Elle a connu plusieurs dénominations dans l’Antiquité :Lagia (l'« île aux lièvres ») ;Ortygie (l’« île aux cailles ») ;Pyripyle (« porte de feu ») ;Cynthère (l'« île de Cynthia », nomcarien d'Artémis)[1] ou encorePélasgie (l’« île desPélasges »). Le nom deDélos (« claire », « visible ») s’explique par lamythologie.
Le principal facteur de développement de l’île tient à la mythologie : elle était considérée comme l’« île sacrée d’Apollon », l’endroit où le dieu est censé être né, avec sa sœur jumelle Artémis. Selon la légende, lorsqueLéto fut enceinte deZeus,Héra, jalouse, la poursuivit pour l’empêcher de donner naissance à son enfant. Léto ne put trouver refuge que sur un rocher à peine visible à la surface des flots, nomméAstéria (« étoile »). Elle promit à ce rocher qu’il cesserait de dériver et que l’enfant à naître en ferait une île prospère et renommée. Une fois l’enfant Apollon né, l’îlot d’Astéria fut éclairé et devint visible (délos engrec).
On racontait aussi que l’île aurait été créée par le plongeon d’Astéria, sœur de Léto, dans la mer, pour échapper aux insistances de Zeus, ou encore parPoséidon, à la demande deZeus. D'un coup de son trident, le dieu de la mer fit sortir de l’eau deux rochers plats : Délos et Rhénée.
SelonAristote, l’île est nommée Délos « l'apparente » parce qu’à sa naissance, elle est apparue soudainement.Pline l'Ancien dans sonHistoire naturelle raconte que l’île fut longtemps flottante et qu’elle fut nomméePyrpylé « porte du feu » en raison du fait qu’on y aurait découvert du feu pour la première fois[2].
Entre cet habitat rustique et l’époque mycénienne, rien ne permet d’établir avec certitude la présence d’humains, d’autant que les variationsclimatiques et la petite taille de l’île sont susceptibles de l’avoir privée d’eau douce par périodes.
Thucydide écrit à propos des premiers habitants de Délos :« Plus spécialement la piraterie était le fait des insulaires,Cariens etPhéniciens, telle était, en effet la population de la plupart des îles ; et voici qui en témoigne : lors de la purification de Délos par les Athéniens, au cours de la guerre qui nous occupe, quand on fit disparaître toutes les tombes qui se trouvaient dans l’île, on s’aperçut que plus de la moitié était des tombes cariennes ; cela se reconnut à l’attirail guerrier accompagnant le mort, ainsi qu’au mode de sépulture, qui est celui que pratiquent encore les Cariens aujourd’hui ». Quand il parle de « Cariens »,Thucydide fait référence aux habitants de laCarie, région historique d’Asie mineure.
Cette période est surnommée « obscure » par lesarchéologues et historiens en raison de la rareté des sources. Toutefois on a des preuves que lesIoniens ont abordé l’île au cours duXIe siècle av. J.-C.
À l’époque archaïque, et au début de son développement, Délos est visiblement influencée par l’île deNaxos au niveau artistique et architectural. En témoignent les nombreux monuments historiques édifiés à cette époque, comme l’oikos des Naxiens, la terrasse des lions, le Colosse des Naxiens et la statue de Nicandre,offrande àArtémis.
Dans la seconde moitié duVIe siècle av. J.-C., c’est surtout la cité d’Athènes qui cherche à affirmer son autorité sur l’île et son sanctuaire. Entre et, le tyranPisistrate ordonne une première « purification » de l’île. Il s’agit en fait d’enlever les sépultures présentes au niveau du sanctuaire d’Apollon et de les déplacer sur l’île voisineRhénée, en raison de l’interdiction sacrée de mourir sur Délos.
« JadisPisistrate, tyran d’Athènes, l’avait purifiée, mais seulement en partie, sur l’étendue de l’île que l’on découvre du temple », écritThucydide[3].
Cette mainmise d’Athènes se traduit notamment par la construction duPôrinos Naos, un des trois temples d’Apollon, qui est de technique attique.
Vers, un autre tyran se manifeste à Délos :Polycrate de Samos. D’après Thucydide, c’est lui qui consacra l’île de Rhénée à Apollon Délien, et qui aurait relié les deux îles par une chaîne[3]. Délos conserva ensuite toujours la propriété d’une partie de Rhénée et en tira l’essentiel de ses revenus à travers l’exploitation des terres. C’est également sur Rhénée, où œuvraient sages-femmes, herboristes et médecins, que l’on accouchait et que l’on soignait les malades, tandis qu’il était interdit de naître et de mourir sur Délos.
Délos est par la suite mentionnée parHérodote[4] au moment desguerres médiques, en. Unamiral perse nomméDatis se rend sur l’île sacrée lors de son expédition vers la Grèce. Alors qu’il a saccagé l’île de Naxos, il respecte et honore le sanctuaire d’Apollon Délien.
En Athènes choisit Délos comme siège deligue maritime que les historiens modernes nomment « ligue de Délos » : l’alliance que formèrent les cités grecques pour lutter contre lesPerses, après que ceux-ci eurent été refoulés de Grèce. C’est dans le grand temple d’Apollon qu’est déposé le trésor commun de la ligue, avant d’être transféré à Athènes en Cette domination athénienne se traduit par un contrôle administratif du sanctuaire : de nombreuses inscriptions relatives aux comptes du sanctuaire indiquent la présence de magistrats athéniens, lesamphictyons, qui ont la charge d’administrer les biens du dieu. Cette domination prend aussi une forme religieuse et politique. En effet pendant laguerre du Péloponnèse, une épidémie se déclare à Athènes, qu’on attribue à la colère d’Apollon. Athènes décide alors à nouveau, en, d’effectuer une purification de l’île, cette fois-ci complète.
Tout ce que contiennent les tombes des Déliens est transporté dans la « fosse de purification », dans l’île deRhénée pour obéir à un oracle qui affirmait que toute l’île doit être consacrée exclusivement à Apollon[3]. Après cette nouvelle purification, Athènes organise pour la première fois la fête quadriennale des Délia, faisant revivre les traditions archaïques que cite l’Hymne à Apollon d’Homère. Ces pèlerinages sont accompagnés de danses, de concours sportifs et culturels, de banquets et de chants, mais donnent également lieu à de nombreux échanges commerciaux.
La domination athénienne de l’île et sa sanctuarisation s’alourdissent en, lorsqu’Athènes ordonne l’expulsion de tous les habitants pour motifs d’impureté (sans doute aussi pour des motifs politiques). Les Déliens furent accueillis àAdramyttion enAsie mineure mais purent revenir l’année suivante à la suite d’une nouvelle prescription de l’oracle de Delphes[5].
Après la défaite athénienne de (fin de laguerre du Péloponnèse), les Déliens prennent le contrôle de leur île et du sanctuaire pour une dizaine d’années. Athènes reprend les rênes en 394 av. J.-C.
Période hellénistique (323 av. J.-C. à 30 av. J.-C.)
Après la mort d’Alexandre le Grand en, des tensions et des guerres se jouent dans lemonde hellénistique. Entre 321 et se déroule la guerre dite desdiadoques : les successeurs d’Alexandre tentent de s’emparer du pouvoir et se disputent les terres de l’empire macédonien. Cela se passe d’abord entreAntipater, le régent de l’empire et quelques diadoques influents :Ptolémée,Séleucos etAntigone le Borgne. Puis la guerre oppose lesAntigonides à une coalition regroupant Ptolémée, Séleucos,Lysimaque etCassandre : Délos est sous le contrôle de ce dernier, mais les Athéniens y restent influents.
En, Antigone le Borgne fait voter par ses troupes un décret déclarant la « liberté des Grecs ». C’est ce qu’on appelle laproclamation de Tyr. Il envoie par la suite son neveuDioscoridès enÉgée pour prendre les îles qui étaient sous le contrôle de Cassandre. Se crée alors lekoinon des Nésiotes (ou ligue des Nésiotes), la première organisation fédérale regroupant les îles égéennes. Délos est choisie comme centre religieux de cette confédération, en raison de l’importance du sanctuaire d’Apollon.
À partir de, Délos est donc sous la protection des Antigonides et devient indépendante d’Athènes. Les Athéniens sont écartés de l’administration du sanctuaire d’Apollon, qui revient aux Déliens. Délos est alors entièrement contrôlée par les Déliens : aucune puissance étrangère n’interfère plus dans la gestion de la cité.
L’économie de Délos est une de celles que l’on connaît le mieux, grâce aux décrets honorifiques de la cité et aux documents de comptes (comptes deshiéropes) du sanctuaire d’Apollon, qui ont été préservés. Leshiéropes étaient chargés de compter et de répertorier les richesses du dieu, qu’il s’agisse de ses terres, de ses troupeaux, ou des offrandes qui lui étaient adressées.
Le sanctuaire avait notamment une activité bancaire importante, car les grands sanctuaires dans le monde grec servaient de banques de dépôt. De nombreux Déliens empruntent au sanctuaire pour la construction de bâtiments publics. L’époque de l’indépendance délienne concorde avec la construction de nombreux bâtiments comme leKynthion, le Monument aux Taureaux, le Théâtre, le Portique de Philippe ou encore lesSarapieion A et B, pour ne citer qu’eux. Certains de ces monuments, comme le Portique de Philippe, sont également dus à l’évergétisme des divers monarques hellénistiques. Ces derniers financent et organisent aussi des fêtes en l’honneur du dieu.
On peut estimer que la population comptait entre 700 et 1 200 citoyens à cette époque[6]. Si on ajoute les femmes et les enfants, on peut atteindre le nombre de 5 000, voire 6 000 habitants. En comptant les étrangers de passage et les esclaves présents sur l’île, on pourrait même arriver à 10 000 ou 12 000 personnes résidant à Délos. L’île était alors autosuffisante en eau et pourvue de grandesciternes. Un lac, aujourd’hui à sec, existait d’ailleurs dans la cité. Ces estimations sont toutefois discutées car la ville semble encore petite à cette période, réduite au Quartier du Théâtre. L’urbanisation des autres quartiers semble dater d’après Les fouilles ont montré que l’Est du Sanctuaire d’Apollon et du Quartier du Lac étaient encore occupés par des jardins.
L’île était couverte des terrasses servant aux cultures, dont descéréales. Le Sanctuaire possédait les terres et se chargeait de les entretenir et les travailler : desesclaves y assuraient le travail agricole, d’un caractère intensif. On y cultivait surtout de l’orge mais aussi des légumes et des fruits (figue, vigne). On sait aussi qu’il y avait des troupeaux sur Délos et sur l’île de Rhénée, en particulier des chèvres et des bovins.
À partir de, Délos perd à nouveau son indépendance : elle est confiée à Athènes par lesRomains, tandis que son port est déclaréfranc[7] (régime d’immunité dont on ne connaît malheureusement pas les détails). Jusque là, Délos était restée indépendante et entretenait de bonnes relations avecRome. La décision des Romains s’explique en fait principalement par leur volonté de ruiner l’île deRhodes, adversaire puissant grâce à sonéconomie portuaire.
De nombreuses communautés viennent s’installer sur l’île, expliquant la forte urbanisation de la période. Délos devient un centre culturel et marchand très important. On estime sa population à 25 000 personnes environ, soit une densité digne d’une grande métropole, de 7000 hab/km2. Les nombreux commerçants amènent avec eux leurs divinités orientales et leurs pratiques marchandes. C’est alors une véritable citécosmopolite, qui comprend des Athéniens, des Italiotes, desgréco-égyptiens, desgréco-phéniciens et desromaniotes.
Lecommerce d’esclaves se développe, impliquant jusqu’à 10 000 esclaves par jour d’aprèsStrabon[7], notamment après la destruction deCorinthe en. On a très peu d’informations sur la façon dont se faisait ce commerce. Les fouilles n’ont montré aucune place ou entrepôt qui permettrait d’accueillir autant d’esclaves sur l’île. Une hypothèse est alors avancée : le commerce se serait fait directement en mer, de bord à bord. En effet, au niveau du port de Délos, on a trouvé une grande jetée qui aurait permis aux bateaux de s’amarrer pour transférer esclaves ou marchandises d’un bateau à l’autre. Quant à l’artisanat, les fouilles ont permis de montrer l’existence d’une production de luxe destinée notamment aux pèlerins venant visiter l’île. On observe ainsi des traces d’ateliers de sculpteurs, de verriers, de parfumeries, de joailleries et de fabriques de pourpre.
Cette intense activité économique est favorisée par le peu d’événements marquant l’histoire de l’île de à la fin de la période hellénistique (vers). Pendant la guerre qui oppose Rome àMithridate Eupatôr,roi du Pont, l’armée de Mithridate débarque sur l’île à l’automne et saccage la cité. En despirates alliés de Mithridate en font autant. Ces deux épisodes violents ne provoquèrent pas l’abandon complet de l’île, mais en dégradant le système d’adduction d’eau à partir des citernes, ils réduisirent en grande partie la population et l’activité économique. Délos n’est alors plus qu’un village peu peuplé, consacré essentiellement à l’entretien du Sanctuaire apollonien.
C’est à la suite de la création de l’École française d’Athènes en 1846 que l’île est réellement redécouverte pour son histoire. Les ruines étaient en effet à peine visibles sous lagarrigue et peu de monuments étaient identifiables, à part le Colosse des Naxiens, le Portique de Philippe et le théâtre. L’institution engage des fouilles à partir de 1872, sous la direction d’Albert Lebègue. Jusqu’à laPremière Guerre mondiale, on put dégager les zones du sanctuaire d’Apollon et du mont Cynthe. À partir desannées 1920, les recherches se concentrent sur l’étude des monuments, du mobilier et des inscriptions découvertes précédemment.
Des fouilles ponctuelles se poursuivirent jusqu’à aujourd’hui, même si les préoccupations premières ont changé. Il s’agit en effet maintenant de conserver et de restaurer tous ces vestiges. Le site est inscrit aupatrimoine mondial de l’Unesco en 1990, mais les moyens restent insuffisants pour empêcher la lente dégradation des ruines.
Les pèlerins arrivaient à Délos et entraient dans le sanctuaire par un itinéraire que suivent encore les touristes contemporains. L’endroit où les bateaux abordent aujourd’hui correspond au port principal de la ville antique mais il est presque impossible de le reconnaître en raison de l’ensablement naturel et des déblais de fouilles.
Les nouveaux arrivants étaient accueillis à l’agora des Hermaïstes ou Compétaliastes, du nom desCompitalia, divinités romaines honorées par les esclaves et les affranchis.
De l’agora des Compétaliastes, la voie processionnaire (Dromos) conduit au sanctuaire d’Apollon, encadrée par le Portique sud d’un côté et du Portique de Philippe de l’autre. Ce dernier fut notamment édifié par le roiPhilippe V de Macédoine vers et comporte sur l’architrave la dédicace suivante :“Offrande de Philippe, roi de Macédoine, fils du roi Démétrios, à Apollon”[8].
Précédé depropylées en ruines, le sanctuaire est constitué d’une vaste esplanade où subsistent de nombreux vestiges, dont quatre temples consacrés au dieu Apollon. Il s’y dressait aussi jadis une colossale statue le représentant, mais qui a subi des dégradations et des tentatives de déplacement multiples. Il ne demeure que le torse et une partie du bassin et un pied conservé auBritish Museum.
Le temple suivant est appelé « Temple des Athéniens » ou parfois « Temple aux sept statues ». C’est un temple au planamphiprostyle destyle dorique. Au niveau de la technique de construction, il est typiquement attique et dans la lignée duParthénon d’Athènes. Il daterait de 425- et aurait pu être inauguré parNicias en, un général athénien.
Le troisième et dernier temple s’appelle le “Grand Temple” et est le seul édifice connu de Délos à êtrepériptère. Il fut bâti en deux fois : d’abord vers 475- ou il est élevé jusqu’à la frise comprise. Il y a ensuite eu un toit provisoire jusqu’à l’indépendance de Délos () où on reprend et termine les travaux.
Le quatrième temple d’Apollon est un vaste édifice situé au nord de l’esplanade, entre le Kératôn et l’Artémision. Il s’agit du Pythion, sanctuaire de l’Apollon de Delphes, mentionné dans nombre d’inscriptions.
Juste en face de l’entrée du Pythion se trouve le Kératôn, ou « autel à cornes ». Souvent cité dans les comptes du sanctuaire, il s’agit en fait d’un autel monumental composé d’un podium de plan absidal à l’est et pourvu de deux escaliers latéraux à l’ouest. Selon la légende, il aurait été créé par Apollon lui-même. C’est là qu’on pratiquait le sacrifice des bœufs offerts à Apollon et les rites spécifiquement déliens du « géranos » (danse rituelle des grues sauvages) et de la course avec flagellation, un autre rite mentionné dans l’Hymne à Délos deCallimaque de Cyrène[9].
Délos est également le lieu de naissance de la déesse Artémis, sœur jumelle d’Apollon. Il est donc tout naturel de retrouver un temple lui étant consacré sur l’île. L’Artémision, comme on l’appelle, se situe juste derrière le Pythion sur l’esplanade du sanctuaire. On y distingue les restes de trois édifices successifs, le plus récent ayant recouvert ou coupé, mais non détruit, les deux autres. Le bâtiment le plus ancien, daté de l’époque mycénienne, s’agirait seulement d’un dépôt sacré et non d’un temple. Le deuxième monument, daté duVIe siècle av. J.-C., est un temple au planin antis. Le dernier est un temple de la période hellénistique au planprostyle d’environ 15 m sur 10 m.
On sait également qu’un sanctuaire dédié à Artémis se trouvait sur l’île de Rhénée, dit “l’Artémision-en-île” mais dont l’exploration archéologique reste encore aujourd’hui assez sommaire.
Au nord et à l’est du sanctuaire d’Apollon se trouvent de nombreux autres bâtiments aux fonctions diverses.
À l'est du portique d'Antigone, on aperçoit l'édifice cultuel deDionysos, non pas temple véritable mais plutôtexèdre, où l'on a retrouvé une statue du dieu flanquée de deux papposilènes-acteurs. Il semble que cet édifice, identifié dès 1907, était plutôt orienté vers le versantchtonien du culte dionysiaque, selon les travaux deCharles Picard[10] en 1944. Le contenu statuaire de l'édifice a été transféré au musée, laissant sur place les deux colonnesithyphalliques monumentales qui l'encadraient, ultérieurement mutilées.
Enfin, on trouve au nord de la terrasse des lions l’établissement des Poseidoniastes deBéryte. C’est un établissement regroupant à la fois des activités marchandes et religieuses. Dans la logique du cosmopolitisme de Délos auIIe siècle av. J.-C., des commerçants de Beyrouth ont constitué sous la protection d’un Poseidon syrien“l’association des Poseidoniastes de Bérytos à Délos, négociants, armateurs et entrepositaires” comme l’indique la dédicace de bâtiment[11]. On y trouve des entrepôts, une hôtellerie de passage ainsi qu’une bourse de commerce. Dans le même bâtiment, on trouve aussi plusieurs chapelles, toutes dédiées à des dieux différents. La première est dédiée à la déesse Rome, dont la statue s’y trouve encore. On trouve cette chapelle car les Poseidoniastes avaient de bons rapports avec les Romains et voulaient les honorer. On a ensuite une chapelle consacrée au Poseidon de Béryte, patron de l’association et protecteur des commerçants. Enfin on trouve une chapelle consacrée àAstarté, parèdre habituelle du Poséidon oriental.
L’existence d’une synagogue à Délos est d’autant plus plausible que la présence des Juifs y est attestée par plusieurs textes, notamment lePremier Livre des Maccabées dans la Bible[12].
Sur une terrasse surplombant la ville, et pour répondre aux souhaits des marchands étrangers, sont érigés de petits temples et des salles de réunions.
On retrouve tout d’abord les sanctuaires pour les cultes égyptiens nommésSarapieion A, B et C. du nom du dieuSarapis à qui ils sont dédiés. Ce n’est pas le seul dieu à qui on voue un culte dans ces sanctuaires. On retrouve aussi ceux d’Isis et d’Anubis ainsi que le culte de divinités secondaires comme celui de Haddad.
Le Sarapieion A[13] est avant tout un sanctuaire privé. Malgré la concurrence du sanctuaire officiel voué à Sarapis (Sarapieion C), le Sarapieion A ne semble pas avoir été abandonné jusqu’à la ruine de Délos. Toutefois vers 165 av. J.-C. un des desservants du sanctuaire dut recourir à Rome pour se faire confirmer le droit de célébrer le culte. Après la Synagogue, c’est le second sanctuaire non grec qui comporte une salle de réunion pour les fidèles ainsi que des aménagements propres aux rituels étrangers. L’escalier mène à une cour dallée, au fond on retrouve un petit temple, construit sur une crypte. L’eau y arrivait par un canal avec un regard issu du Réservoir de l’Inopos. Les lustrations d’eau et en particulier de l’eau du Nil font partie du rituel égyptien. Inopos, dans l’Antiquité, était en effet considéré comme une résurgence du Nil. Dans la cour on retrouve trois autels ainsi qu’un tronc à offrandes.
À l’est, on arrive sur la façade restaurée du temple d’Isis dédié par le peuple Athénien autour de 130 av. J.-C. On a, au fond de lacella, une grande statue d’Isis aussi donnée par les Athéniens. Devant son temple, on retrouve un petit monument quadrangulaire, orné de rosaces, qui pourrait être un autel pour les offrandes de l’encens.
Enfin sur la Terrasse, on trouve le sanctuaire des dieux syriens[15] où sont adorés la déesse syrienneAtargatis en compagnie de son parèdre Haddad et quelques dieux secondaires. Les débuts de ce sanctuaire sont méconnus. La plus ancienne dédicace date de 128 ou 127 av. J.-C. En 1967, on a trouvé une inscription qui daterait de 150 av. J.-C, qui ferait remonter plus haut sa construction. On retrouve despropylées qui faisaient communiquer la Cour carrée, formant la partie méridionale du sanctuaire, avec la terrasse qui s’allonge vers le nord. La Cour carrée est la partie la plus ancienne du sanctuaire tandis que l’aménagement de la terrasse est fait entre 112 et 104 av. J.-C.
Le long de la terrasse on retrouve des petites salles dont certaines devaient servir à des banquets sacrés propre aux cultes étrangers. Au milieu de cette dernière, on retrouve le théâtre. Il est composé d’une douzaine de gradins et pouvait contenir entre 400 et 500 spectateurs. En haut, on a un portique en forme deΠ qui entoure lacavea. Ce n’est pas un théâtre ordinaire car il n’a pas de bâtiment de scène. Il a une fonction essentiellement religieuse, les fidèles s’y réunissaient pour certaines cérémonies, peut-être avec la présence de la déesse personnifiée par une statue la représentant. Le portique permettait aux gens de l’extérieur de ne pas voir ce qui se passait dans le théâtre.
Tout proche, on trouve aussi les bases d'un temple dédié à Héra, plus ancien, et à bonne distance du temple d'Apollon, dont elle n'avait pas facilité la naissance.
C’est sur le sommet du Cynthe[16] que les premières installations ont été retrouvées. La céramique retrouvée sur place date ces habitations du IIIe millénaire avant notre ère. C’est un enchevêtrement de murs curvilignes délimitant des petites pièces. Le site semble avoir été abandonné au cours du IIe millénaire av. J.-C.
Les cultes d’Athéna et de Zeus s’installent au même endroit au cours duVIe siècle av. J.-C.
L'Antre du Cynthe, avec ses chevrons de granite.
On y trouve aussi l’Antre du Cynthe qui occupe le fond d’une faille rocheuse et est de plan trapézoïdal. Il est composé d’un toit enchevrons constitué de dix blocs degranite. Le fond de l’Antre est à ciel ouvert et l’a toujours été. À l’intérieur, on a retrouvé des restes d’une statue comme des pieds, un tronc d’arbre et une peau de lion, datant de l’époque hellénistique. On suppose que c’est un sanctuaire dédié àHéraklès.
Le Cynthe abrite également le Sanctuaire d’Agathé Tyché, déesse tutélaire de la Fortune, de la destinée et de la prospérité d'une cité ou d'un État. Il se compose d’une cour bordée de deux portiques ainsi que d’un petit temple àpronaos.
Le Sanctuaire des dieux d’Ascalon est de type oriental. Il est composé d’une cour ouverte à l’est. Il a été dédié par un banquier originaire d’Ascalon en Palestine actuelle, Philostrate. Le sanctuaire est dédié à deux divinités de sa patrie :Astarté Palaistiné Ourania Aphrodité et le Poséidon d’Ascalon.
Il est composé de deux parties, sur le modèle de tous les théâtres grecs. On trouve tout d’abord les gradins appeléskoilon, adossés à une colline, clos par un mur de soutènement composé de gros blocs de marbre blanc. Ils pouvaient contenir jusqu’à 6 500 personnes.
On trouve ensuite le bâtiment de scène. À l’ouest de l’orchestra, on a découvert les restes d’une construction rectangulaire entourée d’une colonnade sur tous les côtés. Il s’agit de laskènè, le bâtiment servant de vestiaire. Le côté est du bâtiment était occupé par unproskènion. Deux passages souterrains permettaient aux artistes de passer du bâtiment de scène à l’orchestra sans être vus. À l’époque hellénistique, les artistes jouaient sur l’orchestra ou sur le toit du proskènion.
Maison des Dauphins.
La maison des Dauphins est située au nord du Quartier. C’est une maison qui compte parmi les plus somptueuses maisons de Délos. Elle est surtout remarquable pour ses mosaïques et notamment celle de sonpéristyle : la mosaïque des dauphins.
À l’ouest du théâtre, on trouve un encadrement en marbre blanc d’une grande citerne. Elle se trouve à l’intérieur d’un bâtiment aux multiples pièces. On ne sait pas exactement à quoi il servait, mais on a émis l’hypothèse d’une hôtellerie.
La maison de Dionysos est la seule maison délienne qui ait une mosaïque dans l’impluvium de la cour. Il représente Dionysos ailé, couronné de lierre, chevauchant un tigre qui porte un collier de vigne et de grappes.
L’appareil des murs est beaucoup moins régulier à l’époque hellénistique, sauf pour les murs en marbre où une attention particulière leur est portée.L’originalité de l’architecture hellénistique se retrouve sur plusieurs plans. D’abord sur le plan artistique, décoratif : il est à la fois chargé et élancé, alors que sur le plan technique on le considère comme audacieux. Un principe constant est toutefois à noter : la superposition de colonnades avec à leur sommet des frontons et des toitures de marbre. Il y a un gros travail de charpenterie pour faire tenir l’ensemble.
Il y a un caractère notable de l’architecture délienne : l’utilisation de structures courbes comme des arcs et des voûtes appareillés,linteaux évidés enarc en plein cintre.
On a trouvé lors des fouilles des figurines masculines (kouros) et féminines (Koura ouKorè) ; dans les temples et les sanctuaires de nombreuses figurines à l'effigie divine comme des sphinx,Nikè (déesse de la Victoire), cavaliers et animaux divers. Les représentations humaines sont les plus nombreuses. Leurs pieds adhéraient à une plinthe qui était encastrée dans une base. Généralement, cette base reposait sur le sol mais on a aussi trouvé des sphinx et des nikai montés au sommet d’une colonne ou d’un pilier. Ces statues sont réparties selon le style entre deux principaux centres d’arts :Páros etNaxos. Nombre de statues ont été retrouvées à l’angle sud-ouest de l’Agora des Italiens :
statue d’Athéna : fragment du corps, des bras et d’une jambe. Déesse identifiable grâce aux boucles des serpents qui bordaient son égide. On a également des fragments de son bouclier (marbre, décoré de sphinx ou de griffons) ;
statue d’Artémis : torse féminin en 6 morceaux vêtue d’une peau de bête ;
statue de Léto :Korè dont lepéplos enveloppe aussi la tête ce qui permet de l’identifier comme étant Léto ;
statue d’Apollon citharède ;
statue d’Héra assise : deux fragments non jointifs ;
statue de Zeus assis : fragment du torse, dont la carrure athlétique la possibilité d’être uneKorè comme on l’a pensé au départ.
À l’époque hellénistique, beaucoup de statues d’Apollon et d’Artémis ont été faites, ce qui est normal vu l’histoire de l’île, mais Aphrodite et Dionysos sont aussi particulièrement honorés à cette période. On a retrouvé de nombreuses statuettes d’Aphrodite, nue ou à demi nue, debout, accroupie, s'apprêtant au bain ou séchant sa chevelure. De plus on retrouve de plus en plus Aphrodite accompagnée d’un petit personnage, sûrementEros.
Concernant Dionysos, le dieu est souvent accompagné des membres du cortège dionysiaque, plus cocasses et plus hauts en couleur.
On connaît également deux types de reliefs sculptés à Délos : reliefs funéraires et reliefs à sujets religieux. L’un des plus originaux est lerelief d’Agathodaimon, d’inspiration égyptienne, représentant un serpent qui se trouve entre Isis et Sarapis. On a aussi le relief d’Isis Pelagia, retrouvé dans la Sarapieion C. On y voit Isis protectrice des navires, représentée debout, à la proue d’un navire tenant son manteau gonflé en guise de voile.
L’ensemble de ces informations concerne Délos à la période hellénistique. Les murs des maisons déliennes étaient recouvertes d’un enduit pour des raisons esthétiques. Dans la plupart des cas on a trouvé une décoration plus ou moins élaborée en peinture faite dessus. En majorité, on imitait une construction en grand appareil régulier sur les murs. Le décor peut également s’organiser en plusieurs zones indépendantes les unes des autres. C’est généralement à hauteur de regard, en zone médiane qu’on retrouve le plus d’efforts décoratifs. Il s’agit souvent d’un bandeau peint qui tranche avec le reste du mur qui est souvent uni. Ce modèle de décoration ne se trouve pas uniquement à Délos, on peut voir la même chose dans le monde hellénistique comme à Athènes, en Macédoine mais aussi en Italie.
On peut toutefois distinguer la peinture religieuse qui orne soit des autels destinés aux cultes domestiques situés à l’extérieur des maisons, soit des niches et des parois proches de la porte. Un thème revient constamment : les prières et les offrandes d’encens faites par un groupe d’hommes sur un autel et leslibations (rituel religieux où un personnage présente une boisson en offrande à un dieu, en renversant quelques gouttes au sol ou sur un autel). D’autres personnages peuvent s’ajouter dans ces thèmes comme des joueurs de flûte ou de trompette, ou de jeunes serviteurs. Très souvent, on voit des esclaves apportant un porc au sacrifice. Les cultes représentés dans ces peintures viennent par des commerçants romains ou italiens, comme le prouve la tenue des personnages entoges et en chaussures à languettes. Les sacrifices de porc s’adressent auxLares et célèbrent lesCompitalia ou aux divinités romaines pour les cultes privés comme Héraclès ou Hermès. Enfin on a trouvé des inscriptions en latin allant avec ces représentations[18].
La plupart des céramiques provenant de Délos ne se trouvent pas au musée de Délos mais à celui deMykonos. En effet, lors la purification de l’île en 426 av. J.-C., toutes les céramiques présentes dans les tombes ont été transportées sur l’île de Rhénée dans une fosse commune. Quand le site a été fouillé entre 1898 et 1899, tout le matériel a été envoyé à Mykonos.
Délos avait la réputation d’être un centre de fabrication d’objets en bronze.Pline évoque l’Aes deliacum[19] : la vaiselle délienne était en bronze ainsi que des lits en bronze. Or lors des fouilles, on n’a trouvé que peu d’objets en bronze et des pièces dont la fabrication locale n’est pas attestée. Il a fallu attendre la campagne de fouille de 1974 -1975 pour trouver un véritable trésor de bronzes dans la maison des Sceaux où se trouvaient des appliques de mobilier qui ornaient les portes, des lits, des coffres, des coffrets, de la vaisselle et divers ustensiles en bronze.
Une autre découverte est importante à mentionner : 16 000 pastilles portant environ 26 000 à 27 000 empreintes de sceaux ont été trouvés dans la “Maison des Sceaux” dans le Quartier nord et ils dateraient tous duIer siècle av. J.-C.
On observe une grande quantité de monnaies différentes du fait de la nature cosmopolite des sanctuaires et de l’importance du commerce sur l’île à l’époque hellénistique. Ce matériel permet d’observer la circulation monétaire dans les Cyclades. On les connaît surtout dans les quartiers d’habitations, mais aussi par les inscriptions, depuis la période classique, les administrateurs du sanctuaire publiaient chaque année l’état de la fortune d’Apollon et faisaient l’inventaire des monnaies à cette occasion. Entre 314 et 167 av. J.-C. les Déliens frappent des monnaies d’argent, essentiellement desdrachmes et des hémidrachmes. Le monnayage de Délos prend fin en 167 avec la prise en mains des Athéniens de l’île. Les inventaires des sanctuaires montrent que les Athéniens ont rassemblé les monnaies d’étalon non attique (les monnaies déliennes étaient plus légères) pour les exclure de la circulation.
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Nouveaux choix d’inscriptions de Délos : lois, comptes et inventaires, par Clarisse Prêtre (éd.), Michèle Brunet, Véronique Chankowski, Christophe Feyel,Marie-Christine Hellmann, Jean-Charles Moretti, Hélène Siard, Claude Vial et Roland Étienne, Athènes,École française d'Athènes; Paris, E. de Boccard, 2002, Études épigraphiques, 286 p.