LeChatt-el-Arab (arabe :شط العرب) ouChott-el-Arab (« La rive des Arabes ») ouArvandroud (appeléeاروندرود : arvandrūd enpersan) est le principal chenal dudelta commun duTigre et de l'Euphrate. Il débouche sur legolfe Persique après un parcours de 200 km. Sur la partie aval de son parcours, il constitue lafrontière entre l'Irak et l'Iran.
Il débute à la confluence du Tigre et l'Euphrate, au niveau d'une ville nomméeAl-Qurnah, à environ 100 km au nord-ouest deBassorah, enIrak. Son principal affluent est un fleuveiranien, leKaroun, qui descend des montsZagros. À la fin de son parcours, il se jette dans legolfe Persique au niveau de la ville deFao.
Sur toute sa longueur, il subit l'influence des marées du golfe Persique. Le Chatt-el-Arab est en fait le chenal principal d'un delta. Il est bordé par les marécages de BasseMésopotamie, qui incluent des lacs tels que leHor el-Hammar[1].
En bas à droite de la carte, le Chatt-el-Arab, estuaire commun auTigre et à l'Euphrate Cliquer sur l'image pour l'agrandir
La partie la plus en aval du Chatt-el-Arab constitue la frontière entre l'Irak et l'Iran. Sur ses rives se trouvent plusieurs ports accessibles aux navires de haute mer. Du côté irakien,Bassorah (Basra), deuxième ville d'Irak, située à plus de 100 km du golfe Persique, etFao, port en eau profonde situé au débouché sur le Golfe, sont accessibles aux pétroliers. Du côté iranien se trouventKhorramchahr et surtoutAbadan, connue pour son immense raffinerie.
Les rives du Chatt-el-Arab ont été habitées depuis l'Antiquité par des populations qui très tôt ont utilisé les roseaux des marécages, ainsi que les limons du fleuve, notamment pour la construction[1].
En 1855, les bas-reliefsourartéens du palais de Sargon àKhorsabad (l'antique Dur-Sharrukin) ont disparu dans le Chatt-el Arab lorsque la flotte de la mission archéologique qui les transportait vers la France fit naufrage. Il n'en reste plus que des dessins d'Eugène Flandin, illustrant notamment la prise du grand temple deHaldi.
En vertu desaccords d'Alger, signés en 1975, le chahMohammad Reza Pahlavi obtint un partage de souveraineté sur la voie fluviale du Chatt-el-Arab en échange de son soutien àSaddam Hussein dans la répression de la rébellion kurde[2].