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Bons baisers de partout est unfeuilleton radiophonique, réalisé et diffusé entre1966 et1974 surFrance Inter. Il est l'œuvre dePierre Dac etLouis Rognoni. Il est composé de 740 épisodes.Bons baisers de partout se pose comme une parodie des feuilletons d'espionnage desannées 1960 et du film de James BondBons baisers de Russie.
Bons baisers de partout, conçu parPierre Dac etLouis Rognoni, est enregistré à la Maison de la Radio, dans le studio 113, à partir du[1]. Le feuilleton est diffusé sur les ondes deFrance Inter à partir du[2]. Le générique de début de chaque épisode estLa Symphonie lorraine de Jean-Wilfrid Garrett[1]. La durée du feuilleton n'est pas précisément déterminée à l'avance, mais ne devait pas dépasser quelques mois. Finalement, il se prolonge sur pas moins de 740 épisodes, et s'achève en 1973[1].
La première série du feuilleton raconte une opération secrète menée par le SDUC (Service de documentation unilatérale et de contre-espionnage, visiblement inspiré duSDECE, dont le nom se prononçaitSdèke) : l'opérationTupeutla. Son objectif est de protéger les plans duBiglotron, une invention du professeur Jérémie Ménerlache. Dans ce but, le Colonel de Guerlasse, chef du SDUC, recrute Nicolas Leroidec (vivant au 88 bis, rue du général Motors àHouilles), ancien représentant en enclumes reconverti en agent secret.
Poursuivi par les agents doubles Zorbec Legras (contrepèterie du personnage principal du filmZorba le Grec) et Wilhelm Fermtag, Nicolas Leroidec (qui deviendra Inter 18-29[3]) est entraîné dans des aventures àInterlaken,Venise, auCaire, ou encore àAthènes.
La saga est peuplée d'autres personnages aux noms truculents :
Le Biglotron est le nom d'une machine, fruit dans la série de l'imagination du professeur Slalom Jérémie Ménerlache, que Pierre Dac avait inventée quelques décennies plus tôt et qu'il présentait dans ses conférences scéniques ou radiodiffusées. C'est un autre nom donné auschmilblick, une machine « qui ne sert à rien, et par conséquent peut servir à tout » et de ce fait doit assurer à la France la suprématie pour des décennies dans des domaines « variés, allant de la physique thermonucléaire jusqu'à la pratique de la gynécologie dans l'espace ».
Chaque épisode, durant de trois à douze minutes, présentait un florilège de calembours, élevé à la hauteur d'art par De Guerlasse etPierre Dac, de références au domaine du roman d'espionnage et à l'actualité. Les personnages sont tous très caricaturaux, notamment l'adjudant Tifrisse, déclamant à de multiples reprises son couplet au sujet durhum de la Guadeloupe, et pas de la Martinique, ou encore le fait qu'il est laissé de côté parce « qu'il est né àPointe-à-Pitre ».
On découvrira au fur et à mesure des épisodes des choses toutes plus saugrenues les unes que les autres, comme Villeneuve-la-Vieille, l'existence de la marine auvergnate ou l'usage du phoque de garde, et des rencontres ne manquant pas de piquant, avec Xénophon Salengos, tenancier de l'hôtel Krados à Athènes, Moïse Asphodèle le philosophe-photographe, ou encore Simone Aloilpé, strip-teaseuse à l'envers pour camps de nudistes.
L'histoire se finit, après de très nombreux rebondissements, par la victoire de la France et du SDUC. Alors que les héros se préparent à fêter la victoire, on apprend l'enlèvement du mystérieux Monsieur Maurice. Alors que l'Opération Tupeutla se finit, l'Opération Maurice commence.
D'autres séries ont suivi « Tupeutla », dont « M comme… » qui ne renvoyait pas au mot deCambronne, mais à « Mygale ».
L'émission s'accompagnait d'un indicatif musical mélangeant de la musique classique emphatique et des bruits électroniques.Elle commençait régulièrement par « Le très honorable Jean Bardin vous présenteBons baisers de partout, une émission secrète de…chut ! ». Puis le récitant, après un « Donc ! » pompeux, résumait les épisodes précédents.
Le récitant terminait l'épisode avec deux ou trois questions relatives à la suite de l'histoire et ajoutait : « Vous le saurez en ne manquant pas le prochain épisode de notre grand feuilleton de [une activité évoquée dans l'épisode mais éloignée de l'espionnage, telle que le jardinage, la danse ou la philosophie] et d'espionnage :Bons baisers de partout ». Et l'épisode s'achevait sur « Bons baisers de partout, une émission secrète de [tonitruant et avec réverbération]Pierre Dac ET LOUIS ROGNONIIIII ! »
Bons baisers de partout a été partiellement réédité, en 2000, chezEPM Musique, en trois coffrets[4],[5],[6] de cinq CD audio chacun, reproduits d'après les archives conservées par l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Cette portion du feuilleton, intitulée « Opération Tupeutla » réunit les 149 premiers épisodes, d'une durée totale d'environ quinze heures, diffusés sur les ondes deFrance Inter entre le et le[7].
Les éditionsLibrio ont parallèlement publié, sous la direction deJacques Pessis, trois volumes imprimés[8],[9],[10] reprenant, de manière condensée, la matière des 149 épisodes radiophoniques.
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