Le nom de la localité est attesté sous la formeChalfanerium (lire*Chalfayerium) dès 1373[1].
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale dont le premier élémentchau- représente une évolution locale du radicalcalm-, d'un terme indigène latinisé encalmis et signifiant « (en plaine) terrain peu productif, le plus souvent en pré », « (dans les Préalpes et les Alpes) pâturage en montagne, au-dessus de la limite des forêts, sommet engazonné, souvent d´accès difficile et de végétation maigre ». En vieux françaischaux « lieu improductif », « terre inculte » et en franco-provençal plurielchaux « montagne à sommet aplati » (Wartburg) ; mot régionalchau,chaux « pâturage de montagne » (Pégorier)[2]. Le second élément-fayet, représente l’occitan et franco-provençalfayet « bois de hêtres, hêtraie » (cf.fayard); le-t final n'étant plus prononcé, le suffixe collectif-et a été remplacé par la terminaison-er[3].
Beaurepaire : attesté sous les formesPulchrum Repayre,Bellum Repayre,Bellum Riparium en 1540 dans les archives du Chapitre de Gap,Beaurepaire en Champsaur dans les archives du château Picomtal àCrots[1]. Il s'agit d'un composé fréquent debeau- etrepaire, soit au sens de « rive » (< bas latinriparia), soit au sens de « séjour, habitation, demeure ».
Les Blachus : dérivé deblache (pron. « blâche »), toponyme très fréquent en Champsaur[1] signifiant « bois, taillis »
Récemment intégrée à la commune nouvelle d’Aubessagne, qui marque un retour à l'ancienne dénomination. Le seigneur du lieu y avait édifié une maison forte, dépendant duvibaillage duChampsaur. C'est au début duXIVe siècle que la famille des Herbeys hérite dumandement d'Aubessagne, et entreprend d'en faire une demeure seigneuriale. En 1770, Louis-François des Herbeys, qui hérite du château et des terres d'Aubessagne, fait construire un canal de dérivation de laSéveraisse pour permettre l'irrigation du plateau d'Aubessagne. Ce canal, dont la prise est située à l'ubac deSaint-Maurice-en-Valgodemard et dont le tracé peut être suivi sur toute la traversée de la commune deSaint-Jacques-en-Valgodemard, aboutit à l'arrière du château. Achevé en 1773, il n'est mis en service qu'en 1811[4].
Pendant laSeconde Guerre mondiale, Chauffayer, dont la quasi-totalité de la population était en faveur de laRésistance, a fourni deux groupes de combat auxFFI, l'un de l’AS (commandée par Jean Jourdan, instituteur révoqué parVichy), l’autreFTP commandé par J. Gras, lui aussi instituteur. Par ailleurs, le village a abrité trois familles juives qui ont donc survécu. Le dimanche 20 août 1944, les groupes de résistance ont accroché la colonne allemande qui venait de Grenoble pour assister la garnison deGap. Il y eut un combat où périrent deux maquisards (Mathieu et Gras, homonyme du capitaine FTP) et trois autres habitants de Chauffayer. La ferme des Quatre-Chemins fut incendiée. Le maire, Pierre Roux, était resté courageusement à son poste dans un village entièrement déserté. Le soir du 21 août 1944, l'avant-garde américaine arriva à Chauffayer et continua sa route vers Grenoble, parallèlement à une autre colonne qui passait parLus-la-Croix-Haute[6].
Localisation de Chauffayer et des communes avoisinantes.
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Chauffayer comprend de nombreux hameaux et lieux-dits : Le Bannet, La Blache, Beaurepaire, Les Bannettes, Les Blachus, Combardenq, L'Hôpital, Le Cros, La Pierre[8]...
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[10].
En 2015, la commune comptait 383 habitants[Note 2], en évolution de −2,05 % par rapport à 2009 (Hautes-Alpes : +0,4 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Au 1er janvier 2018, la commune de Chauffayer ayant disparu, les conseillers municipaux de la commune élus en 2014 ont été déclarés membres du conseil municipal de la commune nouvelle d'Aubessagne, et M. Richard Achin a assuré la fonction de maire de la commune nouvelle jusqu'à l'installation du conseil municipal de cette commune issu desélections municipales de 2020.
Madeleine Jourdan, institutrice à l'école du village. À sa retraite, elle entra à la maison de retraiteLe Drac aux barraques de saint-Bonnet ou elle fut l'une des doyennes des Hautes-Alpes et la doyenne des enseignants du département puisqu'elle ne mourut qu'à 107 ans. Elle fut décorée des palmes académiques. Elle était veuve de Jean Jourdan qui commandait en 1944 le groupe de résistance FFI, ancien combattant de 1914-1918, il était chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur.
↑ne pas confondre avecLesCrots, forme récente deLes Crottes « cave, grotte ».
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2018, millésimée 2015, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2017, date de référence statistique : 1er janvier 2015.
↑abc etdJoseph Roman,Dictionnaire topographique du Département des Hautes-Alpes, Imprimerie nationale, Paris, 1884, rééd. C. Lacour, Nîmes, 2000(ISBN2-84406-757-3), page 37 - 14 - 34 - 52 - 53
↑Henry Suter, « Cha,Châ,Chal, etc. », surle site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le18 décembre 2009)(consulté le).
↑Ernest Nègre, « Toponymie du hêtre en France » inNouvelle revue d'onomastique, Société française d'onomastique, 1986, Numéros 7 à 12, p. 24.
↑Selon les panneaux d'information placés auprès de la fontaine derrière le château. Le site valgaudemar.free.fr donne la date de 1772 pour la mise en service
↑Henri Béraud,La Seconde Guerre mondiale dans les Hautes-Alpes,Société d'études des Hautes-Alpes, 1990 ;La résistance dans le département des Hautes-Alpes, carte dressée par le Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale ; Pierre Palau,Une enfance ordinaire en des temps qui ne l'étaient pas, récit, édition hors commerce conservée à la BNF, 2001