Durant laguerre de Trente Ans, la population souffre des multiples passages de troupes et sort du conflit exsangue et décimée. La paix retrouvée, desmigrants[1],[2] participent au redressement de la communauté. La ville devientfrançaise en sousLouis XV avec le rattachement du duché de Lorraine auroyaume de France.
La ville de Bitche est située à l’extrême nord-est dudépartement de la Moselle, sur laHorn, dans une dépression bordée de collines boisées. Au centre de la cuvette se dresse un énorme piton rocheux engrès[6], dominé par lacitadelle.
La commune est située dans lebassin versant du Rhin au sein dubassin Rhin-Meuse[7]. Elle est drainée par la Horn, le ruisseau le Falkensteinbach, le ruisseau le Rothenbach, le ruisseau Moosbach, le ruisseau Moosbach et le ruisseau Schorbach[Carte 1].
La qualité des eaux des principaux cours d’eau de la commune, notamment de la Horn et du ruisseau le Falkensteinbach, peut être consultée sur un site dédié géré par lesagences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité. Ainsi en 2019, dernière année d'évaluation disponible en 2022, l'état écologique de la Horn était jugé moyen (jaune)[Carte 2].
Au, Bitche est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[17].Elle appartient à l'unité urbaine de Bitche[Note 2], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[18],[19]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bitche, dont elle est la commune-centre[Note 3],[19]. Cette aire, qui regroupe 10 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[20],[21].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (78,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (79,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (76,2 %), prairies (7,4 %), zones urbanisées (6,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (5,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,1 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,7 %),terres arables (0,5 %)[22]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Laligne de chemin de fer reliantHaguenau àSarreguemines est construite entre et. La section de Bitche àNiederbronn n’est plus desservie depuis. La section de Bitche à Sarreguemines est également fermée, à la suite d'un glissement de terrain, depuis.La desserte ferroviaire de la commune a été remplacée par des autocarsTER en direction deNiederbronn,Haguenau etSarreguemines.
La Cense aux Loups est attestée sous les formes :Volfgarten,Volfsgarten (1755) ;Wolfgarten (carte de l'état-major) ;La cense de Volffgarthen (Ord. de Lorr. XII.417)[24].
L’histoire de la ville est indissociable de celle de laforteresse qui la surplombe.
Après la construction du château, résidence des comtes de Deux-Ponts-Bitche, qui prend au fil des siècles de l’importance, trois agglomérations d’inégale importance se forment à son pied, lesquelles formeront plus tard la ville de Bitche, entourée très tôt d’une muraille et percée de deux portes.
La reconstruction, qui dure des décennies, est constamment interrompue par les incessants conflits franco-lorrains qui ravagent la région.
Après avoir été prise par les troupes françaises, en1679, durant laguerre de Hollande, la ville est annexée par leroyaume de France en 1680.Vauban, chargé de la construction de nouveau château de Bitche, fait entourer les bourgs deKaltenhausen et deRohr d’une enceinte bastionnée qu’il adosse à laforteresse, créant ainsi une véritable place forte qui prend le nom de Bitche. Profitant des facilités accordées parLouis XIV de France aux nouveaux colons, de nombreux immigrés delangue française viennent se fixer à Bitche, ville de tradition germanophone.
Les vides entre les constructions se comblent de sorte qu'une rue principale d’un seul tenant traverse la ville d’ouest en est, en forme de demi-lune, de l’actuelleporte de Strasbourg jusqu’à l’actuelle rue du Bastion.
Après la cession de la Lorraine et du Barrois par le ducFrançois III au roi détrôné de PologneStanislasIer, beau-père deLouis XV, lorsque lesFrançais reviennent à Bitche en1738 pour refortifier la cité, une nouvelle étape est franchie. La ville s’étend de plus en plus vers le nord-est et voit s’édifier en son sein des maisonsbourgeoises et deshôtels, signe d’une prospérité certaine, ainsi que des bâtimentsmilitaires, comme l’hôpital, actuel bâtiment Rocca, et des casernes, qui seront détruites après1945. C’est à cette époque que lesAugustins ouvrent à Bitche le premiercollège d’enseignement secondaire d’où sortira par la suite une forte proportion des notables de laLorraine germanophone.
Au milieu du siècle suivant, Bitche ayant été classée place forte de première classe (1850), voit sa défense renforcée. On l’entoure d’une nouvelle enceinte et on construit lefort Saint-Sébastien, complété par un camp retranché, ainsi que lavoie ferréeSarreguemines-Haguenau en1868—1869. Tous ces travaux attirent une forte main-d’œuvre à Bitche dont lecommerce local tire un large bénéfice.
Le commandantLouis-Casimir Teyssier, responsable de la place de Bitche, tient unsiège face à l’assaillantallemand du au. La ville estbombardée du23 août au. Unblocus est mis en place du au. Le bilan du siège est de cent-quatre-vingt-six mortsfrançais et de vingt-trois mortsallemands. Lecommandant Teyssier remet les clés de la place à son homologueallemand le, après unsiège héroïque. Le commandant et les troupes françaises quittent la place avec les honneurs de la guerre, dispensés d’avoir à défiler devant les troupes allemandes.
En1930 commence la construction de laligne Maginot destinée à protéger les frontières de l’est d’une nouvelle invasionallemande. Cette gigantesque ligne de défense va donner à Bitche un caractèremilitaire sans précédent, notamment par l’édification d’une ligne fortifiée avec d’énormes réseaux souterrains qui occupent des centaines d’ouvriers, donnant du travail à toute la population dupays de Bitche. Inexpugnable dans le passé grâce à sacitadelle, Bitche va garder sa renommée par la ligne Maginot. La ville reçoit la visite d’André Maginot le.
Le, deux jours avant la déclaration officielle de laguerre de laFrance à l’Allemagne, est le jour du départ pour les Bitchois vers laCharente. C’est ainsi que la vie des réfugiés bitchois se déroule au sein des Charentais jusqu’à l’arrivée des troupesallemandes quelques jours précédant l’armistice de1940. Peu de temps après l’arrivée desAllemands enCharente durant l’été1940, il est signifié à la population réfugiée de Bitche qu’il leur est permis de regagner leur ville.
Le ralentissement de la progressionaméricaine et le retour des autoritésnazies à Bitche le dissipent l’espoir de lalibération de la ville. Les combats entre les troupes allemandes et américaines dans la région de Bitche débutent le. Les troupes US appartiennent à la100e Division d’Infanterie de la7e Armée. Cette division est communément appelée laCentury Division. Le mardi, les premiersobus américains s’abattent sur Bitche, et la population se réfugie immédiatement dans les caves. Cesbombardements vont se poursuivre durant cent-trois jours, avec intensité au début et à la fin et sporadiques entretemps qui marquera durablement les habitants terrés dans leurs caves.
Dès que le front s’éloigna de Bitche, une trentaine d’agents de laGestapo, une vingtaine degendarmesnazis, unKreisleiter et unLandrat, installés dans les caves de l’hôtel deMetz, reviennent une nouvelle fois s’installer en ville. Cette situation dure jusqu’au, date à laquelle le commandement américain fixe les modalités de son offensive du printemps : lors de l'opération Undertone, il est prévu d’attaquer au centre du front bitchois, de se déplacer à l’est, de prendre la ville de Bitche, de neutraliser le plateau dominant la ville et ensuite de prendre leBitche-Camp. Ce jour, les unités US prennent leurs nouvelles positions d’attaque. Les troupes allemandes, réalisant qu’il est inutile de résister, désertent Bitche dans la soirée du. À six heures du matin, le, la compagnie E du398e Régiment d’Infanterie US entre dans Bitche.
Autre conséquence de laSeconde Guerre mondiale, lecanton de Bitche montre une baissedémographique de 41,9 % par rapport à la population de1936. Les cicatrices descombats mettront encore de longues années à disparaître de la ville de Bitche et des villages voisins.
Bitche est une ville de garnison avec, en2014, la présence d'un Centre de formation initiale des militaires du rang (CFIM) et du16e bataillon de chasseurs à pied installé auQuartier Driant (ancienQuartier Pagezy jusqu'en2013[27]) et aucamp de Bitche.
Le, après des mois de lutte intense, les habitants de Bitche et leurs élus respirent : le ministre de la Défense annonce qu’un régiment de taille équivalente va remplacer le57e régiment d’artillerie.
Bitche est le chef-lieu de lacommunauté de communes du Pays de Bitche (CCPB) qui regroupe en son sein trente-sept communes[33]. Les six délégués de Bitche pour cette structure intercommunale sont le maire Gérard Humbert et les conseillers municipaux Maria Merckel, Pascal Leichtnam, Marie-Madeleine Christen, Gérard Missler et Francis Vogt ; ce dernier en est même le président depuis[34].
Parmi ses nombreuses compétences, la CCPB gère le gymnase et le plateau sportif du collège Kieffer, la piscine et la médiathèque Rocca, le gymnase et le plateau sportif du collège deLemberg, le site duSimserhof auLégeret, lesite verrier deMeisenthal, lemusée du Sabotier deSoucht, le site dumoulin d'Eschviller, la collecte desordures ménagères, l’entretien des cours d’eau et le développement touristique. Le siège administratif et les bureaux de la CCPB se situent à Bitche, au 4 rue du Général Stuhl[35].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[41].
En 2022, la commune comptait 4 899 habitants[Note 4], en évolution de −5,41 % par rapport à 2016 (Moselle : +0,52 %,France horsMayotte : +2,11 %).
lecollège Saint-Augustin, dans des locaux datant de1925, collège semi-privé appartenant à l’évêché de Metz fermé en 2012, racheté par un groupe chinois en 2014. À la suite de nombreux travaux, il rouvrira ses portes à la rentrée scolaire 2015-2016, en devenant une université pour les Chinois ;
l’église Sainte-Catherine, reconstruite en1773, reconstruite en 1871 et clocher 1897 : mausolée de Henri-François de Bombelles, gouverneur militaire à l’époque de la construction de la citadelle, qui fut particulièrement populaire.
Dans les conversations enfrançais de Moselle germanophone, outre les spécificités de l'accent francique lorrain (non distinction entre lep et leb, lech et lej, led et let), lasyntaxe est fréquemment bousculée par celle de l'allemand. Parmi les autres tendances lourdes figurent l'inversion entre le prénom et le nom (Muller Michel), l'usage fréquent d'abréviations pour les noms de localités ('Bronn,Ench',Goetz',Meis',Stras'), et l'emprunts de mots à la langue francique rhénane (Bix,Flammkuche,Schnaps,Scheslon,Kirb).
Heinz Guderian (Kulm, 1888 - 1954), général de l'armée de terre allemande et pionnier de la "Blitzkreig" fût affecté à Bitche de 1908 à 1909.
Lucie Primot (1918-1939), résistante française morte à Bitche.
Sébastien Le Prestre de Vauban (Saint-Léger-de-Foucheret, 1633- Paris, 1707), lieutenant-général de l'arme du génie, premier fortificateur de la place.
D'argent, à la mâcle gringolée de sable, le premier serpent ondoyant en chef mouvant vers le flanc senestre de la pièce, la tête vers le chef posée en bande du canton dextre, le second serpent contourné ondoyant en pointe mouvant vers le flanc dextre de la pièce, la tête vers le chef posée en barre du parti senestre[64].
Devise
Je mords derrière comme devant
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Autrement dit, c’est un écu blanc à un losange noir, ajouré et dont les extrémités sont terminées par deux têtes de serpent adossées, celle du haut tournée vers la droite de l’écu (gauche du spectateur) et celle d’en bas, vers la gauche de l’écu (droite du spectateur). Le serpent présente plusieurs sinuosités, la gueule des deux têtes laisse voir la langue. En1608, l’écu ne comporte qu’un petit rond blanc, autrement dit, un besant.
Ce n’est que dans laDescription de la Lorraine de Durival qu’apparaît très nettement le dessin losangé du mâcle. Les échevins deKaltenhausen scellèrent des armoiries primitives une lettre du.
Ce sont des armes parlantes. Le besan est le symbole du propriétaire de Bitche et de la seigneurie. La mâcle, mot qui vient du latinmacula, (maille en losange) représente les plaques de fer de la cotte d’armes du chevalier, c’est-à-dire du seigneur de Bitche. Quant aux deux têtes de serpent, on peut supposer qu’elles font allusion à l’importance et à la position presque inaccessible de la forteresse. On s’est demandé à tort si le serpent à deux têtes ne représentait pas la forteresse avec la « petite tête » et la « grosse tête ». C’est à la rigueur le plan de la forteresse deVauban et deCormontaigne, mais non pas celui de1676 qui reproduit le château desducs de Lorraine.
La forteresse résista à l’ennemi en 1793, 1814, 1815 et 1870. Aussi peut-elle inscrire sous l’écu sur une banderole en lettres d’or la devise deNancy :Qui s’y frotte s’y pique ou la devise particulière :Je mords derrière comme devant. Enfin, la ville de Bitche peut faire figurer en bas des armoiries laLégion d'honneur, reçue le et laCroix de guerre 1939-1945.
Le système de modération du service en ligneFacebook a rendu difficile la création de la page Facebook de la ville de Bitche. Il interprétait incorrectement « Bitche », le nom de la ville. De plus, le surnom de l'American 100th Infantry Division : « The Sons of Bitche », ladivision d'infanterie américaine qui a libéré Bitche, provoquait le rejet de la page par l'algorithme de Facebook[65].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑« Qualité des eaux de rivière et de baignade. », surqualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/(consulté le) - Pour recentrer la carte sur les cours d'eau de la commune, entrer son nom ou son code postal dans la fenêtre "Rechercher".
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)