LesChattes (latinchatti) ouCattes sont unpeuple germanique ancien qui s'était établi au début de l'ère chrétienne dans la région du cours supérieur de laWeser et de l'Eder.
Redoutables fantassins, ils ont donné naissance à l'actuelleHesse (Hattes ou Hesse) et à laFranconie au-dessus duMain. LesBataves seraient un rameau issu des Chattes.
Les Chattes sont cités parPline l'Ancien, vers75, comme membres d'une fédération ethnique avec lesSuèves et lesChérusques. Excepté le nom de celle-ci — lesHerminones — on ignore à peu près tout ce qui la concerne : la nature même de cette alliance reste obscure. On sait aussi que les Bataves faisaient originellement partie des Chattes[1], comme lesMattiaques (Tacite,Germania), mais ces derniers se tournèrent assez vite vers Rome plutôt que vers les peuples demeurés « libres » de la Germanie intérieure.
La tribu fait partie des peuples germains conquis sous le règne de l'empereur Auguste entre -12 avec la conquête deDrusus, et l'an 9 avec la rébellion d'Arminius et le retrait des troupes romaines de la province. Les Chattes participèrent à l'insurrection menée parArminius qui conduisit à la perte des légions romaines deVarus, lors de labataille de Teutoburg (9) : les Chattes comptent ainsi parmi les acteurs principaux de la fin de l'expansion romaine au-delà duRhin.
Vers37, les Chattes, qui accomplissaient leurs pillages jusqu'au territoire desUbiens, d'où était originaireAgrippine, firent l'objet d'unecampagne punitive romaine menée parLucius Pomponius : lors de celle-ci, le général libéra des Romains qui avaient été capturés et réduits en esclavage à l'époque de Varus (Tacite,Annales). Les Chattes furent contraints de négocier la paix et durent envoyer des otages àRome : parmi ces derniers devait se trouver la fille du prince des Chattes, Catumerus, dont le fils devint à son tour roi des Chérusques (Tacite,op. cit. XI, 16).
En70, une révolte fut menée, au départ pour soutenir un autre candidat à la dignité impériale, par le BataveCivilis, qui était officier et citoyen romain. Cette révolte prit ensuite un tour anti-romain lorsque le candidat originellement soutenu fut tué (Vitellius).
Établi dans l'Empire, Civilis n'hésita pas alors à aller chercher de l'aide pour l'occasion chez les Chattes, de l'autre côté du Rhin. Il fut finalement vaincu par les troupes demeurées fidèles au nouvel empereur.
Tacite, dans sesAnnales, évoque un affrontement entre les Chattes et les Hermundures : il mentionne alors que les premiers prêtaient un caractère sacré aux rivières et aux forêts où l'on produit du sel et qu'ils pouvaient dédier leurs guerriers àMars avant le combat, ce qui entraînait la mise à mort dans le cas où ils étaient les perdants de la bataille.
Enfin, dansLa Germanie, il nous apprend que dès la puberté, les Chattes se laissaient pousser la barbe et les cheveux et que même les plus braves portaient un anneau de fer en guise de marque d'infamie, jusqu'à ce qu'ils aient tué leur premier adversaire au combat[3].