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Date | |
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Lieu | Saint-Quentin,France |
Issue | Victoire tactique et stratégique française |
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Charles Lanrezac | Karl von Bülow |
5e armée française 1er corps d'armée 3e corps d'armée 10e corps d'armée 18e corps d'armée 12 divisions 260 000 hommes. | IIe armée allemande Xe corps d'armée Corps d'armée de la Garde 2 autres corps d'armée 10 divisions Ire armée allemande IXe corps d'armée 1 division 230 000 hommes. |
2 000 prisonniers[1] | 240 officiers, 5 800 hommes tués, blessés[1] |
Batailles
Coordonnées | 49° 54′ 03″ nord, 3° 37′ 42″ est | |
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Labataille de Guise (appelée aussibataille de Saint-Quentin pour les Allemands) oppose la5e armée française auxIre etIIe armées allemandes près deGuise, dans l'Aisne, le29août 1914 au début de laPremière Guerre mondiale. Elle est considérée comme ayant joué un grand rôle dans la réussite de la bataille de la Marne. Cette bataille d'arrêt permet en effet aux troupes alliées de ralentir la progression des deux armées allemandes et de continuer leur retraite de façon cohérente.
La5e armée et lecorps expéditionnaire britannique ont pris contact avec l'aile marchante allemande composée de laIre (généralAlexandre von Kluck) et de laIIe armée (généralKarl von Bülow) respectivement le long de laSambre et dans la région deMons. Ces deux armées accomplissent un mouvement tournant à travers la Belgique tel que prévu par lePlan Schlieffen qui vise à contourner les armées alliées par le nord puis par l'ouest pour les repousser vers l'est de la France.
Le, à la suite de ce violent contact et sous la pression des deux armées allemandes, l'ensemble des troupes alliées se retire en ordre vers le sud. La5e armée du généralLanrezac s'oriente dans la direction deLaon, alors que le corps expéditionnaire britannique se dirige surSaint-Quentin et Noyon. Le, malgré les réticences du général Lanrezac, le généralJoffre par un ordre écrit lui ordonne de lancer une attaque de flanc contre laIre armée allemande en direction de Saint-Quentin en coopération avec les Britanniques pour le, afin de freiner le mouvement allemand et de maintenir la cohésion de son aile gauche. En effet, l'ambition du généralissime est de créer une ligne d'arrêt sur un axeAmiens-Reims-Verdun. Sa plus grande crainte est de voir l'aile droite allemande déborder le dispositif à l'ouest. Aussi, il essaye de créer à partir de la garnison de Paris, une6e armée commandée par le généralMaunoury qu'il souhaite déployer dans la région d'Amiens à la gauche des Britanniques. Il entend ménager tout particulièrement ceux-ci, très éprouvés par leur retraite. Le général Joffre se porte personnellement àMarle où se trouve l'état-major de la5e armée pour montrer l'importance de l'enjeu et surveiller la bonne exécution de ses ordres.
Le général Lanrezac organise sa manœuvre en deux parties. D'abord, il cherche à arrêter sur l'Oise la progression de laIIe armée allemande vers le sud dans la région de Guise avec le10e CA. Puis, derrière le barrage ainsi établi, il lance une offensive sur Saint-Quentin vers l'ouest avec les3e et18e CA renforcés par les37e et38e divisions d'infanterie coloniale. Enfin, il garde en réserve le1er CA pour l'envoyer soit vers l'Oise, soit vers Saint-Quentin.
Mais les événements ne se déroulent pas comme prévu. D'abord, le, le10e CA qui doit remonter prendre ses positions le long de l'Oise rencontre les avant-gardes allemandes qui ont franchi la rivière entre Guise etÉtréaupont. Elles sont suivies, le à l'aube, par leXe CA allemand et lecorps d'armée de la Garde. Malgré les demandes répétées duGQG et de la5e armée au corps expéditionnaire britannique pour appuyer l'attaque sur Saint-Quentin permettant le dégagement de l'armée britannique,French refuse toute participation anglaise à la bataille. Enfin, le contact avec la4e armée sur la droite n'est pas sûr car le groupement de cavalerie Abonneau et la51e division de réserve, chargés de les matérialiser sont déployés sur un front très large jusqu'àVoulpaix et de ce fait sont fragilisés laissant ainsi une menace importante sur les arrières du10e CA. La5e armée se retrouve donc en pointe.
La présence de troupes allemandes au sud de l'Oise le oblige le général Lanrezac à limiter l'offensive sur Saint-Quentin afin de mener une bataille d'arrêt sur l'Oise.
Pour repousser les Allemands sur Guise, trois axes sont déterminés. À gauche, le3e CA prévu pour l'offensive de Saint-Quentin oblique le long du canal de la Sambre à l'Oise, vers le nord, pour contourner Guise par l'ouest. Au centre, le1er CA doit repousser les Allemands sur Guise et la vallée de l'Oise à l'est de la ville, à partir des hauteurs dominant la rivière entreJonqueuse etSains. À droite le10e CA doit repousser les Allemands sur la vallée de l'Oise entre Sains et Lémé. La51e division de réserve et le groupement Abonneau assurent le flanc droit. L'action sur Saint-Quentin devient une action secondaire réalisée par les troupes du18e CA soutenu par le groupement Valabrègue formé des53e et69e divisions de réserve. Ce groupement assure également le contact avec les Britanniques.
À l'aube du29 août, le18e CA quitte la région deRibemont et repousse l'aile droite de laIre armée allemande (VIIe etIXe CA) et atteintNeuville-Saint-Amand. À partir de la fin de matinée, l'attaque est arrêtée. Dans le même temps le groupement Valabrègue qui protège le flanc gauche est durement accroché et doit quitterUrvillers sous la pression allemande. Le3e CA doit à la fois appuyer l'attaque sur Saint-Quentin et soutenir le10e CA au nord. Après avoir atteintMarcy dans la matinée, le3e CA cesse son action offensive vers Saint-Quentin pour se diriger vers Guise à la jonction entre lesIre etIIe armées allemandes.
Au cours de l'après midi le18e CA revient sur ses positions de départ pour ne pas être débordé par les forces allemandes.
Le10e CA lutte toute la matinée contre leXe CA allemand. Sous la pression allemande, il se replie sur une ligneLa Hérie -Lemé. À sa droite la51e division de réserve formant la liaison avec la4e armée française doit abandonner Voulpaix.
Au cours de l'après midi, les combats sont de plus en plus violents. La19e division bloque la progression de la Garde à Lemé. Le1er CA gardé en réserve entre alors en action, soutenu par l'artillerie de réserve et attaque leXe CA allemand. Ce dernier abandonneJoncqueuse,Bertaignemont,Puisieux. Le10e CA attaque à son tour et reprend une grande partie du terrain perdu dans la matinée, à l’extrême droite la51e division de réserve reprendVoulpaix.
À la fin de la journée laIIe armée allemande replie ses troupes au Nord de l'Oise.
Le, le général Charles Lanrezac estime ne plus pouvoir tenir la position le long de l'Oise. Ses contacts avec les Britanniques et avec la4e armée sont compromis. Ses flancs sont gravement menacés. Les différents groupes de la5e armée française décrochent à partir de10 heures du matin.
Le général Karl von Bülow de laIIe armée pense pouvoir fixer la5e armée française en l'attaquant le lendemain (le). Il inviteAlexandre von Kluck (Ire armée) à la prendre de flanc en lui demandant de prendre la route deLaon (vers l'est).
Le général von Kluck pense plutôt envelopper Lanrezac en prenant la route deCompiègne (vers le sud-est) et le bloquer par ses arrières. Mais même en doublant ses étapes, von Kluck ne rattrapera jamais Lanrezac, ni d'ailleurs laBEF. La6e armée armée prendra alors l'initiative de sortir de Paris pour l'attaquer de flanc surl'Ourcq et ainsi engager labataille de la Marne.
La réaction française est positive, des troupes régulières ont réussi à repousser la garde impériale allemande, une division de réserve lui reprend même un village.
L'attaque de Saint-Quentin par le18e CA et la résistance du groupement Valabrègues ont permis d'attirer des troupes allemandes initialement destinées à affronter le corps expéditionnaire britannique et donc de ralentir la progression de laIre armée allemande.
Le coup d'arrêt sur laIIe armée allemande ralentit cette dernière et permet à la5e armée française de conserver sa cohésion.
Le brutal ralentissement de laIIe armée allemande incite le général von Kluck, commandant de laIre armée allemande, à repenser son mouvement stratégique. Au lieu de déborder largement à l'ouest de Paris, qui était la trajectoire initiale prévue par leplan Schlieffen, il resserre son dispositif vers l'est pour recoller à laIIe armée allemande. Il souhaite ainsi éviter que la5e armée s'intercale entre lui et le général Karl von Bülow. Cette modification sera essentielle au succès de lapremière bataille de la Marne.
Le le général Joffre démet de ses fonctions le général Lanrezac. Celimogeage est lié à sa mésentente avec le maréchal French et à ses critiques vis-à-vis des actions du GQG.