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Convènes

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Convènes
Image illustrative de l’article Convènes
Carte de la Novempopulanie

PériodeAntiquité
EthnieAquitains
ReligionPolythéisme
Région actuelleComminges
FrontièreVolques Tectosages,Auscii,Consoranni,Garumni,Onesii
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LesConvènes (enlatin:Convenae[1]) sont un peupleaquitain[2] ou proto-basque.

Leur territoire correspondait à peu près à la région duComminges actuel (la moitié sud du département de laHaute-Garonne, la haute vallée de laGaronne, l'est duplateau de Lannemezan jusqu'àBoulogne-sur-Gesse etL'Isle-en-Dodon) plus lavallée d'Aure et leVal d'Aran.

Leur capitale aquitano-romaine deLugdunum (nomméeLugdunum Convenarum, laLugdunum des Convènes, pour la différencier de laville de Lyon antique) correspond à l'actuel village deSaint-Bertrand de Comminges et sa population semble être un agrégat de proto-basques auquel s'ajoute desCeltes et desRomains.

Les Convènes trouvent ainsi leur place à proximité desVolques Tectosages deToulouse, desAuscii d'Auch, et fédéreraient en partie lesConsoranni duCouserans, lesGarumni duval d'Aran, lesOnesii deLuchon...

Étymologie

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Convènes est composé du préfixe romaincon- 'avec, également, ensemble' et deueni 'clan, famille, lignée', soitCeux-appartenant-au-même-clan.[3]

Toutefois, selonJean-Claude Dinguirard à la suite d'Henri Gavel, il s'agirait d'un jeu de mots latin à partir d'un possible nom de peuple *Kombenae, nom d'origine autochtone et non latine[4].

La première dénomination deΚονουενοι (les Convènes) leur est donnée dans les textes du géographe grecStrabon auIer siècle dans saGéographie. LesΚονουενοι auraient étérassemblés dans leur ville de LougdounonΠόλις Λούγδουνον, connue également commeLugdunum Convenarum (actuelle Saint-Bertrand de Comminges), dont le nom est d'originecelte[5].

Une dénomination approchante de Convènes,Κουμουενοί, se trouve chezPtolémée auIIe siècle, dans son "Guide géographique".

AuIVe siècle,saint Jérôme, dans sa "diatribe contre Vigilantium"[6], parle de son adversaire descendant d'une race d'un ramassis de "brigands[7] que Pompée réunit en une seule ville fortifiée,in unum oppidum congregavit," - c'est-à-dire la ville nommée plus tardLugdunum Convenarum) - dont elle prit le nom des Convènes,unde et nomen Convenarum accepit.

"Ce misérable Vigilance ne répond que trop à son origine, né de la graine du ramassis de brigands (latro en Latin) que Cnaeius Pompée fit descendre du sommet des Pyrénées et réunit en une cité fortifiée, alors qu'ayant dompté l'Espagne, il se hâtait vers Rome pour son triomphe"[8]

La capitale des Convènes est citée chez de nombreux autres auteurs[9], qui par ailleurs parlent peu des Convènes eux-mêmes.

Si on se réfère au nom de leur capitaleLugdunum. Lugdunum est un nom celte, composé étymologiquement de deux mots gaulois : Lug (dieu celte du commerce) et Dunum (fortification/fort)[10],[11].

Histoire

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Les Convènes ne préexistaient pas à la présence romaine en Aquitaine mais, au contraire, c'est aux Romains que sont attribuées la création et la structuration de ce peuple. Selon le moine chrétien du IVe siècleSaint Jérôme[12], le général romainPompée, revenant victorieux de la guerre en Espagne contreSertorius (en-72), aurait déplacé des populations pyrénéennes et ibériques pour les installer sous le contrôle d'un oppidum. Il n'est pas clair si l'oppidum existait déjà ou fut bâti pour l'occasion[13].

Cet établissement au débouché de la haute vallée de la Garonne (sur le site de l'actuelleSaint-Bertrand de Comminges) s'effectuait au détriment des populations autochtones (selonRaymond Lizop, lesGarumni mentionnés par César[14]) qui seraient ainsi passées de la domination politique desVolques Tectosages de Toulouse à celle de l'administration romaine[15].

Convènes était le nom donné à cette confédération de peuples (convenae, dulatinconvenio, se rassembler, se réunir ;convena : étrangers venus de partout, fugitifs, aventuriers[16]), un agrégat de populations, pour une large part autochtones et de langue et de cultureaquitanique (proto-basque), pour le reste déportés depuis les vallées du sud des Pyrénées, peut-être depuis le centre de l'Espagne (Vettons,Celtibères etArévaques)[17],[18]. La fondation de la bourgade de Lugdunum aux confins occidentaux de la domination romaine était destinée à consolider l'autorité de Rome aux marges des territoires qu'elle contrôlait[17],[19].

À l'origine un petit poste frontière, la ville connaît un remarquable développement dès les premières décennies duIer siècle[20],[17] ; après la réforme augustéenne, les Convènes sont séparés de laNarbonnaise pour être associés à la toute nouvelle province d'Aquitaine. Lugdunum, devenue capitale d'unecivitas (cité), se dote d'importantes infrastructures et de grands édifices publics[21]. Elle devient un foyer de romanisation pour toute cette région (Montmaurin,Valcabrère,Valentine, thermes deLuchon et duval d'Aran) et contribue à y fixer les populations gallo-romaines. Située au carrefour d'axes routiers et fluviaux, disposant d'un terroir fertile, de carrières de marbre et de calcaire, du sel deSalies-du-Salat et d'agglomérations thermales réputées[22], la cité des Convènes prospère et devient une des plus puissantes de la Gaule Aquitaine[23]. Lugdunum est promue au statut decolonie de droit romain avant le milieu duIIe siècle.

SousDioclétien (seconde moitié duIIIe siècle), la cité des Convènes est transférée dans laNovempopulanie. Les fouilles archéologiques montrent que la prospérité se maintient auVe siècle et dans leHaut Moyen Âge, malgré les invasionsvandales du tout début duVe siècle et le siège de la ville par le roi desBurgondesGontran en 585[24].

La religion des Convènes

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Article détaillé :Panthéon pyrénéen.

De nombreuxautels votifs, dédiés à des divinités indigènes, ont été retrouvés sur le territoire des Convènes. Datant duIer auIVe siècle de notre ère, ces autels sont plus nombreux le long de la haute vallée de la Garonne (depuis laplaine de Rivière en passant parSaint-Bertrand de Comminges jusqu'àSaint-Béat) et de lavallée de la Pique et duLarboust, autour deBagnères-de-Luchon[25]. À l'exception du dieuAbellio, que l'on vénérait sur tout le territoire des Convènes, les divinités de ce panthéon semblent avoir été révérées localement, sur des zones très restreintes. Les Convènes, comme l'indique le nom de leur capitale, avait pour divinité principaleLug, chef du panthéon celte.

Lechristianisme serait attesté dans la région à partir duIVe siècle et avant l'arrivée desWisigoths auVe siècle.

Notes et références

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  1. Pline l'Ancien,Histoire naturelle (Naturalis Historia) :livre 4, [108]. Aquitani, unde nomen provinciae,Sediboviates. mox in oppidum contributiConvenae,Bigerri,Tarbelli Quattrosignani,Cocosates Sexsignani,Venami,Onobrisates,Belendi, saltus Pyrenaeus infraqueMonesi,Oscidates Montani,Sybillates,Camponi,Bercorcates,Pinpedunni,Lassunni,Vellates,Toruates,Consoranni,Ausci,Elusates,Sottiates,Oscidates Campestres,Succasses,Latusates,Basaboiates,Vassei,Sennates,Cambolectri Agessinates(lire sur Wikisource)
  2. ManexGoyhenetche,Histoire générale du Pays basque : Préhistoire-Époque Romaine-Moyen-Âge,t. 1, Donostia / Bayonne,Elkarlanean,, 492 p.(ISBN 2913156207 et8483314010,OCLC 41254536),p. 53-59
  3. Delamarre,X.,Dictionnaire de la langue gauloise : Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Errance,, 440 p.(ISBN 978-2-87772-369-5,OCLC 354152038,lire en ligne),p. 121 & 313
  4. Jean-Claude Dinguirard,« Notes Aquitaines », Via Domitia n°27, 1982. Cette hypothèse est cohérente avec l'évolution du groupe mb > m en gascon, d'où le nomComenge (françaisComminges), une telle évolution étant plus difficile à partir denv.
  5. Lugdunum est issu deLugus, dieu de la mythologie celtique, et de l'élément celtique-duno (forteresse, colline). Le nom de la ville signifie donc « forteresse (ou colline) du dieu Lugus ».
  6. Contra Vigilantium | Patrologie romaine XXIII, 356-357
  7. D'après Jean-Luc Schenck David, le terme de Convènes aurait pour Saint Jérôme, un sens plus péjoratif encore que pour Strabon (Convènes = rassemblés, regroupés, voire ramassis ou réfugiés)
  8. Jean-Marc Chaduc dans la Barousse et la cité de Comminges, op.cit.
  9. D'après Jean-Luc Schenck David,: Flavius Joseph, Antonin, Sidoine Apollinaire, Grégoire de Tours....
  10. (en)Matasović,Ranko.,Etymological dictionary of proto-Celtic, Leiden, Brill,, 543 p.(ISBN 978-90-04-17336-1,OCLC 262430534,lire en ligne),p. 108 & 248
  11. Delamarre,X.,Dictionnaire de la langue gauloise : Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Errance,, 440 p.(ISBN 978-2-87772-369-5,OCLC 354152038,lire en ligne),p. 154 & 211
  12. Contre Vigilance, dans Migne,Patrologie latine, XXIII, 356-357.
  13. Toutefois, en date de 2006, les fouilles et sondages menés n'ont révélé aucun vestige d'un oppidum préromain ou de l'époque de Pompée. L'absence de confirmation archéologique permet à Shaad, Vidal ou Aupert de douter de cette source tardive et de la fondation pompéienne (Aupert, Monturet et Dieulafait,Saint Bertrand de Comminges II. Les thermes du forum, Fédération Aquitania, Études d'archéologie urbaine, Pessac, 2001, p.103 ; Schaad et Vidal,Origines et développement urbain des cités de Saint-Bertrand-de-Comminges d'Auch et d'Eauze, dans L. Maurin (dir.),Villes et agglomérations urbaines antiques du Sud-Ouest de la Gaule, Aquitania, Bordeaux, 13-15 septembre 1990,6e suppl. à Aquitania, Bordeaux, 1992, p. 211-221 ; Sablayrolles et Beyrie,CAG 31/2, le Comminges, pp.62-63 et pp.257-258).
  14. Raymond Lizop,Le Comminges et le Couserans avant la domination romaine, Privat, 1931, p.45, cité dans Christian Rico,Pyrénées romaines, p.118 et dans Sablayrolles et Beyrie,CAG 31/2, Le Comminges, p.62. L'identification aux Garumni est aussi admise par Gabrielle Fabre,Civilisations protohistoriques de l'Aquitaine, Picard, 1952, p.169 et par Roland May,Saint-Bertrand de Comminges, Toulouse, 1986, p.31 et 41.
  15. Michel Labrousse,Toulouse antique, Paris, E. de Boccard, 1968, p. 90. cité par Christian Rico,Pyrénées romaines, p.112.
  16. Gaffiot, articlesconvena etconvenio, p.424.
  17. ab etcRobertSablayrolles etArgitxuBeyrie,Carte archéologique de la Gaule 31-2 : Le Comminges (Haute-Garonne), Paris,Académie des inscriptions et belles-lettres, Éditions de la Maison des sciences de l'homme,, 516 p.(ISBN 978-2-87754-101-5,OCLC 173183453), pp. 61-63.
  18. Christian Rico,Pyrénées romaines, Casa de Velázquez, 1997, p.142
  19. Christian Rico,Pyrénées romaines, p.142
  20. Roland May,Saint-Bertrand de Comminges, Toulouse, 1986, p.13
  21. Carte archéologique de la Gaule, 31/2,p. 257-258
  22. L'agglomération thermale des Onesii (Bagnères-de-Luchon) est vantée par Strabon et connue de régions lointaines de la Gaule, mais il existe aussi Aquae Convenarum (Capvern-les-Bains) et les thermes d'Arties dans le val d'Aran.
  23. Christian Rico,Pyrénées romaines, Casa de Velázquez, 1997, pp.111-112
  24. Le récit de la destruction de la ville que faitGrégoire de Tours est démenti par le résultat des fouilles archéologiques (Carte archéologique de la Gaule, 31/2,p. 257-258).
  25. Voir schémas surLaëtitia Rodriguez et Robert Sablayrolles,Les autels votifs du musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse : catalogue raisonné, Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse,, 285 p.(ISBN 978-2-909454-26-9),p. 30-31

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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