Sur le plan historique et culturel, Borce fait partie de laprovince duBéarn, qui fut également unÉtat et qui présente une unité historique et culturelle à laquelle s’oppose une diversité frappante de paysages au relief tourmenté[5].
La commune est frontalière avec l'Espagne (Aragon) au sud.
La commune est drainée par legave d'Aspe, gave de Belonce, gave duBaralet, le sescoué, le ruisseau de Sadum, Larricarrouy, le ruisseau de Bait des Bous, le ruisseau de Bardiancou, le ruisseau de Boussoum, le ruisseau de Couecq, le ruisseau de Lacarroche, le ruisseau de Lapachouaou, le ruisseau de Larry, le ruisseau de Lucharry, et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 73 km de longueur totale[8],[Carte 1].
« le gave d'Aspe et le Lourdios (cours d'eau) », d'une superficie de1 595ha, un vaste réseau detorrents d'altitude et de cours d'eau de coteaux à très bonne qualité des eaux[24] ;
et une au titre de la « directive Oiseaux »[22],[Carte 3] :
L’inventaire deszones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.Trois ZNIEFF detype 1[Note 5] sont recensées sur la commune[26],[Carte 4] :
L'espace animalier de Borce a vu le jour en 2004 à l'initiative de la commune. Mais c'est en 1971 que tout a commencé à la suite de la découverte de l'oursonJojo par des enfants de la PEP de Borce. Est alors né leclos aux Ours au sein même du village. À la suite de la liquidation judiciaire de la dernière société gestionnaire du parc, les anciens salariés, entourés de nombreux bénévoles notamment borçois, se sont rassemblés pour créer l'association Parc'Ours. La reprise en gestion du parc animalier de Borce, par l’association, a permis, entre autres, le sauvetage et la création d’emplois, de contribuer à la préservation d’espèces sauvages et au maintien plus global de l’activité touristique et économique aspoise.
Au, Borce est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[32].Elle est située hors unité urbaine[1] et hors attraction des villes[33],[34].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (95,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (95,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (48,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (37,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (9,6 %), prairies (3 %), zones agricoles hétérogènes (1,4 %), zones urbanisées (0,3 %)[35]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 6].
Le village est accessible en voiture par la RN134. Un car affrété par la région Nouvelle-Aquitaine dessert le village voisin d'Etsaut. Pour les marcheurs, Borce se situe au croisement du GR10 et du chemin vers Saint Jacques de Compostelle (Voie d'Arles). L'ancienne voie ferrée deligne de Pau à Canfranc (frontière) traverse la commune et emprunte le viaduc de Borce pour franchir le gave d'Aspe.
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par lerisque d’inondation par une crue torrentielle ou à montée rapide de cours d'eau, notamment legave d'Aspe. La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations etcoulées de boue survenues en 1982, 2009 et 2021[38],[36].
Borce est exposée au risque de feu de forêt. En 2020, le premier plan deprotection des forêts contre les incendies (PDPFCI) a été adopté pour la période 2020-2030[39]. La réglementation des usages du feu à l’air libre et les obligations légales de débroussaillement dans le département des Pyrénées-Atlantiques font l'objet d'une consultation de public ouverte du 16 septembre au 7 octobre 2022[40],[41].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des mouvements de sols liés à la présence d'argile et des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines)[42]. Afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, un inventaire national permet de localiser les éventuellescavités souterraines sur la commune[43].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Borce.
Leretrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie[44]. 19,3 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 7]. Depuis le, en application de laloi ELAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 7],[45].
La commune est exposée aux risques d'avalanche. Les habitants exposés à ce risque doivent se renseigner, en mairie, de l’existence d’un plan de prévention des risques avalanches (PPRA). Le cas échéant, identifier les mesures applicables à l'habitation, identifier, au sein de l'habitation, la pièce avec la façade la moins exposée à l’aléa pouvant faire office, au besoin, de zone de confinement et équiper cette pièce avec un kit de situation d’urgence[46],[47].
Dans plusieurs parties du territoire national, leradon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population auxrayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune de Borce est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[48].
Le toponymeBorce apparaît sous les formesBorsa (XIIe siècle[49], cartulaire deSauvelade[50]),Borza (1186[49], titres de Barcelone[51]),Borse (1250[49], for d'Aspe[52]),Sanctus Michael de Borse (1674[49], insinuations du diocèse d'Oloron[53]). Son nombéarnais estBòrça ouBorce[54].Anglus, désignant un bois et un mont de la commune, est mentionné en 1863 dans le dictionnaire topographique Béarn-Pays basque[49].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[56]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[57].
L'économie de la commune est principalement portée par le tourisme, l'élevage et la présence d'usines hydroélectriques.L'élevage donne lieu à une production fromagère artisanale. La commune fait partie de la zone d'appellation de l'ossau-iraty.
La commune présente un ensemble de maisons[60],[61],[62],[63],[64] desXIVe,XVe,XVIe,XVIIe et XIXe siècles (étables et fours à pain), ainsi que des maisons fortes desXIIIe et XIVe siècles[65]. À l'entrée du village, la maison Sayerse est une ancienne tour de guet. Au cœur du village, la maison Tarras présente une petite tour. Dans la rue principale, la maison de Bernard de Salefranque, notaire royal sous Jeanne d’Albret, se distingue par sa hauteur, son écusson à l'envers, ses fenêtres à meneaux ainsi que ses sculptures sur les chambranles de la fenêtre nord. Enfin, les fours à pain, le lavoir, les quatre fontaines et les fenêtres en ogives témoignent de l'histoire médiévale du village. Anecdote historique, un cas d'emmurement d'animal est signalé à Borce :« M. W. Webster cite le fait, dont il a eu personnellement connaissance, de l'emmurement d'un coq avec toutes ses plumes au milieu d'un mur au centre d'une maison duXIVe siècle, qu'il vit démolir sous ses yeux à Borce, dans lavallée d'Asp »[66],[67].
Depuis 1862, en vertu de l'article 10 dutraité de Bayonne de1862 les pasteurs espagnols de la vallée d'Anso peuvent librement faire paître leurs troupeaux dans deux secteurs de territoire français contigus à la frontière, sur le territoire de la commune de Borce, de jour comme de nuit. En complément de cette disposition, le passage est libre par un chemin spécifique situé hors de ces secteurs territoriaux afin de permettre l'accès des troupeaux au premier de ces secteurs. Cette disposition est toutefois inapplicable une année sur six (les années divisibles par 3 et impaires), des règles symétriques autorisant ces années-là le pacage des troupeaux de Borce sur des territoires espagnols[71].
De nos jours, le jumelage de Borce avec le village d'Ansó (Espagne)[72] réaffirme la solidarité transfrontalière entre les deux villages. Chaque année, les représentants des deux villages se retrouvent autour d'une borne à la frontière afin d'inscrire cette amitié dans le présent.
Le fort est construit entre 1842 et 1870 à la demande du roi Louis-Philippe afin de sécuriser la route du Somport en cas de guerre. Situé à 765 mètres d'altitude sur une falaise dominant le gave, il est situé sur les communes de Borce et d'Etsaut. Conçu pour abriter 400 hommes capables de résister à un siège d'une semaine au moins, le fort est occupé de 1871 à 1925 par le18e régiment d'infanterie de Pau. Il devient ensuite une colonie de vacances jusqu'en 1939. Pendant la seconde guerre mondiale, il sert tour à tour de prison politique au régime de Vichy, de fort de garnison pour l'armée nazie puis de prison de détention à libération. Après un retour du18e régiment, le fort est démilitarisé en 1962. Il est acheté par un particulier puis par lacommunauté de communes de la Vallée d'Aspe en 1999. Depuis 2005, le fort est classémonument historique. Des travaux de restauration sont en cours : chemin d'accès, dé-végétalisation, toitures et terrasses.
Les 42 monuments protohistoriques situés sur la commune de Borce et inventoriés parJacques Blot[73] font partie d’un plus vaste ensemble concernant l’ensemble de la vallée d’Aspe et des vallées voisines. Qualifiés detertre, detumulus, decromlech ou dedolmen, il s’agit majoritairement de tombes à incinération ou inhumation édifiées par les populations de pasteurs transhumants au néolithique lors du passage par les estives. Dans cet ensemble, le mégalithe d’Urdasque tient une place polémique particulière. À une altitude de 637 m, il est situé au sud de l’embouchure du ruisseau du Belonce avec le gave d’Aspe, au fond d’une prairie, au pied d’un cône d’éboulis. Il s’agit d’une vaste excavation aménagée dans un amoncellement de dalles et de blocs rocheux. Il est mentionné pour la première fois sous le nom de « dolmen d’Urdasque » en 1862 par F. Couarraze de Laa[74] qui cherche alors des « traces du culte druidique ». Dix ans plus tard, Dieudonné d’Arrentières[75] signale de nouveau ce « monument celtique ». Contrairement à son prédécesseur, il considère ce mégalithe comme étant un « sanctuaire avec son allée couverte, un galgal » étant donné son orientation d’Ouest en Est. Il affirme que les matériaux employés ont été apportés de mains d’homme en évoquant un mur de calschiste et un plafond de marbre blanc pour la grande chambre. Ces informations sont contredites par les observations contemporaines. En 1979, Jacques Blot considère que ce mégalithe n’est ni un dolmen ni une allée couverte mais plutôt un abri pastoral aménagé à une date inconnue. Il précise que la présence de dolmen dans un espace encaissé et sans horizon est rare. En outre, ces blocs rocheux sont peut-être le résultat du cône d’éboulis plutôt que d’un aménagement anthropique. Ce mégalithe est occupé durant tout leXXe siècle. Il est appelé craig par les Borçois. Dans les années 1970, le propriétaire du terrain signale son utilisation comme refuge par les ouvriers espagnols lors de la construction de la voie ferrée. La murette en pierres sèches au fond de la cavité est montée en 1928 par les ouvriers. Le mégalithe est encore aujourd’hui utilisé comme étable pour les ânes des actuels propriétaires du terrain.
Située sur l’aire de repos de la route nationale entre Etsaut et Borce, point de départ du chemin de la Mâture, la sculpture deErik Dietman achevée parSaturo Sato s’intitule « Hommage aux hommes forts de la vallée … et à leurs femmes ». Cette sculpture s’intègre à un vaste projet porté par l’association oloronaise El Camino : la création d’un chemin d’art contemporain sur le tracé du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle entreOloron-Sainte-Marie et la frontière espagnole. Erik Dietman et son équipe commencent sa construction à la fin des années 1990. L’artiste souhaite alors rendre hommage aux hommes qui transportaient des troncs d’arbre sur le périlleux chemin de la mâture. La sculpture se compose de pierres provenant des vallées d’Aspe, d’Ossau et du Barétous légèrement sculptées pour faire apparaître des silhouettes. Ces pierres devaient initialement être couronnées de troncs d’arbre, référence ultime au transport des mâts. Cependant, la mort d’Erik Dietman en 2002 laisse ce projet inachevé. 10 ans plus tard, à la demande de l’association El Camino, Satoru Sato, artiste japonais ami d’Erik Dietman, propose de compléter l'œuvre. Il choisit de mettre en valeur les sculptures en créant un écrin géométrique.
Équipements publics : une maison pour tous, un tennis, un fronton mur à gauche couvert, une aire de jeux, une aire de pique-nique, des toilettes publiques, un téléphone public, deux défibrillateurs.
Commerce : un bar-épicerie et dépôt de pain
Hébergements touristiques : un gîte d’étape de 18 lits, un gîte pour pèlerins de 6 lits, des chambres d'hôtes et des gîtes.
La fête patronale de Borce est la Saint Michel. Elle est organisée le premier dimanche d'octobre : messe puis repas collectif.
La fête estivaleMinja Candela (Mange chandelle) se déroule depuis 2014 le dernier samedi de juillet : concerts, animations artistiques, théâtre de rue...
↑Les distances sont mesurées entrechefs-lieux de communes par la voie routière et évaluées à l'aide d'un calculateur d'itinéraires.
↑Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes àvol d'oiseau.
↑La réglementation dans la zone périphérique du parc, dite zone d'adhésion, est plus souple, afin bénéficier d'investissements d'ordres économique, social et culturel afin de freiner l'exode rural et de développer l'équipement touristique de la région.
↑Dans les sites Natura 2000, lesÉtats membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[21].
↑Les ZNIEFF detype 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF detype 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Rousset, Valérie,Le pont de Belonce à Borce (Pyrénées Atlantiques) dit Pont de Cébers, relevé d’architecture et analyse archéologique, Bordeaux, Service régional de l’Archéologie, Direction régionale des affaires culturelles d’Aquitaine,, 24 p.(lire en ligne).
↑Laval, Antoine,Fiche Conseil Restauration du vieux pont de Belhonce, Pau, Conseil d’architecture, urbanisme, environnement des Pyrénées-Atlantiques,, 8 p.(lire en ligne).
↑Blot, Jacques, « Contribution à l’inventaire des vestiges protohistoriques en vallée d’Aspe »,Revue de Pau et du Béarn, numéro 7, pp. 5-29., 1979 numéro 7,p. 5-29.
↑F. Couarraze de Laa, « Les monuments du Druidisme dans la vallée d’Ossau, en Béarn »,Bulletin mensuel du Comité d’histoire et d’archéologie de la province ecclésiastique d’Auch, 1862 tome iii,p. 279-280.(lire en ligne).
↑D’Arrentières Dieudonné, « Lettre de M. D’Arrentières sur un monument mégalithique situé dans la vallée d’Aspe »,Bulletin de la société des sciences, lettres et arts de Pau, 1871-1872, 1872 serie 2 tome i,p. 252-253.(lire en ligne).