LesCucurbitaceae (Cucurbitacées) sont unefamille de plantes à fleursdicotylédones de l'ordre desCucurbitales, originaires pour la plupart des régionstropicales et subtropicales, qui comprend environ 800espèces réparties en 180genres.
Ce sont généralement desplantes herbacées,annuelles ouvivaces, à port rampant ougrimpant, aux tiges munies devrilles, et plus rarement desarbustes.Ces plantes sont sensibles augel.Les fleurs sont unisexuées, portées parfois par les mêmes plantes (monoïques), parfois par des plantes différentes (dioïques). Les fruits sont le plus souvent desbaies modifiées appeléespéponides, plus rarement des fruits secs (capsules,samares).
Ce sont des plantes herbacées, parfois sous-ligneuses à la base ou plus rarement ligneuses (Acanthosicyos est un genre suffrutescent etDendrosicyos socotrana est la seule espèce à forme arbustive), annuelles ou vivaces. Elles sont plus ou moins rampantes ou grimpantes (voiredécombantes) grâce à desvrilles caulinaires spiralées (à la base du pétioles placées à l'équerre du plan tige-feuille). Selon les botanistes, la vrille des cucurbitacées provient de la modification d'unebractéole (hypothèse d'August Wilhelm Eichler), d'unestipule (Adolf Engler), d'une feuille (Müller) ou de la transformation d'un rameau[3].
La plupart des espèces ont uneracine pivotante qui se ramifie en de nombreuses racines secondaires et tertiaires superficielles, et chez certaines, les parties souterraines peuvent être tubérisées, permettant à la plante d'être vivace (exempleEchinocystis) ou de constituer des melons sauvages xérophytes, comme l'espèceAcanthosicyos horridus.
Leurs tiges sont aériennes, généralement assez grêles, ramifiées, hérissées de quelques poils épars. Elles sont souvent cannelées, sillonnées et anguleuses (pentagonales) par la présence decollenchyme, peuvent dépasser dix mètres de long. Elles sont caractérisées par desfaisceaux conducteurs généralement bicollatéraux, souvent en deux anneaux concentriques. On note la présence d'alcaloïdes et de saponines amères triterpénoïdestétra- et pentacycliques[4].
La cuticule, notamment celle de la face inférieure des feuilles, est hérissée de poils simples, à parois cellulaires calcifiées et pourvus d'uncystolithe à leur base.
Les feuilles sont alternes, à pétiole plus ou moins allongé mais sans stipules. Elles portent parfois des glandes au sommet des pétioles (genreLagenaria), à la base des limbes (Cayaponia) ou des bractées (Telfairia). Leur forme peut varier d'un individu à un autre au sein d'une même espèce. Elles ont des formes très variables : limbe simple, entier ou plus ou moins lobé. Elles peuvent être également composées-palmées, digitées ou subcordées pour lemelon, ou grandes, pentagonales et trilobées pour leconcombre. Leurnervation est généralement palmée ou réticulée. La marge dentée des feuilles est caractérisée par des dents cucurbitoïdes (rassemblant plusieurs veinules qui se terminent par un apex élargi). Lesvrilles sont simples ou le plus souvent ramifiées (multifides), prenant naissance plus ou moins latéralement auxnœuds. Elles sont spiralées au-dessus de la ramification, plus rarement au-dessous, parfois réduite à une épine ou absente[5].
Lecalice est composé généralement de 5 sépalesconnés (fleur gamosépale), souvent réduits, àpréfloraison valvaire ou imbriquée. Il estadné à l'ovaire et a une forme rotacée, campanulée ou cupuliforme. Le calice demeureconcrescent avec lacorolle après que celle-ci s'est séparée du pistil. La corolle de forme campanulée (tube étroit et lobes étalés) est composée généralement de cinq pétales le plus souvent soudés (corolle gamopétale), àpréfloraison valvaire ou involutée. Elle est généralement de couleur orange, rouge, jaune, jaunâtre ou blanchâtre.
Chez les fleurs mâles, lepistil est non fonctionnel (un pistillode, pistil vestigial, au centre montre que les Cucurbitaceae ont pour ancêtre des fleurs hermaphrodites). Les étamines, de 3 à 5, sont libres ou diversement soudées etadnées à l'hypanthium. Elles présentent de nombreuses complications (avortements, soudures). Les anthères sont à déhiscence extrorse . Chez les fleurs femelles qui possèdent parfois desstaminodes, legynécée est composé de troiscarpelles (et trois stigmates bilobés, résultant d'une soudure incomplète : gynécée gamocarpellé) et d'unovaire infère ou plus rarement semi-infère à placentation pariétale, contenant des ovules anatropes, bitegumentés et crassinucellés, souvent immergés dans la pulpe.
Leur fruit est en général unebaie, qui peut être protégée par une écorce dure (exocarpe coriace ou induré), on l'appelle alorspéponide. C'est, plus rarement, unecapsule sèche ou charnue à déhiscence variable : par opercule (Luffa), valves (Momordica charantia), fente circulaire (pyxide desCorallocarpus). Les graines sont grandes et aplaties, àspermoderme multiassisial[à définir]. La propagation se fait surtout parautochorie,zoochorie ou, plus rarement,anémochorie[7].
On croit souvent, à tort, que les différentes espèces de cucurbitacées peuvent facilement s'hybrider. On lit par exemple parfois qu'en cultivant un melon près d'un concombre on obtiendrait un melon au goût de concombre. C'est une rumeur sans fondement car les croisements interspécifiques n'existent pas chez les cucurbitacées (à l'exception deCucurbita argyrosperma). Ainsi la pastèque (Citrullus lanatus), le melon (Cucumis melo) et le concombre (Cucumis sativus) n'ont aucune chance de s'hybrider car ils appartiennent à des espèces distinctes. En revanche, leconcombre et lecornichon qui sont deux variétés de l'espèceCucumis sativus peuvent s'hybrider. Idem pour lacourgette et lepâtisson qui appartiennent tous deux à l'espèceCucurbita pepo ou pour lacourge musquée de Provence et ladoubeurre qui appartiennent toutes deux à l'espèceCucurbita moschata.
Les cucurbitacées sont largement distribuées dans les régions tropicales et subtropicales. Elles sont présentes dans tous les continents et spécialement en Afrique et en Amérique latine, même s'il en existe des représentants sauvages enEurope (bryone dioïque par exemple)[8]. Quelques espèces sont cultivées dans les pays tempérés, mais ne s'y sont pas naturalisées.
↑Walter S. Judd, Christopher S. Campbell, Elizabeth A. Kellogg, Peter Stevens,Botanique systématique : une perspective phylogénétique, De Boeck Supérieur,,p. 306
↑Rodolphe Spichiger, Vincent V. Savolainen, Murielle Figeat,Botanique systématique des plantes à fleurs, Presses polytechniques et universitaires romandes,,p. 208