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Lecomté de Dalhem est un petit État sous l'Ancien Régime, situé entreLiège etMaastricht, dans la région dupays de Herve. Scindé en 1661, il a définitivement disparu en 1785.
Le premier siège du comté se trouvait àFouron-le-Comte, mais c'est finalement la petite place forte construite sur un éperon rocheux au confluent entre laBerwinne et leBolland en 1080 qui donna son nom à l'État.
Jusque 1085 lechâteau appartenait aucomte palatinHerman II de Lotharingie, de la famille desEzzonides[1].
Vers 1150, la place forte et le comté semblent passer aux comtes deHochstade. Leur titre semble être donné à la terre du comté. L'Abbaye du Val-Dieu est inaugurée en 1216.
LeducHenri II de Brabant obtient la petite principauté en 1239, après un siège de sept semaines. Lui-même et ses descendants portent également dès 1244 le titre de comte de Dalhem, faisant dès lors partie desPays d'Outremeuse.
Sous les ducs de Brabant, la petite principauté forme avec les autres états dépendants du Brabant dans la région, c'est-à-dire leduché de Limbourg, lecomté de Fauquemont (Fauquemont, en néerlandaisValkenburg, aux Pays-Bas ) et laSeigneurie de Rode-le-Duc (Rode-le-Duc, en allemandHerzogenrath, enAllemagne), une délégation commune auxÉtats généraux des Pays-Bas. Cet ensemble politique au sein duDuché du Brabant est généralement connu sous le nom dePays d'Outremeuse (carpays de l'autre côté du fleuve par rapport au Brabant).
Après laguerre de Quatre-Vingts Ans, en 1661, le comté de Dalhem est scindé en deux parties : un État de Dalhem est institué en tant que partie desProvinces-Unies, comprenantDalhem lui-même,Olne,Trembleur,Feneur,Bombaye,Cadier etOost. Par letraité de Fontainebleau en 1785, l'État ne conserve que Cadier etOost, et est dès lors dénommé avecRode-le-Duc ou Hertogenrade,Pays unis de Daelhem et Rode-le-Duc ouPays unis de Daelhem et Hertogenrade. L'autre partie reste sous contrôleespagnol, puisautrichien.
Le comté de Dalhem est une agglomération de bans, de seigneuries laïques, de terres ecclésiastiques et d'enclaves indépendantes. Le Comté de Dalhem, situé entre la Meuse et leduché de Limbourg, comprenait les éléments suivants :
Territoires sur lesquels le comte de Dalhem (puis ses successeurs, c'est-à-dire les ducs de Brabant) détiennent l'ensemble des prérogatives seigneuriales : droits fonciers (propriété de terres, moulins, fermes, etc., et donc perception du cens, du produit de la vente des terres, des droits de main morte), droits banaux (nomination des cours de justice, droit aux corvées, etc.). Dans les bans, le comte deDalhem, puis le drossard (à partir duXIIIe siècle, c'est-à-dire depuis l'intégration du comté dans leduché de Brabant, le drossard représentait le duc deBrabant àDalhem) exerce la totalité des droits souverains. Huit bans existaient dans le comté :Cheratte,Trembleur,Fourons,Aubel,Olne,Dalhem, et deux petits bans : le ban de Cadier et le ban d'Oost qui sont maintenant aux Pays-Bas. Le ban de Dalhem disposait de privilèges (exemption d'impôt, cour criminelle particulière aux habitants). .
Territoires appartenant à un seigneur laïc et dont le comte de Dalhem, puis ses successeurs, ne sont que les suzerains. Le seigneur laïc y possède la plupart des droits fonciers et banaux, tandis que le comte de Dalhem y bénéficie principalement du service militaire des habitants, de la haute justice et du droit de relief (somme d'argent versée lors du décès du seigneur laïc). Les seigneuries laïques étaient au nombre de deux :Neufchâteau etMouland. Ces terres sont desfiefs du comte de Dalhem. Celui-ci n'en est que lesuzerain, les terres étant réellement aux mains d'un seigneur local. Seule la haute-justice (jugement des meurtres, des vols qualifiés, des cas de sorcellerie, des viols) appartient au comte de Dalhem. La cour criminelle du comté siégeait au château deDalhem mais était rendue par les échevins de la haute cour deFourons.
Territoires appartenant à un seigneur ecclésiastique et dont le comte de Dalhem est généralement devenu le hautavoué, c'est-à-dire du détenteur du droit de défense et de haute justice. Les terres ecclésiastiques étaient au nombre de cinq :Richelle,Mortier,Berneau,Bombaye (terre semi-ecclésiastique) etHousse. Sur ces territoires le comte de Dalhem (puis le drossard) était haut-voué. Dans une seigneurie ecclésiastique en effet, la défense armée du territoire ne peut être exercée par le seigneur. Celui-ci étant une institution religieuse, il lui est interdit de lever les armes. La défense du territoire est donc confiée à un haut-voué, représenté lui-même dans chaque seigneurie par un voué.
Deux enclaves étrangères existaient au sein du comté :Feneur, appartenant au chapitre de lacathédrale Saint-Lambert deLiège etFouron-Saint-Pierre, terre d'Empire. Sur ces terres, le comte (puis drossard) n'a aucun pouvoir. Leur situation d'enclave a pourtant poussé le drossard à y revendiquer des droits, qu'ils[Qui ?] obtiendront en partie àFeneur. La Seigneurie de La-Rochette a toujours été contestée sur une partie de son territoire.
D'intéressants éléments architecturaux subsistent. Ils témoignent de l'importance politique et militaire du comté de Dalhem au Moyen Âge. Malgré des destructions et des interventions contemporaines regrettables, l'ensemble reste imposant et assez représentatif. Il est composé des anciennes murailles du château, du donjon, de certaines bases des tours de la muraille d'enceinte de la ville, des ruines de la porte d'En-haut, de lapoterne du château (leWichet de la Rose).