Unbiscuit chinois (en anglais,fortune cookie) est unbiscuit servi dans lesrestaurants chinois (auxÉtats-Unis, auCanada, en France, etc.) et dans lequel est inséré un petit morceau de papier où l’on peut lire une prédiction ou une maxime, parfois humoristique. Inventé àSan Francisco aux alentours de laPremière Guerre mondiale, le principe des biscuits chinois a par la suite été transposé surInternet, où l’on peut consulter sur de nombreuxsites unaphorisme ou une prédiction du jour.
L’invention des biscuits chinois fut une aubaine pour les restaurants chinois où, contrairement aux mœurs américaines, on ne servait pas traditionnellement dedesserts. Servis avec le thé ou accompagnant l’addition, les biscuits chinois sont préparés selon une recette toute simple avec de la farine, des œufs, du sucre et de l’eau. Les premiers biscuits chinois étaient confectionnés à la main à l’aide debaguettes. Tandis que ce procédé de fabrication se perpétue dans les arrière-boutiques duChinatown de San Francisco, les biscuits chinois sont désormais fabriqués mécaniquement par une centaine de firmes spécialisées. L’un des plus gros fabricants, laWonton Food Company deBrooklyn, en produit quatre millions par jour[1]. L’exportation et la fabrication se répandent de plus en plus dans d’autres pays. En 1992, laWonton Food Company introduisit les biscuits chinois enChine sous le label « Authentiquesfortune cookies américains ».
Une des conséquences de la popularité des biscuits chinois sous l’enseigne de la restauration fut leur émigration sur les systèmesUnix et sur Internet sous forme de prédictions ou d’aphorismes du jour.Dans leur version électronique, les biscuits chinois peuvent orner unalmanach ou uneéphéméride ou être attachés à uncourrier électronique. Sur les très nombreux sites qui leur sont consacrés, ils peuvent aussi faire l’objet de collections ou être générés par un programme aléatoire[2]. En cours de route, les biscuits chinois ont figuré également au cinéma, avec notamment le filmThe Fortune Cookie deBilly Wilder en1966, intituléLa Grande Combine en français. Dans le domaine littéraire, on trouve entre autres une nouvelle satirique deCyril M. Kornbluth,Manuscrit trouvé dans un sablé chinois[3], parue en 1957, dans laquelle le personnage principal découvre dans les biscuits chinois la réponse à toutes les questions que se pose l’humanité.
L’origine des biscuits chinois est controversée - à tel point qu’elle a donné lieu à un vrai-faux procès entre les villes deLos Angeles etSan Francisco en 1983[4]. Selon la thèse à laquelle on se rallie, les biscuits chinois auraient été :
Les premiers messages insérés dans les biscuits chinois par David Wung se composaient de citationsbibliques et de maximes d’Ésope et deBenjamin Franklin. Ses concurrents ayant riposté avec des maximes deConfucius, certaines authentiques, d’autres inventées de toutes pièces, Jung organisa dans lesannées 1950 les premiers concours de rédaction d’aphorismes pourcookies, exploitant ainsi un filon humoristique promis à un grand succès. Lesannées 1960 virent l’apparition des premiers slogans publicitaires, suivis à leur tour de slogans politiques, puis de messages personnalisés pour fêtes et anniversaires. Lesannées 1970 virent fleurir les aphorismes à connotation cryptique, absurde ou scabreuse, auxquels s’ajoutèrent dans lesannées 1980 les chiffres porte-bonheur destinés aux joueurs deloterie. Tous ces genres et bien d’autres se retrouvent de nos jours sur Internet, où coexistent sites généralistes et sites spécialisés dans les citations, les prédictions de mauvais goût ou de mauvais augure, les générateurs de biscuits pour blogs…[6] Le tout, raconte Donald Lau, rédacteur professionnel de maximes et directeur adjoint de laWonton Food Company àNew York,« c’est de ne pas avoir l’esprit trop compliqué. Penser en phrases de dix mots. »[7]
Une facétie courante aux États-Unis à propos des aphorismes contenus dans ces biscuits est de les modifier en ajoutant à la fin : "between the sheets" ("sous les draps"), ou "in bed" ("dans le lit"), ou "except in bed" ("sauf au lit"), ou encore "in jail" (en prison). Ce qui crée souvent un sous-entendu grivois ou un sens bizarre. Par exemple : « La fortune sourit aux audacieux... sous les draps » ou « Tout vient à point pour qui sait attendre... sauf au lit ».
Biscuit chinois sans message : Signe de mauvais présage. Le biscuit chinois vide de message projette la possibilité d'une disparition d'un élément important de votre vie. Faites attention.
Pour désigner ceux que l’on sert dans les restaurants, l’Office québécois de la langue française[9] préconise le termebiscuit chinois[10] (bien qu’unfortune cookie ne soit ni un biscuit ni chinois, à l’instar du « pâté chinois »). Pour désigner ceux que l’on trouve sur Internet, leDictionnaire informatique francophone[11] proposefortune du jour. Dans lemot composé de l’anglais américain,fortune signifie la bonne ou mauvaise fortune que l’on peut tirer au sort, etcookie désigne une sorte de sablé.
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