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Ceinture rouge

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Pour les articles homonymes, voirCeinture rouge (homonymie),Ville rouge etBanlieue rouge.

Communes avec un maire communiste (PCF) après lesmunicipales de 1977.
Communes avec un maire communiste (PCF) ou apparenté après lesmunicipales de 2020.

Les expressionsceinture rouge etbanlieue rouge désignent l'ensemble des villes àmairiecommuniste (PCF principalement) entourantParis depuis lesannées 1920. Plus largement, l'expression désigne l'ensemble des villes largement peuplées par laclasse ouvrière et entourant Paris, notamment dans le nord, l'est et le sud parisien.

L'expression est également utiliséeen Espagne eten Belgique.

En France

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Historique

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Les premières ébauches de la ceinture rouge se dessinent dans lesannées 1920. Lors des élections municipales de 1919, « une première vague rouge marque l’enracinement du socialisme municipal dans des communes de traditions industrielles et ouvrières, dont Aubervilliers ou Saint-Denis. Un an après, ces villes rejoindront le Parti communiste nouvellement créé », souligne l'historien Emmanuel Bellanger[1].

Lejournaliste etécrivain français Paul Vaillant-Couturier, de conviction communiste, est l'un des premiers auteurs à évoquer « Paris encerclé par le prolétariat révolutionnaire ».

L'expression naît à la suite d'un article dePaul Vaillant-Couturier « Paris encerclé par le prolétariat révolutionnaire » après lesélections législatives de 1924 et lesmunicipales de 1925[2],[3]. Cependant à cette époque, la tactique « classe contre classe » du PCF ne lui permet de diriger que neuf villesen 1925 (Bezons,Bobigny etVilletaneuse conservées,Saint-Denis repris à des dissidents SFIO, et cinq prises à la droite :Clichy,Malakoff,Vitry-sur-Seine,Ivry-sur-Seine,Villejuif) contre 36 pour la SFIOen 1919[4]. Auxmunicipales de 1929, s'ajoutentPierrefitte-sur-Seine pris à la droite ainsi qu'Alfortville etBagnolet reprises à la SFIO. Alors que le mot d'ordre de « ceinture rouge » est mis en veilleuse, c'est au moment des prémices de l'alliance duFront Populaire aux municipales de 1935 que le PCF allié à la SFIO parvient à gérer 26 communes[5]. Le « fief »Saint-Denis perdu en 1935, au profit deJacques Doriot, vacille partiellement en 1937[6]. L'évolution est semblable auconseil général de la Seine. Grâce à ces victoires,Georges Marrane devientprésident du conseil général de la Seine en 1936[7].

Cette implantation, dans la« première couronne », se double du même phénomène enSeine-et-Oise : sur les 129 communes de plus de 2 500 habitants que compte le département, le nombre des municipalités« rouges » passe de 8 à 24, lors des élections de 1935[8]. Il en est ainsi d'Argenteuil, d'Aulnay-sous-Bois, duBlanc-Mesnil. Ce nombre passe à 54 en 1945, année où même la ville deVersailles se dote d'un maire« proche des communistes »[9].

Carte des municipalités « rouges » du département de laSeine, publiée parL'Humanité, après les élections municipales de 1935.

D'après l'historien Emmanuel Bellanger.: « Les premières crises urbaines renforcent l’assise de cette banlieue rouge. On estime que 800 000 banlieusards vivaient dans des lotissements défectueux et non raccordés aux commodités. Les municipalités communistes vont alors promouvoir des politiques sociales, avec la création de nombreuses habitations à bon marché (HBM), ancêtres des HLM, la réalisation de cités-jardins par l’office public communal ou la mise en place de centres de santé pour démocratiser l’accès aux soins »[1].

La ceinture rouge se reconstitue à laLibération (remportant notammentAubervilliers, ville dePierre Laval[7]), et se densifie. En 1945, sur les 80 municipalités de laSeine-Banlieue, les communistes en dirigent 46[10]. À la présidence du conseil général de la Seine (1945-1947) s'ajoute laprésidence du conseil général de Seine-et Oise (1944-1948) (en alliance avec les socialistes). Surmontant la rupture de 1947, la« ceinture » se renforce des années 1950 aux années 1970, moment où leParti socialiste commence à émerger. Au début des années 1960, majoritaire dans un grand nombre de communes du département de la Seine, le PCF est en passe d'en prendre la direction. C'est dans cet arrière-plan politique qu'est préparée laréforme des départements de la Seine et de Seine-et-Oise : le 10 juillet 1964, le nouveau découpage départemental vise à fractionner la banlieue rouge, en constituant un fief communiste enSeine-Saint-Denis, mais en l'isolant des autres communes communistes desHauts-de-Seine et duVal-de-Marne. Ce dernier département, cependant, tombe également entre les mains du PCF à la suite desélections cantonales de 1964 et1967[11].

Le communisme municipal est à son apogée après lesmunicipales de 1977 (grâce à l'alliance avec le PS[7]). LePCF dirige alors 54 villes de la petite couronne et 72 communes de la grande couronne, majoritairement composées d'ouvriers et d'employés qui y vivent et y travaillent[12]. À la suite desélections cantonales de 1976, il dirige aussi trois des conseils généraux de larégion parisienne, ceux de l'Essonne, de laSeine-Saint-Denis et duVal-de-Marne.

Sur le plan de la représentation politique, la ceinture rouge est atteinte par le reflux de la gauche lors desélections municipales de 1983. Elle pâtit notamment de la désindustrialisation[1]. Dans les années 1980, on prédit que les municipalités communistes allaient passer auFN, mais le PCF résiste grâce à la persistance du vote communiste familial et au profil sociologique des maires[7]. Il s'ensuit un déclin presque continu, en ce qui concerne le nombre de communes dirigées par le PCF et de circonscriptions législatives, ainsi que la perte duconseil général de la Seine-Saint-Denis en 2008. Dans laSeine-Saint-Denis, le PCF contrôlait en 1977 27 mairies du département, contre 20 en 1983, 18 en 1995, 13 en 2001, 11 en 2008 et 7 en 2014[13]. L'émiettement de la ceinture rouge, constant depuis 1983, se poursuit lors desmunicipales de 2014 avec en particulier la perte duBlanc-Mesnil, deBobigny, deSaint-Ouen, deBagnolet, d'Achères et deVillejuif[14] et continue lors desmunicipales de 2020 avec les pertes des villes d'Aubervilliers, Champigny-sur-Marne, Choisy-le-Roi, Saint-Denis, Morsang-sur-Orge, La Verrière, Villetaneuse, Bezons et Valenton. En revanche, il reconquiert Bobigny[15], ainsi que Villejuif en commun avec une liste d'union de la gauche[16] et parvient également à reconquérir Noisy-le-Sec sur une liste d'union de la gauche après plusieurs années passées dans l'opposition[17].

Lors desélections départementales françaises de 2021, le PCF perd leVal-de-Marne, dernier département qu'il contrôlait encore[18].

Alors que le PCF, au niveau national, se présentait comme porteur d'une forme de radicalité, les villes communistes de la ceinture rouge ont plutôt suivi une politiqueréformiste. Ces mairies ont essayé de conserver des industries sur place jusqu'aux années 1990, ces territoires se tournant ensuite vers le secteur tertiaire. Elles ont eu des politiques sociales ambitieuses et ont veillé à maîtriser le foncier mais ont par la suite échoué à attirer électoralement les nouveaux habitants séduits par des logements moins chers qu'à Paris, perdu le vote populaire sans promouvoir les jeunes issus de l'immigration, dans un contexte marqué par la désindustrialisation et la marginalisation de ces maires au sein du parti[7].

Liste de villes constituant ou ayant fait partie de la « ceinture rouge »

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D'après les départements constitués en 1964.

Les villes dont le nom est suivi d'un astérisque (*) ont un maire membre du PCF ou du Front de Gauche depuis lesélections municipales de 2020. Celles dont le nom est suivi de deux astérisques (**) sont dirigées par une majorité municipale de gauche, incluant le plus souvent le PCF, mais dont le maire n'est membre ni du PCF ni du Front de Gauche.

Seine-et-Marne

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Yvelines

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Essonne

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Hauts-de-Seine

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Local du PCF àSuresnes.

Seine-Saint-Denis

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Local du PCF à La Courneuve.

Val-de-Marne

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Val-d'Oise

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La « ceinture rouge » en petite et grande couronne aujourd'hui

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Après lesélections municipales de 2020, les 28 mairies communistes et apparentées de la petite et grande couronne sont les suivantes.

Hauts-de-Seine

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Seine-Saint-Denis

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Val-de-Marne

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Seine-et-Marne

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Yvelines

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Essonne

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Val-d'Oise

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En Espagne

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L'expression castillane« cinturón rojo » ou catalane« cinturó vermell » (enfrançais :« ceinture rouge ») désigne les communes du sud deMadrid[20], ainsi que du pourtour deBarcelone[21] etValence[22], peuplées par la classe ouvrière et qui ont historiquement connu une forte implantation des Partiscommuniste etsocialiste.

Madrid

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Communes de plus de 50 000 habitants

  • Móstoles : mairesocialiste entre 1979 et 2003, et entre 2015 et 2023 ;
  • Fuenlabrada : maire socialiste depuis 1979 ;
  • Leganés : maire socialiste entre 1979 et juin 2007, entre juillet 2007 et 2011, et entre 2015 et 2023 ;
  • Getafe : maire socialiste entre 1979 et 2011, et depuis 2015 ;
  • Alcorcón : maire socialiste entre 1979 et 1999, entre 2003 et 2011, et depuis 2019 ;
  • Parla : maire socialiste entre 1979 et 2015, et depuis 2019 ;
  • Rivas-Vaciamadrid : maire socialiste entre 1987 et 1991, puis mairecommuniste depuis 1991 ;
  • Valdemoro : maire socialiste entre 1983 et 1999, et entre 2017 et 2019 ;
  • Arganda del Rey : maire communiste entre 1979 et 1995, puis maire socialiste entre 1999 et 2003, et entre 2015 et 2023 ;
  • Pinto : maire communiste entre 1979 et 1995, puis maire socialiste entre 1995 et 2007, entre 2008 et 2011, et entre 2019 et 2023, puis maireécosocialiste entre 2015 et 2019.

Barcelone

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Communes de plus de 30 000 habitants

Valence

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Communes de plus de 25 000 habitants

  • Torrent : maire socialiste entre 1979 et 2007, et entre 2015 et 2023 ;
  • Paterna : maire socialiste entre 1979 et 1995, entre 1997 et 2007, et depuis 2015 ;
  • Mislata : maire socialiste entre 1979 et 2001, et depuis 2011 ;
  • Burjassot : maire socialiste entre 1979 et 2011, et depuis 2014, puis maireécosocialiste entre 2011 et 2014 ;
  • Manises : maire socialiste entre 1979 et 1999, et depuis 2023, puis maire écosocialiste entre 2015 et 2023 ;
  • Aldaia : maire socialiste entre 1979 et 2011, et depuis 2015 ;
  • Xirivella : maire socialiste entre 1979 et 1987, entre 1991 et 2011, entre 2015 et 2017, et entre 2019 et 2023, puis maire écosocialiste entre 2017 et 2019 ;
  • Alaquàs : maire communiste entre 1979 et 1983, puis maire socialiste depuis 1983 ;
  • Paiporta : maire socialiste entre 1979 et 2007, et depuis 2021, puis maire écosocialiste entre 2015 et 2021 ;
  • Quart de Poblet : maire socialiste depuis 1979.

En Belgique

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L'expression « ceinture rouge de Liège » qualifie les communes périphériques deLiège, peuplées historiquement par la classe ouvrière et où leParti socialiste est fortement implanté, jusqu'à diriger certaines communes en majorité absolue depuis plus d'un siècle[23].

Notes et références

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  1. ab etc« En Ile-de-France, la banlieue rouge se serre la ceinture »,Libération,‎(lire en ligne)
  2. AnnieFourcaut,Bobigny, banlieue rouge,Editions de l'Atelier,,p. 31
  3. Annie Fourcaut,« Banlieue rouge », p. 77-82.
  4. En 1912, gain de 7 villes : Saint-Denis, Saint-Ouen, Le Kremlin-Bicêtre, Alfortville, Puteaux, Les Pavillons-sous-Bois, Le Pré-Saint-Gervais En 1919, gain de 17 autres : Aubervilliers, Bobigny, Bagnolet, Bondy, Boulogne-Billancourt, Le Bourget, Drancy, l'Île-Saint-Denis, Levallois, Pantin, Suresnes, Villetaneuse, Arcueil-Cachan, Choisy-le-Roi, Issy, Orly, Montreuil.
  5. « Ouvriers et politique en banlieue parisienne » par Jean-Paul Brunet inOuvriers en banlieue,éditions de l'Atelier.
  6. Jean-Paul Brunet,Saint-Denis la ville rouge (1890-1939), Hachette, 1980.
  7. abcd eteEmmanuel Bellanger, interviewé par Claire Fleury, « Les derniers bastions rouges »,Le Nouvel Observateur n°2575, semaine du 13 mars 2014, supplémentCiné Télé Paris Obs, pages XI.lire en ligne
  8. Nadia Ténine-Michel,« La Seine et-Oise »,p. 177-186, in Gilles Le Béguec & Denis Peschanski (dir.),Les élites locales dans la tourmente. Du Front populaire aux années cinquante, CNRS éditions, 2000.
  9. Nadia Ténine-Michel, ibid. Il s'agit d'Émile Labeyrie, dont le1er adjoint (Jean Duclos) est communiste.
  10. Emmanuel Bellanger,« Le "communisme municipal" ou le réformisme officieux en banlieue rouge »,p. 32-33, in Emmanuel Bellanger & Julian Mischi (dir.),Les territoires du communisme, éd. Armand Colin, Paris, 2014.
  11. « 1964 : naissance d'un « département communiste » 40 communes issues de deux territoires »,Le Parisien, 7 juillet 2014.
  12. Raphaëlle Besse Desmoulières, « Les derniers bastions communistes franciliens résistent malgré le déclin du PCF », Le Monde,(consulté le).
  13. Roger Martelli, « PCF en Seine-Saint-Denis : la chute », surRegards,(consulté le).
  14. DominiqueAlbertini, « Seine-Saint-Denis : de la ceinture rouge à la vague bleue »,Libération,‎(lire en ligne).
  15. Hadrien Mathoux, « Le Parti communiste perd plusieurs bastions historiques », surmarianne.net,(consulté le).
  16. « MUNICIPALES 2020 - PIERRE GARZON : « CETTE VICTOIRE À VILLEJUIF EST LE FRUIT D’UNE CULTURE DE LA RÉSISTANCE » », surhumanite.fr,(consulté le).
  17. Hélène Haus et Anthony Lieures, « Municipales à Noisy-le-Sec : Laurent Rivoire cède sa place à son opposant communiste », surleparisien.fr,(consulté le).
  18. « Le Parti communiste a perdu le Val-de-Marne, son dernier département », surliberation.fr,(consulté le).
  19. « Patrick Jarry a quitté le PCF » surRue89.
  20. (es) Irene G. Peña, « Resurge el 'cinturón rojo' en Madrid: así quedan el norte y el sur de la Comunidad »,El Confidencial,‎(lire en ligne, consulté le).
  21. (ca)Agence EFE, « Les forces d'esquerra avancen posicions al cinturó vermell de Barcelona »,La Vanguardia,‎(lire en ligne, consulté le).
  22. (es) A. D., M. C. et V. H, « El cinturón rojo de l'Horta se refuerza »,Las Provincias,‎(lire en ligne, consulté le).
  23. Xavier Diskeuve,« "Saint-Nicolas est socialiste" : Bienvenue dans la ceinture rouge de Liège », lavenir.net, 20 septembre 2020.

Voir aussi

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Bibliographie

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Lien externe

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