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Congrès de Berlin

52° 30′ 42″ N, 13° 22′ 55″ E
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Pour les articles homonymes, voirCongrès (homonymie).

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Ne doit pas être confondu avecConférence de Berlin (homonymie).

Comparaison entre les dispositions du traité de San Stefano et celles négociées au congrès de Berlin.

Lecongrès des Nations, oucongrès de Berlin, est uneconférencediplomatique tenue àBerlin, du13 juin au, par les représentants des puissanceseuropéennes, à la suite des efforts deBenjamin Disraeli pour réviser letraité de San Stefano.

Contexte historique

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Articles détaillés :Traité de San Stefano etQuestion d'Orient.

Après la victoire de l'Empire ottoman contre laSerbie en1876 et la répression de l'insurrection bulgare d'avril 1876, letsarAlexandre II, souverain de l'Empire russe, qui se voulait protecteur des sujetschrétiens dusultan, lui déclara la guerre en. Laguerre russo-turque de 1877-1878 se solda en par une victoire russe. LesOttomans furent contraints d'accepter les conditions dutraité de San Stefano, signé le, qui prévoyait l'indépendance des États chrétiens desBalkans, l'Empire ottoman ne gardant que laThrace orientale en Europe, ce qui déplut auRoyaume-Uni et à l'Autriche-Hongrie qui s'interposèrent pour contraindre la Russie à reconsidérer les termes du traité[réf. souhaitée].

Le congrès se déroule également dans le contexte du renforcement diplomatique allemand conduit par lechancelierOtto von Bismarck qui se rapproche de l'Autriche-Hongrie et de son nouveau ministre des affaires étrangèresGyula Andrássy après la défaite autrichienne dans laGuerre austro-prussienne tout en se rapprochant de l'Empire russe et en formant « L'Entente des trois empereurs ». Mais cette alliance est très faible à cause des rivalités entre l'Empire russe et l'Autriche-Hongrie pour l'influence dans lesBalkans et dans le cadre de laQuestion d'Orient. L'enjeu pourBismarck est donc de maintenir la paix entre ces alliés surtout pour maintenir laFrance isolée sur le plan diplomatique[1],[2].

Déroulement du congrès

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Berlin s'impose grâce à l'influence du chancelier allemandOtto von Bismarck comme le lieu du congrès qui doit réviser leTraité de San Stefano notamment car l'Allemagne n'a pas participé à la guerre et s'est présentée comme un médiateur entre la Russie et la Grande Bretagne. Ce choix de Berlin pour les négociations est considéré comme le signe de la centralité de Bismarck dans les affaires européennes[1].

Bismarck est désigné comme président du congrès et déclare vouloir mener le congrès « tambour battant ». LeComte de Moüy, un participant du congrès qui le décrit dans ses mémoires, le décrit comme un président très dynamique et comme un bon médiateur[1]. En réalité, ce n'est pas un simple médiateur : il souhaite représenter les intérêts allemands et éviter une trop grande conflictualité entre la Russie et l'Autriche, les deux alliés duReich, ou un rapprochement de la Russie et de laFrance[2].

Le congrès se déroule dans le nouveau palais de la Chancellerie du Reich sur laWilhelmplatz . La table des négociations est en forme de U avec Bismarck au centre, les délégations des pays sont placées dans l'ordre alphabétique français. La négociation, les procès-verbaux et le traité sont rédigés en français à l'exception de l'épisode fameux du discours du premier ministre britanniqueBenjamin Disraeli qui a été prononcé en anglais, une grande anomalie et un épisode assez choquant pour l'époque[3].

Le travail des commissions est assuré grâce à des secrétaires issus des différentes délégations (notamment françaises puisque le congrès est en français). La commission des frontières travaille grâce aux cartes du géographe et cartographe allemandHeinrich Kiepert. Les cartes utilisées sontLa carte générale de la Turquie européenne et du Royaume de Grèce et laCarte des peuples et langues d'Autriche et des pays du Sud du Danube. Cela donne un certain contrôle sur l'information à Bismarck qui affirme que ces cartes sont « certes lacunaires mais sont l'œuvre de mains allemandes ».

Conséquences du congrès

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Les changements les plus significatifs de la révision du traité furent des clauses ajoutées, dont l'une annulait l'indépendance immédiate des États chrétiens desBalkans et prévoyait à la place, sous certaines conditions, leur affranchissement progressif, tandis qu'une autre exigeait que l'Empire ottoman devait accorder auxjuifs des droits civils et religieux au sein de son empire, dont faisait partie laPalestine.

C'est autour de la table du congrès de Berlin que les États qui forment aujourd'hui la péninsule balkanique furent fabriqués par la diplomatie européenne, et surtout britannique, dans des formes réduites et divisées qui suscitèrent ensuite, notamment enBulgarie, de profonds ressentiments. L'objectif du congrès de Berlin était de sauvegarder ce qui pouvait l'être d'un Empire ottoman faiblissant, donc dépendant des puissances occidentales, pour contrer lepanslavisme et l'influence de la Russie, ainsi que laGrande Idée grecque, en jouant de la diversité nationale desBalkans pour constituer de petits États, eux-mêmes faibles et rivaux. Aucun ne devait se développer au-delà d'une certaine limite ; chacun se trouvait enserré dans une nasse de liens diplomatiques et dynastiques, parfois opposés ; tous étaient liés aux grandes puissances européennes. Le congrès de Berlin inaugure ce que l'on a appelé la « balkanisation », processus de fragmentation politique qui débouche sur lesguerres balkaniques, contribue au déclenchement de laPremière Guerre mondiale et sert plus tard de modèle à la dislocation de laYougoslavie dans les années1991-96[4].

Les Balkans après le congrès de Berlin.

La conséquence majeure, voulue par la diplomatie britannique, fut letraité de Berlin du13 juillet, qui eut pour but de contenir laRussie, et pour conséquence de réduire la Bulgarie de San Stefano à deux entités séparées : une « Principauté de Bulgarie » vassale de l'Empire ottoman (entre leDanube et leGrand Balkan), et la « Roumélie orientale »,province autonome de celui-ci (entre le Grand Balkan et leRhodope). LeRoyaume-Uni, première puissance maritime, ne voulait pas que la Russie se rapprochât duBosphore (politique duGrand Jeu). Du côté duCaucase, les conquêtes russes furent également limitées et la plus grande partie de l'Arménie se trouva maintenue au sein de l'Empire ottoman.

Conséquences en Allemagne

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Le congrès, mis en scène avec faste parOtto von Bismarck, fut un triomphe enAllemagne qui trouvait sa place de grande puissance.Ainsi leur permettant d'avancer dans l'écoulement de leurs produits[style à revoir]. Le chancelier se targuait en outre d'avoir évité que la crise ne se transformât en guerre européenne, alors que ce sont l'Allemagne et l'Autriche qui avaient menacé la Russie de guerre si elle ne renonçait pas à San Stefano. Cependant, il y eut une crise auReichstag dont certains partis parlaient de tentative de coup d'État du chancelier, après deux attentats commis contreGuillaumeIer[réf. nécessaire].

Conséquences en Russie

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La Russie fut profondément déçue. Elle pensait trouver auprès de l'Allemagne un avocat de ses victoires, alors que l'Autriche-Hongrie et leRoyaume-Uni étaient fermement opposées aux indépendances des pays slaves dans les Balkans. Bismarck avait pourtant fait une petite concession aux Russes en leur permettant de récupérer leBoudjak qu'ils avaient dû céder à l'issue de laguerre de Crimée. Mais cela fut nettement insuffisant et une campagne de presse contre l'Allemagne eut lieu en Russie[5]. Jugé inefficace par letsar, l'ambassadeur russe àLondres, le comteChouvalov, tomba en disgrâce et dut démissionner l'année suivante[réf. nécessaire].

Conséquences au Royaume-Uni

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Lord Salisbury avait été l'un des principaux artisans du congrès, mais ce futBenjamin Disraeli qui en reçut les lauriers. L'Empire ottoman sauvait une bonne partie de ses territoires européens entre lamer Adriatique et le Bosphore, devenant une puissance sous perfusion européenne ; laFière Albion avait réussi à maintenir la Russie loin de laMéditerranée, et si la Russie se posait en protectrice des chrétiens de l'empire ottoman, les Britanniques, pour leur part, se posaient désormais en protecteurs desjuifs ottomans (et la France, desmaronites duLiban)[réf. nécessaire].

Conséquences dans les Balkans

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LaBulgarie,divisée après seulement quatre mois de liberté et amputée de laMacédoine qui restait ottomane (alors que plus de la moitié desbulgarophones y vivaient), dut attendre dix ans pour réunir ses deux entités, et sonindépendance n'est reconnue qu'en1908. Jusqu'au milieu duXXe siècle, la Bulgarie essaya vainement de revenir dans ses frontières de San Stefano, durant lesguerres balkaniques et en s'alliant durant les deux guerres mondiales à l'Allemagne[réf. nécessaire].

Comme la Bulgarie, leMonténégro et laSerbie demeurèrent de solides alliés de la Russie, d'autant que l'occupation par l'Autriche-Hongrie de laBosnie-Herzégovine (qu'elle annexa en1908) et duSandjak de Novipazar dressait un obstacle de taille à tous leurs espoirs de s'agrandir de ce côté[réf. nécessaire].

Le congrès de Berlin fut perçu par les peuples chrétiens balkaniques comme un « coup de poignard dans le dos », raviva le souvenir de laquatrième croisade et développa dans les Balkans un sentiment anti-occidental. Lesmusulmans, en revanche, ainsi que les minorités ottomanes, en furent soulagés et se montrèrent, enBosnie-Herzégovine, de loyaux sujets desHabsbourg. Seule laRoumanie échappa à ces ressentiments : s'étant battue aux côtés des Russes et ayant perdu beaucoup d'hommes, elle dut tout de même abandonner à la Russie laBessarabie méridionale, mais le congrès de Berlin lui attribua en échange les deux tiers nord de laDobroudja, territoire un peu plus grand et où vivaient davantage de Roumains, et surtout reconnut définitivement son indépendance[réf. nécessaire].

Délégués

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Le congrès de Berlin parAnton von Werner (1881) :de gauche à droite les Austro-Hongrois Heinrich von Haymerle etAlajos Károlyi, l'Italien (Savoyard) de Launay, le RusseAlexandre Gortchakov (assis, posant sa main sur le bras de Disraeli), le FrançaisWilliam Waddington (au second plan), le BritanniqueBenjamin Disraeli, les AllemandsJoseph von Radowitz (assis derrière la table au milieu) etChlodwig von Hohenlohe (assis au second plan), l'ItalienLuigi Corti (idem), les RussesNikolaï Mouraviov-Amourski (à moitié caché en arrière-plan) et Pavel Oubry (assis derrière la table au milieu et écrivant), les FrançaisCharles Raymond de Saint-Vallier et Hippolyte Desprez (au second plan), l'Austro-HongroisGyula Andrássy (au premier plan en justaucorps bleu à brandebourgs), la forte délégation allemande comprenantLothar Bucher (presque caché au fond),Otto von Bismarck (au centre, au premier plan),Friedrich von Holstein (au second plan),Clemens Busch (au second plan) etHerbert von Bismarck (presque caché au fond), le RussePiotr Chouvalov (au premier plan, serrant la main de Bismarck), l'ottoman Sadullah Pacha (au second plan), le Britannique Odo William Russell (idem), l.AllemandBernhard von Bülow (assis), le BritanniqueRobert Salisbury, le Grec ottomanAléxandros Karatheodorís (prince de Samos) et l'Ottoman Mehmed Ali Pacha.
Allemagne
Autriche-Hongrie
France
Grèce
Royaume-Uni
Italie
Russie
Serbie
Empire ottoman
Monténégro

Anecdotes

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Notes et références

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  1. ab etcPierre Milza,« L'Europe bismarckienne », dansLes relations internationales entre 1871 et 1914, Armand Colin.
  2. a etbWinfried Baugmart, « Bismarck et la crise d'Orient de 1875 à 1878 »,Revue d’histoire moderne et contemporaine,vol. 21,no 1,‎(lire en ligne).
  3. Jean-Claude Lescure,« L’universalisme de la langue française en Europe à la fin du XIXe siècle », dans Laura Fournier Finocchiaro et Tanja-Isabel Habicht,Gallomanie et Gallophobie, Rennes, Presses universitaires de Rennes,(lire en ligne).
  4. Georges Castellan,Histoire des Balkans :XIVe – XXe siècle, Fayard, Paris, 1999.
  5. Stürmer 1983.

Voir aussi

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Bibliographie

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