Charles Malik est né en 1906 àBitirram(en), un village situé dans ledistrict du Koura, au nord duLiban. Ses parents, Dr. Habib Malik et Zarifa Karam, étaient deschrétiens orthodoxes. Il est mort le à Beyrouth, à la suite d'une intervention chirurgicale.
Il est élève de l'École missionnaire américaine pour garçons de Tripoli, puis de l'Université américaine de Beyrouth, dont il obtient un diplôme en mathématiques et physique. En 1929, il quitte le Liban pour se rendre auCaire, enÉgypte, où il développe un goût pour la philosophie. Cette appétence le mène àFribourg-en-Brisgau, enAllemagne, où il suit l'enseignement deMartin Heidegger, de 1932 à 1933. Mais l'avènement dunazisme l'insupporte et le pousse à quitter l'Allemagne pour l'Université Harvard auxÉtats-Unis. C'est là qu'il suit les cours d'Alfred North Whitehead. En 1937, il obtient sonPhD, toujours à Harvard, s'inspirant des métaphysiques de ses deux maîtres, Heidegger et Whitehead.
Une fois diplômé, Charles Malik enseigne à Harvard ainsi que dans d'autres universités américaines. Il retourne au Liban avant la fin de laSeconde Guerre mondiale, où il intègre l'Université américaine de Beyrouth. Il y est le fondateur du département de philosophie et du département d'anthropologie culturelle. Néanmoins en 1945, la fin de laSeconde Guerre mondiale le place sur le devant de la scène politique internationale, qu'il ne quitte pas jusqu'en 1960. Durant cette période, il marque une pause dans sa carrière universitaire. En 1960, fort de son expérience politique, il reprend ses enseignements. Il enseigne alors à l'American University àWashington, auDartmouth College dans leNew Hampshire, à l'université Notre-Dame dans l'Indiana, à l'Université de Waterloo auCanada en tant quePascal Lecturer en 1981. Son dernier poste officiel est àl'Université Catholique d'Amérique àWashington, où il officie commeJacques Maritain Distinguished Professor of Moral and Political Philosophy (Professeur distingué Jacques Maritain de philosophie morale et politique) de 1981 à 1983. Bien que ses fonctions de professeur l'appellent principalement enAmérique du Nord, il conserve sa chaire de philosophie à l'Université américaine de Beyrouth de 1962 à 1976. Il a reçu au moins 50 diplômes honorifiques d'établissements d'enseignement supérieur des États-Unis, du Canada et d'Europe[1].
Parallèlement à ses activités à l'ONU, Malik est nommé au gouvernement libanais. Il est Ministre de l'Éducation Nationale en 1956 et 1957, et Ministre des Affaires Étrangères de 1956 à 1958. Tout en étant Ministre, il est élu à l'Assemblée nationale du Liban en 1957, où il siège trois années. Le déclenchement de laguerre civile libanaise, qui dura de 1975 à 1990, pousse Malik à fonder leFront pour la liberté et l'homme au Liban, afin de défendre la cause chrétienne, qui intègre plus tard la coalition chrétienne duFront libanais. Au sein du front, Malik est le seul chrétien orthodoxe parmi des maronites, et vraisemblablement la tête pensante du parti. Les membres du Front comptaient des personnalités de la droite chrétienne, commePierre Gemayel, le fondateur desPhalanges libanaises, etCamille Chamoun, ancienPrésident de la République libanaise de 1952 à 1958 et dirigeant duParti national-libéral.
Malik officie aussi sur la question religieuse, tentant de briser les lignes confessionnelles entre chrétiens orthodoxes,catholiques etprotestants. Il est l'auteur de nombreuses exégèses de laBible et de commentaires des écrits desPères de l'Église, et l'un des rares théologiens orthodoxes de son temps à être reconnu dans les cercles évangéliques. Il est cité par des dirigeants évangéliques commeBill Bright(en). De 1966 à 1972, il est vice-président de l'Alliance biblique universelle, et de 1967 à 1971, il est président du Conseil mondial pour l'éducation chrétienne.