Citadelle de Bitche | |
![]() Panorama de la ville deBitche. | |
Type | Château fort, puis forteresse |
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Architecte | Fortifié parVauban Louis de Cormontaigne |
Début construction | XIIIe siècle |
Fin construction | Améliorations jusqu'en 1900 |
Destination initiale | Eberhard de Deux-Ponts |
Destination actuelle | Musée |
Protection | ![]() |
Coordonnées | 49° 03′ 10″ nord, 7° 25′ 53″ est[1] |
Pays | ![]() |
Anciennes provinces de France | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Moselle |
Commune | Bitche |
Site web | www.citadelle-bitche.com![]() |
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Lacitadelle se situe dans la commune française deBitche et ledépartement de la Moselle. Chef-d'œuvre de l'art militaire, lacitadelle est le plus important site historique dupays de Bitche.
La première mention du nom deBitche se trouve dans une lettre datée du milieu deXIIe siècle et dans laquelle le duc de LorraineMathieuIer demande aucomte de Sarrewerden de respecter les limites ainsi que les habitants de saseigneurie de Bitche. Dans cette lettre écrite enlettres gothiques mais en latin, les limites de cette seigneurie sont parfaitement établies. Dès 1170, unBitis Castrum apparaît dans un document oùFrédéricIer de Lorraine se dénomme lui-mêmeDominus de Bites, « seigneur de Bitche ». La tradition situe ce premier château de Bitche, ouAltbitsch, sur leSchlossberg au nord du village deLemberg. Le château donnera son nom à la seigneurie puis à la ville de Bitche. Ce château semble plutôt être un pavillon de chasse situé dans la proche forêt de Lemberg. Il semble qu'à la même époque, sans qu'il soit possible de dater l'évènement, un autre pavillon est construit sur leSchlossberg à l'emplacement de l'actuelle citadelle. L'intérêt stratégique de ce promontoire avec vision panoramique sur plusieurs vallées n'a pu échapper aux seigneurs de l'époque. Le secondchâteau fort est donc sans doute construit à la fin duXIIIe siècle par le comte Eberhard deDeux-Ponts, décédé en 1321, sur le rocher actuel de la ville de Bitche. Il est partiellement détruit au début duXVIe siècle pendant laguerre des Paysans.
AuXIIIe siècle, laseigneurie de Bitche étant le seul territoire duduc de Lorraine à se trouver dans ledomaine linguistique germanophone et du fait du morcellement des possessions descomtes de Deux-Ponts, elle se trouve géographiquement isolée. Le comteEberhardII de Deux-Ponts propose alors un accord d'échange au duc de Lorraine. Cette transaction se fait par deux traités : celui du et celui du. Le comteEberhardII de Deux-Ponts épouse en 1309 Agnès de Bitche, fille deThiébaudII de Lorraine et prend le titre decomte de Deux-Ponts et seigneur de Bitche et après l'avoir transformé, fait du château de Bitche sa résidence principale. Jusqu'au début duXVIe siècle, la seigneurie de Bitche dépend en définitive duSaint-Empire romain germanique. Lorsque Reinhard de Bitche meurt en 1531, ses deux fils se partagent son domaine. Mais bien vite, ils se brouillent et se querellent si bien que le duc de Lorraine commence à avoir des visées sur cette seigneurie. En fin de compte, Amélie de Bitche, fille de feu Simon Wecker et épouse de Philippe de Limange, vend la terre de Bitche au duc de LorraineCharlesII pour la somme de 50 000 écus. Il semble pourtant que les choses ne se passent pas très facilement puisqu'en 1563, le comte Jacques de Bitche rachète les maisons en bas du promontoire rocheux, les fait raser et fait construire desremparts pour se protéger des ducs de Lorraine auxquels il ne veut pas payer lesaides. Jacques meurt en 1570 sans laisser de descendants directs, il est le derniercomte de Deux-Ponts-Bitche.
En 1634,Richelieu, pour punir le nouveau propriétaire,CharlesIV de Lorraine, décide de le déposséder de ce qui lui reste encore. Lemaréchal d'Humières est chargé de prendre le château de Bitche qui se rend après un siège de dix jours. Les Français s'installent dans lepays et les malheurs continuent. LorsqueLouisXIV s'empare de Bitche en 1680, le château des comtes de Deux-Ponts-Bitche, restauré à plusieurs reprises, est en ruine. Durant l'hiver 1673-1674,Turenne prend ses quartiers d'hiver dans lePalatinat et vient visiter Bitche. Impressionné par l'importance stratégique du site, il finit par convaincre Louis XIV de fortifier ce point et en 1679, le roi chargeVauban de ce travail. Les travaux ont lieu de 1683 à 1697 et coûtent à la France 2 500 000 livres d'or, une somme énorme pour l'époque. Lacitadelle est démantelée en 1698 par suite des clauses dutraité de Ryswick qui cède la ville de Bitche àLéopoldIer, duc de Lorraine. Les nouvelles fortifications doivent être rasées et unrégiment originaire desFlandres se charge de cette besogne de l'automne 1697 à l'été 1698. En 1701 éclate laguerre de Succession d'Espagne et, une nouvelle fois, une garnison française vient occuper Bitche. Les soldats s'efforcent aussitôt à reconstruire les fortifications construites par Vauban et rasées peu de temps avant.
En 1735 et 1736 sont signés des accords spécifiant que le duc de LorraineFrançois Stéphane renonce aux duchésde Bar et deLorraine au profit du roi de Pologne en exilStanislas Leszczynski, dont la fille a épousé le roi de FranceLouisXV. Le roi déchu vient donc s'installer àLunéville et prend le titre de duc de Lorraine. En 1738, Louis XV autorise à reconstruire la place forte de Bitche, intégrée au système défensif des frontières françaises, sous la direction du maréchal de Bournay. Quand celui-ci meurt en 1740, il est remplacé par un homme providentiel pour la ville de Bitche, lecomte de Bombelles. Celui-ci se met à l'ouvrage dès 1741 et, lorsqu'en 1744, lesmercenaires guerroyant pour l'Autriche s'approchent de Bitche, ils sont repoussés. Les travaux de fortification durent jusqu'en 1765, comme l'indique la plaque que Louis XV fait poser à l'entrée. Le tracé de Vauban est respecté et renforcé par d'autres ouvrages. Les travaux sont assurés parCormontaigne, qui rénove les casernes, les bâtiments pour lesofficiers dugénie et le gouverneur, les magasins pour l'artillerie et lapoudre, les corps de garde et la défense desglacis. De 1755 à 1760 a lieu la construction de l'ouvrage avancé et en 1765 l'aménagement de l'esplanade au pied du glacis.
Le commandantLouis-Casimir Teyssier, qui commande la place de Bitche, soutient unsiège face à l’assaillantprussien du au. La ville est bombardée du au. Unblocus est imposé du au. Le commandant Teyssier remet la place aux Allemands le, sur ordre du gouvernement. Le commandant et les troupes françaises quittent la place avec les honneurs de la guerre.
Partiellement détruite lors du siège en 1870-1871, la citadelle est modernisée par lesAllemands de 1871 à 1900, puis à nouveau endommagée en 1944-1945 par l'artillerieaméricaine. Les faits les plus victorieux pour les défenseurs de la citadelle sont l'attaque de 1793 et laguerre franco-prussienne de 1870. La citadelle ainsi que les souterrains sont classés au titre desmonuments historiques depuis 1979[2].
Le, trois cloches ont été fondues à l'occasion de l'inauguration officielle du nouveau parcours de visite, en présence de représentants politiques. Christiane Leroy, épouse duprésident du conseil général, la marraine et Gérard Mordillat, le réalisateur de laForteresse assiégée, le parrain, ont coulé avec les ouvriers de l'entreprisestrasbourgeoise Vœgele le mélange de cuivre et d'étain. Le, lesfondeurs ont cassé les gangues d'argile et de crottin de cheval pour révéler les trois cloches. La plus lourde, pesant soixante-trois kilos et frappée auxarmoiries de la ville et ducommandant Teyssier, sonnera à la volée tandis que les deux autres, pesant quarante et vingt kilos, rejoindront l'unique cloche d'époque pour sonner l'heure. Lecarillon, quant à lui, ne fonctionnera qu'en 2007, date de la restauration de la chapelle de lacitadelle[3].
La citadelle de Bitche fait partie du réseau desgrands sites de Moselle.
Unplan-relief de la ville de Bitche, datant de 1794 et classé monument historique depuis 1983, est exposé dans lemusée. Au travers de son complexe souterrain, un parcours muséographique audiovisuel plonge les visiteurs à la découverte de l'histoire de la forteresse[4].
LeJardin pour la Paix, situé entre la citadelle et la ville, fait partie du réseau « Jardins sans limites ».
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