Date | 30 janvier - |
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Lieu | Ambon,Moluques,Indes orientales néerlandaises |
Issue | Victoire japonaise |
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3 900 hommes 2avions | 5 300 hommes 10 avions |
Pays-Bas: Inconnues Australie: 15 morts, 35 blessés États-Unis: Inconnues | 55 morts, 135 blessés |
Notes
+300 militaires australiens et néerlandais exécutés après la reddition
Batailles
Invasion des Indes orientales néerlandaises
Coordonnées | 3° 42′ 32″ sud, 128° 05′ 31″ est | |
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Labataille d'Ambon est unebataille de lacampagne du Pacifique pendant laSeconde Guerre mondiale. Elle s'est déroulée du 30 janvier au sur l'île d'Ambon dans lesIndes néerlandaises (Indonésie), lors de lacampagne des Indes orientales néerlandaises. LeJapon a envahi et conquis l'île en quelques jours face aux forces hollandaises, américaines et australiennes. Les combats chaotiques et parfois sanglants ont été suivis par une série decrimes de guerre japonais.
En 1941, alors que la possibilité d'une guerre contre le Japon se profile, les Alliés considèrent Ambon comme un emplacement stratégique en raison de son potentiel comme base aérienne majeure. Le gouvernement australien et les commandants militaires craignant que la base puisse être utilisée pour des raids sur le nord de l'Australie, décident alors de renforcer les forces néerlandaises sur l'île. Le, un convoi composé des escortes HMAS Adelaide et Ballarat avec les navires hollandaisBoth,Valentijn etPatras transportant 1 090 soldats de la "Gull Force" quittaDarwin et arriva à Ambon le 17 décembre. L'HMAS Swan escortant leBantam arriva avec des renforts le.
Ambon est petite île de 775 km² montagneuse et fertile, située dans l'archipel desMoluques en Indonésie. L'île est située au sud-ouest deCéram, dans le nord de lamer de Banda et fait partie d'une chaine circulaire d'îles volcaniques entourant cette mer. Faisant 51 km de long, sa forme est très irrégulière. En fait, elle est presque divisée en deux : sa partie sud-est, la plus petite (appelée Leitimor) est reliée à la partie nord (Hitoe) par une langue de terre de quelques kilomètres. L'aéroport principal de Laha se trouve à l'ouest de la péninsule de Hitoe, au nord de l'île, face à la baie d'Ambon. Laville d'Ambon est de l'autre côté de la baie, sur la partie sud de l'île, la péninsule de Laitimor.
Au début de la guerre le 8 décembre, Ambon est protégé par laBrigadeMolukken composé de 2 800 hommes de la garnison de l'Armée royale des Indes néerlandaises, commandée par leLieutenant-colonel Joseph Kapitz et composée de troupes coloniales indonésiennes, sous commandement de sous-officiers européens. La garnison était mal équipée et mal formée, en partie parce que lesPays-Bas avaient été vaincus et occupés par l'Allemagne nazie. Les unités n'étaient pas équipées de radios et comptaient sur des lignes fixes et des communications écrites. Ils comprenaient 300 réservistes partiellement formés.
La "Gull Force" de l'Australian Army arrivée le 17 décembre est composé de 1 100 hommes, commandée par le Lieutenant-colonel Leonard Roach. La force se composait du 2/21e bataillon de la8e division d'infanterie, ainsi que de quelques unités d'artillerie et de soutien divisionnaires. Joseph Kapitz est nommé commandant allié d'Ambon. Roach visita l'île avant le déploiement de la "Gull Force", où il demanda l'envoi d'Australie de plus d'unités d'artillerie et de mitrailleuses.
Le 6 janvier, après la capture des territoires néerlandais et britanniques au nord, Ambon est attaqué par des avions japonais. Roach montrant son mécontentement, il est remplacé par le lieutenant-colonel John Scott le 14 janvier.
Le quartier général de Kapitz est basé à Halong, entre Paso et la ville d'Ambon. Il comprend quatre voitures blindées, un détachement de mitrailleuses antiaériennes et quatre canons AA de 40 mm. Convaincus que le terrain sur la côte sud de Laitimor était trop inhospitalier pour les débarquements, les forces du KNIL étaient concentrées sur Paso, près de l'isthme, sous les ordres du Major H. H. L. Tieland. De petits détachements du KNIL étaient présents dans divers lieux de débarquement probables dans le nord de Hitoe.
Deux compagnies du 2/21e bataillon et 300 troupes hollandaises se trouvaient à l'aérodrome de Laha, sous le commandement du major Mark Newbury. Ils étaient accompagnés d'artillerie hollandaise : quatre pièces d'artillerie de campagne de 75 mm, quatre canons anti-chars de 37 mm, quatre canons antiaériens de 75 mm, quatre canons AA de 40 mm, une mitrailleuse AA et une batterie de mitrailleuses AA.
Cependant, le lieutenant-colonel Scott, le QG de la "Gull Force" et le reste des troupes australiennes étaient concentrés dans la partie ouest de la péninsule de Laitimor en cas d'attaque de la baie d'Ambon. La compagnie "A" des 2/21e et une compagnie KNIL étaient stationnées à Eri, sur le côté sud-ouest de la baie. Le peloton pionnier du 2/21e bataillon se trouvait sur le plateau autour du mont Nona (le point culminant de Laitimor), avec un détachement de mitrailleuses anti-aériennes néerlandaises. Les plus petits détachements australiens se trouvaient à Latuhalat, près de la pointe sud-ouest de Laitimor et au cap Batuanjut, juste au nord d'Eri. Le quartier général de la "Gull Force" et une réserve stratégique, la compagnie "D", étaient situés sur une ligne allant du plateau de Nona à la plage d'Amahusu, entre Eri et la ville d'Ambon.
Les Alliés avaient peu d'avions à leur disposition. Leservice aérien du KNIL a envoyé le2e Flight Group IV (2-Vl. G.IV) deJava à Laha. Des quatreBrewster Buffalos, deux s'écrasèrent en route vers Ambon. LaRoyal Australian Air Force envoya deux groupes, comprenant 12 bombardiers légersLockheed Hudson Mk 2, des13e et2e escadrons sous le commandement de l'escadre Ernest Scott. Un groupe fut basé à Laha, l'autre àNamlea (en) sur l'île voisine deBuru.
La10e escadre de laMarine américaine comprenant desPBY Catalina était basée à la station d'hydravion d'Halong à partir du 23 décembre. Le quartier général de l'escadre s'est déplacé à Java le 9 janvier, mais les PBY américains effectuèrent des patrouilles depuis Halong jusqu'au 15 janvier, lorsqu'un raid aérien détruisit trois avions de patrouille et en endommagea plusieurs autres. Trop exposée, la base fut abandonnée par les Alliés. Lestransports d'hydravions de l'escadre appuyèrent les patrouilles jusqu'au 5 février.
Le Gouden Leeuw, unmouilleur de mines de laMarine royale néerlandaise quitta Ambon début janvier, après l'exploitation minière de l'île. À la mi-janvier, ledragueur de minesUSS Heron était le seul navire de combat allié basé à Ambon.
UnTask Force de laMarine impériale japonaise prévu pour l'invasion d'Ambon était commandé par leContre-amiralIbō Takahashi, comprenant lesporte-avions Hiryū etSōryū, lescroiseurs lourdsNachi etHaguro, lecroiseur léger Jintsū, 15destroyers, deux transports d'hydravions, cinq dragueurs de mines, quatrechasseurs de sous-marins et deuxpatrouilleurs.
Les forces terrestres japonaises comprenaient environ 5 300 hommes : le Détachement Itō de l'Armée impériale japonaise, sous le commandement duMajor-généralTakeo Itō, comprenant le QG de la38e division et le228e régiment d'infanterie, ainsi que l'infanterie de marine de la « Force Navale Spéciale de Débarquement »n°1 Kure (une partie de laChina Area Fleet (en)), et deux pelotons du FNSD deSasebo sous le Contre-amiral Koichiro Hatakeyama.
À partir du 6 janvier, Ambon est attaqué par des avions japonais. Les quelques patrouilles menées par l'aviation alliée contre la flotte japonaise approchante n'auront que peu d'effet. Le 13 janvier, deux Buffalo pilotés par leLt Broers et leSgt Blans, attaquent au vol 10 chasseursMitsubishi A6M Zero. Les deux Buffalo sont abattus, les deux pilotes auront le temps de déployer leurs parachutes en atterrissant respectivement dans un arbre et en mer. Sauvés, Broers souffre de graves brûlures et Blans de 17 blessures différentes.
La base de l'aviation navale d'Halong fut rapidement rendue inutilisable par les raids aériens japonais et fut abandonnée par les Marines hollandaises et américaines à la mi-janvier.
Le 30 janvier, environ 1 000 marins japonais et soldats de l'Armée impériale débarquent à Hitu-lama, sur la côte nord. D'autres du228e régiment débarquent simultanément sur la côte sud de la péninsule de Laitimor. Bien que numériquement égales en hommes, les forces japonaises avaient une supériorité écrasante dans le soutien aérien, les blindés, l'artillerie navale et de campagne. Les avions alliés restants furent retirés le même jour, malgré la présence du personnel au sol de la RAAF. Au cours de la journée de débarquements, les détachements néerlandais à proximité furent faits prisonniers et / ou se retirèrent vers Paso. Malgré l'ordre donné, la destruction des ponts d'Hitu ne fut pas effectuée, hâtant l'avance japonaise.
La deuxième vague débarque à Hutumori, dans le sud-est de Laitimor et à Batugong, près de Paso. Unpeloton d'infanterie australien est détaché pour renforcer les pionniers sur le plateau de Nona. Les défenses de Paso initialement conçues pour repousser les attaques du nord et de l'ouest, devaient maintenant faire face à l'assaut du sud. Un peloton du KNIL est détaché de Paso pour résister à l'attaque de Batugong, provoquant un vide dans les lignes néerlandaises. Les Japonais furent en plus aidés par la panne d'une ligne téléphonique KNIL.
Batugong tombe aux premières heures du 31 janvier, permettant aux Japonais d'encercler le flanc oriental des positions du Passo. Pendant ce temps, Kapitz ordonne à la compagnie Ambonese KNIL d'Eri de prendre position à Kudamati, qui sera sous peu attaqué.
À midi le 31 janvier, Kapitz déménage son quartier général d'Halong à Lateri, plus proche de Passo. Les communications téléphoniques entre Kapitz et ses subordonnés, dont le lieutenant-colonel Scott, cessent lorsque les Japonais coupent les lignes. Les forces japonaises ayant débarqué à Hitu-Lama attaquèrent ensuite les défenses de Passo depuis le nord-est. Puis, selon les mots de l'historien officiel australien :
« À 18 heures, une motocyclette avecsidecar est repéré sur la route à l'ouest de la position de Passo, agitant des drapeaux blancs tout en se dirigeant vers les Japonais. Les tirs sur le périmètre de Passo sont suspendus sur ordre des commandants des compagnies hollandaises et les troupes ont été autorisées à se reposer et à manger. »
On ne sait pas clairement qui ordonna la reddition. Les Japonais ne réagirent pas immédiatement et, lors d'une réunion avec les commandants de compagnie, Kapitz et Tieland ordonnèrent aux troupes néerlandaises de recommencer les combats. Cependant, lorsque Tieland et les commandants de la compagnie revinrent à leurs positions, ils découvrirent que leurs troupes avaient été faites prisonnières, et ils furent forcés de se rendre.
La première attaque terrestre contre Laha débuta dans l'après-midi du 31 janvier. Un peloton australien au nord-est de l'aérodrome fut attaqué par une force japonaise plus forte, qui sera néanmoins repoussée.
Les forces japonaises s'approchèrent également de la ville d'Ambon depuis le sud-ouest. Vers 16 heures le 31 janvier, les Japonais capturent la ville, dont une unité australienne.
Plusieurs attaques japonaises ont été lancées simultanément le1er février :
Les positions australiennes furent rejointes par un grand nombre de membres du personnel néerlandais fuyant Paso. À 22 h 30, Scott ordonna un retrait des forces alliées à Amahusu et au sud-ouest vers Eri. La position à Kudamati fut encerclée.
Le 2 février (certaines sources disent le1er février), ledragueur de mines japonaisW-9 heurte unemine posée par lemouilleur de mines néerlandaisGouden Leeuw dans la baie d'Ambon et coule. Deux autres dragueurs de mines japonais furent également endommagés par les mines.
À l'aube du 2 février, la principale force australienne basée sur le plateau de Nona, commandée par le lieutenant Bill Jinkins, est à la limite de l'encerclement. Jinkins ordonne un retrait à Amahusu, où il se rend compte que les Hollandais se sont rendus. Incapable de vérifier la disposition de la force du Lieutenant-colonel Scott, Jinkins décide alors de rencontrer des officiers supérieurs japonais sous uncessez-le-feu àAmbon. Cette rencontre lui permet de parler à Kapitz, lui conseillant de se rendre. Jinkins partit alors à la recherche du Lieutenant-colonel Scott.
Pendant ce temps, les forces japonaises attaquant Laha sont renforcées et un assaut concentré contre les alliés débute, comprenant l'artillerie navale, lesbombardiers en piqué, lesavions de combat et des attaques d'évaluation par l'infanterie. Une attaque nocturne japonaise dans l'herbe haute près de la plage, entre deux positions alliées, est repoussée par un peloton australien. Cependant, une énième offensive japonaise massive commence après l'aube. À 10 h 00, seulement environ 150 Australiens et plusieurs membres du KNIL étaient encore capables de se battre à Laha et Newbury, où il leur a été ordonné de se rendre.
Au matin du 3 février, les Australiens autour d'Eri luttent pour faire face à l'augmentation des attaques aériennes et navales, aux Australiens blessés, à l'afflux de soldats néerlandais désorganisés, à la diminution des approvisionnements et à la fatigue généralisée, au moment où un drapeau japonais est repéré, volant de l'autre côté de la baie, à Laha. Au moment où Jinkins rejoint le lieutenant-colonel Scott, ce dernier s'est rendu aux Japonais. Les positions alliées à Kudamati stoppent le combat à midi.
Les pertes alliées lors de la bataille étaient relativement faibles. Cependant, environ quinze jours après la reddition, le personnel de l'Armée japonaise choisit au hasard plus de 300prisonniers de guerre australiens et hollandais et lesexécute sommairement, à proximité de l'aérodrome de Laha. Ce massacre s'explique par le désir de vengeance des Japonais du naufrage du dragueur de mines japonais, auquel participent certains membres de l'équipage du navire coulé. Les personnes tuées comprennent notamment le commandant de l'escadre Scott et le major Newbury. Le Dr Peter Stanley, historien principal duMémorial de guerre australien, relate les conditions de vie des prisonniers au cours des trois années et demie suivantes :
« Les trois quarts des Australiens capturés sur Ambon sont morts avant la fin de la guerre. Sur les 582 restés à Ambon, 405 sont morts du surmenage, de malnutrition et de maladie face à l'un des régimes les plus brutaux dans des camps où les bagarres étaient monnaie courante. »
En 1946, lescrimes de guerre commis après la chute d'Ambon ont fait l'objet de l'un des procès les plus importants jamais entrepris : 93 membres du personnel japonais ont été jugés par un tribunal militaire australien à Ambon. Le Contre-amiral Hatakeyama a été arrêté pour avoir ordonné les massacres de Laha, mais il est mort avant qu'il puisse être jugé. Le Commandant Kunito Hatakeyama, qui commandait directement les massacres, a été condamné à mort par pendaison. Le Lieutenant Kenichi Nakagawa a été condamné à 20 ans d'emprisonnement. Trois autres officiers japonais ont été exécutés pour avoir maltraité des prisonniers de guerre et / ou des civils entre 1942 et 1945. (Les procès ont servi d'exemple pour le long métrageBlood Oath (en), sorti en 1990.)
Le généralTakeo Itō a été condamné à mort la même année pour des crimes de guerre commis pendant laguerre du Pacifique.
Environ 30 soldats australiens, dont Jinkins, s'échappèrent d'Ambon plusieurs semaines après la reddition, souvent parpraos (canoës) versSeram.
Une autre conséquence de la prise d'Ambon fut les craintes australiennes se confirmant au sujet des attaques aériennes, lorsque des avions japonais basés à Ambon participèrent à desraids aériens majeurs surDarwin, enAustralie, le 19 février.