H361fd : Susceptible de nuire à la fertilité. Susceptible de nuire au fœtus. H410 : Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets à long terme
Phrases R : R61 : Risque pendant la grossesse d’effets néfastes pour l’enfant. R62 : Risque possible d’altération de la fertilité. R50/53 : Très toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique.
Phrases S : S45 : En cas d’accident ou de malaise, consulter immédiatement un médecin (si possible, lui montrer l’étiquette). S53 : Éviter l’exposition - se procurer des instructions spéciales avant l’utilisation. S60 : Éliminer le produit et son récipient comme un déchet dangereux. S61 : Éviter le rejet dans l’environnement. Consulter les instructions spéciales/la fiche de données de sécurité.
Lephtalate de benzyle et de n-butyle ou benzyle butyle phtalate (BBzP), n-butyl benzyl phtalate (BBP), calques de l'anglaisbenzyl butyl phthalate est uncomposé chimique qui est l'esterphtalate dubutanol et de l'alcool benzylique, principalement utilisé commeplastifiant. Il est vendu sous plusieurs noms commerciaux dontPalatinol BB,Unimoll BB,Sicol 160 ouSanticizer 160.
Il est principalement utilisé dans les mousses devinyle et dans lesPVC (qui peuvent en contenir jusqu'à 60 % de leur masse, pour assouplir (RIVM, 1998).
En raison de sa toxicité mais surtout de son caractère deperturbateur hormonal d'abord démontré chez l'animal[10], il fait partie des substances jugées« substance extrêmement préoccupante » (Substance of very high concern) en France[11] et en Europe[12] et identifié comme CMR[13] au regard de la DirectiveREACH et classé commereprotoxique en catégorie R 61, ce qui signifie qu'il peut altérer le développement de l'embryon[14],[2]. Il a fait l'objet d'une premièreévaluation des risques par la Norvège, pour l'Europe[15] (rapport rendu en 2007[16]). Toxique pour les plantes et les organismes aquatiques, c'est (comme d'autres phtalates et plastifiants[17],[18]) unperturbateur endocrinien (anti-androgène, c'est-à-dire féminisant à haute dose (10 à 100 μM). Deux de ses métabolites semblent l'être également[19],[20],[21],[22],[23],[2]). Il est aussi source de réduction du poids destesticules[24] de réduction de ladistance ano-génitale[25],[26] et de mauvaise migration du testicule[27],[28] (en cas d'exposition[29] entre le6e et20e jour de gestation), et demalformation génitale chez plus de 80 % de rats mâles exposésin utero[30] à des doses importantes (11 250 ppm[31]), avec des effets observables à partir de 3750 ppm[31]) et reprotoxique[31]. Il peut aussi être présent en tant qu'impureté d'autres produits chimiques.
En 2008, quatre vendeurs de BBP ont été sanctionnés enBelgique par le Belgian Competition Council pour avoir agi en cartel[32],[33].
On le fabrique en faisant réagir lebutanol et lechlorure de benzyle avec de l'anhydride phtalique. En 1997, l'Europe en aurait consommé de 20 000 à 50 000 t/an [RIVM, 1998], mais sa production aurait régressé depuis la fin des années 1990. Il ne reste que deux grands fabricants en Europe. En tant que produit commercialisé, il est considéré comme pur à plus de 98,5 % (w/w)[2]. Les impuretés sont selon l'ECHA :
Le BBP est (auxÉtats-Unis surtout) utilisé comme assouplissant du PVC. On le retrouve par exemple dans le PVC de bandes deconvoyeur alimentaire, de revêtements de sol, dans certainsSkaï (imitations de cuir) ou pour la fabrication de cônes de signalisation routière [CERHR, 2003].
En Europe, plus de 90 % de la production est orientée vers la production de PVC ainsi que de diverspolymères utilisés pour produire des revêtements de sol et certainsemballages alimentaires, despeintures plastiques, joints oucolles.
Elle fait encore l'objet d'une réévaluation, mais on sait que ce produit (comme les phtalates) peut migrer d'un contenant en plastique vers la nourriture ou l'environnement [EC, 2004]. Sa toxicité pour l'homme n'avait pas encore en 2004 été vraiment étudiée, mais une étude épidémiologique de type cas témoin, concluait à un risque accru demyélomes multiples chez les ouvriers fabricant du PVC depuis au moins cinq ans et exposés à un mélange de phtalate [Heineman, 1992], des indices (études sur quelques dizaines à centaines de sujets) laissaient penser que l'enfant pouvait conserver des séquelles d'une expositionin utero, et une étude (2006) ayant porté sur 463 hommes[34] a montré une mauvaise qualité desperme fortement corrélée à des taux plus élevés de monoester de phtalate ou de ses métabolites urinaires. De plus, du MBeP (monobenzylphtalate) a été trouvé dans 94 % des échantillons de sperme, ce qui montre une large contamination par ce produit (au début des années 2000)[34]. Ce produit peut être trouvé dans lelait maternel humain[35].
Des effets œstrogéniques et anti-androgéniques ont été recherchées chez lepoisson, et constaté au moins chezPimephales promelas[36], chez latruite[37],[38], mais sans preuves de synergies avec l'estradiol[39] à forte concentration, mais pas chez la carpe à faible concentration[40].
reprotoxique chez l'homme, de catégorie 2, pour le développement de l'enfant par l'Union européenne ; phrase de risque R61 : « risque pendant lagrossesse d'effet néfaste pour l'enfant ») ;
reprotoxique chez l'homme, de catégorie 3, pour lareproduction ; phrase de risque R62 : « risque possible d'altération de la fertilité » ;
écotoxique : il est classé R50-53 c'est-à-dire « Très toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l'environnement aquatique »). Très toxique pour les espèces aquatiques [IPCS-CEC, 2005], Il est réputé peu toxique pour l'animal (DL50 > 2 g/kg).
LeCIRC a conclu en 1999, que faute de données chez l'homme ou l'animal, on ne pouvait pas le classer commecancérogène pour l'homme (groupe 3 « not classifiable as to its carcinogenicity to human » [IARC, 1999]. L'US-EPA e, 2003, l'a classé cependant parmi les produits « possiblement cancérogène chez l'homme » (classe C) [US-EPA, 2003].
chez l'animal de laboratoire (rongeur) on a trouvé comme métabolites :
le phtalate mono butyle (MBuP), dominant dans l'urine (3 fois plus de MBuP que de MBeP selon Agarwal 1985) ;
le phtalate mono benzyle (MBeP), qui est soupçonné d'être aussi (faiblement) un perturbateur endocrinien dont l'activité endocrinienne a été étudiéein vitro etin vivo chez lerat de laboratoire[20] (il provoque une réduction du poids de l'utérus, mais qui pourrait également être due à sa toxicité systémique)[2] ;
Chez l'homme, la métabolisation semble utiliser les mêmes voies que chez le rat, mais chez l'homme le MBeP est le plus présent (>70 %), alors que le MBuP ne présent que +/-6 % des métabolites.**
C'est unpolluant principalement issu d'émissions industrielles et de déchets contenant du BBP. Il existe un modèle calé (par une expériencein vivo) en situation réelle pour évaluer l'exposition externe à partir de taux urinaires de MBeP [EC, 2004].
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