Partie de | Beffrois de Belgique et de France, Musea Brugge(d), Lakenhalle(d) ![]() |
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Destination initiale | Commerciale |
Style | Gothique |
Construction | |
Hauteur | 83 mètres |
Patrimonialité | |
Sites web |
Identifiant | |
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Année d'inscription |
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Adresse | Markt 7, 8000 Brugge (Bruges) |
Coordonnées |
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Lebeffroi de Bruges (ennéerlandais :Belfort van Brugge ouHalletoren) est une haute tour médiévale surmontant la Halle aux draps sur laGrand-Place de la ville deBruges, dans laprovince de Flandre-Occidentale enBelgique. C'est un monument civil, construit en plusieurs étapes duXIIIe au XVe siècle, qui fut le symbole de l'indépendance communale de Bruges, importante cité commerçante au Moyen Âge. Il est classé aupatrimoine mondial de l'UNESCO avec d'autresbeffrois de Belgique et de France.
Le beffroi, d'une hauteur de 83 m, est légèrement incliné vers la gauche (d'1,19 m) depuis plus de quatre siècles. Il est visitable. Pour parvenir au sommet, il faut monter 366 marches. Lecarillon comporte 47 cloches petites et grandes.
Georges Rodenbach en fait le thème central de son romanLe Carillonneur (1897).
À l'emplacement de l'actuel beffroi de Bruges se trouvait à l'origine une première construction surmontée d'une tour enbois érigée en1240. La construction abritait leshalles auxlaines et aux draps et des entrepôts. La tour avait une fonction plus administrative et servait à l'époque aux magistrats de laville. Elle comportait une salle de coffres ainsi que les archives de la ville.
Unincendie détruisit la tour en1280, ce qui entraîna la destruction des archives d'avant 1280. Unhôtel de ville fut construit en un autre endroit (sur le « Burg ») où la plupart des fonctions administratives déménagèrent. La tour fut alors reconstruite au même emplacement, sur la halle au draps, à la fin duXIIIe siècle, avec les deux hauts soubassements quadrangulaires superposés en brique que l'on observe aujourd'hui, et la base des quatre tourelles aux angles avec flèches en pierre au sommet, qui rappellent celles dubeffroi d'Ypres qui sont antérieures. La tour était alors surmontée par une flèche en charpente. C'est l'un des plus anciens exemples de l'architecturegothique en brique en Flandre.
Les halles de la ville se sont étendues au cours duXVe siècle et notamment entre1482 et1486. On abattit alors la flèche de bois pour construire à la place la saisissante partie supérieure de formeoctogonale, en pierre blanche cette fois, puissante et élancée, surmontée d'une délicate couronne ajourée, dans le nouveau stylegothique brabançon. Et on remania les quatre anciennes tourelles d'angle pour en faire despinacles reliés à l'octogone par desarcs boutants, surmontés de nouvelles flèches en pierre blanche. Cette adjonction, visible de très loin, assez sobre et élégante (moins ornée et moins ajourée que beaucoup d'autres constructions du gothique brabançon), augmenta de plus d'un tiers la hauteur de la partie en maçonnerie de la tour[1]. Cette nouvelle partie octogonale était elle-même surmontée d'une flèche en bois (charpente couverte d'ardoises et ornée de lucarnes, clochetons, éventuel bulbe, hérissée d'épis et sculptures dorées, etc., comme pour de nombreux autres beffrois flamands) au sommet de laquelle figurait unestatue desaint Michel. La tour était ainsi significativement plus haute qu'aujourd'hui et elle a été le plus haut beffroi médiéval de Flandre (il est aujourd'hui dépassé par lebeffroi de Gand entre autres).
En1493 un incendie provoqué par la foudre détruisit à nouveau la flèche en bois, ainsi que lescloches de la ville. Lors de la réparation, on construisit une nouvelle flèche en bois, ornée de lions grimpants.
Une galerie fut ajoutée à l'arrière des halles au cours duXVIe siècle. La cour intérieure reçut également quelques galeries au premier étage.
En1741 un incendie détruisit une nouvelle fois la flèche de la tour. Celle-ci fut réparée en1753, mais sans la flèche. La tour reçut sa forme actuelle avec l'ajout d'une nouvelle couronne ajouréenéogothique en1822 au sommet pour remplacer l'ancienne endommagée, et par l’absence d'une nouvelle flèche.
Les halles se trouvant sous la tour avaient une fonction commerciale. Elles étaient composées de plusieurs salles où lesartisans, avec l'aval de la ville, commercialisaient leurs produits. Au deuxième étage se trouvait une chambre forte (la salle du Trésor) et les archives de la ville. Les comptes annuels datant d'après1281 sont tous conservés. Ils étaient rédigés enlatin jusqu'en1300, puis en langue populaire au-delà de cette date.
Les lois et règlements de la ville furent proclamés du haut du balcon situé au-dessus de la porte d'entrée devant le peuple invité au rassemblement par la cloche du beffroi et furent appelés« Hallegeboden » (en néerlandais : les bans des Halles).
En plus de porter l'horloge officielle et le carillon de la ville, la tour servait aussi de tour de garde pour déceler les incendies en ville.
Avant leXVIe siècle, les cloches étaient actionnées manuellement. Le fait de sonner les cloches avait une signification particulière, notamment :
À partir de1523 un tambour, actionné par unehorloge, servit à automatiser certaines cloches (comme sonner les heures). Grâce à ce tambour, il fut également possible de jouer despartitions (profanes et religieuses). À partir de1604 les autorités de la ville louèrent les services d'un carillonneur pour faire cela les dimanches, jours fériés et jours de marché.
En1675 le carillon était composé de 35 cloches, conçues par l'Anversois Melchior de Haze. Après l'incendie de1741 le carillon fut équipé de 47 cloches, fondues parJoris Dumery, pour un total de 27,5 tonnes. Elles sont encore utilisées actuellement.
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