Nuancier des bleus teints et utilisés pour la manufacture de tapis de la Savonnerie à Paris, 2018
Dans l'augmentation progressive du nombre de termes de couleur que notent Berlin et Kay dans les langues du monde, lebleu n'apparaît qu'en sixième, alors que les langues ont déjà séparé le noir, le blanc, le rouge, le vert et le jaune[3]. Dans les langues européennes, cette distinction est apparue auMoyen Âge[4]. Auparavant, les bleus se décrivent soit comme des nuances de blanc[c], soit comme des variétés de noirs ou de verts. La langue n'avait pas denom de couleur qui couvre à la fois le bleu clair du ciel et le bleu sombre de minéraux comme lelapis-lazuli.Aristote place ces couleurs en deux endroits différents de son classement des couleurs, du noir au blanc.
Dans le schéma de la perception des couleurs deHering, une bonne approximation du système visuel au-delà de la sensibilité descônes dans larétine, le bleu est une des quatreteintes élémentaires, l'opposition bleu-jaune venant, avec l'opposition rouge-vert, créer l'impression de couleur[5].
Dans les procédés de synthèse des couleurs, une descouleurs primaires est le plus souvent un bleu. Ensynthèse additive, on le choisit par un compromis entre la teinte, la saturation du bleu et la luminosité, selon les possibilités techniques d'en obtenir, soit par desluminophores, soit par unfiltre optique à partir d'une lumière moins saturée. Ce bleu tire en général sur le violet[d]. Dans lasynthèse soustractive, le bleu primaire tire sur le vert — le bleu primaire s'appellecyan dans la norme d'impression enquadrichromie, afin qu'un vert suffisamment saturé puisse s'obtenir par mélange avec du jaune.
Dans lesarts visuels, les bleus se situent sur lecercle chromatique entre les verts et les rouges, à l'opposé des jaunes.
Le motblanc suscite de nombreuses associations mentales. Du point de vue de lacolorimétrie, il désigne une forte luminosité, dépourvue de sensation colorée. Mais on sait, avec certitude, qu'une surface légèrement bleutée est jugée plus blanche qu'une surface idéalement neutre, même plus claire[8].
Les lessives contiennent des grains bleus afin de donner plus de blancheur au linge (de plus, une légère coloration bleue compense le jaunissement des tissus blancs). Les cachets effervescents destinés à nettoyer les appareils dentaires sont aussi colorés en bleu, pour les mêmes raisons.
La pratique de l'azurage, pour obtenir une sensation de blancheur supérieure, en s'éloignant du blanc défini par l'analyse trichrome par l'ajout de bleu, témoigne d'une limite de cette description des couleurs.
Dans lesarts graphiques, le bleu est la couleur la plusfroide. Refroidir une couleur, c'est lui mélanger une autre de telle sorte qu'elle se rapproche du bleu sur lecercle chromatique. Dans les imagesthermographiques enfausse couleur, le bleu dénote invariablement le froid ; comme sur la robinetterie domestique, la pastille bleue indique l'eau froide.
Les couleurs froides - et particulièrement le bleu - sont descouleurs fuyantes. L'enseignement classique de la peinture professe que laperspective atmosphérique consiste à bleuir les lointains et que les ombres, dans les creux, sont plus bleues et plus sombres que leton local. Les sujets d'une expérience de psychologie expérimentale interprètent un disque bleu placé sur un fond moins froid comme un trou dans le fond ; alors qu'ils interprètent une forme identique, mais rouge, comme une pastille posée sur le fond[9].
Des phénomènes dediffusion donnent une couleurbleue au ciel par temps clair. Cette lumière est diffuse etpolarisée, et se combine à desdiffractions, diffusions et réflexions pour donner le bleu de la mer[10]. Cependant, la couleurbleu marine n'a qu'un rapport indirect avec celle de la mer par beau temps : c'est celle des uniformes de la marine[11].
La fabrication de verres et émaux bleus à partir de sels de fer, de sels de cuivre et de sels de cobalt remonte à l'Antiquité. Les pièces se sont conservées à travers les siècles. Des livres indiquent des procédés de fabrication. De nombreux minéraux contenant du cuivre donnent un bleu-vert, l'azurite et lalazulite, qui permettent d'obtenir des bleus plus profonds et lelapis-lazuli, une nuance, par comparaison, violacée. Le verre bleu, au cobalt, est attesté enÉgypte ancienne auXVIe siècle av. J.-C.[13]. La fabrication des verres et émaux bleus subit de grandes variations, selon l'approvisionnement en matières premières et les procédés locaux de fabrication[14]. Les verres bleus fabriqués avant l'identification du cobalt comme un métal, étaient connus sous le nom desafre ou desmalt.
Pendant leMoyen Âge, les meilleurs bleus disponibles pour les peintres sont lebleu d'outremer, extrait avec de grandes difficultés d'une pierre, lelapis-lazuli, importé des hautes montagnes d'Iran et d’Afghanistan, et lebleu d’azurite, moins précieux[15].
Lebleu de Prusse, découvert par hasard en 1704 àBerlin par Heinrich Diesbach etJohann Conrad Dippel, est le premier pigment synthétique moderne, produit par réaction de la potasse sur du sulfate defer. Dès 1710,Antoine Watteau l'utilise dans son tableau de laMariée du village.
Un siècle plus tard Louis-Jacques Thénard produit un autre pigment de synthèse, lebleu de cobalt', employé dès 1806 parJoseph Turner dans son paysageGoring Mill and Church. Ce pigment admiré deVincent van Gogh reste un des plus chers de ceux mis à la disposition des artistes.
George Rowney met au point lebleucéruléum, à base de cobalt comme celui de Thénard, en 1860.
René Bohn produit la teinture debleu d'indanthrène (« indigo d'anthracène ») à la BASF à partir de 1901. Amélioré progressivement, un pigment d'indanthrène est produit en 1928.
En 1927 l’industrie des colorants produit lebleu phtalo, appelé à ses débutsbleu monastral, produit industriellement en Angleterre à partir de 1938.
Un laboratoire français cherche à produire des pigments bleus à partir de cultures debactéries dans unfermenteur[16].
En 2009, une équipe de l'Université de l'Oregon a découvert fortuitement un pigment synthétique minéral bleu, basé sur un oxyde d'ytrium, d'indium et de manganèse, qu'il a appelé le bleu YInMn d'après les abréviations de ses composants, dont le prix élevé compromet le possible succès commercial[17]
La difficulté à produire du bleu s'est avérée encore récemment pour lesdiodes électroluminescentes. Les diodes lumineuses rouges et vertes, puis jaunes et orange ont été inventées et produites dans les années 1960 ; on n'est parvenu à produire des diodes bleues qu'après plus de 30 ans, à la fin des années 1990[18].
Lasolidité à la lumière de huitteintures bleues sert de référence pour évaluer celle d'un nouveau colorant, par un processus simple. On expose le colorant à coter à la lumière en même temps qu'uneéchelle des bleus constituée avec ces huit bleus. La cote est le numéro de la plage qui perd sa couleur comme l'échantillon.
Les associations symboliques du bleu ont largement évolué en Europe au cours de l'histoire. Elles sont différentes, selon qu'il s'agisse d'un bleu pâle,couleur de ciel, ou d'un bleu soutenu, couleur sombre.
Au début duXXe siècle, l'artiste peintreVassily Kandinsky affirmait que« le bleu développe très profondément l'élément du calme. Glissant vers le noir, il prend la consonance d'une tristesse inhumaine (…) À mesure qu'il s'éclaircit, ce qui lui convient moins, le bleu prend un aspect plus indifférent (…) jusqu'à devenir un calme muet[19] ».
L'Antiquité privilégie le noir, le blanc et le rouge pour leur symbolique. Les civilisations antiques autour de la Méditerranée considèrent le bleu foncé de la mer et celui, lumineux, du ciel comme des couleurs absolument différentes, qu'Aristote placera, sur son échelle des couleurs, l'une près du noir, l'autre près du blanc. Dans l'Égypte ancienne, le bleu foncé de la mer symbolisait la femme tandis que le bleu ciel (du ciel) était associé au principe mâle[20].
Lesanciens Grecs après Homère appelaientκυανοῦς /kuanoūs une nuance de bleu sombre, à comparer avec lesanskritshyam, Il convient de noter quekuanous a subi, au cours des siècles, un élargissement sémantique, car, dans les textes plus anciens comme dans l'Iliade, le terme était employé pour désigner des cils(Il. 1, 528) ou des nuages(Il. 5, 345; 20, 418) mais jamais des objets pouvant avec certitude être identifiés comme bleus[21].
À partir de cette racine, le jargon scientifique de la chimie a produit le préfixe cyan— pour désigner les produits ayant une affinité pour le bleu (comme le ferrocyanure ferrique ditbleu de Prusse). Le nomcyan a été choisi pour désigner la couleur fondamentale de lasynthèse soustractive des couleurs utilisée enphotographie argentique et pour l'impression enquadrichromie, complémentaire du rouge.
L'homme politique britannique ethellénisteWilliam Gladstone releva dansL’Iliade etL’Odyssée chaque passage oùHomère décrit un objet par sa couleur. Il découvrit ainsi, avec étonnement, que si de nombreuses allusions au noir et au blanc existaient dans les deux ouvrages, quelques-unes au rouge, au jaune et au vert, la couleur bleue y était en revanche absente. En effet, de manière aussi surprenante, l'adjectif employé pour désigner le bleu de la mer chez Homère estοἶνοψ /oînops[22], « de la couleur du vin ». Ce n'est que chez des auteurs plus tardifs à l'instar deLucien de Samosate que sera utilisékuanoūs pour parler de : « l'eau salée et bleue » (ἁλμυρῷ καὶκυανέῳ ὕδατι /halmurṓi kaìkuaneṓi húdati[23]). Gladstone en déduisit dès lors que les anciens Grecs étaient moins sensibles que ses contemporains au bleu et au vert. Cette conclusion invraisemblable, même à son époque, amuse les linguistes qui ont constaté qu'aucun texte antique[réf. souhaitée], y compris les textes bibliques, ne connaît la catégorie « bleu ». La question de l'importance des catégories du langage pour la perception a donné l'hypothèse de Sapir-Whorf[24]. Le lexique grec met le bleu foncé, le gris et le vert dans une seule catégorie ; enlatin classique, le lexique des bleus est instable, imprécis[25]. On observe la même évolution dans la plupart des langues ; la catégoriebleu n'apparaît qu'après qu'on a distingué, d'abord le noir du blanc, puis le rouge, le jaune et le vert[26]. Si la mer n'est jamais décrite bleue (κυανοῦς /kuanoūs) par aucun des Grecs de l'époque archaïque, c'est aussi parce que ces auteurs ont utilisé les noms de couleur qui s'associaient, pour eux, aux qualités — dangereuse, puissante, etc. — qu'ils voulaient communiquer[27].
Cependant, les grecs anciens connaissaient les pigments bleus : le bleu égyptien, l'indigo, que mentionnePline l'Ancien, bien qu'ils ne le reconnaissent pas en tant que teinte, et qu'il ne soit pas dans leur langue un champ chromatique[28].
Les langues qui ont contribué à la formation du français avaient divers termes recouvrant la notion de « bleu ». Le bleu clair du ciel était, dans ces langues, souvent une couleur différente du bleu sombre de la mer, comme c'est encore le cas enrusse oùголубой (prononcé enfrançais : [ɡɐlˈubəj],galouboï) désigne le bleu clair ou pâle,синий (prononcé enfrançais : [sʲˈinʲɪj],siniï) le bleu soutenu.
Bleu vient de l'ancien françaisblef,blev, qui dérive lui-même deblanc ; duvieux-franciqueblao et à rapprocher de l'allemandblau[11].
Dans le système de couleurs qui domine jusqu'à la fin duMoyen Âge, il n'y a pas de place pour le bleu[g] ; il est considéré, s'il est soutenu, comme une simple variante du noir — ou bien, s'il est pâle comme lebleu ciel, comme une variété de blanc —. Le bleu acquiert à partir de la fin duXIe siècle une signification autonome.
L'Église catholique en fait la couleur conventionnelle du voile de laVierge Marie. La robe est bleue avec éventuellement un manteau rouge chez les orthodoxes, alors que chez les catholiques le manteau est bleu avec une robe ou un corsage rouge[33]. Le prix élevé de l'outremer n'était pas étranger à ce choix pour les« vêtements de la Vierge, pour lesquels le peintre se devait d'utiliser les pigments les plus chers[34] ».
Le bleu soutenu qu'obtiennent les pigments et teintures nouvellement fabriquées se répand sur les vêtementsbleu roi des souverains de France qui s'inspirent du bleu marial. LescapétiensPhilippe Auguste puis son petit-filsLouisIX (saint Louis) font du bleu la couleur royale auXIIe siècle. Leblason royal porte des fleurs de lys d'or sur champ d'azur. Les seigneurs s'empressent d'imiter les rois. Les gens du peuple et les moines s'habillent en vert et en brun[réf. souhaitée]. AuXIIIe siècle, l'auteur duSone de Nansay écrit :« Et le bleu réconforte le cœur car des couleurs il est l'empereur[35] ». Le bleu devient le symbole de la sérénité, de la candeur[réf. souhaitée].
Leslois somptuaires interdisent en Italie dans les années 1350-1380 de porter des vêtements bleus ou rouges jugés ostentatoires alors que le pays est touché par lapeste noire. La culture de laguède et l'importation de l'indigo vont rendre le bleu plus accessible, et il finit par être la couleur préférée des Européens auXVIIIe siècle[36].
Lebleu de Prusse est le premier colorant synthétique ; il n'est néanmoins pas très stable. Le bleu de cobalt suit mais, il est coûteux. En 1826, Guimet produit unbleu outremer synthétique, qui rend la teinture et la peinture bleues beaucoup moins chères. Ces inventions rencontrent un marché dans le goût bourgeois qui recherche des teintes à la fois colorées et discrètes[38],[39]
SelonMichel Pastoureau, depuis que l'on dispose d'enquêtes d'opinion (c'est-à-dire depuis 1890 environ), le bleu est la couleur préférée de plus de la moitié de la population occidentale,« des hommes comme des femmes, toutes catégories sociales confondues », à 50 %, devant le vert (20 %) et le rouge (10 %)[40].
Dans les pays anglo-saxons, l'expressionblue devils signifie « idées noires ». Leblues est un état de mélancolie (spleen) qui a donné leblues, ungenre musical. Lebaby blues est le nom donné à l'état dépressif de la mère pouvant survenir dans la période post-partum suivant l'accouchement.
En Inde, dans l'hindouisme, la divinitéKrishna, dont le nom signifie bleu-noir, est présenté sous les traits d'un homme à la peau bleue.« Krichna est l'incarnation de la vérité divine, son corps est azuré; mais abaissé à la condition humaine, il s'est soumis aux tentations du mal et la symbolique indienne lui consacre également le bleu foncé et le noir. ».
passer au bleu, enduire une pièce à aplanir debleu de Prusse afin que lemarbre ou larègle marque sur les saillies à retirer ;
bleu : plan reproduit endiazographie ou parcyanotype, procédés ancien de reproduction des documents grand format d'après des originaux surpapier calque, donnant des lignes blanches sur fond bleu, par extension, projet,plan ;
petit bleu : télégramme à l'époque où ils étaient acheminés par coursier du postetélégraphique au destinataire ;
les bleus : personnes vêtues de bleus, qu'il s'agisse, selon le contexte, de militaires, de policiers, ou de joueurs d'une équipe de sport, notamment les équipes nationales de sports collectifs deFrance et d'Italie — squadra azzurra (équipe bleue). Le bleu était originellement la couleur de laMaison de Savoie, l'ancienne famille royale d'Italie[43] —.
mais aussi :
"Faire Bleu" : expression usitée enLorraine qui signifie ne pas aller travailler, faire l'école buissonnière.
Enélectronique, la normeCEI 60757 définit le marquage bleu comme correspondant au chiffre 6, au multiplicateur x106, à une précision de 0,25 % et à un coefficient de température de 10 ppm.
Avec le rouge, le jaune et le vert, le bleu est l'une des quatre couleurs adoptées par la communauté européenne pour les conteneurs et poubelles dutri sélectif. De façon variable selon lesterritoires, les conteneurs bleus sont généralement destinés à recevoir, soit les magazines, journaux, annuaires et prospectus (pour le recyclage du papier), soit le verre.
Ensignalisation routière, selon les pays, le bleu peut être utilisé sur les panneaux (en France ceux traduisant une obligation –ronds– ou une indication –carrés–), par opposition au rouge de l'interdiction ou du danger. De même, un signal d'indication routière à fond bleu peut indiquer, selon les pays,une route secondaire, une route principale, ou une autoroute.
Le bleu est utilisé - par défaut - comme couleur pour lesliens hypertextes non utilisés, le violet étant utilisé pour les liens hypertextes déjà utilisés.
Le « compteur bleu »Électricité de France lancé dans les années 1960. Le « tarif bleu » de l'EDF s'applique aux branchements correspondant aux besoins habituels des particuliers et petites entreprises.
Les cartouches de gaz de certaines marques sont bleues. La couleur bleue est associée au gaz car celui-ci produit une flamme bleue durant sa combustion.
La marque allemande Blaupunkt (connue pour ses autoradios) a, pour symbole, un point bleu sérigraphié sur ses appareils.Blaupunkt signifie exactement "point bleu" en allemand.
Les « petites pilules bleues » est la dénomination populaire des pilules deViagra, du fait qu'elles sont effectivement de couleur bleue.
En informatique c'est la couleur de référence d'IBM («Big Blue»).
Dans lesguerres de Vendée, pendant laRévolution française, le nom deBleus fut donné aux soldats de l'armée républicaine par les royalistes, de par la couleur de leur uniforme. Entre1914 et1941 (lorsqu'elle fut assimilée aux alliés après la déroute de1940), ce fut la couleur de l'uniforme de l'armée française et donc, indirectement, celle de la majorité à lachambre des députés de 1919.
En politique française, canadienne, britannique, belge etgrecque, elle symbolise les milieux plutôt conservateurs. AuxÉtats-Unis, c'est l'inverse, puisqu'elle symbolise les démocrates (libéraux et classés plutôt de gauche) alors que le rouge symbolise les républicains (conservateurs).
Le bleu étant particulièrement rare dans les aliments, certaines bonnes pratiques d'hygiène et sécurité recommandent que des objets qui risquent de se retrouver, par inadvertance, dans le processus de fabrication de nourriture soient bleus (poils de pinceau, balais ou balayette, tissus, bouchons, etc., de manière à les repérer plus facilement).
C'est la couleur du bouchon des bouteilles de lait 2 % demi-écrémé (en opposition aurouge pour le lait entier et auvert pour le lait écrémé) en France. Dans les pays anglo-saxons, le bleu est la couleur du lait entier.
Une viande dont lacuisson est ditebleue est saignante au cœur - température 45° à 50°.
Unetruite est ditecuite au bleu lorsqu'elle est pochée dans du vinaigre ce qui fait virer sa couleur au bleu. La méthode de la cuisson au bleu exige que la truite vienne d'être tuée juste avant sa cuisson. La fermeté et la saveur de la truite sont ainsi conservées.
Lebleu désigne les fromages à pâte persillée, comme leBleu d'Auvergne, par exemple.
Le peuple desTouaregs duSahara doivent leur surnom d'« hommes bleus » à leur peau bleue due à la teinture de leurchèche qui déteint sur eux.
Levi Strauss and Co. crée le pantalon de travailBlue Jeans en 1873. Dans les années 1960, le vêtement endenim devient le plus porté en Europe et toujours très populaire dans toutes les classes sociales.
Comme la cité impériale deJodhpur, enInde, la ville berbère deChefchaouen auMaroc se caractérise par la couleur bleue des maisons et des rues. En reflétant la lumière du soleil, le bleu garde l'intérieur des maisons au frais. Lesulfate de cuivre mêlé à la chaux qui produit cette couleur éloigne moustiques et termites. On rapporte que les habitants de cette région désertique cherchaient à attirer l'attention des marchands par le choix d'une teinte peu commune[47].
Sur lespistes de ski en Europe, le bleu marque les pistes de difficulté ''intermédiaire''.
Dans les mesures deblack-out de défense antiaérienne passive, à défaut de luminaires spéciaux, les lumières étaient réduites en recouvrant les lampes ordinaires de filtres bleus, afin de donner une lueur difficile à détecter du ciel[48].
Ventrebleu,palsambleu,corbleu,maugrebleu,parcorbleu,morbleu,parbleu,sacrebleu,tubleu,vertubleu,nom de bleu : expressions véhémentes pour invoquer le nom de Dieu tout en évitant leblasphème[11].
Dicton : « les yeux bleus vont aux cieux, les yeux gris vont au paradis, les yeux verts vont en enfer, les yeux noirs vont au purgatoire. »[49]
peur bleue : grande peur
Legrand bleu désigne l'océan, lagrande bleue la mer.
Faire bleu : expression Lorraine signifiant "ne pas se rendre à son travail", "faire l'école buissonnière".
On rencontre des pierres, des oiseaux, des fleurs et des papillons bleus, mais les matières bleues sont moins fréquentes dans la nature que les vertes, les rouges et les jaunes[50].
Le bleu est une couleur relativement rare dans le règne animal, peu de pigments organiques produisant cette couleur. Ainsi, une grande partie des animaux bleus (notamment les oiseaux et papillons) le sont en réalité du fait d'un effet d'optique (diffraction de la lumière), sans qu'un pigment soit présent. C'est également le cas chez les humains desyeux bleus, mais aussi du bleu de la mer ou du ciel.
↑« Bleu : qui est de la couleur du ciel quand il est pur », indique leDictionnaire de l'Académie française.
↑Calcul des couleurs d'illustration. Ces couleurs supposent un écransRGB conforme. Les fonctions colorimétriquesCIE donnent la position deslumières monochromatiques dans l'espaceCIE XYZ au pas de 5 nm. Les valeurs intermédiaires sont obtenues parinterpolation cubique. Les matrices de conversion sRGB transforment ces coordonnées dans l'espace sRGB linéaire. La valeur du rouge étant ici toujours négative, les couleurs sont hors dugamut. On y mélange un gris de même luminosité, en quantité suffisante pour ramener le rouge à 0. On obtient une couleur de même luminosité et de même longueur d'onde dominante. Les coefficients sont multipliés par 1,16, coefficient calculé pour augmenter autant que possible la luminosité dans la plage de couleurs, sans obliger à ajouter du blanc. La transformation sRGB non linéaire est ensuite appliquée, et les résultats entre 0 et 1 sont convertis en valeurs entre 0 et 255.
↑Lesautochromes Lumière utilisaient un bleu-violet, comme les écrans d'ordinateur.
↑Enpsychophysique, la discrimination est la capacité à distinguer deuxstimulus faiblement différents par une grandeur physique. On donne en général la valeur de cette grandeur pour laquelle les sujets font la différence une fois sur deux.
↑RichardTaillet, LoïcVillain et PascalFebvre,Dictionnaire de physique, Bruxelles, De Boeck,,p. 247
↑RobertSève,Science de la couleur : Aspects physiques et perceptifs, Marseille, Chalagam,,p. 246-251 ; JeanPetit, JacquesRoire et HenriValot,Encyclopédie de la peinture : formuler, fabriquer, appliquer,t. 2, Puteaux, EREC,,p. 159 ; « NF X08-010 Février 1977 », surafnor.org(consulté le) et annulée depuis.
↑HubertGuimet,Jean-Baptiste et Émile Guimet: la confluence de l'art, de la science et de l'industrie, Éditions Lyonnaises d'art et d'histoire,(ISBN978-2-84147-335-9)
↑AlbaneCanto, « Pili cherche du bleu dans les bactéries »,Environnement magazine,(lire en ligne).
↑AdelineGrand-Clément, « La mer pourpre : façons grecques de voir en couleurs. Représentations littéraires du chromatisme marin à l’époque archaïque »,Pallas,no 92,(lire en ligne)
↑GeorgesRoque,« Teinte et clarté: le cas du bleu », dansQuand la lumière devient couleur, Paris, Gallimard,coll. « Art et artistes »,,p. 34.
↑Hubert GUIMET,Jean-Baptiste et Emile GUIMET, La confluence de l'Art, de la Science et de l'Industrie, Beta Barcelone, éditions Lyonnaises d'Art et d'Histoire,, 192 p.(ISBN978-284147-335-9),p. 9-11
↑Philippe Vandel, « Pourquoi associe-t-on le rose aux filles et le bleu aux garçons ? »,France Info,(lire en ligne).
↑Philippe Peyre, « “Les garçons en bleu et les filles en rose”, ça vient d'où ? On a posé la question à l'historienne du genre Emmanuelle Berthiaud »,Komitid,(lire en ligne)