Lecarpelle est une enveloppe protectrice d'origine foliacée enfermant lesovules chez lesAngiospermes. Les carpelles constituent le quatrièmeverticille de lafleur et leur groupement constitue lepistil. Le carpelle se transforme enfruit après lafécondation.
Dans l'évolution desSpermaphytes, l'apparition de cette protection supplémentaire des ovules est une caractéristique fondamentale des Angiospermes. En opposition, chez lesGymnospermes (plantes à ovules nus), il n'y a ni carpelle ni fleur mais descônes et desgraines.
Les Angiospermes "archaïques" sont imparfaitement angiospermées, c'est-à-dire que leurs carpelles sont incomplètement suturés (carpellespeltés)[1].
Le carpelle comprend trois parties :
Le nombre des carpelles présents dans une fleur peut être lié à celui des autres pièces florales ; ainsi, chez lesmonocotylédones, qui ont desfleurstrimères, il y a trois carpelles (les botanistes parlent detricarpellie). Chez lesdicotylédones, les fleurs le plus souventpentamères ont cinq carpelles (pentacarpellie).
Le plus souvent, le pistil comporte plusieurs carpelles. Lorsque ces derniers sont soudés, le pistil est ditsyncarpe ougamocarpellé (près de 83 % des angiospermes) ; lorsqu'ils sont libres, le pistil est ditapocarpe oudialycarpellé (11 % des angiospermes) ; les 6 % restants des angiospermes sontunicarpellés oumonocarpellés c'est-à-dire qu'un carpelle unique suturé compose le pistil[2]. Il est à noter que les monocarpellés peuvent être qualifiés aussi de dialycarpellés dans la mesure où le carpelle unique est libre. Vu l'exigüité du centre du réceptacle floral et le volume considérable des carpelles, ceux-ci entrent généralement en contact et des soudures interviennent rapidement entre carpelles voisins, aussi la majorité des plantes ont dépassé le stade de l'ovaire apocarpellé pour atteindre celui de l'ovaire gamocarpellé[3]. Chez certaines familles comme lesMalvaceae, les botanistes observent une évolution parallèle à laméristémonie, laméricarpellie, c'est-à-dire la subdivision des carpelles.
Lorsque les cloisons intercarpellaires d'un pistil syncarpe disparaissent (d'origine ou par régression ultérieure) ou que le pistil est monocarpellé, le pistil à une seule loge est dituniloculaire ; inversement lorsque les cloisons sont conservées, le pistil est ditpluriloculaire ou "faux syncarpe".
Les carpelles peuvent êtreascidiacés, c'est-à-dire qui se ferment par la rencontre des bords du sommet de l'organe, ousuturés pour lesquels une ligne de suture court de haut en bas de l'organe.
Chez desplantes comme lesNymphéacées, ou lesPapavéracées, les carpelles sont en nombre élevé et indéterminé. Inversement, chez lesespèces présentant un niveau de différenciation plus grand, leur nombre se réduit à deux (Apiacées =Ombellifères) ou un (Poacées =Graminées).
Au plan évolutif, le carpelle desplantes à fleurs provient d'une feuille fertile, lesporophylle ou feuille carpellaire, qui se referme sur les ovules insérés au niveau desplacentas, phénomène que l'on peut suivre chez les espèces les plus primitives (Ranunculales,Magnoliales,Nymphaeales)[4].
Ladialycarpellie est considérée comme uncaractère ancestral, lagamocarpellie comme uncaractère dérivé dont le rôle serait d'assurer une meilleureprotection des ovules contre les insectes herbivores, notamment lescoléoptères (augmentation de l'épaisseur des parois carpellaires), de favoriser une meilleuredissémination des graines et uneallopollinisation plus efficace (en quantité et en qualité)[5].
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