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En pratique :Quelles sources sont attendues ?Comment ajouter mes sources ?Uncliffhanger, littéralement « personne suspendue au rebord de la falaise », est, dans la terminologieanglophone des œuvres defiction, un type de fin ouverte, laissée en suspens, afin de créer une forte attente ; plus généralement, c'est aussi tout récit ou situation suscitant une grande angoisse[1]. Ce type de fin, très fréquent dansles séries et les feuilletons, suppose une suite[2].
La technique ducliffhanger remonterait à l'écrivainThomas Hardy, qui, dans son romanA Pair of Blue Eyes, publié d'abord en feuilletons de septembre 1872 à juillet 1873, laisse son personnage Henry Knight accroché au bord d'une falaise[3].
Cependant, selon l'édition de 1994 de l’Historical Dictionary of American Slang publié par la maison d'éditionRandom House, la première occurrence du terme dans un ouvrage imprimé date de 1937[4].
LaCommission d'enrichissement de la langue française[5] a publié le auJournal officiel la traduction « suspens » dont l'utilisation est préconisée en lieu et place de l'emprunt « cliffhanger »[6].
Si leLexique duCNRTL propose à la fois « suspens[7] » et « suspense[8] » comme le« moment d'un récit, d'une œuvre dramatique ou romanesque qui suscite un sentiment d'attente plus ou moins angoissée[9] », le termecliffhanger est aussi utilisé dans le parler des médias[10],[11],[12].
Dans lesséries télévisées, lesromans-feuilletons, lesfeuilletons radiophoniques et parfois les sagas cinématographiques, le rôle principal ducliffhanger est de donner envie au public de connaître la suite du récit, pour savoir comment le personnage va s'extirper de la situation difficile où il se trouve. Parfois, lecliffhanger ne trouve pas de résolution dans l'épisode suivant, ce qui permet de tenir le spectateur en haleine jusqu'à son dénouement.
Cette technique narrative est utilisée notamment dans leroman à énigme, leroman noir, leroman à suspense outhriller. Par exemple l'ouvrageDa Vinci Code deDan Brown comporte de nombreux chapitres s'achevant par uncliffhanger, afin de tenir le lecteur en haleine.
Dans leneuvième art, lecliffhanger est nécessairement lié au fait que les histoires étaient à l'origine découpées enplanches publiées par deux ou quatre dans la presse illustrée hebdomadaire : on parle alors de « suspense de bas de page », la dernière case jouant ce rôle, renforcé par la mention « à suivre » à l'intention du lecteur. Les auteurs mettaient en place ce dispositif dès le lancement d'une nouvelle aventure, et lecliffhanger de chaque semaine était généralement résolu la semaine suivante. On retrouve cette technique à la fin des albums de BD contemporains, édités sans prépublication et appartenant à une série[13].
Au début duXXe siècle, avec la naissance du cinéma commercial, lecliffhanger est régulièrement utilisé dans lesserials, appelés à l'époque en français « feuilletons-cinéma », tels queLes Mystères de New York (1914) ou encoreJudex (1917), qui se présentaient comme des feuilletons cinématographiques dont les épisodes étaient rythmés par de multiples coups de théâtre. Lesserial films disparurent avec l'apparition de la télévision et desséries télévisées.
Le cinéma utilise amplement la technique ducliffhanger, notamment dans les sagas cinématographiques contemporaines. Ainsi, les deux premiers films de latrilogieRetour vers le futur s'achèvent par uncliffhanger, tout commeMatrix Reloaded, le deuxième volet de latrilogieMatrix.
Certains films se terminent par uncliffhanger sans qu'il y ait de suite, par exempleMonsieur Klein (1976) deJoseph Losey, ou encore la versionfinal cut deBlade Runner (2007) deRidley Scott, ce qui peut éventuellement décevoir et frustrer le spectateur mais permet de ne pas sceller le destin des personnages.
Lesséries télévisées françaises de l'ORTF qui adaptaient des romans-feuilletons tels queRouletabille ouRocambole, étaient constituées d'épisodes de 15 minutes se terminant par un coup de théâtre, une scène de suspense ou une révélation surprenante, conservant l'esprit des œuvres littéraires d'origines.
Dans les séries téléviséesnord-américaines, lecliffhanger est à l'origine un trait caractéristique dessoap operas, mais il a par la suite influencé les autres genres de série. Ainsi, dans les années 1967-1968, la sérieLes Envahisseurs utilise déjà uncliffhanger à la fin de chaque épisode. En outre, dans de nombreuses séries, uncliffhanger ponctue unépisode toutes les 12 minutes[14]. C'est en effet, sur les chaînes publiques nord-américaines, la fréquence des interruptions publicitaires : ici, lecliffhanger sert à donner au téléspectateur l'envie de regarder le reste de l'épisode et à le convaincre de patienter pendant la page de publicité. Un exemple particulièrement emblématique est la série24 Heures chrono. À noter toutefois que même les séries diffusées surHBO, une chaîne payante sans interruption publicitaire, comportent souvent trois ou quatrecliffhangers par épisode de 52 minutes.
Il n'est pas rare qu'unesaison d'une série télévisée s'achève par uncliffhanger. L'un des exemples les plus célèbres reste le dernier épisode de la troisième saison deDallas, dans lequel le personnage deJ.R. Ewing fait l'objet d'une tentative d'assassinat[14]. La question de la survie éventuelle de ce dernier et le mystère au sujet de l'identité du coupable ne trouve réponse qu'au cours de la saison suivante, ce qui contribue à renforcer l'intérêt des téléspectateurs, impatients de savoir « qui a tiré sur J.R. ? ». La sérieX-Files a également marqué les esprits en générant descliffhangers mémorables, y compris en fin de saison ; ainsi, dans l'épisode final de la saison 2,Ceux d'outre-tombe, où l'homme à la cigarette ordonne de faire exploser le wagon souterrain où est enferméFox Mulder : l'explosion se produit, et c'est le noir, sans que l'on sache ce qu'il advient de l'agent du FBI.
Lescliffhangers de fin de saison visent à la fois à fidéliser le téléspectateur et à convaincre les producteurs de renouveler la série pour la saison suivante, quitte à laisser une fin ouverte en cas de refus — de nombreuses séries, telles queTwin Peaks,Earl, ouHeroes, ont connu une telle situation. Cependant, certaines fins programmées longtemps à l'avance sont volontairement laissées ouvertes à l'interprétation :JAG,Les Soprano,Le Prisonnier,Angel,Desperate Housewives,Urgences…
L'un des grands adeptes ducliffhanger dans les séries resteJ. J. Abrams, producteur et créateur notamment d'Alias et deLost[15], deux séries illustrant à de très nombreuses reprises ce que peut être uncliffhanger d'importance considérable.
Lesweb-séries diffusées sur Internet usent aussi ducliffhanger, commeLe Visiteur du futur deFrançois Descraques.
Il arrive que plusieurs situations plus ou moins différentes soient laissées en suspens. On parle alors de double (triple, quadruple, etc.)cliffhanger. Un exemple est le triplecliffhanger de la sérieDoctor Who entre les deux épisodesL'Humanité en péril /Troisième Guerre mondiale (saison 1) où les héros, répartis entre trois lieux différents, se retrouvent chacun devant une menace mortelle apparemment inéluctable.