Uncarrosse est unvéhicule hippomobile à quatre roues. Il s'agit d'un véhicule issu ducoche, en général assez lourd, couvert, muni de suspensions et d'une direction parcheville ouvrière. Les deux essieux sont réunis par une poutre centrale.
AuCanada francophone, le terme signifie également unevoiture d'enfant (landau).
Le terme de« carrosse » apparaît dans la langue française vers 1574, soit près de trente ans après le« coche ». Au début, la différence est peu probante, elle se précisera par la suite, les carrosses se généralisant au tournant duXVIIe siècle. L'invention du« carrosse moderne » est attribuée àJean Le Pautre qui le met au point àParis dans lesannées 1660[1].
Le terme de« carrosse » désigna aussi bien le véhicule utilisé par la bourgeoisie et la noblesse pour leurs déplacements ordinaires, que levéhicule d'apparat de la cour, extrêmement décoré et ne sortant qu'en des occasions particulières. Les voitures hippomobiles dupalais de l'Élysée ont été utilisées pour les cérémonies et cortèges officiels jusqu'en 1920, remplacées alors par desvoitures automobiles[2].
Le coche n'est fermé que jusqu'à la hauteur des accoudoirs et n'a pas de portières ou des portières ouvertes qu'à mi-hauteur, tandis que le caisse du carrosse est entièrement fermée, avec des glaces qui permettent de voir tout en étant protégé des intempéries, et a une portière de chaque côté. À l'intérieur, les montants sont garnis de mains :cordons ou gros tissus de soie qu'on attache dans le carrosse le long des portières pour s'y défendre des cahots[3].
Le train avant, muni d'une flèche axiale comportant des arcs en fer forgé (dits en col de cygne), a des roues nettement plus petites, qui facilitent la manœuvrabilité de la voiture grâce aux fers placés à l'arrière des roues qui leur permettent de passer sous la flèche et de braquer à 90°.
Le carrosse a deux banquettes en vis-à-vis, l'une à l'avant, l'autre à l'arrière, ainsi que des strapontins devant les portières. Le carrosse est suspendu par des soupentes de cuir réglables par uncric, qui sont fixées à des montants de bois, lesmoutons. Une soupente qui casse entraîne irrémédiablement le renversement du carrosse, avec les conséquences dramatiques qui peuvent en découler. Ce problème ne sera résolu qu'avec l'invention de laberline. Le siège du cocher n'est plus solidaire de la caisse, mais est fixé sur l'essieu avant. À la fin duXVIIe siècle, apparaissent les ressorts à lames d'acier, qui remplacent les moutons en gardant sensiblement la même forme (ressortsà la Dalesme, inventés parAndré Dalesme, mort en 1727). Puis les ressorts ditsà la Polignac et les ressorts en C[4].
En 1662, le philosophe et mathématicienBlaise Pascal, dans le but d’apporter au peuple des facilités dont ne disposent que les riches, crée un service régulier decarrosses à cinq sols : les premiers transports en commun à l’intérieur d’une ville, avec trajet fixe, départs à heures régulières, prix unique de la course (cinq sols, qui passeront à six). Si Louis XIV accorde le privilège, le Parlement de Paris réduit drastiquement la portée de cette invention, en interdisant l’accès au petit peuple, « soldats, pages, laquais et autres gens de livrée ». Les voitures sont vieilles, lourdes et mal suspendues, et les cinq lignes cessent de fonctionner quelques années plus tard.