LaConstitution de laVe République ne définit pas lacapitale de laFrance. Cependant, le statut hors-norme deParis, son importance tant sur le plan politique que culturel et sa valeur de symbole la désignent de manière incontestable comme capitale depuis leXIIe siècle. De plus, l'arrêté du 4 novembre 1993 relatif à la terminologie des noms d'États et de capitales[1] définit pour la France Paris comme « capitale ou siège du gouvernement ». Cet arrêté abroge l'arrêté du 14 octobre 1985 relatif à la terminologie des noms d'États et de capitales[2], qui définissait aussi Paris comme capitale de la France. En outre, bien d'autres organismes internationaux considèrent Paris comme la capitale de la France, en premier lieu l'ONU[3] et l'UE[4]. D'abord résidence principale des roiscapétiens, puis siège des principales institutions administratives duRoyaume puis de la République, elle est depuis leMoyen Âge la ville la plus peuplée et la capitale intellectuelle et culturelle du pays. Différentes villes de France ont cependant pu, par le passé, prendre un rôle politique de premier plan, voire remplacer provisoirement Paris comme capitale politique.
LeTrésor de la langue française informatisé (TLFi) donne la définition suivante du terme « capitale » : « Ville principale d'un État, d'une province ou d'une étendue de pays qui est le siège du gouvernement et/ou de l'administration centrale »[5]. Il s'agit d'une définition large, dont les attributions peuvent varier d'un pays à l'autre. On retient généralement le rôle de capitale politique dans cette définition, encore que ce ne soit pas toujours le cas ; ainsi, siAmsterdam[6] est constitutionnellement capitale desPays-Bas et résidence royale, la capitale politique en est, de fait,La Haye, siège du gouvernement et du parlement. De même, si la capitale d'un État est aussi très souvent sa ville la plus peuplée, ce n'est pas toujours le cas. Toujours selon le Trésor de la langue française informatisée, le substantif « capitale » apparait en français pour la première fois en 1509, mais l'usage de l'expression « ville capitale » était connue depuis 1416 au moins. Son emploi fait suite à celui desedes regni etcaput regni que l'on voit apparaître au Moyen Âge pour désigner Paris. C'est le moineRigord qui emploie le terme decaput regni pour la première fois dans sesGesta Philippi[7], puisGuillaume le Breton dans saPhilippide en 1224[8]. Dès la fin duXIIe siècle, Paris cumule tous les attributs de la capitale dans sa conception actuelle : siège politique, ville la plus peuplée du pays, centre culturel majeur. Au cours des siècles, elle acquiert un statut symbolique qui l'identifie à la nation tout entière, statut qu'illustre cette citation célèbre deMontaigne :« Paris a mon cœur dès mon enfance. Je ne suis français que par cette grande cité. Grande surtout et incomparable en variété. La gloire de la France et l'un des plus nobles ornements du monde »[9].
Les roismérovingiens ont gardé l'habitude des empereurs romains de siéger dans les grandes cités. Si les histoires médiévales situent le premier siège politique des Francs, avant leur arrivée sur le territoire de l'Empire romain, dans la capitale semi-légendaire de Dispargum (que d'aucuns identifientDuisburg enBelgique ou àDuisbourg enAllemagne), le premier siège du roiClovis est situé àSoissons. Après la conquête duroyaume de Syagrius, il fixe sa capitale à Paris, qui conserve pendant toute la période mérovingienne une valeur symbolique, en tant que capitale du premier roi franc et desainte Geneviève. Ainsi, lorsque les fils de Clovis se partagent le royaume, ils conservent Paris comme capitale indivise. Chaque royaume a cependant une capitale propre :Soissons ouRouen pour laNeustrie,Reims puisMetz pour l'Austrasie, Chalon-sur-Saône pour laBourgogne. Ces capitales n'ont cependant pas les mêmes attributs que les capitales de l'Antiquité ou des capitales modernes ; il s'agit essentiellement de résidences royales.Les derniers rois mérovingiens et les roiscarolingiens abandonnèrent progressivement cette habitude de siéger dans une seule ville capitale pour privilégier des palais ruraux au centre de grands domaines, leur permettant de disposer de ses ressources, inaugurant une tradition qui se maintiendra jusqu'à la période moderne, celle des cours itinérantes. Aucun roi carolingien ne fixera durablement son siège dans une ville principale.Aix-la-Chapelle, siège du principalpalais de Charlemagne, n'est pas son seul lieu de résidence, et la ville en elle-même est alors de taille très modeste.
L'avènement des Capétiens et le resserrement de leur action sur ledomaine royal favorise à nouveau Paris. Pour les premiers Capétiens, Paris n'est qu'une des nombreuses résidences à sa disposition, commeOrléans ouCompiègne, mais l'importance économique prise par Paris se ressent dès la fin duXIIe siècle. L'action dePhilippe Auguste est de ce point de vue déterminante, avec la construction duLouvre, l'installation définitive des archives royales auPalais de la Cité, ainsi qu'avec la sédentarisation de laCuria regis qui deviendra leParlement. Paris reste siège du Parlement, et par la suite de laChambre des comptes et de laCour des Aides.
Laguerre de Cent Ans oblige le gouvernement royal à se déplacer àBourges et dans ses châteaux deTouraine. De 1420 (prise de Paris par lesBourguignons et les Anglais) à 1436 (reprise de Paris par les troupes franco-bourguignonnes),Charles VII, duc deBerry,dauphin puis roi de France, se serait vu attribuer le surnom péjoratif de « roi de Bourges » par ses adversaires anglais[10], ce qui conduit certains auteurs à employer erronément la formulation « royaume de Bourges »[11].
AuxXVe et XVIe siècles, la chancellerie royale désigne Paris comme « capitale de la France », même si elle n'est plus nécessairement le siège du pouvoir de décision[12]. Durant cette période, Paris est en effet rarement résidence de la cour, qui séjourne essentiellement enÎle-de-France et dans leVal de Loire, notamment autour deBlois qui fait désormais partie du domaine royal. Un projet de nouvelle capitale est même envisagé en 1516 àRomorantin (« nouvelleRome », uneRoma minor[13]) suivant l'idée deLéonard de Vinci, mandaté parLouise de Savoie, mère deFrançois Ier, afin d'aménager un grand domaine royal ; mais ce projet est rapidement abandonné[14],[15] au profit duchâteau de Chambord.
La décision politique deFrançois Ier de fixer sa résidence à Paris dès 1528 ne la sédentarise pas pour autant, le rôle de Paris en tant que capitale n'est plus remis en cause, bien que la cour demeure itinérante. À partir du règne d'Henri III, lepalais du Louvre devient la demeure royale principale, le roi y séjournant généralement pendant l’hiver jusqu'aux fêtes de Pâques.
La décision politique deLouisXIV de déplacer la cour à Versailles en 1682 n'a pas changé le statut de la capitale. Siège du pouvoir royal, Versailles n'est pourtant pas la capitale du royaume[16], etLouisXIV multiplie les symboles forts du pouvoir à Paris, à travers la construction de la colonnade du Louvre, ou la création de places royales (place Vendôme,place des Victoires).Le retour du roi à Paris en 1789 réaffirme le statut de capitale politique de Paris, qui se poursuit aujourd'hui.
La tradition d'itinérance des cours royales n'est pas spécifique au royaume de France. Les rois anglais séjournent également dans diverses villes duroyaume d'Angleterre, tout en maintenant leur capitale àLondres. Cette itinérance ne signifie en aucun cas, au moins pour la seconde partie du Moyen Âge et la période moderne, que la capitale est itinérante.Même durant ces périodes d'itinérance, la cour siège souvent à Paris, et a même des périodes de sédentarisation, notamment auXIVe siècle, durant lequel le roi s'installe durablement dans sa capitale. S'il est impossible de retracer cette itinérance de cour, on peut citer les principaux lieux de résidences des rois, lorsque ceux-ci ont pu correspondre à l'installation d'un pouvoir politique durable.
Période | Ville | Commentaire |
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avant 431 | Dispargum | Capitale semi-légendaire desFrancs saliens avant leur installation dans l'Empire romain. Certains auteurs l'associent àDuysbourg (ennéerlandais :Duisburg) enBelgique[17] ou àDuisbourg (enallemand :Duisburg) enAllemagne[17], mais ces localisations sont conjecturales. |
vers 431 - 508 | Tournai | Première capitale connue desFrancs saliens à partir deClodion. Ce dernier conquiert la ville en profitant de la faiblesse de la défense romaine. Cette conquête est entérinée vers 448 par le généralAetius en échange du statut depeuple fédéré accepté par les Francs. |
486 - 508 | Soissons | Soissons estde facto capitale desFrancs saliens à la suite de labataille de Soissons et de la conquête des dernièrespossessions gallo-romaines parClovis. |
508 - 768 | Paris | En 508,Clovis fait de Paris sa capitale. Il réside probablement aupalais des Thermes aménagé dans les anciens bains publics romains. Il y décède en 511. Par la suite et malgré les fréquentes divisions du domaine mérovingien,Paris est toujours considérée comme le siège du royaume bien que le roi n'y séjourne pas forcément. |
511 | Orléans,Paris,Reims etSoissons | À la mort deClovis son royaume est divisé entre ses quatre fils :Thierry à Reims,Clodomir à Orléans,Childebert à Paris etClotaire à Soissons. |
511 - 558 | Orléans,Metz,Paris etSoissons | ThierryIer transfère sa capitale deReims àMetz, mieux située. |
558 - 561 | probablementSoissons | Le Royaume est à nouveau unifié parClotaireIer, déjà roi de Soissons depuis511. Il y décède en561. |
561 - 613 | Orléans,Paris,Reims etSoissons | À la mort deClotaireIer son royaume est divisé entre ses quatre fils :Caribert à Paris,Gontran à Orléans,Sigebert à Reims etChilpéric à Soissons. |
613 - 629 | Paris | Clotaire II est seulroi des Francs à partir de 613, il fixe sa résidence principale à Paris. |
629 - 639 | diverses en région parisienne, notammentClichy | Le roiDagobert règne sur l'ensemble du royaume franc durant dix ans. Sa cour itinérante se déplace en région parisienne et privilégie en particulier le domaine de Clichy (appeléeClippiacum à l'époque). |
639 - 673 | Clichy etMetz | À la mort deDagobert son royaume est divisé entre ses deux fils :Sigebert à Metz etClovis à Clichy. |
673 - 675 | versParis | En673 le royaume est à nouveau unifié parChildéric II. |
675 - vers 795 | diverses | Chalon,Orléans,Metz,Paris etSoissons... |
vers 795 - 843 | Aix-la-Chapelle | Dans les années 790,Charlemagne décide de fixer le gouvernement du royaume (puis, à partir de800, de l'Empire) à Aix-la-Chapelle. La ville est idéalement située au carrefour des routes commerciales ainsi qu'enAustrasie, berceau desa famille. Il y fait bâtirson palais. |
?-987 | Laon | À la fin de la dynastie carolingienne, Laon est fréquemment siège des derniers rois carolingiens[18],[19],[20],[21],[22]. |
Ca. 900 - 1417 | Paris | Résidence desrois de France, qui séjournent aussi fréquemment à Orléans, Compiègne et dans d'autres résidences d'Île-de-France |
1417-1422 | Troyes | Durant une courte période pendant laguerre de Cent Ans, la ville fut le siège du gouvernement royal. |
1422-1498 | Tours | Les rois de France, après avoir fui Paris durant la guerre de Cent Ans, s'installent en Touraine. Paris est reconquise parCharles VII en 1436, mais la ville s'est rétractée derrière ses murailles et sa population est tombée à environ 100 000 habitants ; elle reste toutefois la ville la plus peuplée du royaume. |
1498-1528 | Blois | En 1498,Charles VIII meurt à Amboise sans descendants. Son cousinLouis XII, alorsduc d'Orléans etcomte de Blois, est couronné et établit sa cour auchâteau de Blois qu'il modernise. S'ouvre laRenaissance en France. |
1528-1588 | Paris | En 1528,FrançoisIer décide de s'installer durablement à Paris et Fontainebleau. Toutefois, jusqu'au règne d'Henri III, les châteaux royaux du Val de Loire et d'Ile de France demeurent les principales résidences de la cour. |
1588-1594 | Tours | À l'issue de laJournée des Barricades (1588), le roiHenri III chassé de Paris par lesligueurs, fit de Tours sa résidence principale. Une partie des parlementaires parisiens le suivirent dans son exil et formèrent leparlement de Tours pendant toute la durée de l'occupation de Paris. En 1589, la ville sert de base arrière pendant qu'Henri III et son successeur Henri IV assiégeaient Paris. La reineLouise de Lorraine-Vaudémont et le conseil royal, présidé par lecardinal de Vendôme, demeurait à Tours. |
1594-1682 | Paris | |
1682-1715 | Versailles | En 1682,Louis XIV fit de Versailles sa résidence. |
1715-1722 | Paris | Durant laRégence, le RégentPhilippe d'Orléans s'installe de nouveau à Paris. |
1722-1789 | Versailles | |
1789-1792 | Paris | Les5 et, une foule venue de Paris envahit le château et força la famille royale à retourner à Paris. L'Assemblée nationale constituante suivit le roi à Paris peu après. |
Dans les périodes de crise récentes, les différents gouvernements français ont eu à plusieurs reprises à se replier dans une autre ville, Paris étant ville occupée. Le statut symbolique de Paris comme capitale n'a pas pour autant été supprimé durant ces périodes.
Pour des articles plus généraux, voirGuerre franco-allemande de 1870,Déroulement de la guerre franco-allemande de 1870 etHistoire de Bordeaux#Le XIXe siècle.
Pendant laguerre franco-allemande de 1870,Paris,Tours puisBordeaux sont capitalede facto de la France, bien que la première restede jure la capitale de l'Empire puis de lanouvelle République.
En effet, à la suite de la capture deNapoléon III par lesPrussiens à l'issue de labataille de Sedan[23] (), le républicainGambetta annonce la déchéance de l'empereur et proclame laIIIe République à l'hôtel de ville de Paris, le. Il forme alors un gouvernement provisoire, leGouvernement de la Défense nationale, sous la direction de Favre et du généralTrochu, qui ordonne la résistance à outrance. Gambetta organise la résistance et quitte Paris en ballon le 7 octobre pour rejoindre àTours l'antenne gouvernementale qui s'y était installée avant le blocus de Paris. Il y reconstitue alors trois armées (Nord, Loire et Est). Le gouvernement se replie ensuite à Bordeaux, qu'Alfred Chanzy rejoint plus tard et où ce dernier prône la poursuite de la résistance.
Finalement, à la suite de la défaite définitive de la France et la signature de l'armistice l'année suivante, Paris retrouve sa place de capitale nationale.
Pour des articles plus généraux, voirPremière Guerre mondiale,Histoire de Bordeaux#Première Guerre mondiale etArrière en France pendant la Première Guerre mondiale.
Pendant laPremière Guerre mondiale, après ladéfaite de Charleroi en septembre 1914[23],Paris est de nouveau menacée par l’avancée des arméesallemandes. Legouvernement français (présidé parRené Viviani) se replie vers Bordeaux le 2 septembre. La capitale girondine est alors très justement surnommée la « capitale tragique »[23], étant pour la deuxième fois « capitale de guerre » de la France. Le gouvernement revient à Paris le 8 décembre 1914. En septembre 1914, 1 million de parisiens fuient la ville pour y revenir pour la plupart au cours des mois suivants après lavictoire de la Marne[24].
Le10 juin 1940, face à l'arrivée desAllemands, le gouvernement français part àTours puis continue surBordeaux. Leprésident de la RépubliqueAlbert Lebrun élit domicile à l’Hôtel de la Préfecture et l'ensemble du gouvernement ainsi que les autres personnages officiels, parmi lesquels lemaréchal Pétain et legénéral de Gaulle, le suivent dans cette ville[23]. Les forces ennemies entrent dansParis le14 juin, date à laquelle la « capitale maudite » devient, pour la troisième fois, capitalede facto de la République. Mais ce n'est que pour une quinzaine de jours, jusqu'au. À la suite de la signature le22 juin 1940 àRethondes de la convention d'armistice franco-allemande plaçant Bordeaux enzone occupée, l'armée allemande entre dans Bordeaux le25 juin 1940. Le gouvernement dumaréchal Pétain ne voulant pas gouverner la France depuis une ville occupée en part le29 juin 1940. Il s'arrête àClermont-Ferrand. Mais les capacités d'accueil de la ville se révèlent vite insuffisantes. Des ministères se retrouvent éparpillés dans d'autres villes de la région, dans des locaux souvent trop exigus et mal desservis[25]. Pétain accepte alors d'aller s'installer àVichy et les ministères y déménagent dans les premiers jours de, à l'exception de celui de l'armée qui restera àClermont-Ferrand jusqu'en 1942[26].
Vichy est située enzone libre et offre l'avantage de comporter de nombreux hôtels pouvant accueillir les différents ministères et un central téléphonique moderne[27].
Par le vote du de la loi constitutionnelle donnant les pleins pouvoirs constituants au gouvernement Pétain, l’État français est substitué à la République française.
Vichy devient alors la nouvelle capitalede facto du pays, mais Paris reste toujours capitalede jure, le gouvernement ne souhaitant simplement pas siéger dans une ville occupée par les forces ennemies. Même après l'invasion de la zone libre en novembre 1942, Vichy restera le siège du gouvernement jusqu'au, date à laquelle Pétain est emmené par les Allemands, contre son gré, àSigmaringen en Allemagne. Lacommission gouvernementale qui y est constituée siégera à Sigmarigen jusqu'en avril 1945, où l'avancée des forces alliées en Allemagne met fin à son existence et à son rôle, resté théorique.
Pendant ce temps, les forces en exil qui refusent la capitulation et décident de continuer le combat, emmenées en particulier par le général de Gaulle, partent dans un premier temps àLondres, où ce dernier effectue sonappel du 18 juin, appelant à la poursuite des hostilités, fondant ainsi laFrance libre[28]. La France libre est alors sans territoire[28]. Cependant, divers territoires de l'Empire colonialse rallient rapidement au Général et notamment l'Afrique-Équatoriale française.
L'homme que le Premier ministre britannique, Winston Churchill, reconnaît alors comme le chef des Français choisitBrazzaville pour être la « capitale de la France libre », le, lors d'une tournée en Afrique[28],[29],[30],[31],[32], statut qu'elle gardera jusqu'en 1943[31].
Par lemanifeste de Brazzaville du est créé leConseil de défense de l'Empire, premier organe de décision de la France libre ; l'ordonnance prévoyant sa création prévoit que« le siège du Conseil de défense est placé où il convient pour exercer la direction de la guerre dans les meilleures conditions »[33]. Cette instance servira de gouvernement de la France libre jusqu'en 1941 où ce rôle sera repris par leComité national français créé par ordonnance le[34].
Durant toute cette période, les instances de la France libre se réunissent à Londres, qui constitue donc également une sorte de capitale en exil de la France, mais la volonté du général d'avoir une capitale de la France sur le territoire national fait que Brazzaville est la capitale officielle (et non pas seulementde facto) de la France libre dans un premier temps.
À la suite de la libération d'une partie desterritoires français d'Afrique du Nord grâce audébarquement allié des 7 et, l'amiralFrançois Darlan institue leHaut-commissariat de France en Afrique, basé àAlger, qui exerce son autorité sur l'Algérie, leProtectorat du Maroc, leProtectorat de Tunisie et l'Afrique-Occidentale française. Après l'assassinat de Darlan, le généralHenri Giraud lui succède : en février1943, le Haut-Commissariat est rebaptiséCommandement en chef français civil et militaire, qui cesse ensuite de reconnaître l'autorité deVichy. Alger est donc également capitalede facto d'une instance des forces françaises de résistance.
Le, leComité français de libération nationale (CFLN) est institué par l'« Ordonnance du 3 juin 1943 portant institution du Comité français de la Libération nationale »[35] signée par de Gaulle et Giraud à Alger, menant à la fusion des deux autorités françaises participant à la guerre avec lesAlliés, leComité national français deLondres dirigé par legénéral de Gaulle, chef de laFrance libre, et leCommandement en chef français civil et militaire dirigé par legénéral Giraud, afin d'unifier l'effort de guerre français et de préparer laLibération. Le CFLN siège alors à Alger.
Le, soit un an tout juste après sa création, àAlger, leComité français de libération nationale (CFLN) prend le nom deGouvernement provisoire de la République française (GPRF)[36],[37], la veille de l'arrivée dugénéral de Gaulle enGrande-Bretagne, à l'invitation deWinston Churchill, quelques jours avant ledébarquement de Normandie[38].
Dès lalibération de Paris (), le GPRF s'installe définitivement dans la capitale le et gouverne la France jusqu'àl'adoption d'une nouvelle constitution.
Depuis la libération de Paris le et le rétablissement de l'autorité républicaine sur l'ensemble du territoire français, Paris est le siège des pouvoirs constitutionnels. Avec l'avènement de laCinquième République en 1958, une ordonnance législative a prévu que les deux chambres du Parlement siègent à Paris[39], mais aussi qu'en cas de nécessité le Gouvernement puisse transférer le siège des pouvoirs publics dans une autre ville, ce qui ne constituerait pas nécessairement un changement de capitale.
1792-1871 | Paris | |
1871-1879 | Versailles | LaTroisième République fit de Versailles le siège de son gouvernement en après que laCommune de Paris a pris le contrôle de Paris. Toutefois, dès 1872, le président de la République,Adolphe Thiers, réside quelquefois auPalais de l'Élysée à Paris où son successeurPatrice de Mac Mahon installe sa résidence en 1874. |
1879-1914 | Paris | LaChambre des députés s'installe en 1879 auPalais Bourbon à Paris. |
2 septembre-8 décembre 1914 | Bordeaux | Le gouvernement français fut déménagé de Paris à Bordeaux pour une courte durée pendant laPremière Guerre mondiale, de peur que Paris tombe rapidement aux mains des Allemands. Ces craintes se sont apaisées après que l'armée allemande a été repoussée à lapremière bataille de la Marne[24]. |
1914-1940 | Paris | |
10-13 juin 1940 | Tours | Le gouvernement, fuyant l'avancée éclair des Allemands pendant laSeconde Guerre mondiale, s'arrête quelques jours à Tours avant de continuer vers Bordeaux. |
14-28 juin 1940 | Bordeaux | Lors de la signature de l'armistice du 22 juin 1940, l'Allemagne inclut Bordeaux dans la zone occupée, ce qui oblige le gouvernement à quitter la ville. |
29 juin 1940 début juillet 1940 | Clermont-Ferrand | Le gouvernement tente de s'installer à Clermont-Ferrand. Mais les capacités d'accueil de la ville se révèlent vite insuffisantes et il se transfère en quelques jours àVichy[25],[40] (sauf le ministère des armées). |
début juillet 1940 - 20 août 1944 | Vichy (de facto,Régime de Vichy) Brazzaville (1940-1942),Alger (1942-1944) (France libre) | Paris reste la capitale officielle de la France mais, du fait de l'occupation allemande, le gouvernement de l'État français siège à Vichy. Alger devient la capitale de la France libre de 1942 à 1944 où convergeront sous l'égide duComité français de libération nationale (CFLN) les deux autorités françaises engagées du côté allié : leComité national français deLondres dirigé par le Général de Gaulle (chef de la France libre) et leCommandement en chef français civil et militaire dirigé par legénéral Giraud. LeComité français de libération nationale (CFLN) prend le nom deGouvernement provisoire de la République française (GPRF) le 3 juin 1944 et sera présidé par le Général De Gaulle. |
De juin à septembre 1944 | Bayeux | Après le débarquement, Charles de Gaulle établit son Gouvernement provisoire dans l'actuelle sous-préfecture, le temps que les armées alliées puissent libérer Paris. |
Depuis 1944 | Paris | Avec la libération de Paris en 1944,Charles de Gaulle établit leGouvernement provisoire de la République française, restaurant Paris en tant que capitale de la France. Elle accueille le siège de laprésidence de la République aupalais de l'Élysée, ceux duPremier ministre à l'hôtel de Matignon et desministères ainsi que ceux des deux chambres formant le Parlement : l'Assemblée nationale aupalais Bourbon et leSénat aupalais du Luxembourg. |
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