Wallis-et-Futuna,territoire français d'outre-mer situé enOcéanie, possède une riche culturepolynésienne, très proche des cultures des nations voisines,Samoa etTonga. Les cultures wallisienne et futunienne partagent des éléments très similaires dansleurs langues,leurs danses, la cuisine et lesfêtes coutumières, ainsi que dans leur organisation sociale etpolitique. La culture wallisienne et futunienne est également fortement marquée par lareligion catholique.
Lapêche et l'agriculture sont les pratiques traditionnelles et la plupart des gens vivent dans des maisons traditionnelles[1]. Lekava, comme dans de nombreuses îles polynésiennes, est une boisson populaire brassée dans les deux îles, et constitue une offrande traditionnelle lors des rituels. L'art dutapa, tissu en écorce très détaillé, est une spécialité de Wallis et Futuna[2].
À propos de la culture wallisienne et futunienne, l'anthropologue Dominique Pechberty écrit :« Wallis et Futuna sont parmi les rares îles polynésiennes à avoir conservé vivantes des coutumes qui ailleurs ont progressivement disparu lors des contacts répétés avec les Occidentaux (...) Il ne s'agit pas d'un folklore à l'usage des touristes, ni de la reconquête d'un patrimoine culturel pour retrouver une identité perdue. »[3]
Les langues maternelles parlées quotidiennement par les habitants de l'île sont lewallisien et lefutunien, deux langues étroitement liées dont les racines remontent auproto-polynésien. Depuis l'intégration de Wallis-et-Futuna dans un territoire d'outre-mer en 1961, lefrançais est toutefois la seule langue officielle, utilisé dans l'administration et l'enseignement et dans les interactions avec les métropolitains. Les langues vernaculaires sont utilisées par la population dans la vie quotidienne, dans les cérémonies religieuses ainsi que pour tout ce qui a trait à la politique coutumière. La population est donc en grande partie bilingue, voire trilingue pour les Futuniens qui comprennent généralement le wallisien[4].
Charles-André Lebon indique que« La culture wallisienne se fonde essentiellement sur l’oralité, qui est à la fois un moyen de maintenir la cohésion de la communauté et moyen de transmission et d’intégration familiale ». Toutefois, l'écrit progresse de plus en plus (notamment depuis la massification de l'enseignement, en français, depuis 1961)[4]. La culture wallisienne et futunienne est ainsi detradition orale.
La plupart des habitants sontcatholiques romains ; la culture de Wallis-et-Futuna est fortement imprégnée de la religion catholique, qui a été intégrée aux croyances polynésiennes traditionnelles. Lesaint patron des îles,Pierre Chanel, fut le premiermissionnaire à arriver sur l'île en 1837[5].
La musique de Wallis et Futuna est principalement polynésienne. On utilise exclusivement desidiophones et desaérophones, par exemple deslali, des tubes, des bâtons, descaisses de résonance (lolongo papa), despercussions, desguimbardes (utete), desflûtes, destrompettes en coquillage et deshautbois à feuilles[6].
Les danses font partie intégrante de la culture wallisienne et futunienne. Les danses jouent un rôle important, notamment lors des cérémonies coutumières comme lekatoaga qui donnent lieu à des concours de danses. La plupart du temps, ce sont des danses guerrières. Les textes des chants qui accompagnent les danses sont composés pour chaque fête ou grande occasion : le répertoire musical est donc régulièrement renouvelé[7]. Pour Raymond Mayer,« elles constituent un phénomène social qui dépasse la simple analyse musicale et esthétique »[7].
Les habitants de Wallis et Futuna sont réputés pour être« d'excellents danseurs »[8]. Une partie des danses sont réalisées debout, tandis que le reste des danses se font assis.
Il existe au moins 16 types de danses (faive), leurs différences reposant sur le lieu, l'occasion, le nombre de danseurs, le sexe, les instruments d'accompagnement et d'autres indicateurs. La plupart des danses sont accompagnées de chants et d'un certain type d'instruments de percussion, car danser sans tambour est considéré comme inhabituel. Lekailao(danse du club de pagaies), cependant, n'a pas de chant et ne comprend que des percussions[6].
L'artisanat est très présent sur les deux îles[9]. C'est une activité essentiellement féminine : les femmes confectionnent des colliers de fleurs, de coquillage, des nattes, et réalisent des tissus en écorce de fibre végétale, letapa.
Lekava est une boisson polynésienne qui est habituellement servie lors de tous les rituels coutumiers. La boisson est brassé dans un récipient en bois appelé tanoa, un bol à plusieurs pieds qui est également une forme d'art sculptée dans le bois[1]. Le kava joue un rôle très important dans les cérémonies coutumières, et suit un protocole strict.
Lescochons jouent un rôle important dans la culture wallisienne, et sont régulièrement offerts lors des cérémonies coutumières comme lekatoaga.
Letaro est cultivé à Futuna dans des tarodières et se consomme principalement pour les évènements coutumiers ou religieux. C'était l'alimentation de base des Futuniens avant l'arrivée des Européens[10].
Ces deux aliments sont cuits dans unfour polynésien traditionnel en terre appelé'umu. Il se situe généralement dans un endroit dédié à la cuisine, près des habitations, que l'on appelle le païto ouma'umu enfutunien.
Le tourisme est peu développé dans les deux îles. Le patrimoine naturel du territoire est largement préservé, il n'y a pas beaucoup de sites de loisirs.
Parmi les lieux du patrimoine culturels qui attirent les touristes, on peut citer la tombe de saint Pierre Chanel à Futuna, canonisé en 1954, le fort tongien de Kolo Nui àTalietumu et d'autres attractions naturelles comme lelac Lalolalo, leslagons et lesplages, ainsi que des activités sportives comme legolf, laplongée et l'aviation[1]. On y trouve aussi leUvea Museum Association àMata Utu qui retrace l'histoire deWallis-et-Futuna pendant la Seconde Guerre mondiale[11] ainsi que le musée à l'honneur de saint Pierre Chanel à Poï ouvert en 2021 qui retrace les pas du saint[12].
Régions métropolitaines | |
---|---|
Anciennes régions | |
Régions d'outre-mer et département de Mayotte | |
Territoires et collectivités d'outre-mer | |
Portail culture |
Culture de l'Océanie | ||
---|---|---|
États souverains | ![]() | |
Dépendances et territoires à souveraineté spéciale |
|