Pour l’article ayant un titre homophone, voirKrisantem.
Cet article concerne les plantes à fleurs couramment appelées chrysanthèmes. Pour le genreChrysanthemum, voirChrysanthemum.
Taxons concernés
Plusieurs espèces des genres :
LeschrysanthèmesÉcouterⓘ sont desplantes annuelles ouvivaces appartenant à plusieursgenres de lafamille desAsteraceae, dont certaines espèces sont très cultivées comme plantes d'ornement. Le terme de « chrysanthème » est un mot du genre masculin[N 1] qui signifie étymologiquement « fleur d'or »[N 2].
Les plus connus des chrysanthèmes sont leschrysanthèmes d'automne, ou chrysanthèmes des fleuristes (pomponnettes), consacrés au fleurissement destombes, pour lacommémoration de tous les fidèles défunts, ou jour des morts. Dès le milieu duXIXe siècle apparaissent sur les tombes des défunts les chrysanthèmes qui remplacent la flamme des bougies[1]. Mais cette tradition s'est surtout répandue en France comme en Belgique après l’armistice de 1918.Georges Clemenceau, chef du gouvernement, aurait appelé les Français à fleurir les tombes des soldats tombés au front, à l'occasion du premier anniversaire de cet armistice, le[2]. Le présidentPoincaré lui-même apporte, lors de sa visite officielle aucimetière du Père-Lachaise le, une couronne de chrysanthèmes, tandis que sa femme porte une gerbe deroses[3]. L'écrivainAntoine Redier écrit alors :« Nous allons, pour la première fois depuis cinq ans, visiter en paix nos cimetièreset les parer de fleurs. Je sais un village de France dont toutes les tombes portent un plant de chrysanthèmes blancs. La fleur est petite, mais extraordinairement abondante et fraîche, et ce champ du repos prend un aspect de fête pour recevoir la visite et les prières des vivants aux morts. [...] C'est la saison où abondent les plus somptueuses d'entre elles. Leurs teintes, leur aspect même s'accordent avec les jours mélancoliques de novembre. On les aime pour leur richesse, leur variété, la bizarrerie, parfois monstrueuse, de leurs grosses têtes. Je trouve que le chrysanthème est une fleur triste. [...]Il ne faut pas être surpris que nous aimions aujourd'hui les chrysanthèmes. Il y a de la mélancolie dans leur teinte et nous sommes dans un temps de mélancolie. Nous ne connaissons pas encore ce ciel radieux, que nous attendions après l'orage. Tourmentés comme elle, il est naturel que nous préférions au muguet et à la violette, au lilas et à la rose, parures divines de notre sol, cette fleur bizarre qui nous arriva, il y a cent ans, des rivages orientaux. »[4]
On a choisi les chrysanthèmes d'automne pour fleurir les tombes des soldats car il fleurit tard dans l’année et peut résister à un gel modéré. Au fils du temps, l’arrivée des chrysanthèmes dans les cimetières a glissé du à lafête des morts le,. En 2010, quelque 21,3 millions de pots ont été achetés en France à la charnière des mois d'octobre et novembre[5].
Le chrysanthème jaune est un symbole de longévité et d'immortalité enOrient et enExtrême-Orient[6], mais l'association du chrysanthème à la mort n'est pas universelle. En Europe, on la trouve, outre en France, en Italie, Espagne, Pologne, Hongrie et Croatie. EnAsie de l'Est, les chrysanthèmes blancs sont associés au chagrin et à la mort. Aux États-Unis, la fleur est considérée comme positive (sauf àLa Nouvelle-Orléans). EnAustralie, les chrysanthèmes sont offerts aux mères pour lafête des mères.
Le terme « chrysanthème » employé seul ou accompagné d'un qualificatif variétal (Chrysanthème Alba Plena) désigne un élément d'un vastecomplexe d'hybrides relevant du genreChrysanthemum tel qu'accepté par GRIN[7] (2011) (et ayant été aussi appeléDendranthema), à savoir les chrysanthèmes des fleuristes. Mais il peut aussi avoir une valeur générique et être employé avec un qualificatif (comme « chrysanthème des blés ») et dans ce cas renvoyer à des espèces qui à un moment ou à un autre, ont été classées par les botanistes dans lesChrysanthemum et qui n'avaient pas par ailleurs de désignation vernaculaire plus ancienne, tout en devenant communément connues pour qu'une appellation en français se fasse sentir.
Ainsi, la plante méditerranéenne actuellement officiellement dénommée par les botanistes[8]Glebionis coronaria, qui n'a pas eu d'utilisation médicinale en Europe (contrairement à l'Asie) et ne reçut donc pas de nom commun usuel en français, fut d'abord dénomméeChrysanthemum coronarium parLinné[9]. Les botanistes amateurs ou professionnels l'appelèrent donc communément « chrysanthème couronné » et cette appellation d'usage a continué à perdurer même après que la révision du genreChrysanthemum l'eut fait passer chez lesGlebionis.
Par contre depuis l'antiquité gréco-latine, plusieurs plantes médicinales reçurent le qualificatif générique de « camomille » (dugrec ancienχαμαίμηλον /kamaímêlon (Dioscoride, 3, 137) et du latinchamaemelon puis du latin médiévalcamomillaIXe – Xe siècle[10]). C'est pourquoi laGrande Camomille désigne la plante actuellement nomméeTanacetum parthenium bien qu'elle ait reçu le nom deChrysanthemum parthenium d'abord par Linné puis par un botaniste allemand du nom deBernhardi, mais sans que jamais personne n'éprouve le besoin de la renommer dans une forme « chrysanthème » suivi d'un qualificatif quelconque.
De même, la « marguerite[N 3], dont le nom français est apparu fin duXIIe- début duXIIIe siècle par emprunt aulatin classiquemargarita « perle » (du grecμαργαρίτης /margarítês), reçut la dénomination botanique deChrysanthemum leucanthemum par Linné en 1753, puis deLeucanthemum vulgare parLamarck en 1779, sans que son nom vernaculaire soit remanié.
Exemples de la trace laissée dans la langue commune des variations de dénominations botaniques au cours du temps :
Dans lelangage des fleurs, le chrysanthème symbolise un amour positif et constant[12].
Le chrysanthème (菊花, júhuā) est symbole de longévité en Chine, il y est consommé eninfusion (菊花茶, júhuā chá) pour ses propriétés médicinales. Parmi les variétés les plus réputées, la variété gongju (贡菊) desmonts Huang, poussant à l'état sauvage sur le territoire de lamunicipalité de Huangshan, dans la province de l'Anhui ou plus généralement dans une région appelée à partir de1120 et pendant les dynastiesMing etQingHuizhou (région) (zh)徽州, ont la particularité de contenir une importante quantité desélénium (硒) organique (molécule comportant du sélénium sur une base carbone). Si le sélénium est toxique à l'état pur à forte dose, il devient bénéfique pour lutter contre le cancer, améliorer la longévité sous cette forme[réf. nécessaire]. Voir également lemétabolisme du sélénium. Les autres variétés les plus réputées en Chine, sont le hangju (杭菊) ou hangbaiju (杭白菊), de la région deHangzhou dans la province duZhejiang, ainsi que leschuju (滁菊) deChuzhou etboju (亳菊) deBozhou, poussant tous deux dans la province de l'Anhui[réf. nécessaire][13].
Cette fleur est associée au pouvoir impérial au Japon[14].
La Belgique produit environ la moitié des Chrysanthèmes produits en Union Européenne et ce sur un peu moins de400 ha. La Flandre produit à elle-seule 11,5 millions d'unités par an, faisant de cette région l'un des plus gros producteurs européens[réf. nécessaire].
À la suite de cette importante production, la Belgique est à la base de nombreuses variétés modernes et de 90% des variétés cultivées en Europe, ce qui explique l'usage du terme "chrysanthème à pompon belge"[15].