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Cantabres | |
![]() Carte des peuples de Cantabrie | |
Période | Antiquité |
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Ethnie | Cantabre |
Langue(s) | Paléo-Ibérique à influencesindo-européennes |
Religion | Polythéisme |
Région d'origine | Péninsule Ibérique,Cantabrie |
Région actuelle | Espagne du Nord |
Frontière | Océan atlantique au nord,Vaccéens etTurmoges au sud,Autrigons à l'est etAstures à l'ouest. |
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LesCantabres également appelésLapurdes sont un ensemble de onze peuples qui occupaient une partie du nord de laPéninsule Ibérique, au sud duGolfe de Gascogne, près deSantander etBilbao, dans les montagnes de l'actuellecommunauté autonome deCantabrie.
L'étymologie deCantabre (latinCantabri) est discutée, certains croient reconnaître dans l'élémentCant(a)- un thème pré-latin non attesté*kanto- « pierre »[1],[2] et que l'on retrouve par exemple engalicien médiéval sous la formecanto « bloc de pierre, pierre »[3]. Une autre hypothèse se base sur la position géographique de la Cantabrie et considèreCant(a)- comme un élément pouvant représenter le celtique*canto- « cercle (de la roue), jante » → « coin » ? qui a des descendants dans les langues romanes (français(à) chant,canton) et celtiques modernes (galloiscant « bord d'une roue, circonférence », bretonkant « cercle »), ainsi que dans de nombreux toponymes et anthroponymes :Caticantus >Cachan;Liricantus >Larchant;Cantobre;Cantium > Kent (G.B.), etc. Cependant l'élément-abr- résiste à toute analyse par le celtique, mais semble se retrouver dans d'autres langues indo-européennes et constitue un élément linguistique des théonymes Artrabes (Galice),Velabres (Irlande) et ΓαλάβριοιGalábrioi (Balkans,Calabre)[4].
Les onze peuples cantabres étaient[5]:
Certains de cesethnonymes peuvent s'expliquer par leceltique, comme par exemple, celui desOrgenomesci, composé de l'élémentorgeno- « meurtre, massacre » cf. gauloisOrgeto- / Orgeno- attesté dans desanthroponymes,toponymes etthéonymes (ex :Orgétorix;Orgedeuil, Charente,Orgadolio 1312)[6]. C'est un dérivé nominal en-en- d'une racine verbaleorg- « tuer » cf. vieil irlandaisorgaid « il tue »,orcun « massacre » ; vieux bretonorg « coup »,orgat « tueur »[6]. Le second élément-mesci représente sans doute le pluriel du celtiquemesco « ivre » (celtique commun*medsco- <*medusco-, surmedu « hydromel »)[6]. On rencontre effectivement unmesc « ivre » etmescae « ivresse » en vieil irlandais[6].
Le philosopheSénèque, lui-même originaire d'Espagne, s'était exilé en Corse. Il avait remarqué que les habits des habitants de la Corse ressemblaient aux Cantabres et que leurs langues avaient des réminiscences de la vieille langue ibérique[7]. L'origine celtique défendue par certains spécialistes des Celtes commeVenceslas Kruta, reprend en cela des idées duXIXe siècle. En revanche, P. Bosch Gimpera a considéré qu'il s'agissait d'une enclave ibérique en terre celtique, alors que J. Caro Baroja les identifie comme un peuple autochtone pré-celtique.
Ils avaient pour voisins lesVaccéens et lesTurmoges au sud, lesAutrigons à l'est et lesAstures à l'ouest[5].
Ils ont longtemps défié leslégions romaines entre leur première guerre contre les Romains en150 av. J.-C. et leur soumission finale, plus d’un siècle plus tard. Ils ne furent soumis que lorsqueAgrippa etAuguste menèrent lesguerres cantabres (29 av. J.-C. -19 av. J.-C.) qui se terminèrent par leur extinction partielle. À partir de ce moment, leurs terres firent partie de la province romaine deTarraconaise, où ils purent un peu se gouverner eux-mêmes.
Ils seromanisèrent peu à peu, mais vivaient en villages et sont peu mentionnés dans l'Histoire. Ils fournirent des recrues pour l'armée romaine, en tant qu'auxiliaires, comme leurs voisinsasturiens. Leurs terres contenaient des mines de plomb.
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