Baudouin IV, parfois surnomméBaudouin le Lépreux, né en et mort en, estroi de Jérusalem de à sa mort. Sa lutte contre lalèpre et ses victoires militaires qui maintiennent l'intégrité duroyaume de Jérusalem pendant plus de dix ans font de lui une figure marquante desÉtats latins d'Orient.
Il est couronné le à l'âge de 14 ans, succédant à son pèreAmaury Ier de Jérusalem. L’exercice réel du pouvoir revient jusqu'en à sesrégents, les noblesMiles de Plancy puisRaymond III de Tripoli. Il est alors diagnostiqué malade de lalèpre, qui le défigure et l’empêche d’avoir un héritier.
Les dernières années de son règne sont difficiles. Après l’indécisebataille de Belvoir en, Baudouin met à nouveau Saladin en échec ausiège de Kerak en. De plus en plus affaibli par sa maladie, il ne peut qu'assister impuissant à la montée des factions au sein de son royaume. À sa mort en, son neveuBaudouinet lui succède sous la régence de Raymond III de Tripoli.
La chronique de Guillaume de Tyr a servi de base à celle d'Ernoul, un croisé se présentant comme l'écuyer deBalian d'Ibelin et décrivant ses faits et gestes sous le règne de Baudouin[4]. Cette dernière est considérée comme un écrit à viséepolémique, et peu fiable historiquement[5].
Peu après sa naissance, son oncleBaudouin III,roi de Jérusalem, accepte de devenir sonparrain sur proposition d'Amaury, et lui promet qu'il recevra un jour les rênes du royaume[12]. Le roi meurt sans héritier direct en 1163 ; Amaury lui succède le[10], sous le nom d'Amaury Ier de Jérusalem, mais il doit d'abord se séparer de son épouse Agnès, dont il est parent à un degré prohibé[13]. Baudouin est donc privé de sa mère pendant sa petite enfance[14], mais aussi de sa sœurSibylle, envoyée aucouvent Saint-Lazare deBéthanie, sous la garde de sa grand-tanteYvette[11].
Baudouin reçoit une éducation soignée[2]. Au palais royal, il joue souvent auxéchecs, auxdés, auxosselets[15]. Excellent cavalier, il porte un attrait particulier pour l'histoire. Il a cependant une légère difficulté d'élocution, comme son père avant lui[16]. À l'âge de huit ans, il fait la connaissance de la princessebyzantineMarie Comnène que son père a épousée. Elle lui donne une sœur cadette,Isabelle[14].
L'année suivante, Baudouin reçoit commeprécepteur l'archidiacreGuillaume de Tyr afin d'entamer sa formation enlittérature[2],[3]. Ce dernier repère les premiers signes de maladie chez Baudouin alors qu'il joue avec ses camarades[17]. En atteignant l'âge de la puberté, il est finalement diagnostiqué malade de lalèpre[18].
Baudouin est sacré roi de Jérusalem à l'âge de treize ou quatorze ans le[21]. La date est symbolique pour lescroisés, car elle marque les 75 ans jour pour jour de laconquête de Jérusalem lors de lapremière croisade[22]. Le pouvoir est confié à deux régents successifs, le connétableMiles de Plancy, mort assassiné dans une conspiration quelques mois après le sacre, puis le comteRaymond III de Tripoli, cousin de Baudouin et seigneur le plus puissant du royaume[23]. Guillaume de Tyr, l'ancien précepteur du jeune roi, est nomméarchevêque de Tyr et chancelier du royaume[24].
Au début de l'année 1175,Saladin, fondateur et premier dirigeant dusultanat ayyoubide ayant succédé à la domination de Nur ad-Din, met le siège devant la ville d'Alep[25]. Les habitants de la ville font appel aux Francs afin d'effectuer une diversion[25]. C'est l'occasion pour Baudouin de mener, à quatorze ans, sa première campagne militaire[26]. À la fin du printemps, il sort deJérusalem, puis traverse laSamarie et laGalilée[27]. La cible estDamas elle-même, dont l'arrière-pays est pillé puis incendié[28]. L'opération est renouvelée avec succès au mois d'août de l'année suivante[29]. Baudouin IV et Raymond III défont àAin Anjarr une armée damasquine commandée par Shems ed-Doula Turan Shah, frère cadet de Saladin[30].
Compte tenu de son état de santé, Baudouin n'était certainement pas appelé à vivre longtemps et encore moins à concevoir un héritier. Afin d'assurer la succession du royaume, un mariage est arrangé en 1176 entre sa sœurSibylle etGuillaume de Montferrat, fils et héritier du marquisGuillaume V. Nommé comte de Jaffa et d'Ascalon après son mariage, Guillaume est pressenti pour devenir roi lorsque Baudouin ne sera plus en mesure d'assumer ses fonctions. Dès le début de l'année 1177, Guillaume tombe néanmoins malade et meurt quelques mois plus tard, laissant sa veuve Sibylle enceinte du futurBaudouin V[31].
En 1177, la régence de Raymond prend fin avec la majorité de Baudouin, alors âgé de seize ans. Il ne ratifie pas le traité signé par Raymond avec Saladin en 1175, mais mène une série de raids dans les environs deDamas et de la vallée de laBekaa. Il désigne commesénéchal son oncle maternel,Josselin III d'Édesse, après avoir payé sa rançon. Josselin était son parent mâle le plus proche sans pour autant avoir de revendications sur le trône, ce qui en faisait aux yeux du roi un ami et confident[31].
En septembre, le comtePhilippe de Flandre débarque àSaint-Jean-d'Acre sous la bannière des croisés[35]. Baudouin propose à son cousin de prendre part à son projet d'invasion de l'Égypte, mais celui-ci refuse, prétextant qu’il était venu à Jérusalem pour effectuer un pèlerinage et non pour commander une armée. Par ailleurs, Philippe sollicite le mariage de ses cousines, Sibylle et Isabelle, héritières potentielles du royaume de Jérusalem, avec deux de ses vassaux. Lahaute cour de Jérusalem, offusquée, refuse. Philippe quitte le royaume et se rend àAntioche, où il participe à une offensive stérile contre la ville deHama[36].
« Si je pouvais être guéri de la maladie deNaaman, je me laverais sept fois dans leJourdain, mais je n'ai trouvé à notre époque aucunÉlisée qui peut me guérir. Il n’est pas convenable qu’une main aussi faible que la mienne tienne les rênes du royaume, quand la crainte d'une agression arabe pèse chaque jour sur la Ville Sainte. »
Le, l'armée de Baudouin rencontre finalement celle de Saladin à labataille de Montgisard[40]. La surprise est totale pour l'armée des musulmans, pour qui la débâcle est rapide, malgré une large supériorité numérique[41]. Malgré la souffrance provoquée par la maladie, Baudouin prend part à la bataille, jusqu'à la tombée de la nuit où Saladin bat en retraite[42].
Baudouin poursuit Saladin jusque dans la péninsule duSinaï, où celui-ci parvient à s'échapper[43]. Le roi revient finalement à Ascalon, puis àJérusalem où il est accueilli de manière triomphale[44]. Cette victoire de Montgisard, absolument inattendue, a un énorme retentissement jusque dans les points les plus reculés de laChrétienté, où elle est perçue comme un signe deDieu[45]. La bataille ayant eu lieu le jour de la fête de lasainte chrétienneCatherine d'Alexandrie, Baudouin fait élever à Montgisard un monastère en son honneur, qu'il confie à l'ordre de Saint-Benoît[46].
Cependant, cette nette victoire ne change pas considérablement la situation du royaume. Les ressources de Saladin demeurent larges, tandis que Baudouin souffre toujours du manque d'hommes. N'ayant pas les moyens de poursuivre durablement son adversaire en Égypte, il consacre les mois suivants à fortifier la frontière damascène, et ordonne l'érection duChastelet, une forteresse sur leGué de Jacob, afin de défendre le passage du fleuveJourdain[47].
Pour répondre à des raids de cavalerie arabe dans les environs deSidon, Baudouin rassemble en juin une force sous son commandement personnel, aux côtés deRaymond III de Tripoli et de Eudes de Saint-Amand. Il quitte le château deToron le[52]. Dans un premier temps, son armée défait les troupes de Farrukh-Shâh à labataille de Marj Ayoun, avant que Saladin n'arrive avec le gros de ses forces et ne retourne le cours de la bataille en sa faveur. L'armée franque est mise en déroute, tandis que Baudouin, Raymond et une partie des croisés parviennent à se réfugier dans laforteresse de Beaufort[53]. À la suite de cela, Baudouin réunit ses troupes àTibériade, où le comteHenri Ier de Champagne se rallie à lui[54].
Le[55], leChastelet encore inachevé est assiégé par Saladin à l'issue de labataille du gué de Jacob[53]. Lorsque l'expédition conduite par Baudouin se porte à son secours[56], il est déjà trop tard : le château est rasé et sa garnison deTempliers massacrée[53]. Il s'agira de la seule victoire de Saladin à avoir un impact réel sur l'intégrité duroyaume de Jérusalem au cours du règne de Baudouin[57].
En, Baudouin envoieGuillaume de Tyr auprès de l'empereur byzantinManuel Ier Comnène pendant plus de sept mois, dans l'objectif d'améliorer les relations diplomatiques entre les deux États[58]. L'opération est un succès, mais l'empereur décède de maladie au mois de septembre, peu après le départ de Guillaume de Tyr[59].
Une tradition historique dessine deux courants de pensée dans le royaume : celui mené par Baudouin, qui estime que le royaume ne peut survivre qu’avec une politique de paix relative avecSaladin et celui deGuy de Lusignan et des autrescroisés nés enEurope, qui ne comprennent pas ou mal cette politique de compromis et souhaitent en découdre avec lesmusulmans[60]. Les lois du royaume, qui nécessitent que le roi soit accepté par l’assemblée des barons, font que ce dernier parti peut prétendre au trône[61].
Baudouin prend la décision d'envoyer vers Saladin plusieurs ambassadeurs, dans le but de négocier une trêve de deux années à partir de[65],[53]. Saladin accepte, tout en continuant les hostilités envers lecomté de Tripoli,État vassal du royaume de Jérusalem, qui n'a pas pris part aux négociations[66].
Renaud de Châtillon,seigneur d'Outre-Jourdain, rompt la trêve signée par Baudouin avec Saladin en attaquant une caravane arabe au cours de l'été 1181. Baudouin doit se justifier auprès de Saladin et, affaibli par les intrigues, s'abstient de sanctionner Renaud. En représailles, Saladin prend en otage un groupe de mille cinq cents pèlerins échoués près deDamiette et réclame la marchandise volée par Renaud ; ce dernier refuse. La reprise des combats semble inévitable pour Baudouin[67].
La situation se tend à nouveau à partir de : Baudouin ne peut qu'assister impuissant aumassacre des Latins de Constantinople, provoqué par la montée en puissance d'Andronic Comnène qui enterre définitivement l'alliance franco-byzantine[59]. Par ailleurs, la période de trêve ayant touché à sa fin, Saladin dirige son armée versDamas, puis descend enGalilée. L'armée franque vient à sa rencontre devant laforteresse de Belvoir. Labataille est indécise et les deux adversaires revendiquent la victoire[68].
En août, Baudouin gagneTyr à marche forcée en vue d'organiser la défense du royaume[69]. Le roi ordonne la réquisition des navires du port de Tyr afin d'organiser une flotte capable de tenir tête à la marine égyptienne. Trente-troisgalères, pour la plupart originaires des républiques deGênes,Pise etVenise, sont ainsi lancées vers le nord[70]. La flotte de Saladin tente au même moment le siège deBeyrouth[71]. Baudouin envoie un messager à destination de Beyrouth, informant qu'il arriverait lui-même dans trois jours ; Saladin intercepte le message et préfère se retirer sous la menace du retour de Baudouin[72].
Entrant dans Beyrouth libérée, Baudouin se repose pendant plusieurs jours à Tyr puis àSéphorie, où il compte attendre la fin de l'été[73]. Il mène effectivement un raid en terre musulmane en septembre[74], puis un second en décembre, s'avançant jusqu'aux murailles deDamas[75]. Cependant, il se refuse à assiéger la ville, s'estimant mal préparé et préférant célébrer laNativité à Tyr. Il menace également de raser lamosquée deDarayya, près de Damas, mais s'y refuse finalement, afin d'éviter que les chrétiens locaux n'aient à subir de représailles de la part des musulmans[76].
Saladin se détourne alors du royaume de Jérusalem au détriment desZengides ; il prendÉdesse,Saruj etNisibe, tente d'assiéger la ville deMossoul[77], mais incapable de prendre la ville d'assaut, poursuit son chemin versSinjar,Diyarbakir, puisAlep en[78]. Baudouin est alors menacé par un Saladin disposant de plus de ressources que jamais, maître d'unsultanat ayyoubide allant de laCyrénaïque au fleuveTigre, et prêt à la reconquête de Jérusalem[77]. Installé àSaint-Jean-d'Acre, Baudouin détache une force de trois cents chevaliers en direction d'Antioche pour la protéger de Saladin, sur recommandation deBohémond III d'Antioche[79].
Baudouin, dont l'état ne fait qu'empirer, est désormais presque aveugle et incapable de marcher. Sur les conseils de sa sœur Sibylle et du patriarche Héraclius, il confie la régence du royaume à Guy de Lusignan. En parallèle, Renaud de Châtillon lance secrètement une attaque ambitieuse en direction deLa Mecque[80]. Après s'être emparé d’Eilat sur legolfe d'Aqaba, il construit une flotte et mène un raid maritime sur la côte africaine de lamer Rouge. Il poursuit son raid destructeur dans leHedjaz, et réduit en cendres les flottes musulmanes stationnées àMédine et àLa Mecque, contrevenant aux injonctions de Baudouin[81]. Lacivilisation islamique tout entière est horrifiée par cet outrage, dégradant encore un peu plus les relations de Baudouin avec Saladin. Saladin reprendEilat et détruit la flotte de Renaud, qui s'était déjà retiré. En, il envahit de nouveau laPalestine[82].
Une nouvelle fois, Guy de Lusignan convoque l’ost et se porte à la rencontre de l’armée musulmane, qu’il rejoint à labataille d'Al-Fule. Les Francs, en nette infériorité numérique, maintiennent une posture défensive et forcent Saladin à se retirer. Irrité par cette attitude, Baudouin entre dans une violente colère, se brouille avec son nouveau régent et le dépose. Avec le soutien de Raymond III de Tripoli, il proclame héritier et successeur son neveuBaudouin V, tente de persuader sa sœur Sibylle d'annuler son mariage, et reprend immédiatement la conduite du royaume de Jérusalem[83].
En, les Francs célèbrent le mariage d'Isabelle et d'Onfroy IV de Toron dans leKerak de Moab, lorsque les festivités sont interrompues par l'arrivée deSaladin qui débute lesiège de Kerak[84]. Des messagers se précipitent àJérusalem pour implorer l'aide de Baudouin[85]. Considérablement affaibli et désormais alité, Baudouin accepte néanmoins, et fait allumer un feu au sommet de latour de David pour signaler son arrivée à Kerak assiégé[86]. Il regroupe tant bien que mal les forces qui restent sous son commandement[85]. Le, l'armée de Baudouin est repérée près deHébron par Saladin qui décide de lever le siège[87]. Faisant une entrée triomphale dans Kerak, Baudouin y reste plusieurs jours afin d'inspecter l'état des fortifications, réparer les dégâts et reconstituer les stocks de vivres, avant de retourner à Jérusalem[88].
Retiré dans soncomté de Jaffa et d'Ascalon,Guy de Lusignan est toujours en rébellion[83]. Plus malade que jamais, Baudouin se porte en litière à sa rencontre. Parvenu à Ascalon, le roi se rend compte que les portes de la ville lui sont verrouillées, et somme à trois reprises Guy de lui ouvrir, sans succès[89]. Il rallie doncJaffa, dont il destitue le gouverneur, un proche de Guy qui avait été nommé par lui[90]. Le patriarcheHéraclius d'Auvergne, lui aussi soumis à Guy de Lusignan, excommunie l'ancien précepteurGuillaume de Tyr, acquis à la cause de Baudouin, pour un motif futile ; il le pousse à défendre sa cause àRome, où il meurt, peut-être empoisonné[64].
En automne 1184, Saladin revient assiéger Kerak, mais échoue une seconde fois et doit se retirer à nouveau sous la menace des troupes du royaume de Jérusalem[85].
Son corps est déposé dans un tombeau au sein de l'église du Saint-Sépulcre, aux côtés de ceux du reste de sa famille, et surtout dutombeau de Jésus dont la valeur symbolique est puissante[92]. Aujourd'hui disparu, le tombeau de Baudouin devient alors un lieu depèlerinage, visité à de multiples reprises au fil des siècles[94].
Guillaume de Tyr découvrant les premiers symptômes de la lèpre du jeune Baudouin. Miniature d'un manuscrit de Guillaume de Tyr, 1232-1261.British Library, Yates Thompson MS.12
Les premiers symptômes de la maladie sont repérés au cours de l'enfance de Baudouin, à travers un jeu consistant à enfoncer ses ongles dans les bras des adversaires pour les exhorter à dominer ladouleur. Tous manifestent leur douleur mais, bien que ses camarades de jeu ne l'épargnassent pas, Baudouin ne ressent rien. Son précepteur Guillaume de Tyr reconnaît immédiatement le symptôme d'une grave maladie, mais sans pouvoir identifier laquelle[17].
Baudouin contracte également diverses autres maladies au cours de son règne. En, il tombe sévèrement malade en allant rendre visite au comteGuillaume de Montferrat àAscalon[98]. Il est à nouveau souffrant en d'une grave maladie, peut-être letyphus, lepaludisme, voire lesepsis provenant d'une blessure aux pieds mal soignée[99].
La période de troubles intérieurs que traverse leroyaume de Jérusalem à la fin de son règne pousse Baudouin à développer de l'anxiété. Il développe également une forte fièvre au moment de l'insubordination deGuy de Lusignan, en[100].
Dès l'adolescence, les extrémités et le visage sont les parties du corps de Baudouin les plus gravement touchées par la lèpre[18]. La maladie n'entrave pas la vie quotidienne de Baudouin jusqu'en où, son état ne faisant qu'empirer progressivement, il devient presque aveugle et incapable de marcher[80]. Par ailleurs, il n'a plus l'usage de ses mains[101].
À partir de, Baudouin a les jambes complètement paralysées et se déplace en civière[89].
Une idée reçue, popularisée parRidley Scott dans son filmKingdom of Heaven, fait de Baudouin un roi utilisant un masque de fer ou d'argent pour dissimuler les blessures infligées à son visage par la lèpre[102]. En réalité, Baudouin recouvrait son visage demousseline blanche, et seulement pour recevoir des ambassadeurs dans les dernières années de sa vie[103].
En 1177, dans le cadre de la reconstruction des murailles deJérusalem, Baudouin lève un impôt extraordinaire permettant de les financer ; mais cela est insuffisant pour le royaume qui faitbanqueroute[106]. C'est donc la loi de finances qu'il promulgue en, en pleine période de conflit contreSaladin, qui lui vaut sa renommée[107]. Le royaume est divisé en deux circonscriptions fiscales, au nord et au sud d'une ligne allant de la ville deCayphas à celle deTibériade[108]. Parmi les dispositions qui sont prises, l'imposition des individus aisés financièrement à hauteur de 2 % de leurs revenus déclarés, ainsi que 1% de la valeur de leurs biens ; ces taux diminuent pour les strates sociales inférieures[107]. Cette réforme permet rapidement à Baudouin de lever une armée de plus de deux mille soldats pour faire face à celle de Saladin[109].
« Cet homme, Baudouin, qui tient les rênes du royaume, a été châtié par un juste châtiment de Dieu, comme nous croyons que vous le savez, et si gravement qu'il peut à peine supporter les supplices que subit son corps. Quel grave dommage, hélas, quelle perte terrible pour les personnes et les biens doit donc subir à cause de ses péchés cette terre »
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