Le canton est un homonyme deGlaris, sonchef-lieu. Le premier nom connu du canton, au début duIXe siècle, estClarona. Le nomallemand actuel,Glarus, est mentionné pour la première fois en 1178. Enitalien et enromanche, le canton se nomme respectivementGlarona etGlaruna[7],[8]. Les désignations officielles du canton sontKanton Glarus etLand Glarus[8].
Legentilé du canton de Glaris estGlaronnais, avec sa forme féminineGlaronnaise[9]. Enallemand, le gentilé estGlarner et sa forme féminine estGlarnerin[10],[11].
Les restes de constructions romaines peuvent être trouvés au bord dulac de Walenstadt et à Kerenzen. Autour de l’an 1, le pays de Glaris appartenait à la province romaine deRhétie.
La première église de la vallée a été construite auVIe siècle après Jésus Christ à Glaris. Autour des années 700, le pays de Glaris voit l’arrivée desAlamans. L’allemand ne devient la langue majoritaire qu’auXIIe siècle. AuXIIIe siècle, Glaris appartient aucouvent de Säckingen, représentée par un mayor. La souveraineté est exercée d'abord par lesLenzbourg, puis lecomte palatin Othon de Bourgogne, auquel succèdent lesKybourg et finalement les Habsbourg.
LeXIIIe siècle voit le canton de Glaris passer sous l’hégémonie desHabsbourg qui tentent de réduire l’indépendance dont jouissait alors les glaronnais (en allemand :Gemeinschaft der Männer des ganzen Tales Glarus, La communauté des hommes de la totalité de la vallée de Glaris). En1351, le canton de Glaris passe sous domination deZürich et de laSuisse centrale.
Après avoir repoussé une première tentative de reconquête des Habsbourgs, les glaronnais rejoignent la Confédération suisse et construisent un mur de barrage en contrebas deNäfels dont les restes sont aujourd’hui toujours visibles. Après labataille de Sempach, ils parviennent à occuper la ville deWeesen puis la perdent après une nuit meurtrière de février1388.
Les premières assemblées du pays (en allemand :Landsgemeinde) prennent place en1387 et posent les premières pierres de la constitution actuelle de pays de Glaris.
Le9 avril 1388, le pays de Glaris bat les Habsbourg à labataille de Näfels et se libère définitivement du joug des Habsbourgeois.
En1395, le canton achète son indépendance aucouvent de Säckingen. Le canton continua à payer un intérêt éternel chaque année à l’organisation religieuse jusqu’à son renversement à la fin duXVIIIe siècle.
Dès1530, la majorité des glaronnais est de confession réformée. Pendant une dizaine d’années,Ulrich Zwingli est pasteur à Glaris. Il dédie au canton un ouvrage rédigé en1523Ammann, Rat und Gmeind des Lands Glaris (Fonctionnaire, Conseil et Communauté du pays de Glaris). SeulsNäfels etOberurnen demeurent catholiques et quelques autres municipalités voient une pluriconfessionnalité se mettre en place. La volonté des communautés catholiques de lutter contre le protestantisme entraîne des tensions entre1560 et1564 qui portent le nom deGlarnerhandel (le commerce glaronnais) ou de guerre deTschudi. Les différends entre les communautés menèrent le canton au bord d’une guerre religieuse.
La création des premières bases d’une liberté de choix de confession religieuse n’empêchèrent pas les tensions de continuer. Jusqu’à la consécration de l’église de Saint Fridolin en1964, les réformés et les catholiques utilisaient la même église. Même l’incendie désastreux de1861 n’y changea rien. La partition du canton fut poussée très loin. Des trois municipalités une était catholique, une réformée et une commune aux deux cultes. Les tribunaux, les militaires, la poste et lescommerçants de sel se divisèrent. Les habitants de Glaris recevaient leur courrier séparément. Pendant un siècle, il eut même deux calendriers en vigueur car les protestants refusaient l’usage du calendrier grégorien. Une nouvelle constitution en1836 met fin à la séparation des communautés suivant les confessions. La poudrière deSchwanden est un témoin de la séparation des militaires.
En 1798, les armées françaises marchent sur la Suisse. Au mois de mars, laRépublique helvétique est fondée àAarau sous la pression de la France. Le pays de Glaris devient le canton de Glaris et les nouvelles frontières sont dessinées.Johann Melchior Kubli devient sénateur élu représentant de Glaris. En 1799, le canton est le théâtre d’affrontement entre puissances étrangères : les Français obligent les Russes arrivés au travers ducol du Pragel et de la vallée de Klöntal sous le commandement dugénéral Souvorov à battre en retraite au travers ducol du Panix après avoir subi de lourdes pertes. À la suite de quoi, 1 200 enfants du canton doivent quitter leur pays pour se réfugier dans d’autres cantons voisins pour y trouver nourriture et aide.
En 2014, le secteur primaire employait environ 5 % des travailleurs glaronais (le total pour la Suisse est de 3,3 %). En 2008, sur ces 5 %, près des trois quarts d'entre eux travaillent dans la production laitière et l'élevage de bétail. En 2014, le secteur secondaire employait 8 322 personnes, soit environ 38,2 % du total, ce qui est bien plus élevé que les 21,8 % pour l'ensemble du pays. Parmi ceux du secteur secondaire, plus d'un quart travaillait dans le secteur de la construction. Pour finir, le secteur tertiaire employait 12 366 personnes, soit environ 56,8 % du total, ce qui est inférieur de près de 18 % aux 74,9 % du pays. Parmi les travailleurs du secteur tertiaire, 11,72 % travaillent dans des magasins de détail et 10,37 % dans le secteur de la santé[13].
Vue du pays de Glaris au nord deNiederurnen en direction du sud.
Le canton de Glaris est dominé par la vallée de laLinth et s'étend jusqu'aulac de Walenstadt, au nord-ouest jusqueBilten et au nord-est jusqu'aucol de Kerenzerberg. La majeure partie de la région est montagneuse et d'importants dénivelés caractérisent le paysage.
Le canton de Glaris culmine auTödi, à 3 614 mètres d'altitude[14], et son point le plus bas se trouve au bord du canal de laLinth, à 410 m d'altitude[15]. La superficie du canton de 685,3 km2 (qui fait de Glaris le dixième plus petit canton suisse)[16] correspond approximativement aubassin versant de laLinth. Les imposants travaux de correction de la Linth débutés en 1807 inscrivent dans le paysage la marque de l'intervention des hommes. Avant cette correction, la Linth s’écoulait nonchalamment vers lelac de Zurich formant des zones de plus en plus marécageuses.
La vallée Sernftal nommée aussi Kleintal est la seule vallée latérale occupée par des villages. La vallée de Klöntal est la vallée latérale la plus étendue et est, commeCarl Spitteler le vantait, avec son lac « si belle comme aucun rêve ne le laisserait deviner ».
Les différences de relief déterminent leclimat du canton. Au sud du lac de Walenstadt règne unclimat tempéré avec une végétation spécifique du sud de l'Europe lorsqu'aux sommets du massif glaciaire sévissent les rudes conditions météorologiques des hautes Alpes. Les températures du canton sont de plus sous l'influence dufoehn qui, soufflant au travers de la vallée, fait parfois monter les températures à des niveaux records. Les montagnes enclavent le canton et la vallée ne s'ouvre que vers le nord.
Relevé météorologique du canton de Glaris pour la période 1981-2010.
Depuis la Landsgemeinde du 6 mai 2007, Glaris est le premier canton suisse à introduire le vote dès 16 ans au niveau cantonal[19].
Il est le seul canton suisse (état en 2022) à limiter à l'âge de 65 ans, par une disposition constitutionnelle dont la première version est adoptée en 1988 par laLandsgemeinde, l'exercice des fonctions deconseiller d'État, de président de tribunal et de député auConseil des États[20],[21],[22],[23].
Le canton de Glaris n'est pas divisé endistricts. À la suite d'une votation populaire de 2006, le nombre de communes a été réduit de vingt-cinq à trois. Au 31 décembre 2023[24] :
Le canton de Glaris a pour emblèmes undrapeau et unblason. Les armoiries de Glaris se blasonnent :De gueules au missionnaire Fridolin au naturel vêtu de sable, la tête de face nimbée d’or, tenant de la dextre un bourdon et de la senestre un livre, eux aussi d’or[30].
Le blason du canton de Glaris est le seul de Suisse représentant un personnage :Saint Fridolin avec labible sous le bras et son bâton de prédicateur.
Lalégende veut que Saint Fridolin ait été un moine évangélisateurirlandais du début duVIe siècle qui convertit Glaris auchristianisme. Dans les représentations ecclésiastiques, il est accompagné d’un squelette. La légende dit que Saint Fridolin reçut en cadeau une grande partie du pays de Glaris au décès du riche Ursus, mais que son frère Landolf refusa de voir l'héritage paternel ainsi cédé. Lors du procès, Ursus apparut à son frère Landolf qui fut si épouvanté et honteux qu’il offrit sa part de Glaris à Saint Fridolin. De cette façon, Glaris devint propriété du monastère deSäckingen en Allemagne du Sud et Saint Fridolin, lesaint patron protecteur des captations d'héritage.
Le culte de Saint Fridolin reprit de la vigueur après labataille de Näfels (1388), où les Glaronnais l'emportèrent en combattant sous la bannière de Fridolin.