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Cognition

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Lacognition est l'ensemble des processus mentaux qui se rapportent à la fonction deconnaissance et mettent en jeu lamémoire, lelangage, leraisonnement, l'apprentissage, l'intelligence, larésolution de problèmes, laprise de décision, laperception ou l'attention. Ces processus cognitifs ont été mis au jour par un petit groupe de psychologues deHarvard dans les années 1955-1960, notamment autour deJerome Bruner[1],[2],[3] et deGeorge Miller[4] dans ce qui a été désigné comme la « révolution cognitive »[5],[6]. Critiques vis-à-vis des échecs dubéhaviorisme d'alors qui interdisait toute hypothèse sur le fonctionnement mental, ils vont, au contraire, en actifs témoins de lacybernétique naissante, modéliser le fonctionnement de la pensée sous forme de régulation permanente entre perceptions et actions et l'unifier, en termes d'apprentissages informatifs et adaptatifs, à l'ensemble desprocessus mentaux, y compris les émotions et la fonctionaffective, traditionnellement séparée des processus de (re)connaissance et supposée réservée (à tort) aux uniques thèses psychanalytiques[réf. souhaitée].

Aujourd'hui, le termecognition peut également être utilisé pour désigner non seulement les processus detraitement de l'information dits « de haut niveau » tels que le raisonnement, la mémoire, la prise de décision et lesfonctions exécutives en général mais aussi des processus plus élémentaires comme la perception, lamotricité ainsi que lesémotions. Par exemple, selonAntónio Damásio, dans son livreL'erreur de Descartes, les émotions font partie des fonctions cognitives car le raisonnement et la prise de décision ne peuvent pas se faire sans les émotions[7].

La cognition est souvent étendue au-delà du seul cadre de lacognition humaine pour inclure tous les processus « intelligents » y compris chez les animaux non humains ou mis en œuvre au sein desystèmes artificiels, comme lesordinateurs.

Lessciences cognitives rassemblent l'ensemble des domaines scientifiques consacrés à l'étude de la cognition, notamment lesneurosciences, lapsychologie, lalinguistique, l'intelligence artificielle, lesmathématiques appliquées à lamodélisation des fonctions mentales, l'anthropologie et laphilosophie de l'esprit. Cette recherche transdisciplinaire est souvent fédérée par des hypothèses relatives à la nature de la cognition, conçue commesimulation, comme manipulation formelle desymboles ou encore comme une propriétéémergeant dessystèmes complexes.

La définition exacte de la cognition et des relations entre activités mentales et cérébrales (le « Problème corps-esprit ») reste l'objet de nombreux débats dans les sciences contemporaines (psychologie,intelligence artificielle,philosophieetc.). À la suite de la « révolution cognitiviste », la perspective dominante depuis le milieu duXXe siècle regroupe sous le terme decognition les fonctions dont est doté l'esprit humain et par lesquelles nous construisons unereprésentation opératoire de laréalité à partir de nos perceptions, susceptible en particulier de nourrir nos raisonnements et guider nos actions. D'autres courants de recherche critiquent cette perspective représentationnaliste et caractérisent au contraire la cognition comme un phénomène essentiellementdynamique etémergent.

Cognition froide contre cognition chaude

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Fondée sur la vision propre à la philosophie classique de l'être humaincogitans puis inspirée par lamétaphore du cerveau-ordinateur issue de l'intelligence artificielle, l'étude de la cognition humaine s'est d'abord intéressée aux grandes fonctions de l'esprit humain, comme leraisonnement, lamémoire, lelangage, laconscience… laissant de côté l'affect, l'instinct ou l'éthique.

Toutefois, bien que nées de ce cadre conceptuel, lessciences cognitives ont assez rapidement brisé ce découpage en montrant les multiples interactions qu'il pouvait y avoir entre, par exemple, l'affect et la mémoire, l'éthique et le raisonnement, etc. Le titre du livre d'António Damásio,(L'Erreur de Descartes) illustre cette évolution : contreRené Descartes, qui voit la raison comme proprement humaine et détachée des autres composantes de l'homme, leneurologue oppose une approche dans laquelle émotions et raisonnement interagissent. Par exemple, la mémorisation et l'apprentissage sont plus efficaces s'ils s'accompagnent d'un stimulus émotionnel[8]. La distinction entre émotion et abstraction repose néanmoins sur une base neurologique. Ainsi, une grande partie des sujets souffrant d'unelésion cérébrale dans lecortex préfrontal sont incapables de réagir correctement à une situation émotionnelle, tout en étant parfaitement capables de raisonnementsabstraits. L'influence des émotions sur les décisions intéresse l'économie expérimentale, qui a montré que les individus peuvent agir irrationnellement là où les théories économiques classiques postulent la rationalité des agents. Le terme cognition inclut donc aujourd'hui un ensemble très vaste deprocessus mentaux.

Par ailleurs, les progrès effectués dans l'étude ducomportement animal par l'éthologie cognitive ont aussi contesté cette conception d'une cognition humaine en montrant que les animaux étaient aussi capables de raisonnement, de mémoire. À l'inverse, cette discipline a permis de mieux cerner les facultés cognitives propres à l'homme[Lesquelles ?]. Aujourd'hui, ces travaux s'inscrivent dans une perspective de lathéorie de l'évolution qui cherche à mieux comprendre comment sont apparues et ont évolué les différentes facultés cognitives.

Cognition artificielle

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Article détaillé :Intelligence artificielle.

Les progrès effectués dans l'étude de la cognition humaine et animale ont rapidement fait l'objet de transpositions partielles dans certainssystèmes d'information et dans des applications degestion des connaissances.

La métaphore souvent utilisée est celle dutraitement de l'information. Avec une entrée (input), une évaluation (traitement, avec différentes étapes), une réponse ou sortie (output).

Le « traitement de l'information » est lié à au moins trois variables :

  • les événements cognitifs : les pensées accessibles facilement à laconscience ;
  • lesperceptions de la réalité ;
  • les schémas cognitifs : inconscients, croyances profondes, expériences, et représentations du monde.

Cognition située et incarnée

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Article détaillé :Cognition incarnée.

Des sciences cognitives à la science de la cognition

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Article détaillé :sciences cognitives.

L'une des conséquences de ces interactions pluridisciplinaires, au sein de ce qu'on appelle, la cognition, est de changer de façon importante la façon dont s'organisent les thématiques de recherche ensciences cognitives. Celles-ci ne se structurent donc non plus seulement par rapport aux différents objets d'étude traditionnels des disciplines constitutives de ce domaine de recherche (lesneurones et lecerveau pour lesneurosciences, les processus mentaux pour la psychologie, lecomportement animal pour l'éthologie, l'algorithmique et lamodélisation pour l'informatiqueetc.) mais aussi souvent autour des fonctions cognitives que l'on cherche à isoler les unes des autres. Deschercheurs de plusieurs disciplines s'intéresseront collectivement, par exemple, à lamémoire ou aulangage. Cette mutation se manifeste dans l'émergence duvocable :science de la cognition qui traduit, ou revendique, le fait que ce domaine pluridisciplinaire est en passe de se constituer comme unescience, unifiée et à part entière.

Notes et références

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  1. (en) Bruner, J.S., Goodnow,J.J.& Austin,G.A.,A study of thinking, New York, Wiley,.
  2. (en) Bruner,J.S.,Car la culture donne forme à l'esprit, Paris, Retz,.
  3. Delahousse, Alain, « Jerôme S. Bruner, car l'interaction donne forme à la cognition… »,Les Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale, (N° 113),‎,p. 85-119(ISSN 0777-0707)
  4. (en) Miller,G.A.,Gallanter,E.,Pribram,K.H.,Plans and the Structure of behavior, New York, Holt, Rhineart & Winston,.
  5. Gardner, H.,Histoire de la révolution cognitive, Paris, Payot.
  6. (en) Miller, G.A., « The cognitive revolution: A historical perspective »,Trends in Cognitive Sciences, 7(3),‎,p. 141-144.
  7. Antonio R.Damasio (trad. de l'anglais par Marcel Blanc),L'Erreur de Descartes : la raison des émotions [« Descartes'error »], Paris,éditions Odile Jacob,,3e éd. (1re éd. 1995), 368 p.(ISBN 2-7381-1713-9,présentation en ligne).
  8. « L'émotion au service de la logique journal du CNRS »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  9. (en) Andy Clark, « Fiche professor », sured.ac.uk, The University of Edinburgh.
  10. Edelman, G.M.,Biologie de la conscience, Paris, Odile Jacob,.
  11. Eleanor Rosch, Evan Thompson et Francisco Varela (trad. de l'anglais),L'Inscription corporelle de l'esprit. Sciences cognitives et expérience humaine, Paris, Seuil,coll. « La couleur des idées »,, 377 p.(ISBN 2-02-013492-6,présentation en ligne,lire en ligne)[PDF].
  12. Naccache, L.,Perdons nous connaissance ?, Paris, Odile Jacob,.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Unecatégorie est consacrée à ce sujet :Cognition.

Liens externes

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