Cervon se situe dans leMorvan et fait partie de sonparc naturel régional. Cette grande commune était auXIXe siècle la plus importante du canton. Elle est assise sur un sol granitique au sud et calcaire au nord. 1921 ha de bois recouvraient son territoire à la même époque. Elle comporte plusieurs hameaux. Le chef-lieu est bâti sur un plateau avec une vue sur les vaux d'Yonne d'un côté et sur les montagnes du Morvan de l'autre. Le centre du village est constitué de la grand place où viennent aboutir les axes routiers et où se tiennent six foires annuelles et un apport avec louage de domestiques le dimanche après l'Ascension en1865.
Anguison - Jadis s'élevait en ce lieu le manoir seigneurial d'Anguison.
Beugnon - Entre Lantilly et Cervon, à l'entrée d'un bois on remarquait encore auXIXe siècle, l'enceinte bien caractéristique d'une antique maison forte dont le bois recouvre les ruines.
Bois-Boisseau - Ce hameau possède une cavité naturelle : La Perte du bois Boisseau. Il possède une fermehélicicole.
Bois-Franc - Près de La Chaume (voir ce lieu) est leBois-Franc où les habitants de Précy et de Marcilly avaient le droit d'usage moyennant un rez d'avoine par feu à perpétuité. Le duc de Nevers céda cette redevance le à Charles du Pontot, bailli du Nivernais.
Certaines -Certanæ -Sartanæ - Hameau considérable sur une hauteur au sud-est. Il a été le berceau d'une famille de ce nom, la Maison de Certaines, connue depuis1296, qui tint aussi sur le territoire de la commune les fiefs de Doussas, Viry, Cervon en partie et Lantilly, et reste possessionnée àAnthien.
À côté du château aujourd'hui disparu se dressaient jusqu'au début duXXe siècle deux petits pavillons dont l'un servait de chapelle (restes encore visibles) et l'autre d'auditoire pour la justice. Quelques éléments de l'ancien château ont été intégrés dans lechâteau de Villemolin (cheminée monumentale) et dans le manoir de la "Tour de Bailly" (fenêtre et coussiège), respectivement dans les communes voisines d'Anthien etMagny-Lormes. Cette seigneurie en toute justice, haute, moyenne et basse mouvait du comté deChâteau-Chinon mais une partie de ses dépendances mouvait duduché de Nevers. Le fief passa auXVIe siècle par héritage de la Maison de Certaines aux Maisons huguenotes de Loron puis de Blosset, puis fut racheté par Pierre-Constant, marquis de Certaines, auXVIIIe siècle, avant que le château ne soit vendu comme bien national en 1794. Une partie de l'ensemble situé au sommet de la colline reste insérée dans les anciens murs d'enceinte. Le hameau se compose aussi de plusieurs lieux-dits, dont Certaines le Moulin et Certaines la Vallée, situés en contrebas du relief, à proximité de l'Anguison.
La Chaume -Calma - Le manoir duXVIe siècle, assis sur une hauteur près de la rive gauche de l'Anguison, a été le berceau d'une noble famille de ce nom. Jean de La Chaume, écuyer, parut en1412 au siège de Château-Chinon. Pierre Ier de La Chaume, maître d'hôtel du duc de Brabant, reprit de fief pour le Meix-Richard, en1470 et Pierre II pour La Chaume en1504.
La Cueldre - Fief près de Cuzy reconnaissait la même mouvance.
Cuzy - Lechâteau de Cuzy est une bâtisse duXVIIe siècle construit au flanc d'une colline au levant de Cervon. Il formait avec ses dépendances une seigneurie, en toute justice, mouvante du comté de Château-Chinon, à cause de la baronnie deLormes.
Douxas ouDoussas -Valentinges -Vellerot -Viry. Situés au nord-ouest du bourg, ces hameaux faisaient partie auVIIe siècle des domaines de Corbon. Ils sont reconnaissables sous les noms latinsDunsatium,Valentingæ,Vallis Crovaria,Viriacum, dans le testament de Varé, fils de Corbon. L'abbé de l'abbaye de Flavigny les abandonna en864 auprieuré de Corbigny qu'il venait de fonder mais il les perdit bientôt. Il a donné son nom à une ancienne famille, aujourd'hui éteinte.
Lantilly -Villa Lentulli. Son nom indique une origine romaine. C'est un vieux manoir bâti dans la vallée de l'Anguison à l'ouest. Il y avait jadis six tours, qui furent sapées vers1810 par le propriétaire. Les fossés avec pont dormant sont inondés par les eaux de la rivière.
Gibon - Fours à chaux, en brique réfractaire, de forme ronde, d'une hauteur de 8 mètres et d'une largeur de 15 mètres au pied de laquelle se trouve la carrière de pierre en calcaire bleu deSinemurien. Ces établissements appartenaient en1882 à Charles Beaugeon, chaufournier, qui perdit tous ses biens dans un incendie qui ravagea l'entreprise le. Aujourd'hui cet établissement appartient à monsieur Roger Gros et peut être visité à l'occasion des Journées du Patrimoine. Dans cette vallée se trouvait autrefois une chapelle sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste où il se faisait un grand concours le jour de sa fête. L'antiquité de cet endroit est attesté par des fragments découverts auXIXe siècle de médailles et de ruines.
Grevaux - Ici se trouvaient quatre bois d'une contenance de 2 ha 35 a, appartenant au marquis d'Avaray et qui furent détruits par un incendie le[1].
Montliffé - Au-dessus du hameau, dans les bois se situe laBelle-Pierre. C'est un bloc de granit en forme de sarcophage de deux ou trois mètres de long et gisant dans une fosse d'un mètre de profondeur. Il y avait jadis sur bord de la fosse un vieux chênes chargé d'ex-voto. On s'y rendait en pèlerinage pour guérir diverses maladies. Il y avait encore, nous dit l'abbé Baudiau, lors d'une de sa visite en ces lieux des guirlandes de fleurs champêtres et des croix.
Paimpoirier - Se trouvent ici aussi des ruines d'un ancien château.
Le Pontot - Hameau, au nord de Cervon, dans la vallée. Cette seigneurie était en toute justice, mouvant en plein fief du comté de Château-Chinon et de la baronnie de Lormes-Challon.
Précy - Sur la rive droite de l'Anguison, dépendait en partie de la seigneurie de La Chaume. Ce hameau comptait deux cent soixante douze habitants en1865.
Tressolles - AuXVIIIe siècle, il était d'usage de se rendre le lundi de Pâques en procession générale à la chapelle rurale de ce hameau dédiée à la Sainte Vierge dont on voyait encore auXIXe siècle les ruines, dans les bois au sud, à 500 mètres du château de Tressolles[2]. Quelques archéologues ont cru y retrouver les vestiges de l'ancienMorvennum dans les ruines éparses aux environs. Le château de Tressolles fut le berceau d'une antique famille éteinte depuis plusieurs siècles. Agnès de Tressolles avait épousé Jean Saulnier, chevalier, seigneur deThoury-sur-Abron, conseiller et chambellan du roi, maître d'hôtel d'Isabelle de Valois, duchesse de Bourbonnais et bailli deSaint-Pierre-le-Moûtier, mort en1389. La seigneurie de Tressolles était mouvante duduché de Nevers et appartint avec Cervon, auXVIe siècle, à laMaison de Damas puis à la Maison deJaucourt dont une branche prenait ce nom.
Au, Cervon est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].Elle est située hors unité urbaine[11] et hors attraction des villes[12],[13].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (64,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (55,4 %), forêts (35,1 %),terres arables (6,4 %), zones agricoles hétérogènes (2,7 %), zones urbanisées (0,5 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
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Le nom de la localité est attesté sous la formeCervedunum auVIe siècle.
Dulatincervus, « cerf » et du radical indo-européen*dhun-, associant un relief et un habitat défendu « dune », à l’origine d’une racine celtique*dhuno dont le premier sens aurait été « clôture, zone enclose », d’où le gauloisdūnum qui a pris le sens de « citadelle, enceinte fortifiée » et, parmétonymie, celui de « colline, mont » puisque la plupart des citadelles étaient bâties sur des hauteurs. Peut se traduire par « la montagne aux cerfs ».
Cervon, Cervidunum,Cerdunum, (montagne aux cerfs), doit son origine à une ancienne abbaye, fondée auVIe siècle par un saint prêtre, ermite et moine :Eptade d'Autun. Le beau plateau que ce bourg occupe aujourd'hui, n'était alors qu'une sombre forêt, où le saint homme vint se réfugier pour échapper à l'honneur de l'épiscopat[15]. Mais ses vertus, et ses austérités et sa sainteté firent qu'un nombre important de disciples accoururent à ses côtés. Il lui fallut alors avec les largesse deClovis, construire un abri pour les héberger, et c'est ainsi que naquit l'abbaye Saint Eptade de Cervon, dont il sera le premier abbé et elle sera placée sous son vocable, puisqu'il décéda en525.
Cette maison ayant acquis de l'importance, le roiCharles le Chauve, en la confirmant sous l'épiscopat d'Althée, en843, à l'église Saint-Nazaire d'Autun, la qualifie de :monasterium sancti Eptadii in Cerviduno. La paroisse était jadis du diocèse d'Autun, de l'archiprêtré de Corbigny, des élections et greniers à sel de Château-Chinon et de Vézelay.
Cervon fut autrefois clos de murs et de fossés, en vertu de la permission que le chapitre obtint, en1334 deLouis de Crécy,comte de Nevers. Le bourg de Cervon était une seigneurie et possédait une maison-forte diteMothe-de-Cervon, un pourpris, manoir, prés, terres, bois de mille arpents, avec haute, moyenne et basse justice. Elle appartenait auXIVe siècle à une famille qui en portait le nom. Guy de Cervon, chevalier, était seigneur du lieu en1391.
En1667, la paroisse, une des plus anciennes du Morvan, compte 1300 communiants.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[18].
En 2022, la commune comptait 594 habitants[Note 2], en évolution de −8,47 % par rapport à 2016 (Nièvre : −3,28 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Église romane Saint-Barthélemy : ancienne collégiale au plan en croix latine. Portail roman remanié auXVe siècle, ne subsiste dutympan (fin duXIIe siècle) qu'une figure du Christ en Majesté entouré des symboles des Apôtres (Tétramorphe,Classé MH(1908)) ainsi qu'un retable groupe sculpté de la Vierge de Pitié duXVIIe siècle,Classé MH(1962), en pierre calcaire daté de 1604 et dédicacé à Anne de la Forest[21]. Elle présente une des toutes premières croisées d'ogives du Nivernais. Ouverture sur demande[22].
Chapelle Notre-Dame de Marcilly, Vierge de pitié, sculpture en pierre polychrome duXVIe siècle, la Vierge porte un manteau rouge, et le fond de la niche est bleu sur lequel sont posés en semis les trois clous de la Passion,Classé MH(1957)[23]
Civils
Cave de l'ancienne abbaye (sous l'école).
Maison de la Providence : établissement de religieuses (4 sœurs) de la Providence de Portieux fondée à Cervon en1854
Château de Certaines (ruines)
Château de Cuzy, au levant de la commune perché sur une colline cette construction duXVIIe siècle n'a jamais subi de transformation. Il est rattaché au district de Château-Chinon
Château du Pontot, construction duXVe siècle ravagé pendant la guerre de Cent Ans puis par les Grandes Compagnies, il ne reste que la tour carrée et la tour hexagonale
Les lavoirs au nombre de 25 dans la commune (dont celui de Montlifé)
La chaumière de Certaines, la dernière du Morvan, achetée et restaurée par le département, inscrite aux Monuments historiques ainsi que le puits, (cadastre AH13),Inscrit MH(1989), aujourd'hui en très mauvais état[24].
Eptade d'Autun, moine fondateur de l'abbaye de Cervon, auVIe siècle, dont il fut le premier abbé et qui portera son nom à son décès.
Roch du Verdier, abbé de l'abbaye Saint-Eptade de Cervon, natif du lieu y décède en1707.
Philippe Sauvat, entrepreneur à Cervon qui construisit le, la mairie-école de Dirol (Tannay), Nièvre.
Jehan Faulquier, entrepreneur, né en 1910 à Cervon, mort à Cervon en 1984, maire de 1939 à 1940 et de 1945 à 1983, conseiller général deCorbigny de 1945 à 1967, députéCNIP de laNièvre de 1958 à 1962.
Jacqueline Cervon (pseudonyme de Jacqueline Moussard) née à Cervon en 1924, auteur de romans pour la jeunesse.
Jean Cordillot, né en 1927 à Cervon, ancien député communiste.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Archives de l'évêché d'Autun, visite de l'archidiacre.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)