H315 : Provoque une irritation cutanée H319 : Provoque une sévère irritation des yeux H335 : Peut irriter les voies respiratoires H351 : Susceptible de provoquer le cancer(indiquer la voie d'exposition s'il est formellement prouvé qu'aucune autre voie d'exposition ne conduit au même danger) P201 : Se procurer les instructions avant utilisation. P261 : Éviter de respirer les poussières/fumées/gaz/brouillards/vapeurs/aérosols. P280 : Porter des gants de protection/des vêtements de protection/un équipement de protection des yeux/du visage. P305+P351+P338 : En cas de contact avec les yeux : rincer avec précaution à l’eau pendant plusieurs minutes. Enlever les lentilles de contact si la victime en porte et si elles peuvent être facilement enlevées. Continuer à rincer. P405 : Garder sous clef. P501 : Éliminer le contenu/récipient dans …
Le carbure de silicium présente plus de 250polymorphes[6], dont les principaux sont l'α-SiC (ou polytype 6H,hexagonal), le β-SiC (ou polytype 3C, de typesphalérite), et le carbure de silicium 4H.
Le carbure de silicium est notable pour sonpolymorphisme particulièrement développé, comptant plus de250 formescristallines[6]. Ce polymorphisme est caractérisé par des structures cristallines très proches appeléespolytypes, identiques dans deux dimensions mais différentes selon la troisième dimension, ce qui permet de les décrire comme différentes les unes des autres par l'ordre d'empilement de couches atomiques de structure déterminée[12].
Le carbure de siliciumalpha (α-SiC) est le polytype le plus courant. Il se forme au-dessus de1 700 °C, avec unestructure cristallinehexagonale dite 6H. Le carbure de siliciumbêta (β-SiC) se forme en dessous de1 700 °C[13], avec une structurecubique dite 3C de typesphalérite, semblable à celle dudiamant. Le β-SiC était relativement peu utilisé jusqu'au début du siècle mais a trouvé des applications industrielles comme support decatalyse hétérogène, car il présente une plus grande surface que l'α-SiC.
Le carbure de silicium existe en très petites quantités dans le milieu naturel sous forme d'un minéral d'α-SiC appelémoissanite. D'infimes quantités de ce minéral peuvent être trouvées dans certaines types demétéorites et dans les dépôts decorindon et dekimberlite. Le premier fragment de moissanite a été observé en 1893 parHenri Moissan[16] — qui a donné son nom au minéral — dans la météorite deCanyon Diablo, issue duMeteor Crater, enArizona (États-Unis). Cette découverte a souvent été discutée car l'échantillon sur lequel Moissan travaillait aurait pu avoir été contaminé par des lames de scie en carbure de silicium qui étaient déjà sur le marché à cette époque[17].
La moissanite a été trouvée comme minéral accessoire dans leskimberlites, essentiellement sous la forme despolytypes 6H et 15R[18]. Des grains de moissanite ont également été trouvés au sein d'unesyénite peralcaline duvolcanÁgua de Pau (île deSão Miguel, auxAçores). Il s'agit surtout dupolytype 6H, mais le polytype 4H est également présent. La formation de moissanite témoigne de conditions extrêmement réductrices, et peut-être d'un flux deméthane et d'hydrogène[19].
La pureté du matériau formé dans un four d'Acheson dépend de la distance par rapport aux résistances de graphite. Lescristaux les plus purs sont incolore, jaune clair ou verts et se trouvent au plus près des résistances. La couleur vire au bleu marine et au noir à mesure qu'on s'éloigne des résistances et que les cristaux deviennent moins purs. Les impuretés les plus courantes sont l'azote et l'aluminium, qui affectent laconductivité électrique du matériau[24].
On peut obtenir du carbure de silicium pur par leprocédé de Lely[25], au cours duquel le carbure de silicium estsublimé pour libérer du silicium, du carbone, du dicarbure de silicium SiC2 et du carbure de disilicium Si2C dans une atmosphère d'argon à2 500 °C, espèces qui sont ensuite condensées sous forme demonocristaux d'environ 2 cm de diamètre sur unsubstrat plus froid. Ce procédé donne des monocristaux de bonne qualité, essentiellement sous forme d'α-SiC (polytype 6H) en raison de la température de croissance élevée. Un procédé Lely modifié utilisant lechauffage par induction dans descreusets en graphite donne des cristaux encore plus grands, pouvant atteindre 10 cm[26].
Un composite d'alumine Al2O3 et debarbes de carbure de silicium SiC particulièrement résistant a été observé en 1982 et commercialisé dans des outils de coupe dès 1985[31].
Le carbure de silicium est utilisé comme support et matériau de rayonnage dans les fours à haute température, notamment pour la cuisson de la céramique, la fusion du verre ou la coulée du verre. Les étagères de four en carbure de silicium sont sensiblement plus légères et plus durables que les étagères traditionnelles en alumine.
Lecomposite carbone-carbone infiltré de silicium est utilisé pour lesdisques de freins « céramiques » à hautes performances, car il est capable de résister à des températures extrêmes. Lesilicium réagit avec legraphite dans le composite carbone-carbone pour donner du carbure de silicium renforcé par desfibres de carbone (C/SiC). Ces disques sont utilisés sur certainesvoitures de sport et véhicules haut de gamme.
La première application du carbure de silicium dans lesinstallations électriques a été pour réaliser desparafoudres. Ces équipements présentent unerésistance élevée lorsque latension électrique qui leur est appliquée est inférieure à une tension de seuil, et une résistance faible lorsque la tension électrique qui leur est appliquée est supérieure à cette tension de seuil[35].
Il a rapidement été remarqué que la résistance électrique du carbure de silicium dépend de la tension auquel il est soumis, de sorte qu'on a branché des colonnes de pastilles en SiC entre deslignes à haute tension et laterre. Si lafoudre qui tombe sur la ligne élève la tension par rapport à la terre au-dessus d'une valeur limite, les piles de SiC deviennentconductrices et évacuent l'excès de tension vers la terre en préservant le reste de l'installation électrique. En pratique, les colonnes de SiC se sont révélées être très conductrices aux tensions de service normales et doivent par conséquent êtremontées en série avec deséclateurs. Ces éclateurs sontionisés et rendus conducteurs lorsque la foudre élève la tension de la ligne électrique, ce qui établit uncontact avec la terre à travers la colonnes de SiC, qui n'est plusisolée.
Les colonnes de SiC étaient initialement destinées à remplacer les éclateurs des parafoudres, qui ne sont généralement pas fiables car ils ne forment pas toujours l'arc électrique attendu et demeurent conducteurs trop longtemps, par exemple à la suite d'une défaillance du matériel ou d'une contamination par de la poussière ou du sel. De tels parafoudres à éclateurs et colonnes de carbure de silicium ont été commercialisés notamment parGeneral Electric etWestinghouse Electric Corporation. Ces équipements ont depuis été largement remplacés par desvaristances à colonnes de pastilles d'oxyde de zinc ZnO[36].
Le carbure de silicium a été le premier matériau semiconducteur important du point de vue commercial. Unediode de détection designalradio àcristal en « carborindon » (carbure de silicium synthétique,carborundum en anglais) a été brevetée en 1906 parHenry Harrison Chase Dunwoody(en). Elle a rapidement été largement utilisée dans les récepteurs radio des navires.
Le carbure de silicium est un semiconducteur utilisé enélectronique de puissance dans les composants électroniques destinés à un fonctionnement hyperfréquence, à haute température ou à haute tension. Les premiers composants disponibles étaient desdiodes Schottky puis desJFET et desMOSFET pour la commutation haute puissance. Destransistors bipolaires et desthyristors font l'objet de développements[39].
La commercialisation du SiC s'est heurtée au problème de l'élimination desdéfauts cristallins, comme lesdislocations coin et vis[40]. C'est la raison pour laquelle les composants en carbure de silicium ont initialement affiché de piètres performances bien qu'ils aient fait l'objet de recherches pour les améliorer[41]. Outre la qualité des cristaux de SiC, des problèmes d'interface entre le SiC et ledioxyde de silicium SiO2 ont entravé le développement d'IGBT et de MOSFET de puissance à base de carbure de silicium. Bien que le mécanisme n'en soit pas clairement compris, lanitruration a sensiblement réduit le nombre de défauts à l'origine des problèmes d'interface dans ces composants[42].
La moissanite est une imitation de diamant appréciée et qui peut être confondue avec le diamant véritable en raison de saconductivité thermique particulièrement proche de celle du diamant. Elle se distingue en revanche du diamant par sa biréfringence et sa très légère fluorescence verte ou jaune sous lumièreultraviolette. Certaines moissanites présentent également des inclusions courbes en forme de fils qui sont absentes des diamants[44].
Le carbure de silicium a été étudié pour remplacer leZircaloy des revêtements dans lesréacteurs à eau légère. L'une des raisons motivant ces recherches est que le Zircaloy est fragilisé par l'hydrogène produit parcorrosion au contact de l'eau, ce qui réduit sensiblement laténacité du matériau. Ce phénomène est largement amplifié à température élevée[50]. Les revêtements en carbure de silicium ne subissent pas ce type de dégradation mécaniques et gardent au contraire leur résistance aux températures élevées. Lematériau composite consiste en des fibres de SiC enroulées autour d'une couche interne en SiC et entourées d'une couche externe en SiC[51].
Le carbure de silicium peut être utilisé dans la production de graphène en raison de ses propriétés chimiques qui favorisent la formationépitaxiale degraphène à la surface denanostructures en SiC. Il existe plusieurs méthodes pour faire croître du graphène sur du SiC. Ainsi, la méthode de croissance par sublimation à confinement contrôlé (CCS) met en œuvre une puce en SiC chauffée sous vide en présence degraphite. Le vide est ensuite retiré très progressivement pour contrôler la croissance du graphène. Cette méthode donne des couches de graphène de la meilleure qualité, tandis que d'autres méthodes ont été publiées qui permettent d'obtenir une qualité équivalente.
Il est également possible en théorie de produire du graphène en décomposant thermiquement du SiC à haute température dans le vide[52], cependant cette méthode conduit à des couches de graphène parsemé de grains de petite taille[53]. On a donc cherché à améliorer la qualité et le rendement de ce procédé, par graphitisationex situ de SiC à terminaison silicium sous atmosphère d'argon. Cette méthode a permis produire des couches de graphène avec des domaines de plus grandes tailles qu'avec d'autres méthodes.
Le carbure de silicium dissous dans les fourneaux de production d'acier parprocédé LD est utilisé commecombustible élevant la température du mélange et permettant de retraiter davantage de résidus avec la même charge de métal chaud. Il est meilleur marché qu'une combinaison deferrosilicium et decarbone, produit un acier plus propre et libère moins depolluants atmosphériques car il contient moins d'impuretés, peu de gaz et n'abaisse pas la température de l'acier.
La production du carbure de silicium à grande échelle a commencé dès 1890 à l'initiative d'Edward Goodrich Acheson, un chimiste américain qui travaillait sur la production dediamants synthétiques. Pour cela, il faisant chauffer un mélange d'argile, essentiellement desphyllosilicates d'aluminium de formule générique (Al,Si)3O4, et de poudre decoke, c'est-à-dire ducarbone, dans un bol en fer. Il obtint des cristaux bleus qu'il appela « carborindon » (carborundum en anglais), croyant qu'il s'agissait d'une variété carbonée decorindon (corundum en anglais). Acheson breveta son procédé de fabrication de poudre de « carborindon » — leprocédé Acheson — le28 février 1893. Il développa également lefour électrique discontinu dans lequel le carbure de silicium est encore produit de nos jours et fonda laCarborundum Company, destinée à produire du SiC en vrac, au départ pour être utilisé commeabrasif[60].
↑a etbEntrée « Silicon carbide » dans la base de données de produits chimiquesGESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand,anglais), accès le 26 janvier 2019(JavaScript nécessaire)
↑Henri Moissan, « Nouvelles recherches sur la météorite de Cañon Diablo »,Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences,vol. 139,,p. 773-786(lire en ligne).