Pour les articles homonymes, voirRivoyre.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | Cimetière d'onesse-Laharie(d) ![]() |
Nom de naissance | |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Père | François de Rivoyre(en) ![]() |
A travaillé pour | |
---|---|
Distinctions |
Christine de Rivoyre, née le àTarbes et morte le dans le15e arrondissement de Paris, est unejournaliste,écrivaine etscénaristefrançaise.
Prix Interallié pour Le Petit Matin (1968),prix Pierre-de-Régnier (1979),prix Prince-Pierre-de-Monaco etgrand prix de littérature Paul-Morand pour l'ensemble de son œuvre, elle est membre du jury duprix Médicis à partir de 1971[1].
Marie Christine Denis de Rivoyre passe une partie de sa jeunesse dans les villes de garnison où son père François, officier de cavalerie, est envoyé. Après des études au Sacré-Cœur de Bordeaux puis de Poitiers, dont elle gardera toujours un excellent souvenir, elle part à Paris pour étudier la littérature anglaise et la civilisation américaine. Après une licence, elle obtient une bourse pour aller étudier le journalisme à l'université de Syracuse (État de New York). Elle y fait la connaissance de Joan Phelan Tuttle (surnommée « Turtle ») avec laquelle elle noue une amitié durable. Ce séjour américain lui inspirera plusieurs romans :La Tête en fleurs(1960),La Glace à l'ananas (1962) etLe Voyage à l'envers (1977)[2].
De retour à Paris, elle est quelque temps attachée de presse des ballets des Champs-Élysées. Elle avait connuRoland Petit et les danseurs du ballet avant-guerre grâce à sa cousineNathalie Philippart qui fut un temps l'épouse deJean Babilée. C'est à cette époque qu'elle rencontre le journalisteOlivier Merlin, responsable des pages sportives et des critiques de spectacles auMonde. Celui-ci lui propose de rejoindre le quotidien d'Hubert Beuve-Méry. Un tempscourriériste, Christine de Rivoyre est ensuite chargée des interviews avec les artistes anglais et américains. C'est ainsi qu'elle rencontreWilliam Faulkner,Charlie Chaplin,Spencer Tracy, etc.
En 1954, des problèmes de santé l'obligent à abandonner sa collaboration au quotidien. Elle en nourrira toujours de profonds regrets. Elle commence alors la rédaction d'un premier roman, inspiré du monde de la danse. Grâce à l'entremise deMichel Déon dont elle vient de faire la connaissance et qui lui présenteFélicien Marceau,L'Alouette au miroir est publié chez Plon en 1955 et obtient le prix des Quatre-jurys et leprix Louis-Barthou de l'Académie française.
Alors que sa carrière de romancière débute, Christine de Rivoyre est engagée parMarie Claire pour prendre la direction littéraire du magazine[3]. Malgré des relations difficiles avec sa direction, elle réussit à faire publier des textes importants d'auteurs contemporains parmi lesquelsFrançois Nourissier etFélicien Marceau qui deviennent des amis.
En 1957,La Mandarine connaît un succès critique et public. La première phrase, « L'amour me donne faim », marque une époque et annonce les revendications féministes sociales et culturelles qui se feront jour pendant la décennie suivante[1]. Le roman sera adapté parÉdouard Molinaro en 1971 avecAnnie Girardot dans le rôle de l'héroïne principale, Séverine,Philippe Noiret,Murray Head,Madeleine Renaud, etc. SuiventLa Tête en fleurs (1960) etLa Glace à l'ananas (1962).
Des problèmes internes à la maison d'édition Plon conduisent Christine de Rivoyre à reprendre son indépendance.François Nourissier lui propose alors de rejoindre Grasset, qui, grâce àChristiane Rochefort etFrançoise Mallet-Joris, connaît un renouveau. Elle y publie en 1964Les Sultans, un nouveau succès[1]. Deux ans plus tard,Jean Delannoy en tirera un film avecGina Lollobrigida dans le rôle principal. La première scène du roman qui se déroule dans les embouteillages parisiens n'est pas sans évoquer les recherches dunouveau roman.
En 1966, Christine de Rivoyre met fin à sa collaboration àMarie Claire et décide de se consacrer à l'écriture. Elle ne reviendra au journalisme qu'épisodiquement, notamment pourL'Express, à la demande de son amieMadeleine Chapsal. Cette même année, elle fait la connaissance à Tunis, lors de la remise du prix des Quatre-Jurys àAlbertine Sarrazin, d'Alexandre Kalda, romancier[4] précoce (son premier roman fut publié alors qu'il n'avait que 16 ans), homosexuel, avec lequel elle entretiendra une relation longue, forte et douloureuse. C'est une période d'intense création pour la romancière dont l'œuvre prend un nouveau tournant avec la parution en 1968 de son romanLe Petit Matin, couronné par leprix Interallié[5]. L'écrivain y retrouve les Landes et sa famille, dominée par la figure de son père cavalier. L'action se déroule pendant l'Occupation et raconte l'histoire d'amour entre la jeune Nina et un cavalier allemand. Les chevaux et les paysages des Landes sont au cœur du livre. De nombreux critiques ont comparé l'écrivain à Colette pour son évocation de la nature et des relations entre les deux personnages et les chevaux. Le roman sera adapté sous lemême titre parJean-Gabriel Albicocco, avecMathieu Carrière dans le rôle de l'officier allemand etCatherine Jourdan dans le rôle de Nina.
À partir dePetit Matin, beaucoup de romans de Christine de Rivoyre ont pour cadre les Landes.
Étrangère aux événements comme aux revendications demai 68, la romancière en fait la toile de fond deFleur d'agonie(1970), dénonciation grinçante du tourisme moderne. En 1971, à la demande deFélicien Marceau, Christine de Rivoyre intègre le jury duprix Médicis, dont elle restera membre jusqu'à sa mort.
En 1973, c'est un nouveau retour aux Landes et à son enfance avecBoy. Elle y met en scène la bourgeoisie bordelaise et raconte le destin tragique d'un jeune homme, Boy, à l'approche de laSeconde Guerre mondiale, symbole de la fin d'un monde. Le roman frappe les lecteurs par sa construction. Le récit fait alterner les paroles d'Hildegarde, une adolescente, et de Suzon, une domestique, toutes deux amoureuses du héros. On voit également apparaître dans le roman le personnage de Maria Sentucq, transposition romanesque de Marie Lacoste, la servante de la grand-mère et de la mère de Christine de Rivoyre, personnage central dans la vie de l'auteure.
DansLe Voyage à l'envers (1977), la romancière entre dans la peau d'un homme, Foulques qui, à l'occasion d'un voyage en Grèce, fait un voyage à rebours. L'occasion pour Christine de Rivoyre de retrouver « son » Amérique et d'évoquerNantucket et Cape Cod où elle fut monitrice pendant les vacances pour payer ses études à l'université de Syracuse.
Au début desannées 1980, Christine de Rivoyre hérite de la maison de sa mère àOnesse-et-Laharie où elle décide de s'installer[6]. Ce retour permet à l'écrivain de s'adonner librement à sa passion du cheval. Cette redécouverte lui inspireBelle Alliance (1982).Reine-mère, publié en 1985, est un portrait sans concessions de la jeunesse tourmentée de la fin desannées 1970. DansCrépuscule taille unique (1992), la mort du cheval et son enterrement au début du roman s'inspirent de la disparition de Buveur d'air, un des chevaux préférés de l'auteur.
Racontez-moi les flamboyants (1995) poursuit l'évocation de la bourgeoisie bordelaise, commencée dansBoy, sur un mode plus autobiographique. Cette même année, Christine de Rivoyre apprend la mort accidentelle d'Alexandre Kalda en Inde. Cette nouvelle la bouleverse. Elle avait fait de nombreux séjours dans l'ashram dePondichéry où son ami s'était installé. Elle cesse de publier.
Partageant son temps entre Paris etOnesse-et-Laharie, elle se consacre à la défense du patrimoine des Landes (notamment le musée deMarquèze et l'œuvre deFélix Arnaudin) et à la défense des animaux. Elle fait partie de nombreuses associations dont lafondation Brigitte-Bardot à qui elle voue une fervente admiration. L'écrivain met fin à son silence en 2007 en publiant un livre en hommage à Alexandre Kalda, son ami disparu, sous le titreArchaka, du nom qui lui avait été donné à l'ashram, et qui signifie « celui qui a trouvé la lumière ».
Elle fait paraître, en octobre 2014, un livre de souvenirs,Flying Fox et autres portraits, chez son éditeur, Grasset[1].
Créée par des lecteurs en 2017, peu avant sa mort, l'association des Amis de Christine de Rivoyre édite chaque année un cahier d'inédits et de portraits[7].
Christine de Rivoyre meurt le dans le15e arrondissement de Paris[8],[9],[10] à l'âge de 97 ans, et est inhumée au cimetière d'Onesse-Laharie (Landes)[11] où elle résidait.
Sur les autres projets Wikimedia :