LeCalavon, aussi appeléCoulon, est unerivière qui s'écoule dans lesdépartements desAlpes-de-Haute-Provence puis deVaucluse, entre leLuberon et lesmonts de Vaucluse, dans larégionProvence-Alpes-Côte d'Azur. Elle est unaffluent droit de laDurance, donc sous-affluent duRhône.
Le Calavon prend sa source au village deBanon, sur les contreforts duplateau d'Albion, dans l'ouest du département desAlpes-de-Haute-Provence)[4] à 800 m d'altitude[3]. Il coule d'abord du nord vers le sud[5], passant au travers des spectaculairesgorges d'Oppedette oucanyon d'Oppedette qu'il a creusé, puis bifurque vers l'ouest, formant alors la vallée du Calavon, entre lesmonts de Vaucluse au nord et leLuberon au sud et passant par les villes d'Apt et deCavaillon.
Il conflue avec laDurance en rive droite - ou au nord -, sur la commune deCaumont-sur-Durance[6], juste en face deCabannes, à 57,5 m d'altitude[7].
La longueur du cours d'eau est de 86,9 km[1].
Dans les deux départements des Alpes-de-Haute-Provence et de Vaucluse, le Coulon traverse vingtcommunes[1], sixcantons et deuxarrondissements :
Le Coulon a trente-six-affluents référencés[1] :
Géoportail signale de plus le Grand Valat -sandre:x3410700- de 8,3 km en rive gauche qui est bien dans la zone hydrographiqueLe Coulon du ravin de la Prée au Grand Vallat inclus (X341).
Au niveau deBonnieux, le torrent passe sous un pont romain remarquablement conservé : lePont Julien, datant duIer siècle, mesure 118 m de long et a 3 arches en grand appareil. Depuis 2005, un pont moderne est venu préserver le Pont Julien de la circulation.
Ce pont, entre Apt et Cavaillon, permettait le passage de lavoie Domitienne (via Domitia). Les itinéraires antiques (carte de Peutinger) indiquent unemutatio ditead fines (aux limites). L'emplacement de cettemutatio reste discuté mais certains l'associent aux vestiges antiques découverts au lieu-dit Maricamp, situé en rive gauche à proximité deNotre-Dame de Lumières. Pour d'autres auteurs, lamutatio se situerait quelques kilomètres en aval, au lieu-dit des Bas-Heyrauds, sur la commune de Ménerbes[8],[9].
Dès la fin du haut Moyen Âge, les eaux du Calavon qui, dans les intervalles des grands défrichements romains et médiévaux, était une rivière très poissonneuse et de haut débit[6], furent utilisées pour l'installation demoulins. Les premiers répertoriés datent de998 et ont fait l'objet d'une convention entreTeudéric,évêque d'Apt, et deux couples : Geoffroy et Madeleine, ainsi que Didon et son épouse Arantrude. Les deux couples s'engageaient à construire chacun un moulin dont il leur était accordé la moitié en pleine propriété, l'autre revenant à l'évêque[10].
Jusqu'en1863, la traversée du Calavon, au niveau du hameau de Lumières, se faisait par le biais d'un passage à gué. Celle-ci, malaisée à basses eaux, devenait difficile, voire impossible à hautes eaux. Un pont fut alors construit, après souscription des habitants de la commune. Les travaux auront lieu de1864 à1866. Détruit lors d'une crue, le, il fut reconstruit trois ans plus tard. Plusieurs crues continuèrent à fragiliser le pont, jusqu'en1909, date à laquelle une reconstruction, plus solide avec une travée métallique et non en bois, fut décidée[11].
À la traversée d'Apt, il se chargeait des effluents de la ville et surtout de ceux des fabriques defruits confits : il en sortait sous forme d'un égout noirâtre et puant qui lui valut le surnom de « rivière la plus polluée de France » dans les années1980[réf. nécessaire]. Son état s'est considérablement amélioré depuis, grâce à l'action duparc naturel régional du Luberon qui s'est investi dans l'aménagement et la gestion directe du Calavon/Coulon et de ses affluents dès1990.
Le Calavon est nommé pour la première fois dans lecartulaire de l'Église d'Apt (835-1130). Il apparaît dans les chartes XLVII et XLVIII, datées du, sous la désignation « fluvio Causalone »[12], puis à nouveau dans la Charte LXI, datée du, comme « fluvium qui dicitur Causalone »[13]. Il est encore cité dans la Charte LXXVII, rédigée àApt, avant1048, sous le vocable de « Causalonem »[14].
Le Calavon change de nom pour devenirCoulon en arrivant dans la plaine duComtat Venaissin, dans le village desBeaumettes, à proximité de l'endroit où se situait dans l'Antiquité la limite entre les territoires des peuples gaulois desAlbiques - dans la montagne, vers Apt - et celle desCavares - dans la plaine, versCavaillon.
Les documents confirment l'évolution potentielle des deux dénominations puisque des vocables issus du bas latin :Aucalo,Causalo,Caudalio, on arrive àCaularo, auXIVe siècle, et àCaulaho, auXVe siècle[6].
Alternant périodes de sécheresse et crues, les inondations du Calavon peuvent être aussi bien imprévisibles que spectaculaires.
C'est ainsi que le décrivait en1863Marie Azalaïs Martin, la « felibresso dou Couloun » :
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Années de fortes crues :1935,1942,1951,1994 et2008.
Lemodule du Calavon, mesuré au niveau de la station hydrologique d'Oppède, sur une durée de 18 ans est de 1,17 m3/s (observations faites de1996 à2013)[2]. La surface étudiée à cet endroit est de 450 km2, soit moins de la moitié du bassin versant du cours d'eau.
Le Calavon est un cours d'eau extrêmement irrégulier selon les années. Durant cette période, le débit moyen a oscillé entre un maximum annuel moyen de 2,37 m3/s en2000, et un minimum annuel moyen de 0,074, soit 74 litres par seconde en2005.
La rivière présente des fluctuations saisonnières de débit très marquées. Les hautes eaux se déroulent en automne-hiver, et se caractérisent par des débits mensuels moyens allant de 1,89 à 2,45 m3/s, de novembre à janvier inclus (avec un maximum en décembre). À partir du mois de février, le débit baisse progressivement, ce qui mène aux basses eaux d'été-automne, lesquelles qui ont lieu de juin à octobre, entraînant une baisse du débit mensuel moyen avec un plancher de 0,042 m3/s au mois d'août (42 litres), ce qui apparaît comme fort maigre.
À l'étiage, leVCN3 peut chuter à 1 l/s, en cas de période quinquennale sèche, ce qui revient à avoir un cours d'eau à sec ou presque.
Les crues peuvent être très importantes. Ainsi lesQIX 2 et QIX 5 valent respectivement 54 et 100 m3/s. Le QIX 10 est de 130 m3/s, le QIX 20 de 170 m3/s, tandis que le QIX 50 n'a pas encore été calculé, faute d'une durée d'observation suffisante. Ces débits de crue sont de l'ordre de la moitié de ceux duVerdon àVinon-sur-Verdon[15].
Le débit instantané maximal enregistré (non validé) à Oppède a été de 203 m3/s le, tandis que le débit journalier maximal était de 115 m3/s le même jour.
Le Calavon est une rivière fort peu abondante. Lalame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 62 millimètres annuellement, ce qui est plus de cinq fois moindre que la moyenne de la France, tous bassins confondus (320 millimètres). Ledébit spécifique (ou Qsp) de la rivière atteint 2,0 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
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