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Château de Langeais

47° 19′ 29″ nord, 0° 24′ 22″ est
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Château de Langeais
Image illustrative de l’article Château de Langeais
Façade ouest du château (XVe siècle).
Période ou styleMédiéval, Renaissance
TypeChâteau de la Loire
Début constructionFinXe siècle
Propriétaire initialFoulques Nerra
Propriétaire actuelInstitut de France
Destination actuelleMusée
ProtectionLogo monument historique Classé MH(1922,1942)[1]
Coordonnées47° 19′ 29″ nord, 0° 24′ 22″ est[note 1]
PaysDrapeau de la FranceFrance
Anciennes provinces de FranceTouraine
RégionCentre-Val de Loire
DépartementIndre-et-Loire
CommuneLangeais
Géolocalisation sur la carte :France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Langeais
Château de Langeais
Géolocalisation sur la carte :Indre-et-Loire
(Voir situation sur carte : Indre-et-Loire)
Château de Langeais
Château de Langeais
Site webwww.chateau-de-langeais.com
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Lechâteau de Langeais, est unedemeure Renaissance, construite parLouisXI en 1465, qui se dresse sur la commune française deLangeais dans le département d'Indre-et-Loire, en régionCentre-Val de Loire. Il a remplacé un ancienchâteau fort édifié à la fin duXe siècle par le comte d'AnjouFoulques Nerra.

Le château fait l’objet d’un classement au titre desmonuments historiques.

Localisation

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Le château de Langeais est situé, à une vingtaine de kilomètres en aval deTours, sur un promontoire rocheux surplombant, en rive droite, laLoire, sur la commune deLangeais, dans le département français d'Indre-et-Loire.

Historique

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Dès leXe siècle, le site de Langeais est un lieu stratégique, à la frontière ducomté d'Anjou et ducomté de Blois : par son emplacement sur un éperon rocheux entre laLoire et son affluent laRoumer, il permet de contrôler la route tracée sur la rive droite du fleuve. Dès cette époque, un seigneur tient la position, comme l'attestent les vestiges des bases d'une tour et d'une chapelle Saint-Sauveur[2]. Il s'agit probablement d'uncastrum disposant d'undonjon surmotte (uneaula transformée en tour[3].) construit en pierre et non en bois[4], associé à undomicilium[5].

Dans sa marche vers laTouraine,Foulques Nerra, comte d'Anjou, s'empare de Langeais en 994[6]. Il y fait bâtir un ouvrage fortifié[note 2],[5]. Il serait, avec soncorps de logis pourvu d'emblée d'organes défensifs l'un des premiersdonjon de pierre — ayant des vestiges qui ont subsisté — avec l'aula deDoué-la-Fontaine, transformée en une tour maçonnée à partir de 950[7]. La forteresse de Langeais est construite sur un plan carré. Elle s'élève sur deux étages, éclairés de quelques fenêtres, et doublée d'une enceinte elle-même fortifiée, tandis qu'un fossé sec est creusé à l'arrière pour renforcer la défense face aux machines de siège[8].

Un temps repoussé par les troupes deThibautII, comte de Blois, Foulques Nerra reprend Langeais en 1017 à son successeurEudesII[6].

Sous la domination de la dynastie anglaise desPlantagenêt, le château est agrandi par le roi d'AngleterreRichard Cœur de Lion, comte du Maine et d'Anjou de 1189 à 1199.Philippe Auguste le reconquiert en 1206, puis il est détruit par les Anglais lors de laguerre de Cent Ans. Du bâtiment de cette époque subsiste une façade de la tour principale, appelée « donjon de Foulques Nerra ».

En 1465,LouisXI ordonne la reconstruction du château, en contrebas des vestiges de l'ancien édifice ; les travaux sont menés sous la direction deJean Bourré, trésorier de France et ami du roi, etJean Briçonnet. Le nouveau château de Langeais est achevé en 1469.

Mariage d'Anne de Bretagne avec Charles VIII (reconstitution avec des modèles en cire).

L'événement le plus marquant de la vie du château est le mariage royal deCharlesVIII avecAnne de Bretagne, célébré le à 7 heures du matin. La jeune duchesse n'avait alors que14 ans et son mariage signe la fin de l'indépendance du duché de Bretagne[note 3].

Jusqu'au règne deLouisXIII, le domaine de Langeais reste la propriété de la couronne de France, qui le donne parfois à titre d'indemnisation ou de récompense. Il appartient ensuite à différentes familles.

Pillé et laissé à l'abandon à la Révolution et au début duXIXe siècle, les bâtiments furent remis en état à partir de 1833, puis en par Christophe Baron, avoué à Paris[9] qui avait acquis le château pour 35 000 francs de la famille Moisant qui le possédait depuis son achat en 1797 par Charles-François Moisant auduc de Luynes pour 170 000 francs[10].

Casimir Boisleve, maire depuis 1830, rêve d'une nouvelle mairie. En 1838, il a exposé au conseil municipal son projet d'acquisition du château qui est en vente depuis le décès deMme Moisant, dernière propriétaire :« […]Déjà plusieurs spéculateurs se sont présentés pour l'acheter et le démolir afin d'en vendre les matériaux[…] » Mais la dépense est importante et, malgré les efforts deM. Boisleve, le château trouve preneur en la personne deM. Baron en. Le fleuron de Langeais est en piteux état. La municipalité, locataire partiel, a transformé la grande salle du bas en écurie pour les chevaux des gendarmes. Une autre partie est affectée à l'auditoire de la justice de paix et à la prison cantonale. Les voisins occupent à leur guise caves et communs. Le parc est divisé en une soixantaine de parcelles consacrées aux arbres fruitiers et à la vigne[11].

Les spéculateurs évoqués par le maire en 1838 sont probablement le syndicat de démolisseurs-récupérateurs de biens connus sous l'appellation de « Bande Noire », dont l'orléanais Pilté-Grenet, auteurs de la démolition quasi complète et de la vente comme matériaux de construction deschâteaux poitevins de Richelieu et deBonnivet[note 4].

Habité, restauré, remeublé, vidé… puis remeublé
Le château et son jardin, vus depuis les restes de la forteresse duXe siècle.
La salle de banquet.
Meubles et tapisseries de la chambre de parement.

« M. Baron s'est plu à faire restaurer cette ancienne demeure seigneuriale avec une entente parfaite de l'architecture d'une imposante simplicité […] il ne s'est pas contenté de restaurer avec un goût vraiment artistique […] Émule du bon Du Sommerard, il a formé une sorte de musée[12] ».

Trente ans plus tard, le fils Baron, lourdement endetté, vendit l'importante collection paternelle en822 articles numérotés[13].

Deux ans auparavant,Mme Baron avait donné au musée des Beaux-Arts de Tours une grande réplique en bronze — fondue en 1839 sur les moules originaux — de laDiane Chasseresse de Houdon, une des plus célèbres sculptures duXVIIIe siècle et maintes fois reproduite[14].

À la mort du fils Baron, le château fut acquis le par le banquier et homme d'affaires mulhousienJacques Siegfried, oncle d'André Siegfried, qui pendant20 ans le restaure et le remeuble avant de le donner à l'Institut de France le (acte Colin-Langeais) — avec réserve d'usufruit pour ses héritiers.

Dépôt d'archives d'État

« Je revois le village se découper en grisaille sur un ciel d'automne, le château où s'entassent nos documents, les arbres du parc et les monceaux de feuilles mortes. Car j'ai été repliée à Langeais, en, engagée comme traductrice-rédactrice au ministère des Affaires étrangères le jour de la déclaration de guerre […] Les précieuses Archives diplomatiques, les services du blocus, ont quitté Paris en autobus […] L'envahissement de ce petit village, dont les hommes sont sous les armes, est une curieuse expérience. Le château est gardé par nos huissiers. Je revoisMlle Siegfried debout devant son manoir et je ressens comme autrefois la tombée de la nuit et du silence sur Langeais où nous avons vécu en attendant la guerre »

— Élisabeth de MiribelLa liberté souffre violence, Plon, 1981,p. 21.

Le château présente un ensemble de salles meublées qui donnent une idée de l'ambiance d'unlogis seigneurial à la fin duMoyen Âge.

Description

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La forteresse médiévale

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Le mur restant de l'ancien donjon, et le jardin.

Pour certains historiens, les deux murs en équerre qui se dressent derrière le château de Louis XI seraient les vestiges d'undomicilium édifié vers l'an mil et transformé endonjon[15],[note 5]. C'est à cet endroit, sur l'éperon, long d'une centaine de mètres, dessiné par la large vallée de la Loire et au nord par un petit vallon affluent du fleuve, que lescomtes d'Anjou édifièrent auXe siècle une de leur plus puissantes forteresse, qui joua un grand rôle offensif contre les possessions descomtes de Blois[16]. L'éperon est barré par un fossé défendu par unemotte à tour de bois, transformée auXIe siècle endonjon àcontreforts plats, que divers bâtiments devaient entourer, et, qui est l'un des plus anciens élevés en pierre en France[16]. L'entrée au donjon logeable était aménagée pour en rendre l'accès très difficile : elle était placée très haut, et il fallait passer par une petite tour rectangulaire jouxtant le donjon : qui contient la cage d'escalier. Lelogis seigneurial situé vers la pointe était ainsi protégé. Il n'en subsiste que les deux murs à angle droit, à l'aplomb d'un second fossé. Le premier niveau était dévolu au stockage, le second était résidentiel et pourvu d'une cheminée. Les arcs desbaies sont faites declaveaux detuffeau et detegulae retaillées[17]. Celui-ci est équipé d'un échafaudage médiéval en bois avec ses engins de levage, dans le style de l'époque.

Le château duXVe siècle

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Entrée du château restaurée vue depuis la rue Gambetta.
Façade est du château.

Très bien conservé et peu remanié, le château de Langeais, construit au pied de l'antique forteresse, est un bel exemple d'architecture de la fin de la période médiévale, caractérisé par sonpont-levis, ses hautes toitures, sesmâchicoulis, sonchemin de ronde et ses cheminées monumentales finement sculptées, uniques dans toute la France (à l'exception du château deBourges, où on retrouve des cheminées du même type) ; Langeais est en fait construit à la charnière entreMoyen Âge etRenaissance, sa façade ouest, côté jardin, offrant un tout autre visage, marqué par des décorations de type Renaissance.

Cet ensemble comprend quinze salles meublées et décorées dont la « salle des Preux » et sa collection unique de tapisseries desXVe et XVIe siècles ; y sont notamment exposées sept pièces (sur neuf) de la célèbre tenture ousuitedes Preux (Aubusson ouFelletin, 1525-1540), qui auraient été réalisées entre 1525 et 1540 pour Pierre Paien (ou Payen), seigneur protestant deChauray en Poitou ;Jacques Siefgried l'acquit en 1892 par un courtier ou intermédiaire local auprès d'un médecin deSaint-Maixent-l'École[18]. Cette collection de sept tapisseries sur neuf, avec seulement deux manquantes (celles de Charlemagne et de Judas Macchabée, disparues ou détruites), est la plus complète qui soit au monde.

La série de Langeais est la plus complète connue sur le thème desneuf Preux. Mais elle n'est pas la seule :

  • Cependant, en 2003 Jacqueline Boccador, antiquaire experte en mobilier Haute Époque, présentait dans son magasin parisien un Alexandre Le Grand (2,80 × 3 mètres - dimensions différentes des tapisseries de La Palice évoquées ci-dessous) de la série « commandée par Pierre Paen (sic), lieutenant sénéchal en Poitou en 1531, provenant de l'atelier de Felletin dit de la Marche ».
  • Deux pièces de 4 × 3,80 mètres d'une autre série de 9 provenant du château auvergnat deMadic, aux armesChabannes-Blanchefort, sont exposées dans lechâteau de La Palice, où les six encore présentes à la Révolution furent volées puis retrouvées en 1880 et replacées dans cette demeure… où quatre d'entre elles furent à nouveau volées le 1er novembre 1977.
  • Six pièces d'une autre tenture, faite vers 1385 pour le ducJean de Berry dont elles portent les armes, sont exposées au musée des Cloîtres de New York (don Rockefeller de 1947).

À l'extérieur du château voir en particulier lebelvédère sur la Loire et unecabane perchée dans un immensecèdre du Liban.

Combles

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Les combles sont composés d'une grande charpente d'époque médiévale en parfait état[19].

Protection aux monuments historiques

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Le château est classé par arrêté du ; la partie du parc du château autour des ruines du donjon jusqu'au pont est classée par arrêté du[1].

Sécurité

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La protection du lieu contre les incendies est compliquée car le pont-levis est fermé tous les soirs et des dizaines de clés différentes sont nécessaires pour naviguer dans le château[19]. La capacité maximale du château est de 112 visiteurs[20].

Notes et références

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Notes

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  1. Coordonnées vérifiées surGéoportail etGoogle Maps.
  2. Durant son règne, Foulques Nerra a entrepris la construction de nombreux ouvrages de défense dont le château de Langeais.
  3. La scène du mariage a été reconstituée pour la visite par le sculpteurDaniel Druet avec des mannequins de cire et un « son et lumière ».
  4. Certains éléments sont conservés aux musées d'Orléans, Poitiers et Tours.
  5. Comme àDoué-la-Fontaine.

Références

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  1. a etb« Château », noticeno PA00097795, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Mérimée,ministère français de la Culture.
  2. Favier 2012,p. 7.
  3. Christian Rémy, « Les multiples facettes du château »,Dossiers d'archéologie,no 404,‎,p. 12(ISSN 1141-7137).
  4. Bernard Beck,Châteaux forts de Normandie, Rennes,Ouest-France,, 158 p.(ISBN 2-85882-479-7),p. 19.
  5. a etbMarcelDeyres, « Les châteaux de Foulque Nerra »,Bulletin Monumental,Société française d'archéologie,t. 132,no 1,‎, pages 7 à 28(DOI 10.3406/bulmo.1974.5281,lire en ligne, consulté le).
  6. a etbFavier 2012,p. 8.
  7. Valérie Serdon, « Villes et forteresses au Moyen Âge »,Moyen Âge,no 125,‎ mai-juin-juillet 2021,p. 17(ISSN 1276-4159).
  8. Favier 2012,p. 11.
  9. Claude Frégnac,Merveilles des châteaux du Val de Loire, Hachette, 1964,p. 97-99.
  10. Pierre Larousse,Revue universelle : recueil documentaire universel et illustré,vol. 14, 1904.
  11. Association des Amis du Vieux Langeais,LesFaïences de Langeais (Tours, éditions deLa Nouvelle République du Centre- Ouest, 1992,p. 9-10 - archives personnelles).
  12. G. Touchard-Lafosse,La Touraine historique, pittoresque et biographique, Tours, Lescene, 1856,p. 313 - archives pers.
  13. cf. le catalogue desObjets d'art, de curiosité et d'ameublement provenant du château historique de Langeais dont la vente a eu lieu à la galerie Georges-Petit (Paris) du au (archives pers.).
  14. Le marbre original, ayant appartenu àCatherineII de Russie, vendu20 000 livres par les « Soviets » au magnat du pétrole Calouste Gulbenkian en 1930, est conservé à Lisbonne
    (réf. : Boris Lossky, dsL'Indre-et- Loire, Richesses de France, Delmas, 1965,
    p. 143, catalogue du musée des Beaux-Arts de Tours, etCalouste Gulbenkian collectionneur, fondation Gulbenkian, Lisbonne, 1969,p. 109 - archives pers.).
  15. Jean-Pierre Panouillé,Les Châteaux forts dans la France du Moyen Âge, Ouest France, 2007(ISBN 978-2-7373-4424-4),p. 30.
  16. a etbAndré Châtelain,L'évolution des châteaux forts dans la France au Moyen Âge, Éditions Publitotal,, 319 p.(ASIN B004Z1ACJ4),p. 49.
  17. Nicolas Mengus,Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes,Éditions Ouest-France,, 283 p.(ISBN 978-2-7373-8461-5),p. 50.
  18. cf. une lettre de ce dernier et les photographies montrant les tapisseries accrochées dans l'ancien hôtel Chaurais de cette ville (archives privées).
  19. a etb« Au château de Langeais, un plan de sécurité incendie pour faire face aux pires scénarios - ici », surici, le média de la vie locale,(consulté le)
  20. « Le château de Langeais accueille de nouveau ses visiteurs... et Stéphane Bern - ici », surici, le média de la vie locale,(consulté le)

Voir aussi

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Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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Iconographie

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Langeais, album de20 vues (cartes postales) détachables L.L., Paris, Lévy et Neurdein réunis, s.d., archives pers.

Articles connexes

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Liens externes

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