Son avènement au trône se produit dans unepériode de crise politique et son long règne est marqué par bien d’autres, dont l’une a été le résultat de l’expression publique de sa foicatholique. Son règne, de plus de 42 ans, est le deuxième plus long de la monarchie belge, après celui du roiLéopoldII.
Rapatriés àBruxelles, les enfants royaux y passent quatre ans durant lesquels la deuxième épouse du roi,Lilian Baels, princesse de Réthy, s’occupe affectueusement d’eux[3] et veille à leur ménager une vie plus conforme à celle des enfants de la bourgeoisie[réf. nécessaire] que celle que leurs père, grand-père et grands oncles avaient connue. Baudouin, qu’elle appelle familièrement Baud[3], étudie soit auchâteau de Laeken, soit au château deCiergnon. Il est scolarisé au bord du Lac Léman à l'Institut Le Rosey àRolle en (Suisse)[4]. Son éducation à cette période est supervisée par le père dominicainAntoine Braun[5] qui deviendra ultérieurement son aumônier.
Commence alors la « question royale ». Confrontée à l'impopularité du roi Léopold III, la famille royale ne rentre pas en Belgique mais s'installe enSuisse (auchâteau du Reposoir, àPregny), jusqu'en, attendant que le peuple belge débatte sur l'attitude du roi face à l'Allemagne nazie : le roi Léopold devait-il quitter la Belgique après la défaite du ou a-t-il eu raison de rester au pays au nom de son statut monarchique pour s'y dresser comme un rempart contre l'éventuelle division du pays que les Allemands pouvaient sans doute vouloircomme ils l'avaient fait en 1914-1918. Baudouin fréquente le Collège deGenève (aujourd'hui connu sous le nom deCollège Calvin) ; il accompagne son père et sa belle-mère dans un grand voyage auxÉtats-Unis en 1948[2].
En 1950, laconsultation populaire donne des résultats fort différents enFlandre et enWallonie ou, plus exactement, entre les arrondissements électoraux urbains ou ruraux. Devant la violence opposant « léopoldistes » et « anti-léopoldistes » et à la suite de lafusillade de Grâce-Berleur, le roi, rentré au pays avec ses deux fils aînés, fait nommer Baudouin, le, « Prince royal », ce qui correspond à une délégation de pouvoirs. En effet, une régence et le titre de régent étaient impossibles puisque la loi sur la fin de l'impossibilité de régner du roi Léopold III avait été votée par les Chambres.
Le princeprête serment de respecter la Constitution et les lois du peuple belge devant les Chambres réunies. C’est lors de cette cérémonie que fuse le cri « Vive la République ! » attribué àJulien Lahaut[7] qui est assassiné sept jours plus tard.
À la suite de l'abdication de son père le, Baudouin, selon la Constitution majeure, accède au trône et devient le cinquième roi des Belges, le, au moment où ladeuxième guerre scolaire fait rage. De son accession au trône à son mariage 10 ans plus tard, le jeune roi subit la forte influence politique de son père et de sa belle-mère, allant jusqu’à refuser de serrer la main de ceux qui, commeHubert Pierlot, s’étaient opposés à Léopold III pendant la guerre[8],[9]. La naissance deMarie-Christine en 1951 etMaria-Esméralda en 1956 étend lafratrie de Baudouin. Son frère Albertse marie avecPaola Ruffo di Calabria en 1959 et ils ont leur premier enfant en avril 1960.
Au cours de cette période, le roi Baudouin apparaît en public comme un jeune homme réservé, triste et solitaire, sans aventure amoureuse connue ; la rumeur lui attribue l’intention d’entrer dans les ordres. Au fil des années, le célibat d’un roi qui vit toujours au domicile paternel devient une affaire d’État. Lecardinal Suenens a raconté que Baudouin en parla avec une religieuse irlandaise,Veronica O’Brien, et que celle-ci, se mettant en recherche d’une possible épouse, trouva une aristocrate espagnole qui accepta de rencontrer le roi[2]. Les rencontres sont tenues secrètes, ce qui explique l’étonnement des Belges lorsqu’ils apprennent par la voix du Premier ministreGaston Eyskens, en 161 mots prononcés à la radio le 16 septembre 1960 à 12 h 20 et suivi d’un extrait deLa Brabançonne[10], les fiançailles de Baudouin. Les premières photos du couple, lors de la présentation de la jeune femme au château de Ciergnon, montrent des fiancés manifestement amoureux et complices[2].
Léopold et Lilian s’installent en janvier 1961 auchâteau d'Argenteuil avec leurs enfants et la famille royale se divise ; Fabiola et sa belle-mère s’entendant mal, Baudouin et son père se brouillent pour des histoires de meubles emportés ou non de Laeken à Argenteuil.
Un an après son mariage, Baudouin choisit de s’éloigner ; il ne rencontrera plus son père ni sa belle-mère qu’en de rares occasions, notamment après le décès de sa grand-mère la reineÉlisabeth en 1965[3].
La reine accompagnant le roi lors d’un voyage en Allemagne, 1971.
En juin 1961, l'annonce que Baudouin et Fabiola attendent un enfant est faite à la presse, lors d'un voyage du couple à Rome, par le papeJeanXXIII — ce qui soulève une polémique dans les journaux belges de gauche ; trois semaines plus tard, il est annoncé par la cour que l'heureux événement ne se produira pas. En, la reine est à nouveau enceinte mais accouche d'un enfant mort-né. Une intervention chirurgicale et deux autres fausses couches ne laissent plus d'espoir de voir naître un héritier[10]. Aucun héritier ne naît donc de cette union.
Le roi Baudouin investit alors beaucoup dans la formation de son neveu, le princePhilippe, qu’il considère comme son successeur[11], bien que l’héritier normal du trône soit le prince Albert, son frère.
Du reste, la famille royale est officiellement réduite aux descendants de Léopold III et de la reine Astrid. Ceux issus du second mariage du défunt roi avec Lilian Baels (y compris cette dernière) en sont écartés puisque l’arrêté royal du 2 décembre 1991 dispose que« les Princes et Princesses issus de la descendance en ligne directe de S.A.R. le Prince Albert de Belgique seront qualifiés « Princes et Princesses de Belgique » dans les actes publics et privés qui les concernent[3] ».
En 1991, les médecins affirment que Baudouin souffre de lamaladie de Barlow,« avec présence de calcifications à lavalve mitrale »[3] et le roi se fait opérer à cœur ouvert à l’hôpital Broussais à Paris.
Deux ans plus tard, le, le roi meurt d'un arrêt cardiaque lors de vacances dans sa villa deMotril, enEspagne, à l'âge de 62 ans. Le soir même, la princesse Lilian est avertie téléphoniquement de la mort de Baudouin par son beau-fils Albert[3]. Lilian, vu l’éloignement qui existe depuis de longues années entre elle et le roi, persuadée que sa présence, comme son absence, aux funérailles serait critiquée, décide de ne pas assister à la cérémonie mais de se faire représenter par le prince Alexandre et la princesse Marie-Esméralda[3].
L'annonce publique de la mort de Baudouin provoque une vague d'émotion populaire en Belgique[12]. Dès le jour de sa mort, des dizaines de milliers de Belges se rassemblent devant le palais royal pour déposer des fleurs et des bougies et rendre hommage au roi défunt[12].
Les funérailles se déroulent le en lacathédrale des Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles lors d’une célébration de gloire et d'espérance demandée par son épouse, qui y assiste habillée de blanc, couleur de la résurrection et couleur de deuil des reines catholiques. La cérémonie est transmise en direct sur un écran géant installé sur laGrand-Place de Bruxelles et par de nombreuses télévisions du monde. Elle rassemble un grand nombre de chefs d'État du monde entier, dont la reineÉlisabethII du Royaume-Uni et l'empereurAkihito du Japon (qui n'assistent d'ordinaire jamais à des funérailles de chefs d'État étrangers[14]), ainsi que le président françaisFrançois Mitterrand.
Un second office est célébré pour la famille en l’église Notre-Dame de Laeken avant que le corps ne soit descendu dans lacrypte royale pour reposer près des précédents rois et reines belges.
Le roi Baudouin (à droite) avecHeinz Kühn en visite à Düsseldorf auchâteau de Benrath (1971) – photo : Archives fédérales allemandes.
La Belgique est unemonarchie parlementaire. La Constitution donne au roi le pouvoir de refuser de valider une loi. Le roi ne peut exprimer publiquement d'opinion qu'avec l'accord du gouvernement. Il nomme et révoque les ministres ; même s'il lui faut l'approbation d'au moins un ministre et un vote de confiance du parlement, cela lui permet de jouer un rôle majeur après chaque élection et lors des crises ministérielles. Le roi Baudouin a eu une influence certaine sur les gouvernements qui se sont succédé pendant ses quarante-deux années de règne.
Le roi Baudouin acquiert une expérience supérieure à celle de bien des ministres des gouvernements de compromis qui se succèdent pendant son long règne et dont beaucoup ne resteront ministres que quelques années alors que Baudouin aura régné pendant 42 ans. Ce règne constitue, pour l'État belge, une pierre angulaire qui permet au roi d’avoir de l’ascendant sur ses ministres, voire de« leur savonner royalement les oreilles »[16].
Il défend constitutionnellement l'unité de la Belgique[16], mais ne peut empêcher des querelles entre quatre régions linguistiques et entre trois communautés. Sous son règne, de réforme en réforme de l'État, la Belgiquedevient un État fédéral.
Sur le plan international, le règne est marqué par la création de laCECA en1951 et de laCommunauté économique européenne en1957, de l'Exposition universelle de Bruxelles en1958 et par l'indépendance duCongo belge et duRuanda-Urundi.Au-delà des apparences de réserve qu'exige son statut, le roi Baudouin est très soucieux d'entente entre les hommes et les peuples. Ses nombreuses visites officielles à l'étranger, ainsi que les nombreux visiteurs officiels qu'il reçoit durant son règne sont l'occasion pour lui de révéler une hauteur de vue et un talent politique[17] que beaucoup de ses interlocuteurs découvrent avec étonnement et dont ils témoigneront à l'annonce de sa mort[réf. nécessaire].
Timbre duCongo belge de 1958 commémorant le cinquantenaire de l'annexion du Congo par la Belgique. En uniforme militaire, outreLéopold Ier, les quatre rois belges ayant régné sur le Congo :Léopold II,Albert Ier,Léopold III et Baudouin.
En1955, accueilli chaleureusement par les populations locales, Baudouin effectue une tournée triomphale auCongo belge, visitant toutes les régions d'une colonie qui est alors à son apogée[réf. nécessaire] mais où se manifestent des velléités d'autonomie. En 1959, quatre ans après ce voyage qui n’apporte pas de changement fondamental dans la politique belgo-congolaise[18], il doit annoncer l'intention du Gouvernement d'accorder l'indépendance au Congo.
: le roi Baudouin passe en revue les troupes congolaises après son arrivée àLéopoldville pour les cérémonies d'indépendance.
Le, le monarque assiste à la transmission des pouvoirs àLéopoldville et prononce un discours ressenti sur le plan international comme ignorant lesatrocités commises durant la période de la gestion belge et glorifiant l'œuvre coloniale belge[19]. Le Premier ministrePatrice Lumumba réplique par un discours, très critique vis-à-vis de la colonisation, qui sera qualifié d'insultant ou venimeux en Belgique et à l'étranger[20].
Des violences surviennent au Congo, immédiatement après la proclamation de l'indépendance, ainsi qu'une grande incertitude politique et de nombreux troubles. Dans un échange de lettre entre le chef du cabinet du roi et le major Guy Weber, alors chef de l'armée sécessionniste katangaise, Weber annonce queMobutu etTshombé neutraliseraient complètement Lumumba,« si possible physiquement »[21]. D'aprèsLudo De Witte, recevant la lettre le 26 octobre, le roi rédige un projet de réponse à Tshombé avec la mention « Monsieur le Président », renforçant sa légitimité. Il se dit« très sensible (…) aux sentiments d'attachement que vous continuez à éprouver pour la Belgique et sa dynastie ». Le brouillon de la lettre comporte, faisant référence à Lumumba, la mention de la« politique haineuse d'un seul homme ». La lettre envoyée se conclut par l'accord de « plausible deniability » du Roi :« C'est ce qui me permet de vous dire ici combien j'apprécie les efforts que vous poursuivez inlassablement en vue d'une politique d'entente entre les divers leaders de l'ancien Congo, telle que vous l'avez définie à plusieurs reprises[22]. » Ludo De Witte pense également que Baudouin, ayant conservé l'entourage de son pèreLéopoldIII, aurait été fortement influencé par celui-ci, composé de personnalités très déterminées et réactionnaires.
Le premier ministre Patrice Lumumba est assassiné[23], probablement avec l'aide deservices secrets belges etaméricains[24]. Certains ont vu, dans l’attitude du roi Baudouin dans cette affaire d’assassinat politique, une non-assistance à personne en danger, peu compatible avec le respect de la vie qu’il manifeste comme croyant catholique[25] et qui va l’amener trente ans plus tard à provoquer une crise politique en Belgique lorsqu’il refuse de signer la loi sur l’avortement adoptée par le parlement[26].
Baudouin, connu pour être uncatholique profondément croyant, s'oppose au dépôt, en 1971, d'une proposition de loi de dépénalisation de l’avortement, qui échouera. La proposition de loi Lallemand-Michielsen, qui se base notamment sur le livreAbortus pro/contra de l’expert en science éthiqueHugo Van den Enden, rencontre ensuite une forte opposition et des pressions de diverses personnalités politiques, comme en a témoignéRoger Lallemand[27], ainsi que du roi.
Le roi Baudouin dans les années 1990.
En1990, celui-ci refuse, selon sa conscience, desanctionner cette loi qui propose ladépénalisation conditionnelle de l'avortement[26]. Le 30 mars, Baudouin écrit au Premier ministreWilfried Martens :« Ces derniers mois, j’ai pu dire à de nombreux responsables politiques ma grande préoccupation concernant le projet de loi relatif à l’interruption de grossesse. […] Ce projet de loi soulève en moi un grave problème de conscience. […] Vous comprendrez donc pourquoi je ne veux pas être associé à cette loi. En signant ce projet de loi et en marquant en ma qualité de troisième branche du pouvoir législatif, mon accord avec ce projet, j’estime que j’assumerais inévitablement une certaine coresponsabilité. Cela, je ne puis le faire pour les motifs exprimés ci-dessus[28],[29]. » Le Souverain invite dès lors« le gouvernement et le Parlement à trouver une solution juridique qui concilie le droit du Roi de ne pas être forcé d’agir contre sa conscience et la nécessité du bon fonctionnement de la démocratie parlementaire »[28].
Sur la base de l'article 93 de la Constitution[30], une parade juridique est trouvée : leConseil des ministres constate que le roi est« dans l'impossibilité de régner » ce qui permet aux ministres réunis en conseil de sanctionner la loi le[26]. Le5 avril suivant, le roi est rétabli dans ses fonctions après un vote des Chambres réunies constatant que l'impossibilité de régner a pris fin. Certains Belges, dontGuy Verhofstadt[31] considèrent cette astuce comme inconstitutionnelle puisque la Constitution n'envisage que les cas de maladie du roi, que la Constitution[32] ne donne les pouvoirs du Roi aux ministres qu'en cas de décès de celui-ci[33], qu’en cas d'impossibilité de régner, c'est aux Chambres réunies de pourvoir à la tutelle et la régence[34].
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Au cours de son règne, le roi Baudouin a dénoncé dans ses discours le racisme et la xénophobie, et n'a jamais reçu en audience aucun représentant de l'extrême-droite (Front national etVlaams Blok)[35]. À la fin de sa vie, il s'était investi dans la lutte contre la traite des êtres humains et une prostituée lui a rendu un vibrant hommage lors de ses funérailles. N'oubliant pas le Congo, le souverain lance en 1991, un appel au calme face aux troubles ethniques (les incidents de Lubumbashi) qui secouent l'ancienne colonie.[réf. souhaitée]
Ses allocutions à la Nation, annuelles puis deux fois par an[36], retransmises à la radio et à la télévision sontempreintes d'un certain paternalisme[non neutre] et expriment une« éthique quelque peu datée, légèrement apocalyptique »[16], basée sur les valeurs familiales traditionnelles et unemorale conservatrice[non neutre], opposée à l’individualisme, au matérialisme et à l’appât du gain. Cela le conduit à affirmer la nécessité de lutter contre la crise, le chômage, la décadence, le racisme, la pauvreté, l’exploitation sexuelle.« Pour le personnaliste qu’il était, tous ces excès étaient la conséquence de lacunes individuelles et de décadence morale, et bien moins des rapports de force politiques ou des structures économiques[16]. »
Sa constance dans l’expression de ses valeurs est appréciée de bien des gens — comme la simplicité de sa vie au quotidien, semblable à celle de la petite bourgeoisie, telle qu’elle transparait dans les photos de presse.« Scrutant l’album de photos du Roi Baudouin on s’aperçoit qu’au fil du temps, il s’est construit simultanément un visage et un personnage. Son principal transmetteur de signe était son visage[37]. »
Baudouin a réussi, au fil des ans, à faire reconnaître des« valeurs éthiques d’humanisme et de professionnalisme[37] ». Son décès inattendu a choqué une grande partie de la population, suscitant« des réactions de type émotionnel beaucoup plus vives et intenses qu’on aurait pu le prévoir[37] », tant en Belgique qu’à l’étranger. Les hommages qui lui ont été rendus ont été adressés« à la réputation qui lui était faite[37] » et le rituel funéraire a reçu une« importance inaccoutumée[37] », cristallisant les sentiments de don du roi et de contre-don des Belges et rappelant la mort d’un héros antique.« L’idée qui émerge ici, c’est l’exceptionnelle réussite dans la mort d’un roi contemporain. Sa mort ne fut pas ressentie comme une fatalité inhérente au corps, elle a suscité au sein de la population une transcendance ou plutôt une sublimation[37]. »
On relève cependant un soutien du roi, voire des liens d'amitié, pour des personnalités dont l'action politique ou morale a été décriée. Ainsi a-t-il été proche du président du ZaïreMobutu Sese Seko (il fut le parrain d'une de ses filles et a passé des vacances chez lui[38]) et l'a-t-il soutenu, bien que les méthodes du régime, qui incluaient la corruption, le non-respect des droits de l'homme et le détournement d'argent public, fussent connues, jusqu'en 1988 lorsque Mobutu comparaLéopoldII de Belgique àHitler, établissant ainsi une« étrange liaison entre un dictateur sans foi ni loi et un roi très chrétien[39] ». Il était proche aussi deJuvénal Habyarimana qui participa à des groupes de prières duRenouveau charismatique organisés au palais de Bruxelles et le soutint notamment en 1990, en demandant par écrit au gouvernement belge l’envoi de soldats belges pour aider Habyarimana menacé par leFront patriotique rwandais[25]. Il manifesta de la complaisance pour le régime deFrancisco Franco[25], aux funérailles duquel il fut empêché d’assister par l’intervention du gouvernement belge[16]. Il accueillit officiellementJean-PaulII en Belgique en des termes qui s’adressaient plus au chef de la religion catholique qu'à celui de l’État du Saint-Siège, suscitant la critique dumilieu laïque belge[25].
En1976, lors des célébrations des 25 ans de son règne, le roi Baudouin exprime le souhait de voir une fondation contribuant à l'amélioration des conditions de vie de la population : laFondation Roi-Baudouin est donc créée à l'aide des fonds récoltés à cette occasion. Fondation d'utilité publique indépendante et pluraliste, elle a pour objet d'améliorer les conditions de vie de la population sur les plans économique, social, culturel et scientifique. Elle soutient l'engagement de tous les acteurs de la société afin de générer des changements durables qui contribuent à davantage de justice, de démocratie et de développement. Elle combine la réflexion de fond, la mise sur pied d'initiatives propres et l'aide financière en faveur de projets de tiers. Elle agit tant à court qu'à long terme.
La Fondation Roi-Baudouin gère de nombreux fonds d'entreprise et fonds nominatifs, comme le Fonds Reine-Fabiola pour la santé mentale, le Fonds Prince-Albert, le Fonds Prince-Philippe et le Fonds Princesse-Mathilde.
L’article modifié stipule encore que la fondation pourra aussi aider les neveux et nièces dans leur« établissement dans la vie » sans toutefois soutenir des activités lucratives, quelles qu’elles soient. Cette fondation pourra leur venir en aide en cas de maladie, d’infirmité ou toute autre situation à caractère philanthropique.
Par ailleurs, l'objet de la fondation, tel que modifié en 2006, dit que« le Conseil d'Administration veillera dans la mesure de son budget annuel à accorder une aide similaire à toute personne physique ou morale et en particulier (…) à celles qui appartiennent au tiers ou au quart monde »[41]. La fondation est, notamment, devenue propriétaire du domaine royal d’Opgrimbie.
En 2013, la reine Fabiola transfère un montant de2,5 millions d'euros à la fondation Astrida[42].
Le 29 septembre 2024, le papeFrançois annonce l'ouverture de son procès enbéatification[64],[65]. La veille, devant la tombe de Baudouin, François a salué « le courage » de celui qui a « choisi de quitter son poste pour ne pas signer une loi meurtrière » qui visait àdépénaliser l’avortement[66].
Ce projet de béatification divise la communauté catholique de Belgique[26], et notamment celle d'originecongolaise, héritière de l'histoire coloniale belge. Pour Liévin Makanga, coordonnateur de l’Organisation catholique congolaise à Paris : « Le roi Baudouin a été impliqué dans beaucoup de mauvaises choses pendant la colonisation et il n’a jamais demandé pardon ». Quant au cardinalFridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, il estime que « du point de vue de l’Église, il a agi courageusement en s’opposant à cette loi sur l’avortement, mais la vie d’un homme ne se résume pas à une décision. La vie d’un souverain comprend de multiples facettes »[66].
↑Jiri Louda et Michael MacLagan,Les Dynasties d'Europe, Bordas, 1995(ISBN2-04-027115-5), tableau 82,p. 40.
↑abcd etePatrick Weber,Amours royales et princières. Mariages, liaisons, passions et trahisons de la cour de Belgique, Racine, 2006(ISBN9782873864880),p. 128 et 148 à 148.
↑ Bernadette Chovelon,Baudouin et Fabiola, l'itinéraire spirituel d'un couple. Artège, 2018. page 30
↑Buste figurant sur le porche d'entrée du restaurantLes 4 Rois àTombeek (Overijse) route Nationale 4 (Ancienne voie routière très fréquentée avant la création de l'autoroute E411 entre Bruxelles et Wavre).
↑Le cri « Vive la République ! » entendu lors de la prestation de serment a longtemps été attribué àJulien Lahaut, mais il semble en fait qu'il ait été poussé par Georges Glineur, voir par exempleBiographie de Georges Glineur dans le Maitron
↑Jules Gérard-Libois et Jean Heinen,Belgique - Congo 1960 : Le 30 juin pourquoi. Lumumba comment. Le portefeuille pour qui, De Boeck Supérieur, 1993, 168 p.,p. 20 et 21.
↑Rapport de la Commission d'enquête parlementaire chargée de déterminer les circonstances exactes de l'assassinat de Patrice lumumba et l'implication éventuelle des responsables politiques belges dans celui-ci,p. 472.
↑Si le Roi se trouve dans l'impossibilité de régner, les ministres, après avoir fait constater cette impossibilité, convoquent immédiatement les Chambres. Il est pourvu à la tutelle et à la régence par les Chambres réunies.
↑Annales parlementaires de Belgique, Chambres réunies, séance du jeudi 5 avril 1990.
↑Claude Roosens, Valérie Rosoux et Tanguy de Wilde d'Estmael,La politique étrangère. Le modèle classique à l'épreuve, Bruxelles, P.I.E.-Peter Lang,(ISBN9052012318),p. 228.
↑José-Alain Fralon,Baudouin, l’homme qui ne voulait pas être roi, Paris, Fayard,,p. 327.
↑Agence Belga citée par 7sur7.be, article du 29 mars 2011.
↑a etbMoniteur belge, Actes des personnes morales, Statuts coordonnés du 22 septembre 2006 pour la Fondation avec numéro d'entreprise 0451.258.153. Article 3.
↑Belga cité parlalibre.be dans l'article « La reine Fabiola injecte 2,5 millions d'euros dans la fondation Astrida ». Publié et consulté en ligne le 3 juillet 2013.
↑abcdefghi etjAnnuaire administratif et judiciaire de Belgique : Administratief en gerechtelijk jaarboek voor België, Bruylant,,p. 1.
↑abcde etfMichel Lupant, Cédric Pauwels et Jean-Marie Van den Eeckhout,Armorial de la famille royale de Belgique, Weyrich,, 451 p.,p. 444-448.