\displaystyle E} dansF{\displaystyle F} on a :
f{\displaystyle f} est injective{\displaystyle \Leftrightarrow }f{\displaystyle f} est surjective{\displaystyle \Leftrightarrow }f{\displaystyle f} est bijective.

Propriétés

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Cardinal de l'union de deux ensembles finis disjoints — SoientE{\displaystyle E} etF{\displaystyle F} deux ensembles finis disjoints aveccard(E)=k{\displaystyle \mathrm {card} (E)=k} etcard(F)=n{\displaystyle \mathrm {card} (F)=n}.
Alors on acard(EF)=card(E)+card(F)=n+k{\displaystyle \mathrm {card} (E\cup F)=\mathrm {card} (E)+\mathrm {card} (F)=n+k}.

Démonstration

En effet soientf{\displaystyle f} une bijection deE{\displaystyle E} dans[[1,k]]{\displaystyle [\![1,k]\!]} etg{\displaystyle g} une bijection deF{\displaystyle F} dans[[1+k,n+k]]{\displaystyle [\![1+k,n+k]\!]}, alors on peut construireh{\displaystyle h} l'application deEF{\displaystyle E\cup F} dans[[1,n+k]]{\displaystyle [\![1,n+k]\!]} dont la restriction àE{\displaystyle E} estf{\displaystyle f} et celle àF{\displaystyle F} estg{\displaystyle g}. Commeh{\displaystyle h} est une bijection, c'est une injection et le corollaire de caractérisation conclut quecard(h(EF))=card([[1,n+k]])=n+k{\displaystyle \mathrm {card} (h(E\cup F))=\mathrm {card} ([\![1,n+k]\!])=n+k}.

Par récurrence, on généralise cette propriété à une famille d'ensembles finis disjoints deux à deux :

Cardinal de l'union den{\displaystyle n} ensembles finis deux à deux disjoints — Soit(Ei)i=1n{\displaystyle (E_{i})_{i=1}^{n}} une famille den{\displaystyle n} ensembles finis deux à deux disjoints.
Alors on acard(i=1nEi)=i=1n(card(Ei)){\displaystyle \mathrm {card} (\bigcup _{i=1}^{n}E_{i})=\sum _{i=1}^{n}(\mathrm {card} (E_{i}))}.

Cardinal du complémentaire — SoitE{\displaystyle E} un ensemble fini,AE{\displaystyle A\subset E}, etA¯{\displaystyle {\overline {A}}} son complémentaire dansE{\displaystyle E}.
Alors on acard(A)+card(A¯)=card(E){\displaystyle \mathrm {card} (A)+\mathrm {card({\overline {A}})} =\mathrm {card} (E)}.

Démonstration

Démonstration :A{\displaystyle A} etA¯{\displaystyle {\overline {A}}} sont deux ensembles finis d'intersection vide etAA¯=E{\displaystyle A\cup {\overline {A}}=E}. La première propriété permet de conclure.

Cardinal de l'union de deux ensembles finis — SoientE{\displaystyle E} etF{\displaystyle F} deux ensembles finis.
Alors on acard(EF)=card(E)+card(F)card(EF){\displaystyle \mathrm {card} (E\cup F)=\mathrm {card} (E)+\mathrm {card} (F)-\mathrm {card} (E\cap F)}.

Démonstration

Démonstration : CommeAB{\displaystyle A\cap B} etAB{\displaystyle A-B} sont complémentaires dansA{\displaystyle A}, la propriété précédente s'applique et on acard(AB){\displaystyle \mathrm {card} (A\cap B)} +card(AB)=card(A){\displaystyle \mathrm {card} (A-B)=\mathrm {card} (A)}. Ce même raisonnement s'applique pourBA{\displaystyle B-A} etAB{\displaystyle A\cap B}. Remarquons enfin queAB{\displaystyle A-B},AB{\displaystyle A\cap B} etBA{\displaystyle B-A} forment une partition deAB{\displaystyle A\cup B}. L'identité se déduit des trois résultats précédents.

Cardinal de laréunion disjointe de deux ensembles finis — SoientE{\displaystyle E} etF{\displaystyle F} deux ensembles finis de cardinaux respectifsn{\displaystyle n} etk{\displaystyle k}.
AlorsEF{\displaystyle E\sqcup F} est finie de cardinalcard(EF)=card(E)+card(F)=n+k{\displaystyle \mathrm {card} (E\sqcup F)=\mathrm {card} (E)+\mathrm {card} (F)=n+k}.

Ce résultat peut se généraliser à plus de deux ensembles.

Cardinal de la réunion disjointe den{\displaystyle n} ensembles finis — SoitEi{\displaystyle E_{i}} une famille d'ensembles finis.
card(E1E2E3En)=i=1ncard(Ei).{\displaystyle \mathrm {card} (E_{1}\sqcup E_{2}\sqcup E_{3}\,\dots \,\sqcup E_{n})=\sum _{i=1}^{n}\mathrm {card} (E_{i}).}

Cardinal duproduit cartésien de deux ensembles finis — SoientE{\displaystyle E} etF{\displaystyle F} deux ensembles finis de cardinaux respectifn{\displaystyle n} etk{\displaystyle k}.
AlorsE×F{\displaystyle E\times F} est fini de cardinalcard(E×F)=card(E)×card(F)=nk{\displaystyle \mathrm {card} (E\times F)=\mathrm {card} (E)\times \mathrm {card} (F)=nk}.

Plus généralement, pour une suite d'ensembles finis :

Cardinal du produit cartésien d'une suite d'ensembles finis — SoitEi{\displaystyle E_{i}} une famille d'ensembles finis.
Alorscard(E1×E2×E3×En)=i=1ncard(Ei).{\displaystyle \mathrm {card} (E_{1}\times E_{2}\times E_{3}\,\dots \,\times E_{n})=\prod _{i=1}^{n}\mathrm {card} (E_{i}).}

Cardinal de l'ensemble des parties d'un ensemble fini — SoitE{\displaystyle E} un ensemble fini de cardinalk{\displaystyle k}.
CommeP(E){\displaystyle {\mathcal {P}}(E)} est en correspondance biunivoque avec l'ensemble des applications deE{\displaystyle E} dans{0,1}{\displaystyle \left\{0,1\right\}}, alorsP(E){\displaystyle {\mathcal {P}}(E)} est un ensemble fini et on acard(P(E))=2card(E)=2k{\displaystyle \mathrm {card} ({\mathcal {P}}(E))=2^{\mathrm {card} (E)}=2^{k}}.

Cardinal de l'ensemble descorrespondances deE{\displaystyle E} dansF{\displaystyle F} — SoientE{\displaystyle E} etF{\displaystyle F} deux ensembles finis.
L'ensemble des correspondances deE{\displaystyle E} dansF{\displaystyle F}, noté habituellementCorr(E,F){\displaystyle \mathrm {Corr} (E,F)}, s'identifie àP(E×F){\displaystyle {\mathcal {P}}(E\times F)} donc est fini de cardinal card(Corr(E,F))=2card(E)×card(F)=2nk{\displaystyle \ \mathrm {card} (\mathrm {Corr} (E,F))=2^{\mathrm {card} (E)\times \mathrm {card} (F)}=2^{nk}}.

Cardinal de l'ensemble desapplications deE{\displaystyle E} dansF{\displaystyle F} — SoientE{\displaystyle E} etF{\displaystyle F} deux ensembles finis de cardinaux respectifsk{\displaystyle k} etn{\displaystyle n}.
L'ensemble des applications deE{\displaystyle E} dansF{\displaystyle F}, souvent notéF(E,F){\displaystyle {\mathcal {F}}(E,F)}, est fini de cardinal card(F(E,F))=card(F)card(E)=nk{\displaystyle \ \mathrm {card} ({\mathcal {F}}(E,F))=\mathrm {card} (F)^{\mathrm {card} (E)}=n^{k}} avec laconvention 00=1 siE{\displaystyle E} etF{\displaystyle F} sont tous deux vides.

Cette propriété justifie la notation plus couranteFE{\displaystyle F^{E}}.

Cardinal de l'ensemble dessurjections deE{\displaystyle E} dansF{\displaystyle F} — SoientE{\displaystyle E} etF{\displaystyle F} deux ensembles finis de cardinaux respectifsk{\displaystyle k} etn{\displaystyle n}.
L'ensemble des surjections deE{\displaystyle E} dansF{\displaystyle F}, noté habituellementSurj(E,F){\displaystyle \mathrm {Surj} (E,F)}, a pour cardinal la somme suivante:
 card(Surj(E,F))=i=0n(1)in!i!(ni)!(ni)k{\displaystyle \ \mathrm {card} (\mathrm {Surj} (E,F))=\sum _{i=0}^{n}(-1)^{i}{\frac {n!}{i!(n-i)!}}(n-i)^{k}}.
Cette somme est nulle sicard(E)<card(F){\displaystyle \mathrm {card} (E)<\mathrm {card} (F)}.

Les applications injectives, qui jouent un rôle important en combinatoire, sont traitées de manière plus approfondie dans les paragraphes suivants.

Notes et références

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  1. Certaines observations sont relatées dans le premier chapitre de l'Histoire universelle des chiffres de Georges Ifrah, page 22, Éditions Robert Laffont, Paris 1981.
  2. (en)Usha Goswami,Cognitive development: The learning brain, New York, Psychology Press,.
  3. Georges Ifrah,Histoire universelle des chiffres, page 46, Éditions Robert Laffont, Paris 1981.
  4. D'après les travaux de R. Gellman et C. R. Gallistel, cités dans l'article de Roger Bastien« L'acquisition du nombre chez l'enfant ».

Voir aussi

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