C’est unfilm historique et unmélodramesentimental, adapté d’un roman dePatricia Highsmith (The Price of Salt) et se déroule en 1952 et 1953 à New York. Il décrit la relation amoureuse impossible entre une jeune vendeuse (Rooney Mara) et une élégante bourgeoise d’âge mûr, en instance de divorce (Cate Blanchett). Le film aborde les thèmes de l’homophobie et dusexisme dans l’Amérique conservatrice des années 1950. Malgré un accueil favorable de la critique, il n’a pas connu un grand succès public[1].
Carol est inclus dans la liste des 10 meilleurs films de l'année 2015 publiée par l'American Film Institute (AFI)[2]. Il est aussi inclus dans la sélection des critiques duNew York Times des meilleurs films de l'année 2015[3].
Durant la saison des fêtes de fin d'année, en 1952, Therese Belivet, photographe en herbe, travaille dans un grand magasin de Manhattan. Elle rencontre Carol Aird, une femme riche et séduisante, qui cherche une poupée à offrir à sa fille Rindy. Sous les recommandations de Therese, elle finit par lui acheter un train miniature. Quand Carol s'en va, elle laisse ses gants sur le comptoir. Therese lui les envoie par la poste en utilisant la fiche de vente que Carol avait remplie.
Richard, le petit ami de Therese, veut l'emmener en France avec lui et espère se marier avec elle, mais Therese est mitigée concernant sa relation. Un de leurs amis, Dannie, invite Therese dans les bureaux duNew York Times, où il travaille, pour lui faire rencontrer un de ses amis, iconographe. Pendant ce temps, Carol traverse un divorce difficile avec Harge, son mari. Carol appelle le centre commercial pour remercier la personne qui lui a envoyé ses gants et invite Therese à déjeuner. Therese rend visite à Dannie et il l'embrasse, ce qui la met mal à l'aise.
Carol invite Therese dans sa demeure dans le New Jersey. Elle s'arrête pour acheter un sapin de Noël, et Therese prend des photos d'elle. Harge arrive sans prévenir à la maison pour emmener Rindy en Floride pour Noël ; il est suspicieux de Therese car Carol avait déjà eu une aventure quelques années auparavant avec Abby, l'une de leurs amies. Therese est témoin de la dispute. Une fois Rindy partie, Carol, apeurée, emmène Therese à la gare afin qu'elle rentre chez elle.
Carol appelle pour s'excuser et elles se rencontrent de nouveau dans l'appartement de Therese, où Carol lui offre une valise contenant un appareil photo Canon et des pellicules. Carol apprend que Harge compte utiliser le devoir de moralité pour dévoiler l'homosexualité de sa femme et obtenir la garde complète de Rindy. Elle décide de partir en voiture pour échapper au stress du divorce et emmène Therese avec elle. Richard accuse Therese d'être éprise de Carol et que celle-ci se lassera bien vite d'elle. Les deux se disputent et rompent. La deuxième nuit du voyage, Therese rencontre Tommy Tucker, un vendeur.
Le jour du Réveillon de la Saint-Sylvestre, Carol et Therese s'embrassent et font l'amour pour la première fois. Le lendemain matin, elles découvrent que Tucker avait en fait été engagé par Harge pour obtenir des preuves contre Carol. Celle-ci le menace avec un pistolet, mais il annonce déjà avoir envoyé les preuves à Harge. Carol et Therese s'en vont. Le jour suivant, à Chicago, Therese apprend que Carol est repartie chez elle pour se battre pour la garde de sa fille, demandant à Abby de la ramener chez elle. Abby donne à Therese une lettre de Carol. De retour chez elle, Therese téléphone à Carol, mais sachant qu'elle risque de perdre la garde de Rindy si elle continue sa relation avec Therese, Carol raccroche.
Therese crée un portfolio de ses photographies et obtient un emploi auNew York Times. Pendant ce temps, Carol est suivie par un psychothérapeute comme condition du divorce. Pendant un rendez-vous mi-avril avec les avocats chargés du divorce, Carol finit par admettre la vérité et refuse de nier sa sexualité. Pour éviter le tribunal et le scandale public, elle dit à Harge qu'il a le droit de la garde de Rindy tout en insistant sur des visites régulières.
Carol écrit à Therese, et elles se retrouvent dans le restaurant de la Ritz Tower. Carol annonce qu'elle a trouvé un emploi dans un magasin de meubles et qu'elle a acheté un appartement sur Madison Avenue. Therese décline l'invitation de Carol de venir vivre avec elle. Carol dit à Therese qu'elle va rejoindre des associés et qu'elles peuvent dîner ensemble si elle change d'avis. Therese ne dit rien et Carol lui chuchote qu'elle l'aime. Elles sont interrompues par Jack, un collègue qu'elle n'avait pas vu depuis plusieurs mois, et Carol s'en va.
Therese accepte d'aller à une soirée avec Jack mais se rend compte qu'elle n'a de lien avec personne. Elle se dirige alors de nouveau à la Ritz Tower. Elle entre dans la salle à manger et voit Carol à une table. D'abord hésitante, elle finit par marcher vers elle. Leurs regards se croisent et Carol sourit, signifiant qu'elle accepte de vivre avec elle.
Carol est adapté du roman semi-autobiographiqueThe Price of Salt dePatricia Highsmith, paru en 1952. Le livre a été initialement publié sous le pseudonyme "Claire Morgan" par Coward-McCann après le rejet par l'éditeur de Highsmith,Harper & Brothers. En 1990, Highsmith a accepté de le republier sous son propre nom avecBloomsbury Publishing et l’a renomméCarol[8],[9]. Le roman est inspiré par une rencontre entre Highsmith et Mme E.R. Senn (Kathleen Wiggins Senn), une femme blonde qui portait un manteau de vison, alors qu'elle travaillait comme vendeuse au rayon des jouets deBloomingdale's àNew York pendant les fêtes de Noël en 1948. Ce soir-là, elle a écrit un plan de huit pages. Elle le développait quelques semaines plus tard et l’a achevé en 1951[10],[11].
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Elle ira jusque chez elle sans oser la rencontrer. Mme Senn, dépressive, se suicida au monoxyde de carbone avant la publication du livre[12].
Il démarre au début de 2014 et dure 35 jours. Il s’effectue dans la ville de Cincinnati, dans l’Ohio et non à New York[13]. Les responsables du projet justifient ce choix par le fait que les immeubles et les intérieurs de cette ville n’ont pas beaucoup changé depuis les années 1950[14]. Des considérations financières ne sont sans doute pas non plus étrangères à ce choix. De fait le budget de ce film d’époque « se déroulant dans le New York des années 50 » est très modeste : $11,8 millions.
Présenté en avant-première auFestival de Cannes 2015,Carol obtient leprix d’interprétation féminine pourRooney Mara, ex aequo avecEmmanuelle Bercot. C’est la seule récompense notable que le film recevra. Quand il sort en salle sept mois plus tard, les médias l’accueillent avec bienveillance si ce n’est avec enthousiasme. Le siteAllociné comptabilise une note moyenne de 4 sur 5 pour 35 critiques récoltées[15].
La plupart des critiques s’accordent sur le fait qu’il s’agit d'un mélodrame de qualité et citentDouglas Sirk, le grand maître du genre dans les années 1950.Le Point,Ouest-France et20 minutes qualifie ce mélo de « flamboyant ». Mais la plupart des critiques saluent plutôt ses qualités formelles, son « brio technique » (Direct Matin), son « élégance » queLes Fiches du Cinéma qualifient de « remarquable » etFemme Actuelle de « feutrée ». Mais à force de « distance » (Cinemateaser) et de « pudeur exemplaire » (La Voix du Nord) le mélo flamboyant manque de flamme, estiment certains : « ... la fièvre de la passion manque parfois », regrette par exempleParis Match tandis queVoici déplore un « mélo ... à l'écrin splendide, mais au cœur un peu glacé » etCinemateaser un film qui « marche dans les clous, reste à distance et peine à émouvoir ».VSD regrette pour sa part le jeu de Cate Blanchett, qualifié de « cabotinage ».
Box-officeFrance :469 598 entrées[16]. Globalement le film rapporte 42,2 millions de dollars à ses producteurs. Il a coûté 11,8 millions, budget modeste pour un film d’époque. Le seuil de rentabilité est ainsi largement dépassé.
Il fait écho au filmLoin du paradis, où le même réalisateur, homosexuel affiché, filmait une histoire d'amour interdite dans l'Amérique des années 50[24],[25].
Carol a été bien reçue par les groupes de cinéphiles LGBT : un sondage organisé en mars 2016 par leFestival londonien du filmGay et Lesbien le sacre en effet « meilleurfilm LGBT de tous les temps, devantLa Vie d'Adèle etLe Secret de Brokeback Mountain[21]. Par ailleurs, lors du festival de Cannes 2015, le film a reçu laQueer Palm[17].