Le littoral entre la limite de Goulien et la Pointe de Lesven
Îlot rocheux et falaises au débouché du vallon du ruisseau de Kergulan (limite communale entreGoulien et Beuzec-Cap-Sizun) ; à l'arrière-plan laRéserve naturelle du Cap-Sizun en Goulien.
Le rocher du Danou et les rochers avoisinants vus de la Pointe de Kerivoal.
Le GR 34 entre les îlots rocheux du Danou et du Grand Crom.
Le GR 34 et les falaises en direction de la Pointe de Kerivoal (visible à l'arrière-plan) vus depuis la falaise située à l'est de Pors Lesven.
Les falaises entre la plage de Lesven et la Pointe de Lesven ; à l'arrière-plan leCap de la Chèvre.
La plage de Lezugard et les falaises en direction de Goulien vues depuis la Pointe de Lesven.
Le littoral entre la Pointe de Lesven et la Pointe du Millier
La Pointe de Lesven.
Une crique entre la Pointe de Lesven et la Pointe de Luguénez.
La Pointe de Luguénez.
Kastel Koz sur la pointe de Beuzec (au loin, lecap de la Chèvre).
Lande, falaises et GR 34 entre Pors Lanvers et la Pointe de Trénaouret.
La Pointe de Trénaouret.
La Pointe du Millier et sa maison-feu.
Le bourg se trouve à l'endroit le plus élevé dufinage communal, entre 85 et 95 mètres d'altitude. Il est éloigné du littoral, superbe certes, mais peu hospitalier en raison des nombreuses falaises et pointes qui le composent (de l'est vers l'ouest se succèdent les pointes de Kerivoal, de Lesven, de Luguénez, de Beuzec (avec l'éperon barré de Castel-Coz), de Trénaouret et du Millier, qui alternent avec de rares plages (plages de Lesven, de Pors Péron et du Millier) et deux tout-petits ports aux infrastructures précaires et difficiles d'accès : Pors Lesven et Pors Lanvers.
Pors Lesven, abrité entre deux promontoires rocheux, possède une petite cale qui n'accueille que quelques bateaux de plaisance l'été. Ce port est surtout connu pour les combats qui se sont déroulés à proximité en 1944[2].
Pors Lanvers, petit port situé juste à l'ouest de la plage de Pors Péron, est connu pour avoir été un point de départ vers l'Angleterre en 1940 ; de nos jours c'est un port fréquenté uniquement par des plaisanciers, mais qui connaît une animation soutenue pendant l'été.
Les ports, les plages et la « maison-feu » du Millier
La plage et le port de Lesven vus de l'ouest.
La plage et le port de Lesven vus des falaises les dominant côté est.
La plage et le port de Pors Lanvers.
La grève de Pors Piron (Porz Peron) vers 1910 (carte postale Villard).
La plage et le port de Pors Péron vus de l'est.
La maison-feu du Millier.
Lephare du Millier, dit aussi « maison-feu » du Millier, construit à la pointe du même nom, unéperon rocheux qui domine la baie de Douarnenez, a une hauteur de 34 mètres et une portée de 12milles nautiques. Il a été allumé pour la première fois le ; le feu est aménagé dans une tour semi-circulaire située en façade de la maison qui l'abrite, construite enleucogranite. Transformé en mirador par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, le feu est désormais dirigé à distance depuis le Centre d'Intervention et d'Exploitation situé à Brest[3].
Beuzec-Cap-Sizun présente unhabitat rural dispersé en de nombreux écarts formés de hameaux et fermes isolées.
En 2010, le climat de la commune est de typeclimat océanique franc, selon une étude duCNRS s'appuyant sur une série de données couvrant lapériode 1971-2000[4]. En 2020,Météo-France publie une typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[5]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral », exposée à un climat venté, avec des étés frais mais doux en hiver et des pluies moyennes[6].
Au, Beuzec-Cap-Sizun est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[11].Elle est située hors unité urbaine[12] et hors attraction des villes[13],[14].
La commune, bordée par lamer d'Iroise, est également une commune littorale au sens de la loi du, diteloi littoral[15]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique dulittoral, tel le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si leplan local d’urbanisme le prévoit[16].
Murets de pierres sèches entourant un champ près de la Pointe de Trénaouret.
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (93 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (52,2 %),terres arables (31,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (7,2 %), prairies (6,3 %), forêts (1,4 %), zones urbanisées (1,1 %), eaux maritimes (0,3 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Beuzec-Cap-Sizun, en bretonBeuzeg-ar-C'hab, est attesté pour la première fois en 1038 ; il se retrouve dans le cartulaire de Landevennec sous forme latineBuzoc in pago Cabsizun,Bodoc Kapsithun en 1170[18].
Le nomBeuzec provient de l'anthroponymeBudoc[19], éponyme du saint fondateur de la paroisse,saint Budoc. L'église paroissiale Notre-Dame-de-la-Clarté est également dédiée à saint Budoc.
L'éperon barré de Castel Coz, vaste d'environ1,2ha, est implanté sur unpromontoire granitique dominant la mer d'une hauteur d'une vingtaine de mètres ; côté terre, il était protégé par une triple ceinture de remparts séparés par des fossés, avec, de plus, des blocs rocheux épars disposés enchevaux de frise en avant de la première ligne des remparts. Le site a été occupé dès lenéolithique et réoccupé ausecond âge du fer et à nouveau auMoyen Âge ; des traces de 150 à 200 huttes y ont été découvertes[20].
René-François Le Men a fouillé Castel-Coz en 1859. Il écrit : « Cinqretranchements défendent l'entrée de ce rocher, dont la nature et l'homme avaient fait unecitadelle imprenable. Le système de fortifications commence au sud de l'isthme par deux retranchements : la pente du terrain vers le nord y est encore assez rapide. Ces deux lignes, partant d'un même point à l'est, se dirigent vers le sud-ouest sansdouves et avec un angle très sensible. Le premier retranchement est formé de pierres et de terre, le second de blocs granitiques. À 100 mètres au nord, le terrain commence à s'élever rapidement, couvert de deux lignes de pierres, plantées très près les unes des autres, et coupant l'isthme dans toute sa largeur ; ensuite viennent trois retranchements avec douves. Les deux premiers sont de pierres et de terre ; le dernier de pierres de taille, percé au milieu d'une porte et surmonté d'un mur épais, atteint, avec une hauteur de 6 mètres, la plate-forme du rocher. C'est sur cette plate-forme rectangulaire, et bordée d'un parapet, que s'élevaient les habitations, dont les traces nombreuses et très visibles permettent de fixer le nombre des habitants à1 000. Ces maisons ont la forme triangulaire ou rectangulaire, l'âtre était au milieu, point de traces de portes ni d'escaliers. Presque toutes sont bâties en dedans du parapet ; six seulement sont situées le long du mur du sud, et ce sont les plus remarquables. Une est creusée dans le mur même, de chaque côté de la porte d'entrée ; les deux principales sont à l'ouest de cette même porte et reliées par une clôture »[21].
Uneallée couverte se trouve à Kerbalannec et unmenhir au nord du hameau de Luguénez.
Les traces d'unchemin romain, appeléhent-ahès ["chemin d'Ahès"], de soixante-dix pieds de largeur, en pierres de taille, qui se continue jusqu'à laBaie des Trépassés, sont visibles à Beuzec-Cap-Sizun.Paul du Châtellier décrit en ces termes cette voie romaine en 1886 :
« Le moulin à vent du Châtel, entre Beuzec et Goulien,(...) est tout au bord de lavoie romaine qui allait deCarhaix au village du Troguer. (...) [Le] meunier du Châtel (...) a trouvé une urne pleine de moyens bronzes romains qui ont été dispersés. Laissant le moulin à notre gauche, nous nous engageons en char-à-bancs sur la voie romaine qui, si elle n'est pas très viable, est cependant encore praticable sur un parcours de plusieurs kilomètres. Cette voie est bien connue des habitants du pays qui l'appellentan-end-Meur. Au nord du bourg de Goulien, à deux cents mètres avant d'arriver d'arriver au moulin à vent de Goalarn, nous remarquons (...) une lourdeborne miliaire. (...) Continuant à suivre le tracé de cette ancienne voie, nous passons au nord-est du bourg de Cléden, près du moulin de Kerharo, ne pouvant nous empêcher de remarquer que les moulins du Châtel, de Goalarn et de Kerharo sont là, aujourd'hui, comme des jalons placés le long de l'antique chemin. Enfin nous arrivons au village de Théolen (nom breton qui veut dire tuiles, le village des tuiles). C'est le point extrême de cette voie qui allait aboutir au village de Troguer ; à partir de là, on en perd la trace aujourd'hui. (...) Troguer a du être longtemps occupé par les conquérants [romains] (...), nous avons vu dans plusieurs parcelles des restes de murs romains, (...) ayant encore de 1,50 à 2 mètres au-dessus du sol. (...) [Au centre du bourg de Goulien], nous y trouvons un camp avec retranchements de terre, à angles arrondis, de 3 mètres de large, ayant 3,50 mètres de hauteur à l'extérieur et 2,50 mètres à l'intérieur de l'enceinte. Ce camp était à deux cents mètres au sud de la voie romaine (...). Il était le dernier poste militaire le long de son tracé avant d'arriver à Troguer[22] »
La paroisse de Beuzec-Cap-Sizun serait issue d'un démembrement de la paroisse de l'Armorique primitive dePlogoff[23].
En 1145, leduc Conan III exempta detaille et de quelques autressubsides les terres qui appartenaient dans cette paroisse au chapitre de la cathédrale de Quimper[24].
Les seigneurs de Trévien se prétendaient fondateurs de la chapelle de Lochrist[23] (disparue de nos jours), qui était en fait une aumônerie des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Le manoir de Trévien, qui datait duXVIe siècle, a lui aussi disparu[25].
En1759, une ordonnance deLouis XV ordonne à la paroisse de Beuzec-Capsizun [Beuzec-Cap-Sizun] de fournir 30 hommes et de payer 196livres pour « la dépense annuelle de lagarde-côte de Bretagne »[27].
« Beuzec-Cap-Sizun ; à peu de distance de la mer, à l'entrée de lapresqu'île du Ratz ; à 6lieues trois-quarts à l'ouest-nord-ouest deQuimper, sonÉvêché ; à 45 lieues deRennes, et à trois-quarts de lieue dePont-Croix, sasubdélégation. Cette paroisse, dont lacure est présentée par troischanoinesprébendés, relève du Roi etressortit au siègeprésidial de Quimper, où sa juridiction royale fut unie et incorporée par édit du roiCharles IX en 1564. On y compte2 600 habitants. Son territoire, plein de vallons et de collines, est fertile en grains de toute espèce. (...) À un tiers de lieue au nord-ouest de ce bourg se trouvent le château de Beuzec[en fait Ogée fait une confusion avec la Pointe du Château] et le manoir de Treffieu[24]. »
La paroisse de Beuzec-Cap-Sizun, qui comprenait alors 255feux, élit trois délégués (Mathieu Fily, Joseph Le Gal, Jean-Gilles Gloaguen), pour la représenter à l'assemblée dutiers-état de lasénéchaussée de Quimper au printemps 1789[28].
La loi du « relative à la circonscription des paroisses dudistrict de Pont-Croix » donne à laparoisse dePont-Croix comme succursale Beuzec[29].
Henri Le Bras, ancien élève du séminaire de Quimper, ouvrit une école à Beuzec-Cap-Sizun en vertu de la loi du 5 nivôse an II () qui rendait l'école primaire obligatoire et gratuite. Jacques Keruzoret, puis Jean-Marie Violant lui succèdent, ce dernier abandonnant Beuzec pour ouvrir une école à Primelin car le curé constitutionnel de Beuzec, Ansquer, lui refuse un local au presbytère pour tenir ses classes[30].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Beuzec-Cap-Sizun en 1843 :
« Beuzec-Cap-Sizun (sous l'invocation desaint Budoc) ; commune formée par l'ancienne paroisse du même nom, aujourd'huisuccursale. (...) Principaux villages : Kermabreau, Kergounoy, Trémaouer, Porspéron, Kériolet, Lescogan, Trémoan, Trémaria, Cosquer, Kerleven. Superficie totale : 3 468 hectares, dont (...) terres labourables1 273 ha, prés et pâturages 146 ha, bois 27 ha, vergers et jardins 4 ha, landes et incultes1 931 ha (...). Moulins : 12 (à eau, de Kerlévec, de Kerioual, Lesalguen, Trévien, Lescogan ; à vent, de Castel, Leilsac'h). Beuzec veut dire enbretonpays de buis. Il y avait autrefois trois chapelles : Lochrist, Sainte-Espérance et Lescogan ; ces deux dernières sont encore desservies. L'église est de 1665. De la tour, qui est remarquable, on a une fort belle vue sur toute laBaie de Douarnenez. Lespardons qui ont lieu à l'église et aux chapelles ne durent qu'un jour chacun. La pomme de terre est très cultivée et l'on en fait un commerce d'exportation. Les bois de charpente, l'ormeau excepté, sont fort rares ; on les tire[fait venir] du dehors. Les cultivateurs sont presque toute l'année vêtus en toiles grossières, qui se fabriquent dans la commune. On voit encore les anciens restes d'un camp dit deLa Fontenelle.Foire le lundi desRogations. Géologie : terraingranitique entre le bourg et la mer ;micaschiste au sud. On parle lebreton[31]. »
Habitants de Beuzec autour de l'allée couverte de Kerbalannec, vers 1900.Les horaires de la ligne de chemin de fer Douarnenez-Audierne en 1896.
La ligne de chemin de fer de Douarnenez à Audierne, appartenant auxChemins de fer départementaux du Finistère, déclarée d'utilité publique le, mise en service le, surnomméeAr Youter (youd en breton signifiant « bouillie », cette appellation se veut ironique : la « ligne des mangeurs de bouillie ») est ainsi décrite par Yvon Normant : « Ce petit chemin de fer àvoie étroite rejoint Pont-Croix, puis se dirige vers Audierne en longeant le cours sinueux de la ria du Goyen. Il transporte touristes et marchandises. Certains jours, lors des fortes affluences pour la foire de Pont-Croix, on installe des bancs dans les wagons de marchandises. Les voyageurs bénéficient gracieusement du parfum des congres et des sardines, avant de renifler celui des porcs et des vaches sur la place du marché. (…) Un chargement trop lourd faisait patiner les roues de la petite locomotive dans les montées. Le conducteur demandait alors aux voyageurs de descendre en bordure de voie et de reprendre le convoi plus loin »[32]. La ligne, longue de 20 km, ferma en 1946. Cette ligne avait un arrêt à Beuzec.
Entre septembre 1891 et décembre 1896, une épidémie dediphtérie sévit dans le Cap Sizun dans les communes d'Audierne, Cléden-Cap-Sizun et Plogoff, provoquant 20 décès d'enfants en 1891-1892 et 2 (à Plogoff) en 1898[33].
Lemonument aux morts de Beuzec-Cap-Sizun porte les noms de 89 soldats et marinsmorts pour la France pendant laPremière Guerre mondiale ; parmi eux un marin, Joseph Goraguer, mort enMer Rouge le à bord ducroiseur cuirasséMontcalm ; deux (Grégoire Perrot[Note 1] et François Sergent) sont morts sur le front belge dès l'année 1914 ; Jean Lannou[Note 2] est mort des suites de ses blessures le enSerbie dans le cadre de l'expédition de Salonique ; Arsène Joncourt est mort en captivité en Allemagne le ; les autres sont décédés sur le sol français dont Jean Ansquer[Note 3], Jean Claquin[Note 4], Corentin Kervarec[Note 5], Louis Mat[Note 6] et Pierre Pensart[Note 7], tous les cinq décorés de laMédaille militaire et de laCroix de guerre, François Bihan, Pierre Bras, Pierre Brusq, Pierre Goujon et Allain Pellay, tous les cinq décorés de la Croix de guerre, Hervé Marec, Jacques Pensart et Jean Priol, tous trois décorés de la Médaille militaire ; Pierre Moigne et Alain Pichavant ont été cités à l'ordre de leur régiment[34].
Le, près de 600 soldats allemands, venant de Lézongar enEsquibien, tentent d’évacuer le Cap Sizun à partir de Pors Lesven pour se réfugier dans laPresqu'île de Crozon, encore tenue par les troupes sous les ordres dugénéral Ramcke, etBrest. Ils ont réquisitionné une trentaine de charrettes conduites par des paysans, chargées d’armes, munitions et vivres.
Le, dès 1 h 30 du matin, ils sont attaqués par des résistants de la4e compagnieFFI venue deTréboul et de la compagnieFTP Kléber deDouarnenez ainsi que par 6 hommes de la compagnie FFI Surcouf de Pont-Croix, Jean Bourdon, Alain Cotonéa, Jean Le Coz (qui sera tué), Pierre Lannou, Jos Le Dem et Hervé Savina. Ils sont rejoints à partir de 8 heures du matin par le reste de leur compagnie, puis vers 10 heures du matin, par ceux dePlouhinec -Audierne, commandés par le lieutenant Wolf, dePlogastel-Saint-Germain, sous les ordres de Léon Goraguer, deQuimper (la7e compagnie FFI)[35].
Les Allemands, qui occupent le village de Lesven (ils brûlent les maisons et dépendances des familles Hénaff et Ansquer), quittent ce village vers 11 heures du matin, se repliant vers Kervoal et Kervigoudou où les combats font rage en début d'après-midi, les résistants étant renforcés par des compagnies FFI venues de Douarnenez (compagnie Dampierre) etBriec. Les derniers combats cessent vers 17 h 30, les troupes allemandes se rendant après le suicide de leur chef, le lieutenant Wilhelm Kieppe ; 228 soldats allemands sont faits prisonniers (25 sont blessés) et conduits au collège Saint-Vincent de Pont-croix, puis livrés aux troupes américaines. Un important matériel, dont 4 canons de 20, est capturé.
Les combats ont fait trente tués dans les rangs allemands. Onze résistants et civils français ont été tués, soit lors des combats (Jean Cloarec, 21 ans ; Robert Le Goff, 20 ans ; Laurent Gonidec, 34 ans ; Jean Tanguy, 20 ans ; Jean Le Coz, 29 ans ; Jean Thomas, 21 ans ; Yves Quinquis ; Germain Piriou, 42 ans ; Hubert Cajean, 18 ans ; Henri Sergent, 34 ans (fait prisonnier la veille à Esquibien et assassiné par les Allemands près de la plage de Lesven) ; Clet Gourmelen, 67 ans (assassiné par les Allemands dans sa ferme de Lesven)[36].
Sur le chemin du retour, un camion des FFI de Douarnenez est mitraillé par un avion américain, ce qui provoque plusieurs victimes. Les résistants s'étaient coiffés de casques allemands[37]. Une stèle commémorative située le long de la route départementale 7 àPoullan-sur-Mer honore leur mémoire[38].
Les morts de la Seconde Guerre mondiale originaires de Beuzec-Cap-Sizun
Le monument aux morts de Beuzec-Cap-Sizun porte les noms de 12 personnes mortes pour la France pendant laSeconde Guerre mondiale, dont les victimes civiles du combat de Lesven le. Parmi les autres morts, Pierre Moullec est mort le lors du naufrage dutorpilleurLa Railleuse en raison de l'explosion d'une torpille àCasablanca (Maroc), Guillaume Le Beul est disparu en mer lors du naufrage ducontre-torpilleurBison le enmer de Norvège. Jean-Louis Claquin est en fait mort peu après la fin de la guerre en Europe, le àHoa Binh (Viet-Nam)[34].
Précédemment, le, Marie Ansquer, 12 ans, de Kerguian, qui gardait les vaches, avait été abattue sans raisons par un soldat allemand et mourut des suites de ses blessures[39].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[43]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[44].
En 2022, la commune comptait 1 018 habitants[Note 15], en évolution de +1,5 % par rapport à 2016 (Finistère : +2,16 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Tous les ans le deuxième dimanche d'août, à la Pointe de Kastel-Koz, sont organisées des messes avec chants en breton, desaubades et autres noces bretonnes lors de la Fête des Bruyères.
Également tous les ans au mois d'août à Pors-Lanvers, est organisée la fête de la mer : promenades en mer avec laSNSM, fumages de poissons, fabrication de casiers, concerts de chants de marins, randonnées sur leGR 34 et souper du pêcheur, etc.
Beuzec-Cap-Sizun : leGR 34 entre la plage de Lesven et la Pointe de Lesven.Le littoral de Beuzec-Cap-Sizun en hiver, dans le secteur de Toull ar Marc'h Du.
Le sentier littoral (une partie duGR 34) allant de Douarnenez à la pointe du Van, est long d’une cinquantaine de kilomètres et il faut une douzaine d’heures à de bons marcheurs pour le parcourir. Très accidenté, l’addition desdénivelés dépassant 2 000 mètres, ce sentier permet de découvrir la pointe de Leydé (correspondant à unecaisse filonienne d'unfilon dedolérite[47]), de la Jument, duMillier, de Beuzec, de Luguénez, de Brézellec et duVan (avec sa chapelle Saint-They), leséperons barrés de Castel-Meur et de Kastel-Koz (Castel Coz), Pors Lanvers , Pors Péron et Pors Théolenn, laréserve naturelle de Goulien-Cap Sizun, lephare du Millier (qui accueille l’été des expositions), Ti Félix (maison achetée et restaurée par la commune deGoulien). Ce sentier côtier qui longe 16 kilomètres de côte et permet de découvrir un paysage de falaises et de criques qui a reçu lelabel Grand Site de France depuis 2013 (pointe du Raz en cap Sizun).
La pointe du Millier, connue pour sa maison-phare et le moulin de Keriolet, mais aussi pour l'imposante pierre qui, selon la légende, serait labarque de saint Conogan.
La plage de Pors Péron, fréquentée l'été par les touristes, mais surtout par les gens de la région.
Le"Youtar" est désormais unevoie verte, ouverte aux cyclistes et aux piétons, longue de 12 km, qui part d'Audierne et va jusqu'à Pors-Péron en longeant larive droite duGoyen et en passant parPont-Croix, qui a été inaugurée le et qui reprend en partie le tracé de l'ancienne voie ferrée surnommée de ce nom[48].
LaPointe de Kastel Koz : la pointe a été occupée auNéolithique et à l'âge du bronze. À l'âge du fer, ce fut unéperon barré. Il a été réoccupé à l'époque gallo-romaine etmédiévale[49]. Il a accueilli pas loin de 200 habitations datées de450 av. J.-C.. On en distingue encore les trois fossés. Les fouilles réalisées en 1869 ont permis la découverte d’une pointe de flèche à ailerons, de pédoncules en silex, de tessons de poterie médiévale ou encore de balles de fronde,Classé MH(1921)[50],[51].
De nombreuses maisons et fermes de la commune présentent un intérêt architectural[59], dont celles de l'écart de Leizlac'h[60], la ferme de Lannuign[61], etc..
L'éperon barré de Castel-Coz (Castelmeur) a été à l'origine d'une légende : « Il y avait autrefois dans ce château une princesse d'une grand beauté. Elle régnait dans un château magnifique, entouré de demeures somptueuses et d'admirables jardins suspendus. L'or et les pierreries ruisselaient. Or il advint qu'un roi voisin, jaloux de ses richesses et de sa beauté, voulut la réduire envassalité. Il mit le siège devant la forteresse et finit par l'emporter. La malheureuse princesse, se voyant vaincue, décida de se jeter du haut dupromontoire dans la mer. Mais avant de s'élancer dans le vide, elle jeta un sort sur son domaine. Aussi, quand le méchant roi, après avoir tué tous les défenseurs, entra dans la place, ne trouva-t-il, au lieu des luxueux palais, qu'un amas de cabanes sordides, et à l'emplacement des jardins somptueux que de la fougère et de la mousse »[62].
Yves d'Alam (en religion père Bruno de Saint-Yves), né à Kerbusec (en fait Beuzec) près de Pont-Croix en avril 1600, mort en 1661 àAlep,cordelier, qui devint auXVIIe siècle supérieur ducouvent des Cordeliers de Paris, puismissionnaire enSyrie. Il a écrit notamment leLivre des controverses (en arabe), l'Office des Morts et l'Office de la Sainte Vierge, dans la même langue[63].
Paul Du Chatellier,Exploration de l'allée couverte de Kerbannalec en Beuzec-Cap-Sizun, Finistère, Imp. Francisque Guyon, Saint-Brieuc, s. d., 8 p. (extrait desMémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord)
Serge Duigou,Quand bringuebalait le train youtar, Éditions Ressac, Quimper, 1984 (historique de la petite ligne de chemin de fer à voie métrique qui desservait la commune de 1894 à 1946)
Hilary Spurling,Matisse, Seuil, Paris, 2001 (sur le séjour du peintre Matisse à Beuzec-Cap-Sizun en 1895)
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Fiche d’inventaire du« Bateau de pierre de Saint Conogan » au patrimoine culturel immatériel français, surculturecommunication.gouv.fr (consultée le 13 mars 2015)