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Ne doit pas être confondu avecBruno Abraham-Kremer.
Nom de naissance | Bruno Jean-Marie Cremer |
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Naissance | Saint-Mandé (Seine,France) |
Nationalité | Française Belge |
Décès | (à 80 ans) 14e arrondissement de Paris (France) |
Profession | Acteur |
Films notables | La317e Section Paris brûle-t-il ? L'Alpagueur Le Convoi de la peur Noce blanche Sous le sable Mon père, il m'a sauvé la vie |
Séries notables | Maigret |
Bruno Cremer est unacteurfranco-belge né le àSaint-Mandé (Seine) et mort le dans le14e arrondissement de Paris. Il est notamment connu pour avoir été l'interprète du personnage ducommissaire Maigret dans lasérie télévisée homonyme de 1991 à 2005.
Au début des années 1950, le comédien fait partie de la « bande du Conservatoire ». Il est le père de l'écrivainStéphane Crémer.
Bruno Jean Marie Cremer naît le àSaint-Mandé, près deParis, de parents belges[1]. Sa mère, Belge d'origine flamande, est musicienne, tandis que son père, homme d'affaires né àLille, a pris la nationalité belge en 1914, lorsque l’armée française refusa de l'engager en raison de son jeune âge[2]. Il est le cadet d'une famille bourgeoise de trois enfants. Son frère,Georges-Alfred (1927-2013)[3], deviendra professeur de médecine, doyen de la faculté Cochin Port-Royal puis président de l'université Paris-V et membre de l'Académie nationale de médecine[4].
Il passe son enfance dans un immeublehaussmannien de laplace de la Nation à Paris[5]. Il nourrit le goût de la scène dès l'âge de douze ans[6] et reçoit la nationalité française à dix-huit ans selon la loi de 1889 en vigueur alors.
Dès la fin de ses études secondaires à l'École des Roches, Bruno Cremer est admis auConservatoire national supérieur d'art dramatique, où il prend des cours pendant dix ans. Il fait partie de la promotion 1952, avecAnnie Girardot,Jean-Paul Belmondo,Jean Rochefort,Claude Rich,Jean-Pierre Marielle,Michel Beaune, etc. Leur groupe d'amis est connu sous le nom de « bande du Conservatoire ».
Il débute sur scène en 1953 authéâtre de l'Œuvre dansRobinson deJules Supervielle. Cremer passera la décennie sur les planches dans des pièces deShakespeare (Richard II mis en scène parJean Vilar, le rôle-titre dePéricles, prince de Tyr aux côtés deNelly Borgeaud,Tsilla Chelton,Francine Bergé…),Oscar Wilde (Un mari idéal avecFrançoise Brion etDelphine Seyrig),Alfred de Vigny (Chatterton avecMichel Bouquet,Jean-Pierre Marielle,Jean-Louis Richard),Jean Anouilh (le rôle deSaint-Just dansPauvre Bitos ou le Dîner de têtes avec Michel Bouquet,Jean Martinelli,Pierre Mondy, et surtout le rôle-titre offert par l'auteur dansBecket ou l'Honneur de Dieu aux côtés deDaniel Ivernel etMartine Sarcey),George Bernard Shaw (La Maison des cœurs brisés avec Michel Bouquet — metteur en scène et interprète — etLucien Nat).
Absorbé par sa carrière à l'écran, Cremer ne revient au théâtre qu'en1971 dansAlpha Beta, puis, dix ans plus tard, dansBent, où, face àJean-Pierre Sentier, il incarne un homosexuel dans un camp nazi, en 1990-1991 dansLove Letters aux côtés d'Anouk Aimée et en 1997 dansAprès la répétition d'Ingmar Bergman en compagnie d'Anna Karina.
Bruno Cremer débute au cinéma par de la figuration en 1952, avant un premier second rôle dansQuand la femme s'en mêle en 1957, sous la direction d'Yves Allégret, où il côtoie un autre débutant :Alain Delon. Plus tard, en1965, son rôle d'adjudant, d'origine alsacienne, ayant fait la guerre en tant qu'incorporé de force au sein de l'armée allemande, dans la317e Section dePierre Schoendoerffer lui ouvre une grande carrière sur les écrans, qui commence par un cinéma d'auteurs souvent engagés (Schoendoerffer,Bertrand Blier etCosta-Gavras qui le dirigeront plusieurs fois,Luchino Visconti,Michel Deville,Jacques Doniol-Valcroze). DansLes Gauloises bleues (1968), il a le plaisir de donner la réplique à son amieAnnie Girardot (il la retrouvera dès l'année suivante), comme plus tard àJean-Paul Belmondo dansL'Alpagueur.
Le rôle-titre deLa Bande à Bonnot est une manière de sacre en 1969. Il s'impose en vedette ou second rôle de films virils signés parYves Boisset,William Friedkin,Daniel Duval,José Giovanni,Roger Hanin,Raoul Coutard, associé ou opposé à des comédiens tels queBernard Blier,Michel Piccoli,Charles Vanel,Jacques Brel,Jean-Louis Trintignant,Maurice Ronet,Roy Scheider,Giuliano Gemma etJacques Perrin.Marlène Jobert,Marie-Christine Barrault,Fanny Cottençon,Miou-Miou,Claudia Cardinale,Catherine Alric tempèrent de leur présence cet univers d'hommes. D'un autre côté, l'acteur diversifie ses collaborations :Patrice Chéreau,Claude Lelouch,Claude Sautet,Claude d'Anna,Anne-Marie Miéville jalonnent son parcours. Incarnant le colonelRol-Tanguy dansParis brûle-t-il ? deRené Clément,jésuite dansAnthracite d'Édouard Niermans, il interprète en 1984Le Matelot 512 deRené Allio aux côtés deDominique Sanda.
Depuis,Falsch deJean-Pierre Dardenne etLuc Dardenne,De bruit et de fureur etNoce blanche deJean-Claude Brisseau,Tumultes, deBertrand Van Effenterre,Sous le sable deFrançois Ozon, où il est le mari disparu deCharlotte Rampling,Mon père, il m'a sauvé la vie deJosé Giovanni ont chaque fois témoigné de l'exigence et du talent de l'acteur de cinéma.
Cremer tourne pour la première fois pour le petit écran en1979. Sa carrière de séducteur s'épanouit à partir deUne page d'amour d'Élie Chouraqui d'aprèsÉmile Zola, dont il partage l'affiche avecAnouk Aimée ; suivent deux téléfilms signésJean Chapot etNelly Kaplan où il est associé avecFrançoise Fabian etKrystyna Janda ou encoreLe Regard dans le miroir avecAurore Clément.
Cremer s'illustre dans des réalisations signéesPeter Kassovitz (L'Énigme blanche avecJean Rochefort,Bulle Ogier etClaude Rich,Opération Ypsilon),Laurent Heynemann (Le Pays du soleil levant avecFanny Ardant,Ceux de la soif d'aprèsGeorges Simenon aux côtés deMimsy Farmer) ou encoreChristian de Chalonge (un épisode deLes Dossiers de l'inspecteur Lavardin avecJean Poiret). Il a aussi pour partenaireGérard Lanvin dansLa Traque, dePhilippe Lefebvre et travaille régulièrement enItalie (sérieLa Pieuvre).
En 1983, il incarneSade etJosephine Chaplin qui joue la femme du terrible marquis, puis en1989, dansL'Été de la Révolution, il personnifieLouis XVI quandBrigitte Fossey interprèteMarie-Antoinette.
À partir de 1991, Bruno Cremer reprend à la télévision le rôle ducommissaire Maigret (d'abord proposé àJulien Guiomar) dans un style proche deRaymond Souplex. En 2005, après cinquante-trois épisodes, sa voix doit être doublée par celle deVincent Grass dansMaigret et l'Étoile du Nord, le dernier épisode de la série : atteint d'un grave cancer à la gorge, il décide alors d'arrêter son métier.
Le, France Degand, son agent, annonce à l'AFP la mort de Bruno Cremer des suites d'uncancer de la langue et du pharynx imputé au tabac[7], le, dans un hôpital parisien du14e arrondissement de Paris[1],[8],[9].
Le, il est inhumé aucimetière du Montparnasse (division 26, grand cimetière)[10], lors d'obsèques au goût de sa famille (brefs éloges par les intimes, musiques à la guitare…), après l'office en l'église Saint-Thomas-d'Aquin à Paris, en présence notamment de ses amis du conservatoire :Jean-Paul Belmondo,Jean Rochefort,Pierre Vernier,Claude Rich,Jean-Pierre Marielle,Niels Arestrup,Jacques Perrin,Monique Chaumette,Pierre Schoendoerffer,Jean-Claude Brisseau,Jacques Spiesser[11],[12],[13], entre autres.
Bruno Cremer a été marié à deux reprises :
En 2000, Bruno Cremer écritUn certain jeune homme, un livre autobiographique qui s'arrête à la mort de son père, quarante ans auparavant.