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Cornelis Tromp | ||
![]() Cornelis Tromp (1629 - 1691) Peter Lely - 1675, d'après une gravure deJan Lievens | ||
Naissance | àRotterdam | |
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Décès | (à 61 ans) àAmsterdam | |
Origine | ![]() | |
Allégeance | ![]() ![]() | |
Arme | Marine de la république des Provinces-Unies Marine royale danoise | |
Grade | Admiraal | |
Années de service | 1643 –1679 | |
Conflits | Première guerre anglo-néerlandaise Deuxième guerre anglo-néerlandaise Guerre de Hollande | |
Faits d'armes | Première bataille de Schooneveld Seconde bataille de Schooneveld Bataille du Texel | |
Distinctions | Baronnet Chevalier de l'Ordre de l'éléphant | |
Famille | Maarten Tromp (Son père) | |
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SirMartinus Cornelis Tromp, né le àRotterdam et mort le àAmsterdam est unofficier de marinehollandais duXVIIe siècle. Il est commandant en chef de lamarine de la république des Provinces-Unies et de laMarine royale danoise.
Cornelis Tromp est le deuxième fils du célèbre amiralMaarten Tromp, commandant suprême de la flotte confédérée desProvinces-Unies pendant lapremière guerre anglo-néerlandaise et sa première femme, Dignom Cornelisdochter de Haes, la fille d'un marchand.
En1642, il est envoyé par son père àHarfleur pour y apprendre la langue grâce à un pasteur calviniste. Le son père le rappelle et il le rejoint à bord de l'Aemilia. Deux ans plus tard il est nommé lieutenant, pour finir capitaine le22 août.
La première mission où il est employé est la lutte contre lesCorsaires de Barbarie qui attaquent les vaisseaux hollandais qui font du commerce en Méditerranée. Il participe à l'élaboration d'un traité de paix le 9 février 1651 entre les capitaines hollandais et les gouverneurs et les princes de la ville deSalé, réputée pour ses pirates et corsaires[1].
Il sert pendant lapremière guerre anglo-néerlandaise et prend part à labataille de Livourne, bien qu'il n'obtient pas le commandement de la flotte méditerranéenne après la mort deJohan van Galen, il est nomméschout-bij-nacht de l'amirauté de Maas, après la mort de son père, le.
En1658, il est avéré qu'il a utilisé les navires sous son commandement pour faire le commerce de biens de luxe. Il est déchu de son commandement jusqu'en1662. Juste avant ladeuxième guerre anglo-néerlandaise il est nommévice-admiraal, le. À labataille de Lowestoft il fait évacuer la majeure partie de la flotte néerlandaise et la sauve ainsi d'un désastre total.
Le peintre anglaisWilliam Turner en 1831, représentait la flotte de son pèreMarteen en 1645 dans un tableau intituléBarge de l'amiral van Tromp entrant dansle Texel en 1645. Cette huile sur toile est conservé auSir John Soane's Museum à Londres[2]. Mais Turner reprend la même composition dans un tableau qui fait probablement référence à Cornelis après sa déchéance. Réalisé en1844, il est intituléVan Tromp, prêt à satisfaire ses maîtres, fend la mer et les vagues, il est conservé auGetty Museum àLos Angeles[3].
Gagnant une popularité soudaine, il reçoit temporairement le commandement suprême, en tant queluitenant-admiraal, de la flotte confédérée, mais il doit abandonner la fonction (pas le rang) au profit deMichiel de Ruyter. Transféré à l'amirauté d'Amsterdam le il sert sous son commandement lors de labataille des Quatre Jours et à labataille de North Foreland. Ruyter lui reproche l'échec de cette dernière et il est congédié. Il est alors suspecté de complot contre le gouvernement, au profit de lamaison d'Orange.
Quoi qu'il en soit il revient aux commandes en après la prise de pouvoir desOrangistes lors de latroisième guerre anglo-néerlandaise où il participe aux trois derniers engagements deRuyter. À bord duGouden Leeuw, navire de 82 canons, il se distingue personnellement lors desdeux batailles de Schooneveld et à labataille du Texel, où il livre un duel épique contreÉdouard Sprague, qui périt noyé.
En, il commande un débarquement àBelle-Île-en-Mer afin d'alléger la pression militaire des français sur le front du nord. Sa flotte mouille au large de Belle-Île le et il débarque avec 10 000 hommes et un équipement de siège[4], mais il craint que la citadelle ne possède une artillerie puissante et décide de repartir après deux mois de tentative.
En1675, lors d'une visite àOxford,Charles II le faitbaronnet mais il refuse le titre deDocteur honoris causa.
Le il est nommé amiral général de la flotte danoise et chevalier de l'Ordre de l'éléphant, et en1677 il est fait comte. Il triomphe des Suédois à labataille d'Öland, sa seule victoire en tant que commandant de flotte. Le il devient lieutenant amiral général desProvinces-Unies mais il ne combat jamais en tant que tel, étant devenu un des pontes du gouvernement deGuillaume III. Bien qu'officiellement commandant en chef de la flotte néerlandaise, il est remplacé un moment parCornelis Evertsen.
Cornelis était un commandant d’escadre très agressif, aimant tout particulièrement le combat. Préférant l’attaque directe avec l’avantage du vent à la tactique de laligne de bataille, il était souvent contraint de changer de navire pendant la bataille: quatre fois à labataille des Quatre Jours, trois fois à labataille de Schooneveld et deux fois à labataille du Texel.
Du fait de ses manières familières et de son soutien à laMaison d'Orange-Nassau plutôt qu’au régime deJohan de Witt, il était apprécié de ses équipages, bien qu’il les exposait à des risques inutiles. Il traitait souvent ses subordonnés comme ses supérieurs, avec mépris, à l’exception deRuyter, dont il était excessivement jaloux, mais qu’il traitait généralement avec respect, ce qui ne l’empêcha pas de ne pas le suivre lors de labataille des Quatre Jours. Ajouté à cela, le fait qu’il ait poursuivi l’arrière de l’escadre anglaise au cours de labataille de North Foreland, ce qui semble avoir été une vraie erreur, justifie qu’il soit généralement dépeint comme insubordonné.
Il essaya d’adopter un style de vie semblable à celui des nobles, se mariant en1667 à une riche veuve âgée, Margaretha van Raephorst, dont il n’eut aucun enfant. À terre et privé de la distraction de la guerre, il s’ennuyait très vite et devenait indolent. Il avait la réputation d’un gros buveur si bien que de nombreuses auberges portèrent son nom.
Cornelis Tromp était un homme vaniteux qui, ayant une haute opinion de lui-même, n’hésitait pas à narrer ses exploits. Il pensait qu’en tant que fils d’un homme célèbre il avait un droit naturel à devenir un héros. Cela l’amena 22 fois au cours de sa vie, un record pour leXVIIe siècle, à se faire faire des portraits, notamment parFerdinand Bol. Ses collections d’art étaient entassées dans son manoir, qui avait la forme d’un navire de guerre et qui fut longtemps appeléTrompenburgh.
Ses beaux-parents étaient de fanatiques partisans de laMaison d'Orange-Nassau. Bien que n'y participant pas avec grand enthousiasme, il prit ainsi part à la majorité de leurs complots, avec une préférence pour ceux de son beau-frèreJohan Kievit, un intrigant astucieux et sans scrupules. Il était très impliqué dans le complot contreCornelis de Witt etJohan de Witt en 1672. Plus tard il regretta sincèrement plusieurs de ses actions.
Il finit sa vie dans une grande détresse mentale, persuadé qu'il irait en enfer pour y payer ses crimes. Il meurt àAmsterdam, en 1691, ravagé par l'alcool et les remords.